5 février 2001
Longue vie au CMAQ
«Avec le CMAQ, nous nous dotons aujourd'hui d'un précieux outil de réappropriation de l'espace public et des conditions du débat démocratique. Nous viserons à proposer une information riche, vivante, compréhensible, importante. Nous nous efforcerons de la produire de manière non hiérarchique, dans des institutions qui ne reproduisent pas ce que nous reprochons aux institutions des Maîtres. À la logique marchande de réponse à la demande, nous opposons une logique culturelle et politique de l'offre. Nous voulons contribuer à créer un espace démocratique d'échange, de discussion, de solidarité. Nous faisons le pari, raisonnable, que le public suivra et qu'on pourra finalement avoir un mot à dire dans les affaires qui nous concernent. Ce qui est la définition minimaliste de la démocratie...»

Fiesta! Le jeudi 1er février 2001, à Montréal, a été officiellement lancé le CMAQ - le Centre des Médias Alternatifs du Québec. Un autre lancement avait eu lieu quelques jours plus tôt, cette fois dans la ville de Québec.

À ces deux occasions, les personnes présentes ont pu voir et entendre un entretien préenregistré avec Noam Chomsky, que vous pouvez également regarder sur le site du CMAQ. D'autres allocutions ont été prononcées et le tout s'est terminé par de superbes spectacles offerts par Norman Nawroski, Landriault, Bernard Grondin et Zuruba.

La naissance de ce Centre est un beau et - on a toutes les raisons de l'espérer - important moment pour les forces progressistes au Québec. Espaces de la parole, la revue qui héberge cette chronique et le site sur lequel elle se trouve, a joué un rôle important dans la réflexion sur ce sujet grave qui s'est poursuivie au Québec au cours des dernières années. Les artisans d'Espaces de la Parole (je pense ici à Jean-Philippe Pleau et Grégoire Bédard) ont en particulier organisé deux colloques sur les médias alternatifs; ils ont travaillé très fort à l'élaboration de la liste recensant les différents médias alternatifs qui existent chez nous et à la mise sur pieds du site internet qui les regroupe. Ils ont également rédigé ou sollicité et publié plusieurs textes de réflexion et d'analyse sur les médias, aussi bien traditionnels qu'alternatifs.

D'autres organismes, et notamment le groupe Alternatives, ont également mis la main à la pâte. La même réflexion se poursuivait ailleurs dans le monde et le CMAQ est une incarnation québécoise de ces Indymedias (Independant Media Center) qui se multiplient un peu partout en ce moment. Et c'est donc aux efforts conjugués de bien des gens qu'on doit de pouvoir disposer aujourd'hui de cet important outil que constitue le CMAQ. Je tenais donc à saluer toutes ceux et toutes celles qui en ont permis l'avènement.

Ce Centre devrait, on s'en doute, jouer un rôle important durant toutes les activités que va susciter le Sommet de Québec en avril. Mais il va exister après ce sommet et , avec ses nombreux cousins disséminés un peu partout dans le monde, il devrait constituer un nouvel élément, important, de la vie démocratique et citoyenne.

J'ai été invité à prononcer quelques mots, ce jeudi, à Montréal. Voici l'essentiel de ce que j'avais à dire...


Des sujets émancipés, capables de penser librement; une opinion publique éclairée: tel est l'ambitieux programme sur lequel se fondent du moins en droit nos démocraties, l'idéal vers lequel elles tendent. En droit, toujours, l'éducation et les médias devraient apporter une contribution prépondérante et irremplaçable à la vie démocratique en produisant de tels sujets et en favorisant la constitution d'un tel espace public de discussion. La portée et les implications politiques de cet idéal sont évidentes, et je n'y insiste pas.

Mais à qui se demande pourquoi je pense qu'il faut applaudir de toutes nos forces à la création du CMAQ, je répondrai que c'est précisément à cause de l'écart, à certains égards dramatique, qui existe entre l'idéal que je viens d'esquisser et son incarnation, entre le droit et les faits.

