LE COMPLEXE D'ŒDIPE:
UNE APPROCHE CRITIQUE
par Igor Reitzman

Richesse de la psychanalyse

Tout psychologue trouve dans l'œuvre freudienne, des outils précieux dont il pourra se servir dans sa pratique professionnelle aussi bien que dans sa vie personnelle. Je pense à des concepts essentiels comme le refoulement, la projection, le transfert, l'identification, le déni, la dénégation, les actes manqués, etc. Eblouis par les fortes découvertes de Freud, nous courons le risque d'être inattentifs à repérer ce qui n'est plus découverte, mais invention discutable. Freud a découvert le transfert, mais a-t-il découvert l'Œdipe ou n'a-t-il fait que l'inventer ? Pour percevoir l'importance d'un tel problème, il est nécessaire de prendre en compte les questions qu'il se posait alors comme médecin, comme malade ("liquider ma propre hystérie"[1]) et toutes les pressions qui lui viennent de cette société du XIXème siècle profondément patriarcale.

1- La decouverte par Freud des origines de l'hystérie

Dans sa pratique, Freud observe que ses patientes hystériques en viennent toutes à évoquer les violences sexuelles qu’elles ont subies, bien souvent du père ou d’un autre parent proche. Mis à part le terme de séduction[2], les mots utilisés par FREUD: (viol, abus, attaque, attentat, agression, traumatisme) sont sans ambiguïté.

Il écrit alors: “Quant aux doutes concernant l’authenticité (de ces scènes), on peut dès maintenant les infirmer par plus d’un argument. D’abord le comportement des malades lorsqu’ils revivent ces expériences infantiles est à tous égards incompatible avec l’idée que les scènes sont autre chose qu’une réalité ressentie douloureusement et remémorée avec le plus grand déplaisir”.

Que les violences sexuelles aient été brutales ou douces, le traumatisme est produit par l'intensité extrême de l'émotion ressentie dans un corps et une organisation psychique profondément immatures. Quand la violence a été précoce (entre 18 mois et 4 ans), l'effroi et le dégoût préparent l'hystérie qui se déclenche à la puberté à la suite d'un événement donnant sens après-coup à la violence ancienne. Il y a donc une première violence que l'immaturité de l'enfant lui interdit d'élaborer et qui donne lieu à refoulement, puis, à la puberté, un second événement qui vient percuter le souvenir de la première violence et lui fournit une capacité de destruction psychique importante.

2- L'abandon de la "théorie de la séduction"

Des pères sont cités à plusieurs reprises comme agents de séduction dans ses lettres à FLIESS. Pourtant, dans les publications de ces années, FREUD s'abstient soigneusement de les mettre en cause. Mais sans doute n'eut-il pas cette prudence dans sa communication à la Société de Psychiatrie et de Neurologie de VIENNE, le 21 avril 1896. Sa théorie est accueillie dans un silence glacial et on lui conseille de ne pas la publier. Son collègue et ami BREUER (qui l'avait aidé à survivre financièrement) manifeste, comme les autres, une très grande répugnance. Une partie de sa maigre clientèle l'abandonne…

La thèse avait de quoi déranger non seulement la minorité des adultes pervers, mais aussi les parents les plus respectueux qui avaient une difficulté extrême – projection oblige - à concevoir que des pères puissent avoir sur leur enfant un regard à ce point différent du leur et des gestes aussi monstrueux. Il faudra presque un siècle et le combat acharné des féministes pour qu'on se décide à prendre au sérieux les victimes au lieu de les mettre en hôpital psychiatrique quand elles persistent à accuser leur géniteur, un homme estimé de tous.

C'est peut-être la mort du sien, en octobre 1896, qui va conduire Freud à renoncer à une découverte par trop scandaleuse puisqu'elle l'amenait à le soupçonner. Dans la nuit qui précède l'enterrement, il fait un rêve dans lequel il lit sur une pancarte: "On est prié de fermer les yeux". Son athéisme ne l'empêche pas d'être profondément imprégné par cette culture biblique qui sacralise le père et promet un châtiment terrifiant à celui qui lui manque de respect[3]. A la pression de ses pairs, vient donc se joindre une pression interne puissante. Pourtant une lettre à Fliess du 31 mai 1897 nous révèle qu'il n'est pas simple pour lui de fermer les yeux sur ce qu'il a vu, y compris en lui-même: "J'ai rêvé de sentiments hypertendres pour Mathilde. Le rêve montre évidemment la réalisation de mon désir, celui de surprendre un père en tant que promoteur de la névrose. Voilà qui met fin à mes doutes encore persistants" (Mathilde, sa fille aînée, a alors 9 ans et demi).

