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La Constitution européenne vue par Le Monde
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E n ce 29 août 2005, Le Monde maintient
toujours une rubrique «Constitution européenne» sur son site Internet, ce qui paraît
étrange pour un quotidien qui publiait, le 8 juin 2005, un éditorial au titre sans
équivoque: «La mort d'une idée». Et de fait, depuis ce moment, si pendant encore
quelques temps «la Constitution» fit encore l'objet de quelques articles, chroniques et
points de vue, surtout des variations sur le thème «ils sont fous ces Français !»
(«fou» est un doux mot: le thème tournait plutôt autour d'un autre mot de trois lettre,
commençant par “c”), ça fait quelques deux mois qu'elle est reléguée dans les sujets
«tout venant», à l'aune de la RDC (ex-Zaïre) ou des accidents de la route (sauf en cas de
mort de mineurs de moins de 13 ans). Même le vote par référendum au Luxembourg parvint à
peine à ressusciter le moribond — ou le mort. Je discuterai par après de cette rubrique,
dont on retrouvera
une copie ici même, pour essayer de comprendre quel peut être son rôle, mais avant
cela, discutons un peu des suites de ce référendum du 29 mai 2005.
Dans les textes que je consacrais à ce sujet, j'expliquais que de mon point de vue et
en fait de celui de beaucoup de personnes qui comptaient voter “non” sans pour autant se
faire les militants d'une cause «anti-Constitution», le résultat du vote importait assez
peu. Or, les hauts militants du “oui”, qui formaient l'essentiel des dirigeants de partis
«de gouvernement», des élus nationaux et des éditorialistes de nos médias, et la totalité
des gouvernants (du moins, officiellement), disaient tout autre chose: selon eux, il n'y
avait qu'un choix, le leur, l'approbation de la Constitution était une nécessité absolue
et si les Français validaient le “non” la France perdrait définitivement tout poids au
sein de l'Union européenne et tout crédit international. La logique aurait voulu que, au
lendemain du vote fatidique, les mêmes se mobilisent pour mener une deuxième campagne, ou
mènent une grande consultation afin de savoir ce que les Français auraient voulu comme
accommodement à ce texte si vital et si nécessaire afin qu'ils l'acceptent, ou enfin,
comme je le disais dans un de mes textes, que nos responsables politiques, gouvernants
comme élus, remettent leurs fonctions pour convoquer de nouvelles élections législative
et présidentielle. Rien de tout ça. Malgré tout, «la Constitution», ou plutôt le résultat
des référendums en France et aux Pays-Bas, ont encore des vertus, ou du moins une
vertu cardinale: si «tout va mal» dans les institutions de l'UE la cause en est le “non”
néerlando-français.
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