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 J uger de ce qui est positif ou négatif me semble une tâche moins qu'évidente: je crois bien que nombre personnes associent la positivité à l'optimisme, et d'évidence la négativité au pessimisme. Pour mon compte, je vois les choses autrement: m'apparaît positif tout ce qui s'attache à construire, et que la personne, que le groupe qui construisent aient une approche optimiste ou pessimiste des choses en général ou de celle concernée par la construction me semble secondaire. On peut ne pas avoir la conviction que les humains sont “bons par nature” et on peut agir pour qu'ils le soient par culture — je dirai même que par exemple les promoteurs des droits de l'homme, ceux locaux de 1789 ou ceux universels de 1948, avaient une considération plutôt dépréciative de la nature humaine, puisqu'il leur a paru nécessaire de fixer par un texte leurs droits et devoirs. Disons, tout ça n'est pas simple: un individu peut de manière non paradoxale être à la fois positif et négatif, optimiste et pessimiste, actif et passif, ça dépendra de la chose visée, du contexte, du moment.

Toujours est-il, je connais un site qui me semble particulièrement positif. Pourtant, on y parle beaucoup de choses qui rendraient plutôt pessimiste, mais la manière dont on les y aborde me persuade, chaque fois que je m'y rend, que contrairement au discours ambiant, tout ne va pas si mal, et qu'on peut ne pas rien faire… Cela ne signifie pas que les auteurs de ce site, Mona Chollet et Thomas Lemahieu, soient de bienheureux naïfs, simplement, plutôt que de se contenter de se lamenter sur les malheurs du monde, ils parlent de ceux qui agissent pour les diminuer. Ce qui est plus intéressant, ne trouvez-vous pas ? Quoiqu'il en soit, je vous incite fortement à visiter

Périphéries, escales en marge

J'apprécie qu'il y ait sur ce site une rubrique «gens de bien»: c'est vrai ! Plutôt que de parler de ceux qu'on n'aime pas, autant faire parler ceux qu'on aime. Notamment, je conseille les pages sur Jean-Louis Sagot-Duvauroux, philosophe et «penseur de la gratuité», comme le présente Périphéries. À commencer par cette entrevue, "La gratuité est un saut de civilisation". L'auteur prêche par l'exemple, et met gratuitement à notre disposition son ouvrage Pour la gratuité[1], en incitant à le diffuser si l'on dispose d'un site pour ce faire — le diffuser gratuitement, bien sûr… Bref,

faites un tour en Périphéries,

et je pense — j'espère — que ces “escales en marge” vous conviendront. En tout cas, vous saurez ce que je considère être positif.


[1] Vous pouvez aussi, bien évidemment, le trouver ici même.