3- L'élaboration du complexe d'Œdipe

Dans son auto-analyse, Freud retrouve le souvenir de sa "première génératrice" (de névrose), une femme "âgée et laide, mais intelligente"[4]. Le trouble qu'il ressentira vers 2 ans et demi en voyant sa mère nue, a sans doute été préparé, préformé par cette femme perverse. Il écrit: "J'ai trouvé en moi comme partout ailleurs, des sentiments d'amour envers ma mère et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont, je pense, communs à tous les jeunes enfants"[5].

On remarquera au passage l'emploi du mot enfants pour parler des garçons, et l'incise je pense qui indique plutôt l'hésitation que la certitude. On remarquera d'autre part qu'au lieu de parler du désir de posséder physiquement sa mère, il parle de sentiments d'amour pour sa mère, sentiments qui sont – j'en suis certain – communs à la plupart des humains quelque soient leur âge et leur sexe. Ce désir incestueux, il ne l'assume pas très bien, et se persuader que tous les enfants ont vécu la même chose, le déculpabilise.

La théorie dite de la séduction reposait sur 18 témoignages concordants (12 femmes et 6 hommes). C'est sur sa seule auto-analyse que Freud se fonde en 1897 pour amorcer le grand virage vers la théorie œdipienne. Une auto-analyse dont les conclusions seront déclarées universelles par une induction particulièrement hardie. Les témoignages antérieurs ne sont pas jetés mais réinterprétés pour cadrer avec la nouvelle théorie. Les souvenirs des violences sexuelles imposées par certains pères, frères, oncles, grands-pères deviennent des "fantasmes suscités par des désirs œdipiens". A la causalité externe et contingente (fort heureusement, tout enfant ne rencontre pas un pervers), Freud substitue une causalité intrapsychique et universelle. Pourtant si l'Œdipe est universel, comment expliquer que tant de gens ne retrouvent pas des fantasmes aussi lourds, même après de nombreuses années d'analyse ?

De la "vraie" légende d'Œdipe à la version tronquée freudienne[6]
Laïos enlève et viole un adolescent, Chrysippe, qui, de honte, se suicide. Pour punir le violeur, les Dieux interdisent à Laïos d'avoir un enfant et lui prédisent qu'il sera tué par son fils s'il en a un. Laïos finit par transgresser l'interdit et engendre un fils qu'il décide de supprimer. Mais le berger chargé du meurtre prend pitié du bébé qui trouve refuge auprès du roi de Corinthe et sera appelé Œdipe (pieds enflés). Devenu un jeune homme, Œdipe apprend par l'oracle qu'il tuera son père et épousera sa mère. Pour échapper à ce destin, il quitte ceux qu'il a toujours connus comme ses parents, et c'est justement ce qui va le condamner. Dans cette tragique illustration de ce que le sociologue Merton appelle une prédiction créatrice (j'induis ce que je voudrais, de toutes mes forces, éviter), Œdipe est plutôt l'innocente victime. Condamné à mort dès sa naissance, puis adulte, condamné à réaliser sans le savoir, le parricide et le mariage incestueux voulus par les Dieux, il ne lui restera plus qu'à se crever les yeux pour se punir de crimes commis contre sa volonté clairement manifestée.
Qu'à aucun moment, le jeune homme n'ait eu le projet de tuer son père ou d'épouser sa mère, voilà ce que Freud occulte de l'aventure[7]. Que le père soit pervers et meurtrier, que la mère soit consciemment incestueuse (car elle pouvait difficilement ignorer la véritable identité de ce jeune homme: le nom, l'âge, les ressemblances, sa connaissance de la prédiction faite autrefois), voilà ce que Freud ne veut pas savoir… Ainsi, même lorsqu'il s'agit d'une lointaine légende, le père de la Psychanalyse ne peut s'empêcher de charger le fils pour disculper les parents.

