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En extra: Les éditos du Monde |
O pacité et irresponsabilité. Dix-neuf ans après l'explosion d'un réacteur nucléaire à Tchernobyl, en Ukraine, il paraît de plus en plus évident que ces deux mots résument l'attitude des pouvoirs publics français de l'époque, face aux conséquences de ce qui reste la plus grande catastrophe du nucléaire civil de l'histoire.
Le 26 avril 1986, la centrale nucléaire de Tchernobyl explose. Un nuage radioactif traverse l'Europe. Mais en France, officiellement, il ne se passe rien. Avec le recul, on se demande comment le communiqué du ministère de l'agriculture qui affirmait, le 6 mai 1986, que "le territoire français, en raison de son éloignement, a été totalement épargné" n'a pas suscité un mouvement d'indignation ou d'incrédulité.
Il n'existe à ce jour aucune preuve que le nuage de Tchernobyl ait entraîné une augmentation de cancers de la thyroïde en France. Peut-être la procédure judiciaire ouverte en 2001, à l'instigation de malades du cancer et d'associations, fera- t-elle avancer les choses, alors que des spécialistes indépendants comme ceux de la Crii-rad se démènent depuis des années pour faire éclater la vérité. Une étude épidémiologique sur la Corse, la partie la plus excentrée du territoire métropolitain, et donc potentiellement la plus exposée, va peut-être, enfin, être lancée.
En attendant, une chose est sûre. Les politiques et les responsables du nucléaire en France en 1986 ont commis une double faute: ils ont dissimulé la gravité de la situation et, par voie de conséquence, n'ont déclenché aucun plan ni mesures d'urgence. Alors que nos voisins européens donnaient des consignes de précaution en matière alimentaire.
Depuis 1986, les temps ont changé. L'action des pouvoirs publics est devenue plus transparente sous l'effet de plusieurs facteurs: pression d'une société civile de plus en plus présente, montée des préoccupations liées à la protection de l'environnement et à la santé, explosion des moyens d'information... On peut aussi espérer que l'Etat lui-même a changé et considérerait aujourd'hui que les Français sont des adultes à qui il doit une information aussi exacte que possible. La vigilance reste cependant de mise. Le baromètre annuel de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire indique que seuls 16,7% des personnes interrogées pensent qu'on leur dit la vérité sur le nucléaire.
De ce point de vue, l'assurance avec laquelle la Société française d'énergie nucléaire (SFEN) écarte aujourd'hui encore toute idée que le nuage de Tchernobyl ait pu avoir des conséquences sanitaires en France laisse perplexe. De fait, le combat pour la transparence n'est jamais gagné. C'est le cas, bien sûr, sur des sujets ultrasensibles comme le nucléaire, où se mêle polémiques sur la sécurité, intérêts économiques, indépendance énergétique et défense nationale. Mais l'exigence doit être la même autour de sujets pour lesquels l'opinion s'interroge à juste titre, qu'il s'agisse des OGM ou des effets à long terme, encore en partie inconnus, de l'exposition aux pesticides.
Article paru dans l'édition du 26.04.05
A vant même d'avoir décollé, l'A380 symbolise à la perfection ce qui manque trop souvent aux laboratoires européens. Un défi technique, des commandes et des crédits. Bref, un effet d'entraînement qui dope la recherche. Dans le cas du consortium aéronautique européen Airbus qui réunit la Grande-Bretagne, l'Allemagne, l'Espagne et la France, ce sont 10,7 milliards d'euros qui ont été dépensés sur une période de dix années pour concevoir et construire un avion gros porteur capable d'emporter entre 550 et 800 passagers. Pas moins de 6 000 ingénieurs ont participé à cette aventure technique, scientifique et industrielle.
Cette mobilisation des intelligences a permis à des chercheurs, souvent incompris dans leur propre milieu, de devenir des pionniers. Et de renouer avec la tradition des grands programmes qui ont enthousiasmé des générations de scientifiques. Le nucléaire dans les années 1960, Ariane et le TGV dans les années 1980 ont servi de poumon à la recherche française et européenne comme la course à l'armement et la conquête spatiale ont joué ce rôle aux Etats-Unis.
A chaque fois, des gouvernements avaient osé lancer ces entreprises à hauts risques. La recherche avait suivi. Les objectifs, même les plus improbables, comme l'envoi d'un homme sur la Lune dès 1969, ont été atteints. Il est temps, aujourd'hui, de prolonger cette politique. Temps aussi de réunir les financements, publics et privés, à la hauteur de cette ambition. Les chantiers des grands projets que sont Airbus, Ariane, et peut-être demain Iter, ne suffisent pas à rivaliser symboliquement avec les programmes de la seconde moitié du XXe siècle: le nucléaire, l'espace ou le rail à grande vitesse.
Les chercheurs, dont le malaise est patent depuis de longues années, analyseront probablement comme un signe favorable le sommet franco-allemand qui devait se réunir, mardi 26 avril, à Paris. A cette occasion, quatre grands projets relevant du secteur biomédical et des technologies de l'information, portés par de grandes entreprises, seront présentés par Jean-Louis Beffa, président de Saint-Gobain, et Heinrich von Pierer, président du directoire de Siemens.
De tels programmes n'ont pas la prétention de stimuler directement la recherche fondamentale, mais essentiellement de participer à l'innovation et dans une moindre mesure à la création d'emplois. Dans le prolongement du rapport Beffa sur la politique industrielle française, remis au début de l'année, ils ont pour vocation de sauvegarder une industrie compétitive.
