AU CŒUR DU P.M.S.I.
I-Le P.M.S.I., Programme de Médicalisation du Système d’Information
D epuis 1982, année du lancement du projet en France, divers objectifs ont pu être
assignés au Programme de Médicalisation du Système d’Information (P.M.S.I.). Les
promoteurs du projet ont pu hésiter entre une orientation qui ferait du P.M.S.I. un instrument
de gestion interne et celle qui en ferait un outil d’aide à l’allocation externe. C’est cette seconde
finalité qui a été privilégiée. Par ailleurs, des utilisations nouvelles de l’instrument, souvent
conçues par des acteurs extérieurs au projet, ont fait leur apparition (positionnement
stratégique des cliniques, élaboration de palmarès des hôpitaux…).
Le P.M.S.I. a donc aujourd’hui, comme objectif essentiel d’établir un lien entre
l’allocation budgétaire et le service rendu par les hôpitaux ou les services de soin. L’élaboration
de cet outil qui permet à la tutelle ministérielle de comparer la «productivité» des
établissements de soin comporte plusieurs étapes.
(A) L’élaboration de classifications médico-économiques
La mise au point de ces classifications médico-économiques suppose de rechercher, à
partir des données recueillies auprès d’un échantillon d’établissements les informations
concernant le patient et son traitement (dites «variables explicatives») permettant d’expliquer
les coûts des prises en charge. Il s’agit de trouver les caractéristiques du patient (diagnostic,
âge…) et des interventions qu’il subit (existence d’une intervention chirurgicale…) qui ont un
lien statistique avec la variance(1) des coûts des séjours hospitaliers.
Ces variables permettent de définir des groupes de séjours ou de séquences de soins
présentant une certaine homogénéité, à la fois clinique et statistique. On cherche à ce que les
groupes soient aussi homogènes que possible, c’est-à-dire d’une part que les caractéristiques
cliniques des séjours d’un même groupe soient proches, d’autre part que les différences en
coût entre séjours à l’intérieur d’un même groupe soient aussi faibles que possible.
Corrélativement, les écarts de coût entre les groupes sont alors maximaux. Plus on a ainsi des
écarts marqués entre groupes, plus l’appartenance à tel groupe plutôt que tel autre rendra
compte du coût. On dit alors parfois que cette appartenance est «prédictive» du coût:
voulant dire que si l’on sait qu’un malade appartient à tel groupe, on peut prévoir avec une
bonne approximation ce que sera le coût de son traitement.
Ce programme a tout d’abord été développé pour les courts séjours des disciplines dites
MCO (Médecine, Chirurgie, Obstétrique). Dans ce cas, la démarche générale exposée cidessus
correspond à peu près aux attentes. Les unités observées, soit les séjours hospitaliers,
sont classées en fonction du diagnostic médical ou des interventions justifiant ce séjour. On
obtient des GHM ou «Groupes Homogènes de Malades» (en fait, plus exactement, groupes
homogènes de séjours) considérés comme pertinents à la fois du point de vue médical et du
point de vue économique.
(B) Les étapes de la construction d’un outil d’aide à l’allocation budgétaire
Afin que la classification en GHM puisse être utilisée à des fins budgétaires, plusieurs
autres étapes sont nécessaires:
- Il faut d’abord déterminer des coûts de référence par GHM: une enquête auprès d’un
échantillon d’établissements permet de déterminer les coûts des séjours. Le coût médian
observé dans cette base de données pour chaque GHM, est considéré comme le coût de
référence du GHM.
- Il s’agit ensuite de construire une échelle de coûts relatifs par GHM. Chaque GHM
est affecté d’une valeur en points ISA (Indice Synthétique d’Activité). Par convention, on
attribue une valeur de 1000 points ISA au GHM 540 (accouchement par voie basse sans
complication). Tous les autres GHM se répartissent par rapport au GHM 540. Cette échelle
est réactualisée tous les ans.