S'agissant des médias, la plupart des gens ici réunis sont bien conscients, j'imagine, de ce que cela veut dire concrètement et savent bien comment et pourquoi il est devenu hors de question, pour quiconque s'intéresse de près au sujet, que nos grands médias sont loin du compte en ce qui a trait à l'accomplissement des fonctions qu'on est en droit d'attendre d'eux. Noam Chomsky, qu'on entendra tout à l'heure, avec E. Herman a proposé un modèle dit propagandiste des médias qui cherche justement à rendre compte du mode de fonctionnemnet réel des grands médias. [On peut lire à ce sujet: Contre Poisons, texte dans lequel j'explique ce qu'est ce modèle]. Rappelons en l'essentiel.

Le modèle propagandiste des médias pose un certain nombre de filtres comme autant d'éléments surdéterminant la production médiatique. Partant de là, il autorise des prédictions, et il s'agit dès lors de déterminer si les observations s'y conforment ou non. "En somme, l'interprétation propagandiste des médias suggère une "dichotomisation" systématique et hautement politique de la couverture médiatique, qui est fonction des intérêts des principaux pouvoirs nationaux. Ceci devrait se vérifier en observant le choix des sujets qui sont traités ainsi que l'ampleur et la qualité de leur couverture."

Les filtres retenus sont au nombre de cinq.

Je voudrais simplement, ce soir, donner quelques exemples, simples et concrets qui illustrent certains des griefs qu'on est en droit de soulever contre la représentation du monde que nous offrent nos médias, en ce moment, ici même au Québec. Et je vous laisse le plasir de voir si le modèle propagandiste s'applique dans chacun de ces cas et s'il rend ou non compte des observations que je ferai.

1. Comment ils nous ont parlé de l'AMI

Au printemps 1997, on apprenait que, depuis de très nombreux mois, des négociations étaient menées en secret au sein de l'OCDE, à Paris, en vue d'établir une Charte des droits des multinationales. Cet accord, l'AMI, avait alors été coulé sur internet et, comme Dracula, il ne devait pas passer l'épreuve de la pleine lumière. Dans les mois qui suivirent, les mobilisations citoyennes se multiplièrent et conduisirent au report du projet des Maîtres - qui se poursuit cependant en d'autres lieux et par d'autres instances.

On peut admettre, pour le besoin de l'argumentation, qu'avant le printemps 1997 cet AMI qui nous voulait du mal ne pouvait être connu des journaux et des grands médias d'information puisque, par définition, il était élaboré dans le plus grand secret . Soit. Mais il reste tout de même intéressant de se demander comment ces journaux et grands médias nous ont parlé de l'AMI à partir du moment où son existence était connue, que la mobilisation citoyenne prenait une ampleur considérable et que se multipliaient, de manière fulgurante, les analyses de l'AMI au sein des médias et regroupements alternatifs.

Prenons pour ce faire les grands quotidiens québécois, à l'exclusion du Journal de Montréal. Et pour aller au plus court, contentons nous d'une analyse quantitative, sans nous attarder au contenu des articles publiés. Du premier juin 1997 au 31 décembre 1997, on trouvera 10 articles sur l'AMI. Ce qui est témoigne d'une remarquable mais peu étonnante servilité des médias, propriété des puissants, à l'endroit des puissants et de leurs intérêts. Car enfin, cet AMI, au même moment, soulève passions et légitimes inquiétudes chez les citoyens, qui se mobilisent de manière exemplaire pour le contrer. C'est d'ailleurs de cela dont on ne pourra plus éviter de parler, en 1998. Entre juin et décembre 1998, 110 articles sont donc publiés sur le sujet; un nombre important de ces articles (près de la moitié) sont en tout ou partie consacrés à cette mobilisation citoyenne, au premier rang de laquelle on trouvait alors, chez nous, l'action exemplaire de l'organisation Salami. Bref: ces données donnent à penser que la mobilisation et l'activisme fonctionnent - ce qui constitue à peu de choses près la seule bonne nouvelle dans toute cette affaire.