L'Europe est encore loin du compte comparée aux Etats-Unis ou au Japon. Il lui faut investir dans la recherche et le développement avec audace et s'incarner dans de telles ambitions communes. Sans des projets susceptibles de retenir les jeunes chercheurs, elle risque fort de se réduire à la sécheresse d'une structure bureaucratique pour laquelle la recherche reste inscrite dans la colonne des dépenses. Alors qu'elle pourrait lui donner des ailes.
Article paru dans l'édition du 27.04.05
D ans un mois, les Français auront dit oui ou non au traité constitutionnel de l'Union européenne qui leur est soumis. Avec et après la France, une dizaine d'autres pays membres de cette Union seront appelés à se prononcer par référendum, les autres, par tradition ou par prudence, laissant à leurs Parlements la charge de la ratification.
En France, l'élémentaire prudence parlementaire, née de la méfiance que tout républicain devrait nourrir à l'endroit du référendum, si souvent transformé en plébiscite pour ou contre un homme , a été écartée au profit du risque maximum: celui de la simplification, alors qu'il s'agit de se prononcer sur un édifice complexe et qui, par nature, résulte d'un compromis.
C'est aussi le risque de la réponse donnée à une question qui n'est pas posée, à savoir la confiance au président et à son gouvernement, la mesure du mécontentement qu'il suscite.
A quelque chose malheur est bon: appelés à trancher, les Français exercent un droit, celui de choisir. Ils débattent de sujets qui semblaient jusqu'alors être le domaine réservé de ces "bureaux de Bruxelles" un temps dénoncés par le premier ministre. Et, finalement, l'intensité et l'âpreté de ce débat permet de prendre la mesure de l'enjeu, du cap symbolique et politique que le pays décidera de franchir ou de ne pas franchir.
Le débat en lui-même constitue une étape car, exception faite des extrêmes, les partisans du non eux-mêmes se réclament de l'Europe, d'une autre Europe ou d'une meilleure Europe au sens de leurs intérêts ou de leur idéologie. De fait, une majorité de celles et ceux qui vont voter sont nés, dans l'Union, après l'acte de naissance de celle-ci, à Rome, en 1957. Ils n'ont connu que les progrès de la construction européenne et ils vivent avec ses acquis. Ils n'ont eu vent des désordres qu'elle a contribué à faire reculer la guerre, la pauvreté, les dictatures qu'à travers les manuels d'histoire.
Il est donc tentant de penser que la paix, la prospérité, la démocratie peuvent désormais progresser autrement. En ce sens, nous sommes tous devenus Européens. Simplement, pour être sûrs de le rester, mieux vaut, à tout prendre, voter oui au texte tenant lieu de Constitution pour l'Europe. Car cette Constitution ouvre des portes. Elle est le point de passage vers une construction politique qui nous fait défaut, le moyen de franchir une étape supplémentaire sur un chemin long et inédit, qu'il faut poursuivre.
L'Histoire n'attend pas. Dans les négociations internationales de demain, quand il s'agira d'ériger quelques normes universelles sur le commerce, la culture, l'environnement, l'énergie, l'immigration, par exemple , mais aussi de traiter à l'ONU de la guerre et de la paix, il y aura trois ou quatre poids lourds autour de la table: les Etats-Unis et peut-être l'ensemble latino-américain, la Chine, l'Inde; l'Europe si elle le décide. Si elle le veut bien.
Là est l'enjeu principal du projet soumis au vote de ratification des Français. Le traité dote l'Europe d'une personnalité politique et morale sur la scène internationale; il assure la représentation politique d'une population de 450 millions de personnes; il donne aux pays européens une masse critique organisée.
On peut juger que cette réorganisation des institutions européennes ne va pas encore assez loin, qu'elle est le reflet de l'euro-scepticisme de nos dirigeants, qu'elle fait la part trop belle aux gouvernements aux dépens d'un projet plus fédéral, qu'elle renonce ainsi à créer de véritables Etats-Unis d'Europe. On peut penser qu'il était inutile ou politiquement maladroit de regrouper dans un seul et même texte les trois éléments qui constituent le traité: l'organisation et le fonctionnement des nouvelles institutions de l'Union européenne; la Charte des droits fondamentaux de l'Union; la reproduction de tous les accords existants qui régissent déjà l'Europe unie. On peut estimer critiquable l'emploi du terme Constitution pour ce qui reste un traité conclu entre Etats indépendants, qui mettent volontairement en commun certains des attributs de la souveraineté. Mais le fait est là: ratifié, le traité permettra à l'Europe d'exister politiquement quand elle n'était jusqu'à présent qu'un géant économique, commercial et monétaire.
L'Europe avait une adresse, une enseigne commerciale. Elargie à 25, puis à 30, si elle devait rester en l'état, cette Europe a toute chance d'être ingouvernable, de revenir à la case "zone de libre échange" et d'être l'Europe-passoire que le nationalisme ambiant appelle de ses voeux. Le choix est donc uniquement celui-ci: la ratification d'un projet qui autorise un début d'existence politique de l'Europe, ou un statu quo qui nous prive de cette fonction politique.
A Washington, New Delhi et Pékin, on attend une réponse à la question suivante: y aura-t-il demain un Européen à la table des Grands ? Dans le système actuel, un pays assume pour six mois une sorte de secrétariat général des affaires européennes. Le projet de traité confie au Conseil européen (qui réunit les chefs d'Etat et de gouvernement des pays membres) le soin d'élire un président pour deux ans et demi (renouvelables une fois). Il ou elle n'est, certes, que le président du Conseil européen et, à ce titre, dirige le travail de secrétariat général qui était celui de l'ancienne présidence tournante de l'Union. Mais la dimension emblématique, symbolique, politique change.
Et ce tournant est confirmé par l'autre nomination à laquelle procédera le Conseil européen: un ministre des affaires étrangères de l'Union (qui sera aussi le vice-président de la Commission). Avec le traité constitutionnel, l'Europe acquiert une présence internationale.