4- Le grand virage: c'est l'enfant qui est "pervers"

Selon le projet qu'on a sur l'autre, on porte sur lui un regard différent. Les uns voient le jeune enfant comme l'incarnation même de l'innocence, d'autres comme saint Augustin disent qu'il "n'y a pas d'enfant innocent". Freud appartient plutôt à ce second courant et parle de disposition perverse polymorphe. L'expression est souvent citée mais généralement hors de son contexte. Rappelons-le:

"La disposition perverse polymorphe"[8]

Il est intéressant de constater que l'enfant, par suite d'une séduction, peut devenir un pervers polymorphe et être amené à toutes sortes de transgressions. Il y est donc prédisposé…"

Le raisonnement est surprenant[9]. En somme, bien que l'enfant devienne pervers "par suite d'une séduction", l'adulte séducteur n'en serait pas vraiment responsable. Ce qu'il faudrait incriminer c'est la disposition perverse du petit. Dans le public cultivé, le discours a encore été simplifié, c'est-à-dire aggravé. Si vous ouvrez le grand Robert au mot "polymorphe", vous trouvez en guise d'exemple:

L'enfant, selon Freud, est un pervers polymorphe.

La séduction n'est donc plus nécessaire et ce qui n'était que devenir possible est transformé en réalité universelle. Pour préserver l'image du Père fortement compromise par les comportements de certains hommes, Freud met en place une théorie qui constitue un formidable cadeau pour les pédophiles. Dans le Nouvel Observateur du 11/11/1993, on pouvait lire: "les enfants ne seraient pas des anges mais des petits pervers sexuels polymorphes que l’hypocrisie sociale étoufferait”. Et d'invoquer le droit des enfants à disposer d’eux-mêmes. Loin d'être des criminels, les pédophiles seraient donc des libérateurs. Burger, gourou de l'instinctothérapie, sollicite à son tour, à l'intention de ses disciples, les thèses freudiennes pour justifier les parents incestueux: "Pourquoi - écrit-il - ne laisserions-nous pas nos enfants exprimer les pulsions incestueuses de cette période œdipienne ? Le problème serait fondamentalement résolu. (…) On peut se demander pourquoi le père de la psychanalyse n'a pas envisagé cette éventualité. (…) Si, pour une raison quelconque, l'enfant ne reçoit pas la réponse nécessaire à la réalisation de ses pulsions, il ne sera pas capable, une fois adulte, de répondre correctement aux pulsions de ses propres enfants"[10] (sic).

Le discours freudien sur l'Œdipe n'aurait eu aucune audience s'il n'y avait un peu partout dans toutes les couches de la population, des gens qui ont eu à subir très tôt la séduction par des adultes et qui ont "oublié" le geste de l'autre alors que leur corps en est resté prématurément érotisé, et que leur personnalité en fut définitivement troublée, orientée sensuellement à partir de choix imposés par un autre…

5- Besoins sexuels ou besoins de tendresse ?

Inceste avec viol, gestes incestueux mais sans réalisation totale, fessée déculottée, corps à corps imposé et camouflé en jeu, mais aussi refus rigide de toute tendresse par certains adultes qui craignent de ne plus contrôler leur pulsion interdite… La tentation de l'inceste vertical (parent-enfant) existe probablement, à partir de leur histoire, chez nombre d'adultes, même si elle est contenue ou refoulée la plupart du temps.

Pour la satisfaction de ses besoins affectifs aussi bien que pour ses besoins les plus clairement organiques, le petit d'homme est totalement dépendant de l'adulte non seulement en raison de sa faiblesse physique, mais aussi du fait de sa totale ignorance. Face à cette vulnérabilité, le pouvoir de l'adulte est sans limite. Il peut donner, ne pas donner, se servir de l'enfant pour son propre besoin, le pervertir ou simplement introduire le trouble, effacer les limites du permis et de l'interdit… Durant les premières années, les plus décisives pour la mise en place des repères, c'est l'adulte et lui seul qui fournit les codes: comment le petit enfant pourrait-il deviner que ce geste du père-Dieu (ou de la mère adorée) est interdit, qu'il n'est pas un geste paternel mais un acte meurtrier, qu'il n'exprime pas l'amour-don, mais la confiscation-destruction

Qu'il soit fille ou garçon, le petit enfant adore se blottir contre le corps chaud et rassurant de maman. Il a un besoin intense de tendresse, de contacts, d'attention, de douceur, de reconnaissance, de sécurité… Ce besoin, il l'exprime sans détour, sans masque, sans retenue, parce que c'est dans une totale innocence; il l'exprime d'autant plus avec son corps qu'il ne connaît pas encore d'autre langage. Son rêve de tout petit (fille ou garçon) c'est d'avoir maman en exclusivité, nuit et jour et pour toujours. Ce besoin de chaleur, de contacts - qu'on trouve aussi bien chez le chaton - cherche d'ailleurs aussi à se satisfaire auprès d'autres personnes que la mère, en particulier le père.