110 articles en 7 mois, avons-nous dit. Pour donner une idée plus claire de ce que cela veut dire, permettez-moi une petite comparaison. Prenons une période beaucoup plus courte et un sujet trivial. Au lieu de 7 mois prenons 37 jours; au lieu de l'AMI, coup d'État des multinationales, prenons Céline Dion.

Les mêmes médias ont parlé de à Céline Dion dans 198 articles entre le 26 décembre 200 et le 31 janvier 2001.

Des conclusions que ces chiffres invitent à tirer, je ne dirai rien. Mais, encore une fois, je ne me suis même pas intéressé ici au contenu des articles consacrés à l'AMI, aux gens qui s'y expriment et auxquels on donne la parole, etc. Je noterai seulement qu'on retrouve en assez grand nombre, parmi ces papiers,des articles favorables à l'AMI, donnant la parole à des gens qui y sont favorables; et que bien des articles critiques sont des lettre ouvertes de citoyens.

Mais venons-en maintenant à mon deuxième exemple.

2. Le Japon, c'est très loin ou tout proche: ça dépend seulement du sujet qu'il faut aller y couvrir

À la fin novembre 1997 s'est tenue à Kyoto, au Japon, une importante conférence sur le réchauffement planétaire. On peut discuter longtemps du degré de l'importance des questions qui y ont été soulevées et je ne veux pas entrer ici dans le débat , à la fois scientifique et politique, concernant l'urgence de la question du réchauffement planétaire. Mais un fait devrait être admis par tout le monde: voilà un sujet dont il faut parler, un sujet à propos duquel il faut impérativement que l'opinion publique soit éclairée. Comment l'a-t- elle été? Ici encore, j'en resterai à des considérations quantitatives.

Du 1 er novembre 1997 au 31 janvier 1998, on trouve, dans la même base de donnée que précédemment, 199 articles consacrés à la Conférence de Kyoto. Un de mieux que Céline Dion, donc, mais sur une période de près de deux mois plus longue. À Kyoto, à moins que je ne m'abuse, deux et seulement deux journaux francophones ont dépéché des journalistes: Le Monde; Charlie Hebdo - qui était à l'époque un fort bon journal (comme me chagrine d'écrire ce "était"…).

Les lobbies industriels, comme les politiciens, sont cependant largement présents à Kyoto; les firmes de relation publique également. N'avions-nous pas les moyens, au Québec, de dépêcher des journalistes sur place? Il faut le croire.

Cependant, quelques semaines plus tard, se tiennent les Jeux Olympiques d'hiver. L'Histoire peut être coquine: le hasard veut qu'ils aient lieu au Japon, à Nagano. Nos médias (journaux, mais aussi radio, télévision) dépêchent sur place une flopée de journalistes, de chroniqueurs, de papoteux de toute nature qui séjournent au Japon durant des jours et nous racontent les JO. Pour en rester à notre même banque de données, on trouve, dans nos grands médias, entre le 1 er janvier 1998 et le 20 février 1998, 2126 articles consacrés à ces Jeux Olympiques, qui se déroulent dans ce Japon soudainement tellement accessible.

3. L'uranium appauvri: sans danger pour l'ennemi qui le reçoit sur la gueule; mais sa nocivité se discute si nos soldats sont menacés

Prenons cette fois l'actualité la plus récente. On y trouve de nombreux articles consacrés aux possibles dangers de l'uranium appauvri.

