La bonne propagande et la mauvaise

 D ans les pages de cette rubrique, je fais le partage entre une propagande qui serait «bonne» et une qui serait «mauvaise»; la question cruciale est tout de même de pouvoir déterminer comment les différencier. Et bien, c'est difficile… Enfin non, c'est facile. Bon: c'est à la fois facile et difficile. Pour une personne ayant compris le processus général de la propagande, faire la part entre les «bonne» et «mauvaise» propagandes est relativement facile; en cas de doute elle décidera que c'en est de la mauvaise, mais dans tous les cas, il n'y a pas de mauvaise propagande pour qui sait la lire. Pour faire une petite parabole, c'est comme pour les ouvriers et les outils: pour un mauvais ouvrier il n'y a pas de bons outils; pour un ouvrier moyen, il y a de bons et de mauvais outils; pour un bon ouvrier il n'y en a pas de mauvais; avec la propagande c'est la même chose: si on ne la comprend pas du tout, qu'elle soit a priori bonne ou mauvaise ne change pas grand chose; si on ne sait en discerner que certaines formes, un certain type de propagande sera «plutôt bon», un autre type sera «plutôt mauvais»; si on a saisi comment la propagande fonctionne et pourquoi on en fait usage, on trouvera toujours quelque chose à tirer d'une propagande, quelles qu'aient été les intentions et capacités de ses auteurs. Maintenant, tentons de répondre à la question que nous nous posons nous-même…


La propagande est un discours et donc, comme tout discours, elle peut connaître quatre cas: fond et forme sont corrects; le fond est correct, la forme ne l'est pas; le fond est incorrect, la forme correcte; le fond et la forme sont incorrects. Laissons de côté les «mauvais ouvriers»: pour la majorité des gens, les deux cas extrêmes ne posent pas de problèmes; ce sont ceux cas centraux qui peuvent en poser: selon que l'on sera sensible plutôt à la forme ou plutôt au contenu