Le traité a d'autres qualités. Il assure un fonctionnement de l'Europe qui est à la fois plus social, plus démocratique et plus favorable à la France.
Plus social: d'une part, il reconnaît expressément que des missions de service public échappent au domaine concurrentiel; d'autre part, la Charte des droits fondamentaux, document imprégné de l'esprit de l'économie sociale de marché, peut être invoquée devant la Cour de justice par tout citoyen d'un pays membre qui estimerait qu'une directive de Bruxelles lui est contraire. C'est une garantie qui n'a sans doute pas échappé à la Confédération syndicale européenne qui à l'instar d'absolument tous les partis socialistes de l'Union affirme son soutien résolu au traité.
Il organise un fonctionnement plus démocratique de l'Union: renforcement des pouvoirs du Parlement européen au niveau législatif (extension du nombre de sujets qui relèvent d'une codécision Parlement-Conseil) et politique (il élit à la majorité simple le président de la Commission, sur proposition du Conseil, lequel doit prendre en compte le résultat des élections européennes). C'est une architecture prudente, peut-être trop prudente, mais la vie de cette machinerie complexe sera plus démocratique.
La France y gagne. Cette conception de l'Europe, où le débat essentiel continue de se dérouler entre les Etats membres, est la sienne. En outre, le projet de traité accroît son poids au sein du Conseil européen, où elle disposerait, demain, de 13,4% des droits de vote, contre 9% dans le cadre actuel du traité de Nice. C'est encore plus vrai du couple franco-allemand, moteur historique de la construction européenne, dont les droits de vote passeraient de 18% à 31,4%.
Mais le scrutin ne se décidera pas sur la seule valeur du nouveau traité. L'irritabilité du corps social trouvera a déjà trouvé selon les sondages d'opinion un débouché dans les urnes. Elle est la marque d'une défiance à l'égard d'un pouvoir qui n'a pas entendu le message électoral du printemps 2004, certes; mais elle est aussi une défiance à l'égard d'une Europe soupçonnée de faire obstacle au modèle français, voire de le défaire.
Il est vrai que, depuis plus de quarante ans, la construction européenne a été un formidable levier de transformation de nos pays. La peur existe de voir celle-ci désormais conduire à l'effacement progressif de l'Etat et des politiques nationales qu'il continue d'incarner, peur liée au fait que le modèle étatique ancien n'a pas disparu, tandis que les contours de l'Etat moderne restent flous.
Tentés par le non, nombre de Français veulent aussi faire entendre une vraie souffrance sociale, leurs protestations devant cet aspect tristement essentiel du modèle social français, le chômage de masse. Il serait faux de leur dire que l'intégration européenne est un remède à tous nos maux. Elle ne l'est pas. Ces électeurs tentés par le non se trompent d'adresse: le chômage est un problème français.
Mais c'est bien dans le cadre de l'Europe qu'il faudra organiser et réguler des flux migratoires, commerciaux et monétaires qui n'en existeraient pas moins sans elle, mais dont l'existence "sauvage" serait dévastatrice. Ce n'est pas une contrainte. Cela peut rester une chance et une ambition, à la condition que le oui l'emporte.
Jean-Marie Colombani
Article paru dans l'édition du 29.04.05
À quoi ça sert, le théâtre ? A remuer nos idées. Pas à nous asséner les idées de l'auteur, mais à déplacer les nôtres, à les mettre en mouvement, au risque du déséquilibre. La réponse a été donnée par celui que l'on considère, ici, comme un maître, l'un de nos plus grands auteurs de théâtre contemporains, Michel Vinaver. C'était en 1982, à Paris, au Théâtre national de Chaillot, lors d'un colloque sur "Théâtre et démocratie". "Il est vain d'appeler à l'existence un théâtre des idées, déclarait-il. Il est vain d'encourager les écrivains dans ce sens. Il en va des idées comme de la beauté. Il ne faut pas s'y efforcer. Si ça vient, c'est par-dessus le marché. Et si le théâtre des idées était un théâtre qui remue les idées du spectateur ? Qui ne laisse pas en place nos idées, qui les met en branle ?" (Ecrits sur le théâtre 2, L'Arche, 1998).
Depuis un demi-siècle et sa première pièce, Les Coréens (1955), le théâtre de Vinaver est fidèle à ce projet dont Roland Barthes fut le premier à saluer la radicale nouveauté. A rebours d'un théâtre militant ou édifiant, les textes de Vinaver affrontent le réel, sa trivialité et son opacité. Vinaver, écrivait Barthes en 1956, échappe au dilemme qui voudrait que l'on ne produise que "des œuvres bénisseuses ou révoltées, comme s'il n'y avait pas d'autre issue esthétique aux malheurs humains que l'Ordre ou la Protestation". "Aussi éloigné du prêchi- prêcha jdanovien que du psychologisme bourgeois", le travail de Vinaver, insistait-il, se situe "dans un certain en-deçà des concepts idéologiques, sans pour autant faire de cette restriction une irresponsabilité". "L'art a bien plus intérêt à nous montrer des inconscients que des méchants", poursuivait Barthes, qui n'hésitait pas à comparer l'exigence de Michel Vinaver à celle de Charlie Chaplin, tous deux ayant en commun d'asseoir leur pouvoir de démystification "sur une certaine imprécision politique". "Univers sans procès", le monde de Charlot n'en est pas moins "un univers profondément orienté", tout comme la politique de Vinaver "consiste à retrouver les rapports réels des hommes, débarrassés de toute décoration psychologique".