- Ainsi, chaque établissement peut déterminer, à partir de son «case-mix», c’est-à-dire
le nombre de cas traités classés dans les divers GHM, le nombre de points d’activité, ou points
ISA, qu’il a généré dans l’année. On obtient ainsi une mesure de la quantité de service réputé
fournie par l’établissement. Par exemple, s’il y a eu, dans un hôpital A, au cours d’une année,
10 séjours classés dans le GHM 540 «accouchement par voie basse sans complication» et 8
dans le GHM 225 «appendicectomies non compliquées, âge inférieur à 70 ans, sans comorbidités
associées»:
10 (nombre de séjours) x 1 000 (valeur du GHM 540 en points ISA): 10 000 points ISA
+
8 (nombre de séjours) x 1 139 (valeur du GHM 225 en points ISA): 9 112 points ISA
_______________
nombre de points ISA produits par l’établissement au cours de l’année = 19 112 points ISA
- On peut alors calculer la valeur du point ISA pour l’établissement et la comparer à la
valeur du point ISA pour un autre établissement, ou l’ensemble des établissements publics, ou
participant au service public hospitalier (PSPH) au niveau d’une région ou au niveau national(2).
Cette valeur s’obtient toujours en divisant les dépenses MCO (pour la nation, la région ou
l’établissement) au cours d’une année par le nombre de points ISA «produits» au cours de
cette année (par la nation, la région, l’établissement respectivement). Supposons que les
dépenses totales de l’établissement A aient été de 100 millions et qu’il ait «produit» 10
millions de points ISA:
Valeur du point ISA de l’établissement A =
(total des dépenses MCO de l’établissement A: 100 millions de francs) /
(nombre de points ISA de l’établissement A: 10 millions de points) = 10 francs
Le même calcul étant fait pour un autre établissement, pour la région ou pour la nation:
Valeur du point ISA national =
(total des dépenses MCO au niveau national: 100 milliards de francs) /
(somme des points ISA de tous les établissements: 20 milliards de points) = 5 francs
C’est la différence entre la valeur du point ISA de l’établissement A et celle de
l’ensemble des autres établissements qui permet d’évaluer sa sur ou sous-dotation. L’hôpital A
apparaît ici comme sur-doté.
En rapportant le budget MCO d’un hôpital à une mesure de son niveau d’activité dans ces
disciplines, et en permettant une comparaison de ce rapport avec la valeur qu’il prend pour
l’ensemble ou une partie des autres établissements, cet indicateur semble fournir une mesure
simple, donc maniable, et évocatrice de la «productivité» d’un hôpital. C’est pourquoi la valeur
du point ISA par établissement («Mon - votre - point ISA est à 10 francs, 15 francs, 20 francs…»)
est devenue l’indicateur le plus important pour les acteurs de la négociation budgétaire.
- On peut ainsi en procédant par multiplication et non plus par division, calculer ce que
serait le budget de l’hôpital si, pour la même production, son coût unitaire était celui observé
en moyenne pour la nation. On calcule un budget théorique de chaque établissement en
valorisant le nombre de points ISA de l’établissement par la valeur du point ISA national ou
régional. Par exemple:
10 millions (nombre de points ISA de l’hôpital A) x 5 francs (valeur nationale
du point ISA) = 50 millions de francs
Ce budget théorique est, enfin, confronté au budget réel de l’établissement:
| Dépenses MCO établissement A: | | 100 millions de francs
|
| Dotation théorique établissement A: | | 50 millions de francs
|
|
| Soit une sur-dotation de 50% |
- En pratique, les acteurs de la négociation sont familiarisés avec l’indicateur «valeur du
point ISA» et ses implications en matière budgétaire, et n’éprouvent plus le besoin de passer
par cette dernière étape que constitue la confrontation du budget théorique et du budget réel.
II- «Soins de Suite et de Réadaptation»
Il existe aussi une classification médico-économique et un P.M.S.I. destinés aux moyens
séjours, dits «soins de suite et de réadaptation». Elle n’opère plus un classement de séjours
entiers comme le P.M.S.I. MCO, mais de séquences de soins. En effet, dans les établissements
de moyen séjour, même lorsque les caractéristiques des patients et des traitements sont
similaires, on observe une grande variation des durées de séjour; donc aussi de leur coût: il
est impossible d’appliquer la méthode utilisée pour le P.M.S.I. MCO et de constituer des
groupes de moyens séjours suffisamment homogènes sur le plan statistique. En revanche, les
caractéristiques des patients peuvent expliquer les variations de coûts lorsque l’unité
d’observation n’est plus un séjour mais une journée ou une semaine de soins. Dans ce cas, un
même séjour peut comporter plusieurs séquences de soins qui peuvent relever de groupes
différents. Les données sont organisées en séquences de soin d’une semaine. L’analyse de la
variance s’effectue, quant à elle, sur des coûts de journées. Cette classification en «groupes
homogènes de journées» (GHJ) diffère aussi de celle du P.M.S.I. MCO du point de vue des
variables «explicatives» des coûts. Plus que le diagnostic ou les actes réalisés, ce sont les
échelles de dépendance qui apparaissent comme les meilleurs indicateurs de la consommation
de soins en ce qui concerne le moyen séjour. On atteint ainsi (du moins c’est ce à quoi on vise)
un indicateur prédictif du coût en fonction des caractéristiques de la population accueillie.
