E n lecteur régulier du journal Le Monde
je me pose depuis assez longtemps cette question: à qui sert le médiateur Et je me
la pose désormais pour les médias audiovisuels du service public qui, pour une large part
d'entre eux, ont mis cet instrument en place. Dans les pays qui ont une fonction de cet
ordre, on l'appelle le plus souvent un «ombudsman», mot d'origine suédoise qui désigne
une personne qui représente «le public» auprès d'une institution, et en est en théorie
indépendante. En pratique ce n'est pas si évident. Le médiateur, en France, est plutôt,
comme son nom l'indique, exerce une médiation entre l'institution et son public; toujours
en théorie, il est censé être une «autorité indépendante». Factuellement, les choses ne
sont pas si simples: que ce soit le cas de l'«ombudsman» ici et là, ou du «médiateur» ici
(en France pour moi), le cas général est que sa nomination, sa rétribution, son contrôle
sont le fait de l'institution, et que le plus souvent il en émane; bref, si c'est un
intermédiaire, sa position initiale (et le plus souvent, finale) est tout de même plus
proche d'un des plateaux de la balance que de l'autre.
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