Si l'on s'autorise ces notes de lecture, c'est pour l'édification de la diplomatie française en général et de son ambassade à Washington en particulier. La dernière pièce de Michel Vinaver a pour titre 11 September 2001. Elle fut écrite dans les semaines qui ont suivi la destruction des Twin Towers de Manhattan, directement en anglais – "plus précisément en américain", précise l'auteur qui, jeune, a vécu aux Etats-Unis, ayant fui avec ses parents les persécutions antisémites du régime de Vichy et de son "Etat français". A la manière d'une cantate ou d'un oratorio, 11 September 2001 est un récit polyphonique de ces heures qui ont fait dévier le cours du monde. Des voix s'entremêlent, se croisent et se coupent. Le matériau est la réalité même: tirés des journaux, les mots prononcés par tous ceux qui, anonymes ou célèbres, victimes ou survivants, furent témoins et acteurs du drame. Parmi eux, George Bush et Oussama Ben Laden, évidemment, dont les discours télévisés se font écho dans le final de la pièce.
C'est ce que n'a pas supporté Jean-David Levitte, notre ambassadeur aux Etats-Unis, qui a brusquement décidé de retirer le soutien de ses services culturels à un événement qui était tout à l'honneur de la France: la première mondiale de 11 September 2001 à Los Angeles, dans une coproduction franco-américaine mise en scène par Robert Cantarella. On ne doute pas de l'intelligence ni de l'indépendance de M. Levitte. Immensément maladroit comme tout acte de censure, son geste nous étonne d'autant plus. Une nation qui prend peur au spectacle de sa propre culture témoigne de sa grande faiblesse. L'inculture est ici l'alibi d'une pathétique surenchère dans la vassalité. Car c'est bien de la France qu'il s'agit, le choix de la pièce de Vinaver par CalArts, l'Ecole des beaux-arts de Californie, n'ayant suscité aucune protestation américaine.
Pour un auteur qui n'est plus si jeune, ce spectacle est rassurant: le théâtre de Vinaver continue de faire scandale au point de remuer jusqu'au désordre les idées de nos meilleurs diplomates. Notre auteur s'est toujours défini comme un objecteur – L'Objecteur est d'ailleurs le titre de son deuxième roman, publié chez Gallimard par l'entremise d'Albert Camus. Un objecteur, pas un rebelle. Un "réfractaire", précise-t-il, de ces personnes dont le comportement "est à l'écart de ce qu'on attend, et c'est souvent plus intolérable". Vinaver ne fait pas la morale ni la leçon. Il objecte, tout simplement. Et, dans la pièce en cause, il se contente, dans un couper-coller saisissant, de faire entendre les similitudes rhétoriques des discours de Bush et Ben Laden.
On peut ne pas le supporter. Mais c'est alors la réalité que l'on ne supporte pas.
Edwy Plenel LE MONDE | 29.04.05 | 14h49
A ussi austère de l'extérieur qu'il est audacieux de l'intérieur, Louis Schweitzer aura transformé Renault. Très rares dans l'histoire industrielle française sont les bilans aussi flatteurs que le sien. Le travail avait été préparé par ses prédécesseurs Georges Besse et Raymond Lévy, mais Louis Schweitzer, en treize ans, aura porté Renault au quatrième rang mondial de l'automobile.
Le constructeur était, au milieu des années 1980, une "régie nationale" bloquée dans l'économie mixte d'après-guerre, souffrant de graves problèmes de coûts. L'entreprise a traversé ce désert grâce aux aides de son propriétaire, l'Etat, c'est-à-dire du contribuable. Mais la menace planait de perdre des parts de marché et de devenir un petit constructeur régional comme l'italien Fiat aujourd'hui ou de disparaître complètement comme le britannique Rover.
Louis Schweitzer a mobilisé l'énergie française. Preuve utile, en ces temps de profond franco-pessimisme, que Boulogne-Billancourt, bref, le pays, recèle assez d'inventivité et de force pour conquérir une belle place dans la mondialisation. Encore faut-il accepter de s'adapter: ce fut le choix difficile de fermer l'usine de Vilvorde pour abaisser les coûts. Encore faut-il du style: ce fut le choix de lancer le modèle Scénic, contre l'avis conservateur de son état-major. Encore faut-il savoir choisir ses maréchaux: ce fut le cas en prenant à ses côtés Carlos Ghosn, dont la réputation de manager avait été faite à l'école Michelin. Encore faut-il du culot: ce fut la décision d'acheter Nissan, alors que l'allemand Daimler-Benz avait dédaigné la proie et que les marchés financiers, dont la vision à long terme n'est pas le fort, grimaçaient devant cette aventure.
Louis Schweitzer ne quitte pas l'industrie, de nombreux groupes européens le veulent à leur conseil d'administration. Mais, nommé à la tête de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde) et au Festival d'Avignon, il change de vie.
Carlos Ghosn devra s'inscrire dans la ligne de son prédécesseur, de ses prédécesseurs, poursuivre l'internationalisation de Renault. L'automobile va devoir, dans les années qui viennent, se transformer plus rapidement encore avec la hausse du prix de l'essence, la lutte pour la préservation de l'environnement, qui va la repousser hors des villes, et l'essor immense de tous les marchés du tiers-monde, à commencer par la Chine et l'Inde.
Renault-Nissan a beaucoup d'atouts. Mais la fusion "binationale" franco-nippone reste à parachever dans cet univers de la mondialisation automobile dont l'avenir est à écrire. Pour la première fois, les nouveaux pays industriels ont des ambitions d'autonomie. La Corée a montré que l'Asie savait créer de nouveaux constructeurs: la Chine et l'Inde suivent.