III-Le P.M.S.I. «psy»
En ce qui concerne les hospitalisations psychiatriques, c’est cette procédure
d’observation et de classement de «journées» qui a été retenue pour la constitution d’une base
de données en vue de la phase analytique.
Le découpage de l’activité observée dans le cadre du recueil de données qui a eu lieu au
cours de deux périodes de deux semaines chacune, fin 1997 et début 1998, auprès de 122
services publics et privés de psychiatrie, a conduit à la construction de deux classifications de
GHJ, «Groupes Homogènes de Journées», l’une pour l’hospitalisation temps plein, l’autre
pour l’hospitalisation à temps partiel, et à un catalogue d’actes pour les soins en ambulatoire
ou les interventions dans la communauté.
(A) Les deux classifications médico-économiques
Les données concernant l’hospitalisation ont été recueillies afin de pouvoir constituer
des «semaines-patient», qui comprennent les coûts rapportables à un patient ainsi que
certaines de ses caractéristiques observées sur une semaine.
Celles-ci ont d’abord été regroupées en 15 «Catégories Majeures de Diagnostic» ou
CMD selon une grille issue de la Classification Internationale des Maladies, la C.I.M.10. Ces
CMD ne sont pas utilisées en tant que variables explicatives mais en tant que principe de
regroupement des observations(3). Cette procédure est censée assurer la lisibilité clinique de la
classification. Il y a 15 CMD. Une CMD rassemble les patients de moins de 3 ans. Les 14
autres correspondent aux têtes de chapitres de la C.I.M.10, dont 3 catégories «fourre-tout».
Ces quinze CMD sont donc:
- F0: troubles mentaux organiques
- F1: troubles liés aux substances
- F2: schizophrénie, troubles schizotypiques, troubles délirants
- F3: troubles de l’humeur
- F4: troubles névrotiques
- F5: syndromes comportementaux associés à des perturbations physiologiques ou à des facteurs
physiques
- F6: trouble de la personnalité et du comportement chez l’adulte
- F7: retard mental
- F8: troubles du développement psychologique
- F9: troubles comportementaux et émotionnels apparaissant habituellement dans l’enfance et
l’adolescence
- F99: trouble mental sans précision
- F1 avec F3 ou F6: co-morbidité
- Z00: examen psychiatrique général, non classé ailleurs
- R: symptômes, signes et résultats anormaux d’examens cliniques et de laboratoire, non classés
ailleurs
- <3 ans: patients âgés de moins de trois ans.
A partir de ce découpage, la recherche de variables «explicatives» des coûts a été
menée. L’analyse a fait apparaître sept variables pour l’hospitalisation temps plein qui sont les
suivantes.
- L’âge (de 4 à 11 ans, de 12 à 19 ans, plus de 19 ans).
- L’isolement thérapeutique (oui/non).
- L’existence d’une pathologie somatique lourde (oui/non).
- L’ancienneté du séjour excepté pour la CMD F8 (seuils de 3 et 6 mois).
- L’EGF (Échelle Globale de Fonctionnement): «elle permet d’indiquer un jugement sur le
niveau de fonctionnement global de l’individu, au moyen d’une note unique entre 1 -le plus bas
niveau correspondant au fonctionnement le plus dégradé- et 100 -le plus haut niveau
correspondant à un bon fonctionnement-. Elle doit être cotée en tenant compte uniquement du
fonctionnement psychologique, social et professionnel ou scolaire»(4). Finalement, les cas sont
répartis en deux groupes avec un seuil égal à 20.
- Le score de dépendance physique «calculé en additionnant les cotations des quatre variables
suivantes: dépendance à l’alimentation, dépendance à l’habillage, dépendance au déplacement,
dépendance à la continence. Ce score prend, par cumul des quatre cotations, des valeurs allant
de 4 (indépendance pour les quatre activités) à 16 (assistance majeure pour les quatre activités).»