Ces articles et reportages ont paru dans les dernières semaines. C'est que le système doctrinaire permet désormais que le sujet soit évoqué et que la discussion ait lieu. Ou plutôt, et ceci me semble important, qu'une certaine discussion, très circonscrite et limitée, ait lieu. Car voilà : des soldats amis et alliés pourraient être devenus malades à cause de cet UA avec lequel ils ont été en contact. Toute une série de questions se posent donc et ont effectivement été posées et discutées (plutôt bien, il me semble, à en rester sur le plan technique et scientifique) dans de nombreux articles le plus souvent fort instructifs. Qu'est-ce donc que cet UA? Quand, comment et pourquoi a-t-il été utilisé? Que savons-nous et que ne savons-nous pas de sa nocivité? Un sain scepticisme s'impose sans doute sur ce dernier point, mais je ne souhaite pas entrer dans cette discussion ici.

Une petite analyse s'impose cependant d'elle-même: que disaient les grands médias de l'UA durant la guerre au Kosovo, c'est-à-dire au moment où nous le balancions sur la gueule des (parfois civils) ennemis et où le système doctrinaire nous assurait que nous menions une guerre humanitaire? Nous commencerons notre enquête au moment du déclenchement du conflit ; mais, pour faire bonne mesure et laisser une chance aux coureurs, nous continuerons notre recension d'articles traitant de l'uranium appauvri et de son utilisation jusque longtemps après la fin du conflit, disons jusqu'au 31 décembre 1999. Au total, tout de même, plus de 9 mois. Amplement le temps de découvrir qu'on utilise ou qu'on a utilisé de l'UA et de s'interroger là-dessus.

Résultat : 10 articles. Nous ne trouverons durant ces 9 mois que 10 articles traitant de ce sujet. Et encore : deux de ces articles sont des lettres ouvertes rédigées par de simples citoyens; un autre est signé d'un simple chroniqueur pas journaliste du tout. La plupart de ces écrits proviennent du Devoir.

La nouvelle était-elle donc, à l'époque, si difficile à trouver? Pas du tout. Une dépêche de l'AP la transmet dès le 7 avril, elle est d'ailleurs reprise par Le Droit du 8 avril 1999. Mieux : FAIR, la célèbre organisation qui scrute le travail des médias aux Etats-Unis, fait aussitôt un grand et légitime tapage autour de tout ça. Mais dans le cadre du système doctrinaire alors en place, c'était un non-fait, une chose sans intérêt et sans importance. Si on est aux ordres, on l'ignore donc. On ignora.

Poursuivons. Du 1 er janvier 2000 au 25 décembre 2000, le même système doctrinaire se maintient. Seulement 11 articles reviennent sur l'utilisation de l'UA au Kosovo, qui est évoqué le plus souvent en passant.

Mais, à ce moment-là, les premiers tests sont passés à des soldats espagnols ayant servi au Kosovo. La question de la possible nocivité de l'UA ressurgit dans le nouveau cadre qui se met en place. Cette fois, c'est sérieux : il s'agit des nôtres. Dans ce nouveau système doctrinaire, le fait est donc important, sa discussion est désormais légitime. Quantitativement, entre le 26 décembre 200 et le 24 janvier 2001, 135 articles sont donc consacrés à la question. 135. Où on n'évoque à peu près pas le fait que c'est au Kosovo que se trouve l'UA.

C'est ce qui s'appelle être aux ordres.

Un adage hier encore en circulation dans le milieu du journalisme assurait que cette profession avait pour fonction de satisfaire les inquiets et d'inquiéter les satisfaits. C'était hier. C'était il y a mille ans.

4. La Foire d'Abbostford? Connais pas...

Les médias procèdent souvent à une dichotomisation des faits et de leur interprétation , mettant l'accent sur ceci et minorant cela et ainsi de suite. Mais cela ne se vérifie pas toujours: dans certains cas, on note plutôt une occultation complète de certains faits - dont chacun doit comprendre qu'il ne serait pas bien élevé de les évoquer.

L'implication canadienne dans les ventes d'armements militaires constitue un bon exemple de ce que je veux dire ici.

Certes l'image qu'on nous projette sans cesse est celle d'un Canada gentil gardien de la paix. Mais cela ne résiste pas à l'analyse et à l'observation.