Carlos Ghosn a lui aussi des atouts. Le risque est cette fois que Renault, aspiré par le monde, perde toute racine française. Le pari est que M. Ghosn s'attache à l'esprit national, celui de Boulogne-Billancourt.
Article paru dans l'édition du 29.04.05
"S on arrivée chez Renault ? Comparé au redressement de Nissan en 1999, ce sera le paradis." Carlos Ghosn ne perd jamais le moral. Pourtant, la pression est forte. A 51 ans, le Franco-Libanais s'apprête à affronter l'un des défis les plus ambitieux qu'un PDG ait eu à relever dans l'automobile. A l'issue de l'assemblée générale des actionnaires de Renault, vendredi 29 avril, M. Ghosn deviendra le neuvième président du constructeur français. Tout en restant patron de Nissan.
9 patrons en 106 ans
Louis Renault (1899-1944). Fondateur de l'entreprise, en 1899. Accusé de collaboration à la Libération, il est arrêté et meurt en prison le 24 octobre 1944. Renault est nationalisé. Pierre Lefaucheux (1944-1955). Centralien, docteur en droit, nommé administrateur provisoire en 1944. En 1945, il devient le premier président de la Régie Renault. Il meurt dans un accident de la route en 1955. Pierre Dreyfus (1955-1975). Docteur en droit, futur ministre socialiste (en 1981), il est l'homme des avancées sociales (congés payés, etc.). Bernard Vernier-Palliez (1976-1981). Ce HEC/Sciences-po amorcera l'internationalisation de Renault, l'implantant aux Etats-Unis avec AMC et Mack. Bernard Hanon (1981-1985). HEC, passionné de produit mais piètre gestionnaire, il démissionne après des pertes colossales. Georges Besse (1985-1986). Ce X-Mines venu du nucléaire et de Pechiney est chargé de sauver la Régie à la dérive. Assassiné en 1986 par Action directe. Raymond Lévy (1986-1992). X-Mines, ancien d'Elf, il parachève le redressement de l'entreprise, en la retirant notamment des Etats-Unis. Louis Schweitzer (1992-2005). Licencié en droit, énarque, il est nommé en 1992. En 1996, il obtient la privatisation de l'ex-Régie nationale. Carlos Ghosn. Polytechnicien et ingénieur des mines, il est le premier PDG, depuis Louis Renault, à ne pas être nommé par l'Etat. |
L'homme se retrouve à la tête d'un mastodonte produisant 5,8 millions de véhicules, employant plus de 270 000 personnes, sur 42 sites de production, avec deux sièges sociaux distants de plus de 10 000 kilomètres. Pour corser le tout, les deux entreprises devront garder leur identité et leur culture propres, secret de la réussite de l'alliance depuis 1999.
"Gérer son emploi du temps sera son principal défi". dit de son successeur Louis Schweitzer, qui reste président du conseil d'administration de Renault. M. Ghosn affirme qu'il passera 40% de son temps à Paris, autant à Tokyo, et le reste aux Etats-Unis. Voilà pour la communication. La réalité risque d'être différente. "La première nécessité pour moi est de redécouvrir l'entreprise. Renault n'est pas en crise, donc il n'y a pas d'urgence, explique M. Ghosn. Je prends mes fonctions lundi et on commence par une visite d'usine." Le manager le plus médiatique de la planète se donne six mois avant de dévoiler sa feuille de route. "Dès la fin 2005 les objectifs seront fixés, a-t-il affirmé jeudi 28 avril. Sur un plan stratégique, il n'y aura pas beaucoup de surprise, le changement se fera sur le rythme, la vigueur. Je ne pratiquerais pas de copier-coller." Cinq grands chantiers se dessinent.
Rassurer les troupes. Depuis quelques semaines, un vent de paranoïa s'est emparé de Billancourt. "L'ambiance est complètement surréaliste, avoue un cadre dirigeant. Je ne reconnais plus les gens. Carlos Ghosn est exigeant, c'est vrai, mais de là à mettre Renault à feu et à sang..." Les précédentes expériences du PDG montrent en effet que sa méthode consiste à mettre l'entreprise sous tension, mais en s'appuyant sur les équipes en place. Ce fut le cas chez Renault, lors de son premier passage en 1996, ou chez Nissan en 1999.
La génération des cinquantenaires pourrait faire les frais d'un rajeunissement de l'état-major. Mais, globalement, les changements devraient être limités, dans la mesure où M. Schweitzer a déjà profondément modifié le comité exécutif en décembre 2004. Le directeur de la communication, Patrick Bessy, a déjà démissionné. L'avenir du directeur du design, Patrick Le Quément, très lié à M. Schweitzer, reste en suspens. A terme, M. Ghosn devra choisir un numéro deux capable de le soulager d'une partie de ses responsabilités.
Restructurer l'international. Carlos Ghosn hérite d'une organisation géographique compliquée. Les chantiers lancés par M. Schweitzer, à commencer par l'objectif de vendre 4 millions de véhicules par an (contre 2,5 millions aujourd'hui), passent obligatoirement par un changement en profondeur de la structure. Les premières décisions seront prises après l'été, date du départ en retraite de Georges Douin, directeur général adjoint chargé de l'international.
En outre, M. Ghosn devra transformer l'essai de la Logan, la voiture à 5 000 euros, qui constituera le principal levier de l'internationalisation de Renault dans les prochaines années. Enfin, il pourrait être l'homme du retour de Renault aux Etats-Unis, dix-huit ans après la cession d'AMC par Raymond Lévy.