- La dernière division concerne des sous-groupes psychiatriques définis dans chaque CMD
(entre deux et six selon les CMD). Il s’agit à nouveau de variables «cliniques», peu explicatives
sur le plan statistique mais qui ont été intégrées au modèle afin d’affiner la description clinique
des patients.
La combinaison de ces critères conduit à la constitution d’environ 240 classes. Elles sont
présentées selon une arborescence de critères établie pour chaque CMD séparément mais en
fait assez semblable de l’une à l’autre.
Pour l’hospitalisation à temps partiel, principalement les hospitalisations de jour et
l’accueil en C.A.T.T.P. (centre d’accueil thérapeutique à temps partiel), la même procédure est
appliquée, l’analyse faisant apparaître cinq variables statistiquement «explicatives»:
- le mode de venue (journée entière/demi-journée);
- l’âge (de 4 à 11 ans, de 12 à 19 ans, de 20 ans à 69 ans, 70 ans et plus);
- le mode de scolarisation des patients de moins de 19 ans (non scolarisé ou en milieu médical,
scolarisé en milieu normal ou d’enseignement spécialisé);
- la dépendance relationnelle (les scores «comportement» et «communication» de l’échelle
ADL (Activities of Daily Living, une échelle de dépendance), avec le seuil de 4, le minimum étant
de 4 et le maximum de 8)
- l’EGF (cf. ci-dessus avec un seuil de 36, le score allant de 1 à 100).
Enfin pour la CMD F8, on classe à part le sous-groupe F84 («troubles envahissant du
développement» dont «autisme»). On arrive ainsi à constituer environ 150 classes pour
l’hospitalisation à temps partiel.
Ce sont donc ces 150 classes réparties entre les différentes CMD qui constituent les
groupes de séquences de soins dont les coûts moyens directs mais aussi les caractéristiques
médicales sont proches. Ce sont les GHJ, «Groupes Homogènes de Journées».
Mais en l’occurrence l’homogénéité des coûts à l’intérieur des GHJ n’est pas très forte
par rapport à la variation totale des coûts. En effet, la part de variance totale attribuable aux
variables entrant dans leur construction est de 22,4% pour l’hospitalisation temps plein et de
19,8% dans le cas de la classification «hospitalisation à temps partiel» (toutes CMD
confondues). Cette «variance expliquée» n’est pas la même dans chaque CMD: pour
l’hospitalisation temps plein, la part de variance expliquée va de 10,4% pour la CMD
F4 (troubles névrotiques), 10,9% pour F2 (schizophrénie, troubles schizotypiques, troubles
délirants) à 34,1% pour la CMD F8 (troubles du développement psychologique).
(B) Le catalogue d’actes
En ce qui concerne les multiples activités de soins ambulatoires en psychiatrie, les
experts ont renoncé à constituer des groupes homogènes à la fois du point de vue clinique et
économique. En effet, l’analyse n’a fait apparaître aucun pouvoir explicatif des caractéristiques
cliniques et sociales du patient sur le coût de l’acte ponctuel.
Il n’est donc pas prévu de décrire l’activité de soin en ambulatoire au moyen d’une
classification médico-économique mais au travers d’un catalogue d’actes, dit «EDGARS»
(entretien, démarche, groupe, accompagnement, réunion et soins physiques). Une deuxième
grille permettant de rendre compte des interventions dans la communauté, c’est-à-dire des
interventions qui ne concernent pas les patients de la file active mais des institutions
extérieures à la structure psychiatrique, avait été prévue. Il semble qu’elle ne fera pas partie du
recueil de données spécifique au P.M.S.I. mais sera intégrée à une autre partie du système
d’information en psychiatrie, le rapport annuel de secteur.
IV-Ce qu’il reste à faire: l’échelle des coûts et des points ISA, le «recueil standard»
(A) L’échelle nationale de coûts par Groupe Homogène de Journées. Vers un point ISA psychiatrique
Jusqu’à présent, le travail de construction de la classification portait sur des coûts
directs, soit les dépenses directes affectées au patient. Ces coûts directs ont été obtenus par
l’application de coûts «théoriques» correspondants aux actes, volumes horaires de différentes
catégories de personnels effectuant les séquences de soins… Il s’agissait de coûts identiques
pour tous les établissements participant à l’enquête de 1997-1998.