L'adulte accueille ces demandes enfantines à partir de sa propre affectivité. Quand il a été lui-même victime de gestes incestueux autrefois, il risque de lire cet abandon, cette spontanéité de son enfant, comme invite érotique… S'il arrive à se persuader que c'est l'enfant qui a un désir incestueux, le poids de la culpabilité va s'en trouver allégé et le passage à l'acte encouragé. Dans la nouvelle théorie ébauchée par Freud, il n'est plus question de dégoût et d'effroi chez la petite fille mais d'envie du pénis et de désir. Un père tenté par l'inceste peut être séduit par des affirmations comme celle-ci:

"Son complexe d'Œdipe culmine dans le désir longtemps soutenu de recevoir du père un enfant en cadeau, d'enfanter pour lui"[11].

Trente ans après, Ferenczi – disciple et ami de Freud - écrira un article sur la confusion de langue entre l'adulte et l'enfant[12], dans lequel il montrera à quel point il est abusif de décrire la vie émotionnelle d'un très jeune enfant, en faisant appel aux concepts qui renvoient à la vie sexuelle de l'adulte.

Sexualité et auto-érotisme sont des termes appropriés pour des activités comme la masturbation. Mais pour évoquer les satisfactions que trouve le bébé à sucer, à mordre, à être bercé, promené, à explorer non seulement le monde extérieur mais aussi son propre corps, les termes sensualité et curiosité ne sont-ils pas suffisants si l'on n'a pas un projet idéologique ?

6- Complexe d'Œdipe et stratégie judiciaire

Quand des enfants sont en âge de comprendre la violence dont ils furent l'objet, la honte, la peur, la soumission, la crainte de n'être pas crus, un sentiment intense de non-valeur les conduisent la plupart du temps à se taire. Quand il s'en trouve un pour oser parler de ce qu'il a subi, s'il n'y a pas de traces visibles sur le corps, on a vite fait de conclure à une affabulation enfantine, surtout si le père est un notable. Devant une Cour d'Assises, les accusations d'une fragile adolescente desservie par ses symptômes hystériques, pèsent peu face au docte discours de l'expert en fantasmes œdipiens.

Le discours sur l'Œdipe ne fonctionne pas seulement comme un argument péremptoire. Plus subtilement, il s'installe dans l'implicite de la cure, conduisant certains êtres humains à douter de leur propre mémoire ou simplement à désespérer d'être jamais crus, confirmant ainsi la prédiction du parent abuseur (Personne ne te croira !). Un tel dogme est plus utile aux pères incestueux qu'à leurs enfants comme l'a reconnu, à la fin de sa vie, Serge Lebovici, professeur émérite de psychiatrie de l'enfant et vice-président d'honneur de l'Association Internationale de Psychanalyse qu'avaient fondée en 1910, Freud et Ferenczi:

"Lorsque les féministes et les associations de victimes de l'inceste refusent l'explication œdipienne, elles ont probablement raison de dénoncer le phallocentrisme freudien qui accuse l'Œdipe féminin de porter la responsabilité de la violence incestueuse des pères"[13]