Repenser la gamme. La question la plus urgente porte sur le haut de gamme. Après les récents échecs de la Vel Satis et de l'Avantime, M. Ghosn devra trancher: comment Renault peut-il être présent sur ce segment dominé par les Allemands ? Une solution consisterait à s'appuyer sur Nissan et sa marque de luxe Infiniti. Une stratégie de mise en commun de la technologie pourrait permettre à Renault de développer un véhicule de loisir haut de gamme. Concernant les petits véhicules, le nouveau PDG pourrait être amené à faire des choix différents de son prédécesseur. Les six petits modèles que Renault a en portefeuille ne sont pas loin de se cannibaliser. Le dernier arrivé, la Modus, a du mal à décoller. Compte tenu des derniers choix arbitrés par M. Schweitzer, la première Renault de l'ère Ghosn ne devrait pas voir le jour avant 2008.
Améliorer la performance industrielle. Même si Renault a fortement augmenté sa productivité sous l'ère Schweitzer, Carlos Ghosn a encore du grain à moudre. Un employé de Renault fabrique, en moyenne, 19,5 véhicules par an, contre 24,3 pour PSA, selon une étude de Morgan Stanley publiée le 22 avril. Par ailleurs, Renault devra améliorer l'utilisation de ses capacités de production, qui s'élèvent aujourd'hui à 60%, contre 75% chez Nissan.
Consolider l'alliance. Le concept d'entreprise binationale imaginé par Louis Schweitzer reste, malgré son succès incontestable, d'une évidente fragilité. La prise de contrôle "en douceur" de Nissan, en respectant son identité, a fait la force de l'alliance. Mais cette approche peut à tout moment se transformer en handicap.
Nissan est plus fort que jamais. Premier constructeur mondial en termes de rentabilité, deuxième capitalisation boursière du secteur derrière Toyota, le constructeur japonais a-t-il encore vraiment besoin de Renault pour passer la décennie ? Son loyalisme à l'égard de l'alliance va être un défi de chaque jour et M. Ghosn devra user de tout son charisme pour persuader les Japonais que l'avenir de Nissan est indissociable de celui de Renault.
Inventer un avenir commun entre Français et Japonais n'est pas une mince affaire. Pour fédérer les deux entités, le nouveau patron peut jouer sur la peur de la concurrence, face à laquelle Nissan et Renault doivent se persuader que la seule façon de lutter est d'unir leurs forces. L'ennemi commun est à l'évidence Toyota.
M. Ghosn aura en tout cas les moyens financiers de ses ambitions, puisqu'il va disposer d'un trésor de guerre colossal: les deux entreprises sont désormais très rentables et le bénéfice cumulé de l'alliance a atteint 7,3 milliards d'euros en 2004. Que pense M. Schweitzer des défis à relever par son successeur ? "J'ai eu des opportunités, Carlos Ghosn aura les siennes, dit le PDG sortant. Il faudra qu'il les saisisse, mais je ne me fais pas beaucoup de souci. Sa mentalité, c'est plutôt de battre les records que de les admirer."
Stéphane Lauer
Article paru dans l'édition du 29.04.05
J amais l'arrivée d'un nouveau patron chez Renault n'aura suscité autant d'attente ou d'angoisse. Carlos Ghosn saura-t-il s'adapter à la fameuse exception culturelle française ? "Notre époque porte une marque de fabrique qui s'impose aux entreprises comme à notre pays: le dépassement des frontières". lançait, en guise de profession de foi, le futur PDG, dans une tribune du Monde, le 24 mars.
Une chose est certaine: l'homme dispose d'une étonnante capacité d'adaptation. Dès son arrivée chez Renault, en 1996, Louis Schweitzer, qui songeait déjà à en faire son successeur, lui conseilla de prendre la nationalité française. Un patron de Renault libanais, né au Brésil, c'était trop atypique. M. Ghosn s'exécutera sans hésiter.
Partout où il passe, l'homme se coule dans les cultures, tente de laisser de côté les préjugés, avec un objectif: la performance. Ses origines y sont sans doute pour beaucoup. Son grand-père, un Libanais maronite, était allé chercher fortune au Brésil au début du XXe siècle. C'est là que Carlos Ghosn naît, en 1954. Passé par le moule des jésuites au Liban, il fait ensuite Polytechnique à Paris.
Michelin lui offre son premier emploi. Commence une ascension fulgurante. Directeur d'usine à 27 ans, patron de la filiale brésilienne à 33 ans, numéro un pour l'Amérique du Nord à 37 ans. Du jamais-vu. François Michelin l'a très vite repéré et lui accorde sa confiance, au point d'envoyer à ses côtés son fils Edouard pour faire ses armes de patron. De là naît un malentendu entre les deux hommes. M. Ghosn entre un jour dans le bureau de François Michelin pour lui demander s'il deviendra cogérant du groupe (la plus haute fonction chez Michelin). La fin de non-recevoir est sans appel, le poste est déjà promis à son fils. La direction de la branche pneu tourisme, la plus importante chez Michelin, ne réussira pas à retenir l'ambitieux manager.
Louis Schweitzer cherche un numéro deux pour remettre de l'ordre chez Renault, qui perd de l'argent. Un cabinet de chasseur de têtes lui présente deux candidats, un normalien qui a fait depuis une belle carrière et M. Ghosn. "Je ne l'avais jamais vu aussi enthousiaste sur quelqu'un". se souvient un proche de M. Schweitzer. Les deux hommes se complètent à merveille. Schweitzer fixe le cap, Ghosn taille la route.
Lorsque l'opportunité de prendre le contrôle de Nissan se présente, le PDG de Renault sait que M. Ghosn est l'homme de la situation. Alors que tout le monde prévoit l'échec, le Franco-Libanais trouve les méthodes pour galvaniser les Japonais. "Pour être performante, une entreprise doit être sur la pointe des pieds". répète-t-il souvent. Une fois les objectifs fixés et acceptés, la marge de tolérance pour l'échec est extrêmement réduite. "J'aime bien les engagements clairs, ça pousse les gens à donner le meilleur d'eux-mêmes parce qu'ils n'ont pas d'échappatoire". dit-il.