Afin que le P.M.S.I. en psychiatrie puisse être utilisé à des fins budgétaires, la
pondération économique des Groupes Homogènes de Journées (GHJ) devrait se faire en
coûts complets, donc en ajoutant les coûts indirects: charges indirectes des services cliniques
et médico-techniques, dépenses de logistique… Il convient alors, à partir des données fournies
par un échantillon d’établissements, de construire un coût de référence pour chaque GHJ.
Comme nous l’avons vu à propos des GHM dans la première partie (I.B.2), l’objectif est de
positionner chaque GHJ sur une échelle de coûts relatifs en attribuant un certain nombre de
points ISA à chaque GHJ. Cette échelle serait actualisée tous les ans. Les différentes valeurs
du point ISA psychiatrique pourraient ainsi être calculées et confrontées. Mais les règles
d’imputation des coûts indirects ne sont pas encore définitivement établies et de nombreuses
incertitudes demeurent quant à la construction du point ISA en psychiatrie, notamment en ce
qui concerne les activités ambulatoires.
(B) Le «recueil d’information standard»
En 2001, il est prévu de tester puis généraliser le questionnaire dit «standard», c’est-àdire
comportant les items qui serviront à affecter les séquences de soin aux différents GHJ et ceux
qui permettront de déterminer une mesure de la quantité de service fournie en ambulatoire.
Cependant, il faut noter que l’élaboration et la mise en œuvre de ce «recueil standard» semblent
avoir fourni l’occasion d’une refonte plus large des systèmes d’information hospitaliers
en psychiatrie. Ont ainsi été inclus dans le questionnaire «standard» de nombreux items qui
n’ont pas de pertinence du point de vue du P.M.S.I. mais sont censés fournir des informations
sur l’activité de soin aux responsables des systèmes d’information hospitaliers.
Il a été envisagé de mener les premières campagnes budgétaires à l’aide des données du
P.M.S.I. «psy» en 2002 ou 2003. Cependant, la mission P.M.S.I. ayant récemment proposé de
lancer des expérimentations régionales, le calendrier de la mise en œuvre du P.M.S.I. en
psychiatrie est susceptible d’être modifié.
Texte élaboré dans le cadre du groupe de travail de Pénombre(*) par Anne DEPAIGNE
CHRONOLOGIE DE L'ÉLABORATION DU PMSI EN PSYCHIATRIE
1990-1994: LE "GROUPE DES 13"
- 11 avril 1990: circulaire DGS/DH relative à l'expérimentation de la gestion de l'information médicale
en psychiatrie. Cette circulaire prévoit la création de DIM expérimentaux en psychiatrie chargés de
développer un PMSI en psychiatrie. Conjointement, est lancé un appel à candidature destiné à
sélectionner les établissements qui participeront à une expérimentation de la gestion de l'information
médicale en psychiatrie. C'est ainsi qu'est créée la première commission dite "groupe des 13".
- 7 décembre 1990: 1ère réunion du "groupe des 13", groupe de travail sur l'information médicale en
psychiatrie composée des médecins responsables du DIM des 13 établissements expérimentateurs,
mais aussi:
- d'un directeur désigné par les membres de la conférence nationale des Directeurs de CHS,
- d'un président de CME désigné par les membres de la Conférence nationale des Présidents de CME
de CHS (Comité Médical d'Établissement de Centre Hospitalier Spécialisé),
- d'un médecin inspecteur de santé qui pilotera le groupe jusqu'en 1994,
- de représentants de l'administration, l'un de la mission PMSI de la Direction des Hôpitaux et l'autre
de la Direction Générale de la santé.
Au fil des mois le groupe s'étoffera et comprendra d'autres membres, considérés plutôt comme des
"observateurs", notamment des directeurs d'établissements, des psychiatres issus du secteur privé,
d'autres médecins inspecteurs de santé publique, une statisticienne.
- septembre 1992: protocole d'étude pour l'hospitalisation temps plein. Ce protocole propose déjà un
modèle proche de celui qui sera adopté: un modèle de prix de journée pondérée par les
caractéristiques médico-sociales des patients.
- 10 novembre 1992: réunion inaugural du "Groupe Privé" rassemblant des représentants de
l'hospitalisation privée, déjà admis en tant qu'observateurs au sein du "groupe des 13". L'accord du 4
avril 1991 et la loi du 31 juillet 1991 jettent les bases de la réforme de la tarification des établissements
privés. L'élaboration d'une tarification à la pathologie se ferait sur la base des données recueillies par le
PMSI.. Les établissements privés psychiatriques commencent donc à s'intéresser de près au PMSI.
