Décentralisme démocratique

 U ne notion importante est apparue au cours du XIX° siècle, celle de «subsidiarité». Non que la chose n'ait existé auparavant, on peut même dire que, tout au contraire, il était quasi-universel. Sa nomination tardive vient plutôt, donc, de ce qu'à partir du XVII° siècle, plus encore entre 1750 et 1850 environ, les sociétés tendent à une centralisation de la puissance publique qui se substitue de plus en plus aux autorités locales. Sans refaire l'histoire du terme et son évolution, considérons la manière dont la subsidiarité se définit au niveau de l'Union européenne, qui a beaucoup fait pour objectiver cette notion : dans le contexte de l'UE, elle consiste à déterminer le niveau de compétence auquel une politique publique s'effectuera le mieux, ou celui où une compétence publique doit être mise en œuvre. La subsidiarité marche aussi avec une autre pratique, la « dévolution», qui consiste à déléguer à une instance de niveau supérieur ou inférieur, voire à une entité privée, la mise en œuvre effective d'une politique publique. Ces deux concepts me semblent les pierres angulaires qui permettent d'imaginer une démocratie mondiale réalisable.