C'est ainsi que la portion du budget militaire du pays consacrée aux missions de paix n'en représente qu'une infime fraction et est même bien loin de s'approcher du montant de nos ventes d'armes, le Canada restant un des premiers vendeurs d'armes au monde.

Le Abbotsford International Airshow constitue un cas concret particulièrement intéressant à examiner. Cette foire aux armes se tient à Vancouver (depuis 1961) et elle est désormais mondialement connue, du moins de ceux qui vendent et achètent de l'armement militaire : plus de 70 pays, des milliers de délégués et de gens d'affaires y accourent pour rencontrer des tas d'entreprises vendant des joujoux à tuer, dont notre assisté social Bombardier, mais aussi les bien-de-chez-nous Marconi et Bristoal Aerospatiale.

Comment cette foire aux armes est-elle couverte par les grands médias? La réponse est sans équivoque mais prévisible : elle ne l'est pas.

Distinguons le cas du Québec de celui du Canada anglais.

Au Québec, j'ai eu beau chercher de diverses manières dans une banque de données, depuis 1985 on recense une poignée d'articles évoquant la Foire d'Abbotsford. Aucun n'est critique, aucun n'explique qu'il s'agit de ventes d'armes. Typiquement, on évoque une simple foire aéronautique, ici on nous rappelle que le bureau du Québec de Vancouver participe de cet événement qui a "un rayonnement international" (Les Affaires, 09-09-95, page 9), là que "le Canada a l'oeil sur le marché asiatique en expansion" et "entend attirer des acheteurs"(Le Devoir, 06-09-1996, A-8), ou encore youpi, que nos entreprises (dont Bombardier) sont attirées là pour prendre une part "au lucratif marché canadien des pièces de moteur d'avion " (La Presse, 06-08-97, B7).

Bref: ça crée de l'emploi et c'est tout ce que vous avez besoin de savoir.

Au Canada anglais, la situation diffère un peu, surtout en Colombie-Britannique. C'est que là, le public est tout près. Résultat? On ne parle pas non plus de ventes d'armes et les dimensions militaires de l'affaire sont entièrement gommées; mais en conformité avec les dossiers préparées par les firmes de relation publique, la foire, comme l'a constaté le politicologue Ron Dart qui a étudié sa présentation dans les médias, est décrite comme "un bénin divertissement familial ".

Ce qui n'est pas un mince succès du système d'endoctrinement.


Avec le CMAQ, nous nous dotons aujourd'hui d'un précieux outil de réappropriation de l'espace public et des conditions du débat démocratique. Nous viserons à proposer une information riche, vivante, compréhensible, importante. Nous nous efforcerons de la produire de manière non hiérarchique, dans des institutions qui ne reproduisent pas ce que nous reprochons aux institutions des Maîtres. À la logique marchande de réponse à la demande, nous opposons une logique culturelle et politique de l'offre. Nous voulons contribuer à créer un espace démocratique d'échange, de discussion, de solidarité. Nous faisons le pari, raisonnable, que le public suivra et qu'on pourra finalement avoir un mot à dire dans les affaires qui nous concernent. Ce qui est la définition minimaliste de la démocratie.

Prévert a écrit un jour un joli texte sur le théâtre bourgeois de son temps; il imaginait des spectateurs de ces oeuvres moches et débilitantes sortant de la salle où avait eu lieu la représentation. Puis, devant un homme titubant, ils s'indignaient en se demandant ce que cet homme avait bien pu boire; mais, notait le poète, il ne leur venait jamais à l'idée de se demander ce qu'il n'avait pas mangé. Prévert concluait qu'il était grandement temps de faire son théâtre soi-même.

Je fais le pari que devant les manifestations de Québec, tout à l'heure, plus d'un de nos savants discoureurs va se demander «ce qui leur prend»; mais ils ne se demanderont pas ce qu'on leur a pris. Pour le savoir, il suffira d'aller visiter le site du CMAQ.

Il est grandement temps de faire son journalisme soi-même.

Longue vie au CMAQ.


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