- 1993: expérimentation du PMSI dans des cliniques privées. Cette expérimentation ne parvient pas à
mettre en évidence des critères permettant d'expliquer la variation des coûts.
- décembre 1992 - mars 1994: débats et travaux concernant le relevé de l'activité hors hospitalisation
temps plein.
- Mars 1994: rapport du "groupe des 13".
1995-2000: LES GROUPES TECHNIQUES
- été 1995: deux groupes techniques sont mis en place et sont chargés d'explorer deux hypothèses
différentes évoquées par le "groupe des 13":
- le groupe technique n°1 développera une approche transversale pour l'hospitalisation et constituera
un catalogue d'actes pour l'ambulatoire; la commission s'élargit aux professions de santé mentale,
infirmiers, psychologues;
- le groupe technique n°2 est chargé d'exploiter les données de la fiche par patient (FPP) et de mettre
en évidence des trajectoires de soin au travers des diverses prises en charge.
Un comité de suivi est créé “dont le rôle est triple, assurer un relais vers le terrain, mobiliser les équipes
hospitalières et faire l'écho des difficultés rencontrées par ces équipes, valider les options proposées par
le groupe technique et réorienter le cas échéant les travaux”. Il est composé de membres de groupes
d'intérêts et de services administratifs concernés par les travaux d'élaboration du PMSI en psychiatrie.
- Le groupe n°2. La voie difficile
- 1996: Constitution d'une base de données. Exportation des bases de données des établissements
constitués à partir de la fiche par patient, généralisée en 1988 sous l'impulsion de la Direction Générale
de la Santé, qui permet le recueil d'un certain nombre de caractéristiques et d'actes pour les patients des
secteurs de psychiatrie générale des files actives.
- janvier-juin 1997: analyse des bases de données.
- juin 1998: rapport de synthèse du groupe n°2. Le constat est fait de la difficulté, pour l'instant, de
dégager un lien entre les caractéristiques des patients et leur prise en charge sur une longue durée (1 à 3
ans) et donc de constituer des "groupes homogènes de trajectoires". Les travaux se poursuivent.
- 1995-2000: groupe n°1. Les étapes de la construction du modèle retenu
- 1995-1997: élaboration du protocole d'enquête, incluant le catalogue d'actes.
- décembre 1997 et janvier 1998: recueil de la base de données.
- 1998-1999: élaboration de la classification médico-économique pour les hospitalisations temps plein.
- 1999-2000: élaboration de la classification médico-économique pour les hospitalisations à temps
partiel.
- été-automne 2000: mise au point et test du " recueil standard ".
Étapes futures (?)
- généralisation du recueil.
- constitution d'une échelle de coûts de référence (points ISA) et généralisation du recueil standard.
- 1ère campagne budgétaire.
A.D. |
© Pénombre 2001
(1) C’est-à-dire la moyenne des carrés des écarts à la moyenne. On choisit cette mesure en raison de ses bonnes
propriétés mathématiques. En effet la variance totale peut être décomposée, lorsque des groupes sont constitués,
en une variance entre les groupes (que l’on appelle en général variance «expliquée») et une variance à l’intérieur
des groupes.
(2) Les opérations décrites ici s’appliquent aux établissements publics et privés dits «PSPH» (participant au service
public hospitalier). Dans la suite du texte, pour plus de commodité, nous utiliserons le terme «nation» ou
«région» mais il faut entendre «l’ensemble des établissements publics ou PSPH de la région ou de la nation».
(3) Qu’il s’agisse du P.M.S.I. MCO ou du P.M.S.I. psy, le diagnostic peut et est utilisé de deux manières:
• comme principe d’organisation des données; c’est le cas du découpage par CMD; on ne cherche pas à savoir si
le diagnostic «explique» les coûts mais on se contente de regrouper les observations par diagnostics afin de
rendre la classification plus lisible du point de vue clinique;
• comme variable; on cherche si le diagnostic «explique» les coûts.
(4) Présentation officielle du P.M.S.I. psychiatrie (http://www.le-pmsi.fr/psy/presentationgenerale/index.html ).
Les citations suivantes sont issues du même document.
(*) L'auteur remercie pour leurs remarques et suggestions les membres du groupe de Pénombre, et en
particulier Bruno Aubusson, Denis Dehgan, René Padieu.