Bibliographie critique

Jeffrey MASSON, Le réel escamoté - Le renoncement de FREUD à la théorie de la séduction - Aubier, collection "La psychanalyse prise au mot" dirigée par René Major, 1984 (Jeffrey MASSON en tant que directeur intérimaire des Archives de Freud entre 1980 et 1985, a eu en mains toutes sortes de documents notamment la totalité des lettres de Freud à Fliess, mais aussi d'autres lettres, les livres d'autres auteurs annotés par lui, etc. Qu'il ait été choisi par Anna Freud et Eissler précédent directeur des Archives pourrait constituer une caution non négligeable. L'édition complète des lettres à Fliess (complète c'est-à-dire ni partielle ni partiale) que je propose dans la bibliographie est signalée dans le Dictionnaire de la psychanalyse d'Elisabeth Roudinesco à la fin de l'article Fliess, (mais pas à la fin de l'article Freud !). Elle écrit p. 308 (art. Fliess) "Il fallut attendre 1985 pour qu'une édition complète soit enfin publiée après un scandale aux Archives Freud".)
Marianne KRÜLL, SIGMUND fils de JACOB (Gallimard, 1983) – Le livre appartient à la collection "Connaissance de l'inconscient" dirigée par J-B Pontalis – série "La psychanalyse dans son histoire"
Jacqueline LANOUZIERE, Histoire secrète de la séduction sous le règne de FREUD (PUF, 1991) - Le livre appartient à la collection "Voix nouvelles en psychanalyse" dirigée par Jean Laplanche (dans le comité scientifique de la collection: Anzieu, Bergeret, Fédida, Colette Chiland, Widlöcher, Bourguignon…) - Jacqueline LANOUZIERE est prof. de psychopathologie à Paris XIII et membre de la Société Psychanalytique de Paris
Alice Miller, La connaissance interdite (Aubier, 1990); Abattre le mur du silence (Aubier, 1992)
Freud, Trois essais sur la théorie de la sexualité (Gallimard - coll. Idées 1962)
Freud, Naissance de la psychanalyse, PUF, Bibliothèque de Psychanalyse, 1956 (Il s'agit de 168 lettres (sur 284) adressées à Fliess entre 1887 et 1902. Pour une édition complète, non caviardée, il vaut mieux lire le texte en anglais édité par Jeffrey MASSON qui fut un temps le directeur des Archives de Freud: The complete letters of Sigmund Freud to Wilhelm Fliess, 1887-1904, Cambridge, The Belknap press of Harvard University Press, 1985
Sandor Ferenczi, Confusion de langue entre les adultes et l'enfant (Payot; 2004)
Serge Lebovici, "Quelques propos d'un psychanalyste sur les controverses concernant les découvertes freudiennes sur l'inceste et l'Œdipe" article paru dans un ouvrage collectif, Le traumatisme de l'inceste, PUF 1995
Bernard Lempert, Critique de la pensée sacrificielle (p. 127-8), Seuil, 2000
Eva Thomas, Le viol du silence (Aubier 1986)


[1] FREUD, lettre à FLIESS du 3 octobre 1897 in Naissance de la Psychanalyse p. 194
[2] Depuis le grand virage de 1897, l'abandon de cette théorie s'aggrave d'un camouflage puisque pour l'évoquer, les psychanalystes s'en tiendront au terme le plus ambigu et parleront de la théorie de la séduction, ce qui permet de déplacer la responsabilité sur l’enfant: qui séduit qui ?
[3] "Que l'œil de celui qui insulte son père soit arraché par les corbeaux…" (Proverbes, XXX, 17). Il sait aussi que le plus jeune des fils de Noé, pour une simple moquerie sur la nudité du père, se retrouve maudit dans toute sa descendance…
[4] op. cité, p.194 - lettre à FLIESS du 3 octobre 1897 – Il s'agit de Nannie, la bonne de la famille…
[5] op. cité p. 198 - lettre à FLIESS du 15 octobre 1897
[6] Freud propose une justification dans l'Abrégé de psychanalyse, p. 63 (PUF, 1975)
[7] Une autre lecture pourrait aussi mettre l'accent sur la volonté des Dieux dont JOCASTE et ŒDIPE ne sont que les instruments involontaires; ou tout simplement sur le rôle ambigu de l'oracle qui en prédisant le crime, pousse vers ce qui en favorisera l'accomplissement.
[8] FREUD, Trois essais sur la théorie de la sexualité, p.86 - GALLIMARD - coll. Idées 1962
[9] Sur le même modèle, on pourrait écrire par exemple: L'enfant par suite d'une formation peut devenir musicien. Il y est donc prédisposé.
[10] l'Express du 26/6/97
[11] Citée par Claude Rabant dans l'article "Le complexe d'Œdipe", in Encyclopedia Universalis, éd. 1990
[12] In Psychanalyse IV, Payot, 1982
[13] Serge Lebovici, "Quelques propos d'un psychanalyste sur les controverses concernant les découvertes freudiennes sur l'inceste et l'Œdipe" in ouvrage collectif, Le traumatisme de l'inceste, p. 101, PUF, 1995


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