Boulimique de communication, M. Ghosn utilise sa personnalité atypique comme une image de marque. Lorsqu'il arrive chez Nissan, le constructeur japonais n'a pas grand-chose à "vendre". Les résultats sont catastrophiques, les lignes des voitures banales. Il choisit alors d'incarner à lui seul l'identité du groupe. Une personnalisation à double tranchant, car le jour où le patron trébuche, c'est toute l'entreprise qui tombe par terre.
En tout cas, la méthode fonctionne chez Nissan. En l'espace de quelques années, il fait de "l'homme malade" de l'automobile nippone le constructeur le plus rentable de la planète. Avec ses solutions nouvelles, M. Ghosn arrive à point dans un Japon en proie au doute, après dix ans de crise. Le patron suscite une adulation des Japonais... et agace Billancourt.
Qu'importe, il estime qu'il n'a plus de comptes à rendre à Renault. Sur la façon de mener l'alliance, il n'hésite plus, à partir de 2001, à prendre le contre-pied de M. Schweitzer. S'il revient en France, ce sera bien comme numéro un. Le talon d'Achille de M. Ghosn est certainement son ego. Mais l'homme est habile et pragmatique. Il a déjà laissé entendre, à la veille de son arrivée à Billancourt, qu'il se médiatiserait moins qu'au Japon...
Stéphane Lauer
Article paru dans l'édition du 29.04.05
M ême les Renault se mettent à battre les Ferrari ! Quatre grands prix de formule 1: quatre victoires pour le constructeur français. Alors que le groupe enregistre des résultats financiers records, tout semble sourire à Louis Schweitzer à la veille de son départ. Vendredi 29 avril, le PDG cède, à 62 ans, le volant de Renault à Carlos Ghosn.
Pourtant, il y a quelques mois, voyant l'échéance se rapprocher, Louis Schweitzer n'était pas si serein. Son angoisse de "disparaître du paysage" était réelle. Il s'était pourtant juré qu'on ne le prendrait pas au petit jeu du patron qui se fait tirer l'oreille une fois l'heure de la retraite venue. En voulant continuer à présider le conseil d'administration de Renault, tout en laissant la direction opérationnelle à Carlos Ghosn, il avait, malgré lui, entretenu l'ambiguïté. Et puis la délivrance est intervenue le 19 février, lorsque Jacques Chirac lui a proposé la présidence de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde).
Le dirigeant va certes garder le titre de président du conseil d'administration, mais son esprit est désormais ailleurs. D'ailleurs, depuis la proposition du président de la République, Louis Schweitzer fait preuve d'un enthousiasme débordant, presque une seconde jeunesse. Oubliés ceux qui voulaient le propulser à la tête du Medef pour succéder à Ernest-Antoine Seillière. "Ce poste, ça n'est pas moi". insiste-t-il.
Après presque treize ans passés chez Renault, prendrait-il ses distances avec le monde de l'entreprise ? Pas vraiment. Louis Schweitzer est guetté par le syndrome du cumulard. Outre la présidence de Renault, qu'il conserve, il est, depuis le 1er janvier, président du groupe pharmaceutique anglo-suédois AstraZeneca, siège aux conseils d'administration de Volvo, BNP Paribas, EDF, Veolia et Philips, et vient d'être nommé à celui de L'Oréal. De quoi rassurer sa femme, qui avait peur de le voir à la retraite.
"J'ai l'air moins conformiste que j'en ai l'air, affirme-t-il à qui veut l'entendre. Chez Renault, ce contraste m'a aidé à faire des changements qui n'allaient pas de soi." Cette fois, Louis Schweitzer a décidé de mettre son "atypisme" affiché au service d'autres causes. La Halde, bien sûr, mais aussi le théâtre, en prenant la présidence du conseil d'administration du Festival d'Avignon. Cet homme réservé et pudique a toujours eu une certaine fascination pour la scène. Il ne se passe pas une semaine sans qu'il se laisse entraîner à Nanterre ou à Bobigny voir la dernière mise en scène de Peter Brook ou de Bob Wilson. "A chaque représentation, on a le sentiment d'assister à quelque chose d'unique, qui ne se reproduira plus, contrairement au cinéma ou à la télévision". explique celui qu'Alain Crombecque, le patron du Festival d'automne, avait qualifié un jour de "spectateur professionnel".
Une nouvelle vie attend donc Louis Schweitzer, l'occasion de peaufiner une image d'"honnête homme". que ses précédentes fonctions ne lui ont pas permis d'exprimer pleinement. Les marges de manœuvre seront sans doute plus confortables pour qu'il affirme ses convictions profondes quand il ne sera plus question de sauvegarde de la compétitivité de Renault.
Sur ce terrain, la mission est accomplie. Sous son impulsion, cette régie franco- française, symbole de l'économie mixte de l'après-guerre, s'est transformée en une multinationale, désormais quatrième constructeur mondial depuis sa prise de participation dans le japonais Nissan, en 1999.
Renault est devenue en 2004 le constructeur européen le plus rentable, si l'on excepte les deux spécialistes du haut de gamme, Porsche et BMW. La capitalisation boursière de la marque au losange pèse désormais plus lourd que celle de General Motors ou de Ford, pourtant respectivement numéro un et numéro trois mondial. Bien des inspecteurs des finances aimeraient afficher un tel bilan.
Qui aurait dit que, avec ses costumes sages et ses bonnes manières, le haut fonctionnaire se métamorphoserait en capitaine d'industrie ? "En fait, c'est un entrepreneur qui s'est égaré dans la fonction publique". confie en souriant son ami Noël Goutard, ancien PDG de Valeo. Un "égarement" conditionné sans doute par une famille peu banale. Petit-neveu du Prix Nobel de la paix Albert Schweitzer et du chef d'orchestre Charles Munch, il est aussi cousin de Jean-Paul Sartre. Issue de la bourgeoisie protestante alsacienne, né à Genève, Louis Schweitzer était formaté pour suivre les traces de son père, ancien directeur du FMI, célèbre pour avoir osé s'opposer à Richard Nixon en préconisant une dévaluation du dollar au moment de la crise financière du début des années 1970. C'est donc tout naturellement que, à sa sortie de l'ENA, il devient inspecteur des finances et entre à la direction du Trésor. Son destin bascule une première fois en mai 1981. Laurent Fabius, pressenti pour être ministre du budget, cherche un directeur de cabinet. "A l'époque, au budget, des hommes de gauche qui avaient des compétences incontestées n'étaient pas légion". souligne l'ancien premier ministre. Correspondant au profil, Louis Schweitzer est convoqué au siège du PS, rue de Solferino. M. Fabius est en retard. Au moment où M. Schweitzer songe à partir, le futur ministre arrive enfin. Une demi-heure a suffi pour souder le destin des deux hommes, qui ne se quitteront plus jusqu'en 1986. "Je ne sais toujours pas pourquoi il m'a choisi". affirme M. Schweitzer avec cette suprême vanité qui consiste à brider constamment son orgueil.
Après le budget, Louis Schweitzer suit Laurent Fabius à l'industrie, puis à Matignon. "Avec Louis, j'avais une sécurité de travail absolue. Pendant ces cinq années, il n'y aura pas un seul problème entre nous". souligne M. Fabius. Louis Schweitzer se met avec délectation dans la peau d'une éminence grise qui négocie, donne des avis, prépare les décisions mais "ne se voit pas".
Dès lors, il se trouve en première ligne sur plusieurs affaires délicates. Le dossier du sang contaminé d'abord, dans laquelle il bénéficiera d'un non-lieu. "Nous avons fait ce que nous devions faire, c'est-à-dire introduire des tests de dépistage beaucoup plus tôt que dans d'autres pays". explique-t-il aujourd'hui. Louis Schweitzer fait aussi partie des prévenus dans l'affaire des écoutes téléphoniques de l'Elysée. En tant que directeur de cabinet, il avait une autorité théorique pour donner le feu vert à ces pratiques. Le procès doit reprendre en septembre.
La crise calédonienne, puis l'affaire du Rainbow-Warrior, le navire amiral de Greenpeace, dont Louis Schweitzer a toujours nié connaître les tenants et les aboutissants, scelleront le destin des deux hommes.
A cette époque, il se lie d'amitié avec Georges Besse, dont il a soufflé le nom à Laurent Fabius pour remplacer Bernard Hanon à la tête de Renault. Les contacts entre la Régie et la tutelle sont réguliers. En 1986, à l'issue d'une réunion, Louis Schweitzer demande à Georges Besse si, à 43 ans, il peut encore espérer travailler dans l'industrie. "C'est un peu vieux". lui répond-il. La conversation en reste là, jusqu'à ce coup de fil du PDG, le 17 mars 1986, qui fait basculer une seconde fois la carrière de Louis Schweitzer.
La veille, la gauche vient de perdre les élections législatives. "J'étais un peu dans la situation de Gaston Lagaffe: un héros sans emploi". ironise Louis Schweitzer, qui a toujours eu la passion des BD. Georges Besse lui propose le poste de directeur de contrôle de gestion. Mais, auparavant, l'ancien "dircab" de Fabius doit se faire oublier et apprendre l'entreprise. Commence alors un stage de plusieurs mois à l'usine de Flins, au Mans, à Cléon, dans le réseau commercial. L'inspecteur des finances fera même du porte-à-porte à Pantin.
En novembre 1986, Georges Besse est assassiné par le groupe terroriste Action directe. Louis Schweitzer perd un ami, mais aussi son principal soutien chez Renault. Le nouveau PDG, Raymond Lévy, a toutes les raisons pour ne pas garder le "protégé" de Georges Besse. Cinq ans auparavant, M. Schweitzer, alors directeur de cabinet au ministère de l'industrie, avait annoncé à Raymond Lévy son renvoi de la présidence d'Usinor. Mais, lorsque celui-ci arrive à la présidence de Renault, il trouve une entreprise traumatisée. Pour ne pas ajouter au trouble, il choisit de jouer la continuité en confirmant toutes les décisions prises par M. Besse, y compris la nomination de Louis Schweitzer.
Dès lors, l'ascension chez Renault est rectiligne. Directeur financier, puis directeur général, Louis Schweitzer fait très vite figure de favori pour succéder à Raymond Lévy, en 1992. A l'époque, les Cassandre répètent que Renault n'a d'autre avenir que de se faire racheter ou mourir. Pour Louis Schweitzer, les choses commencent mal: c'est l'échec de la fusion avec Volvo, le 2 décembre 1993. A trop se préoccuper des futures structures d'organisation et pas assez des hommes et des différences culturelles, Renault est passé à côté de l'essentiel. Louis Schweitzer retiendra la leçon lorsque, cinq ans plus tard, il courtisera Nissan pour former une nouvelle alliance.
Il comprend également à cette occasion qu'un Renault nationalisée n'est plus suffisamment adapté à un monde qui s'internationalise. Celui qui a été l'un des principaux artisans des nationalisations de 1982 tire les conséquences, dix ans plus tard, de l'émergence de nouvelles règles de concurrence au niveau européen. "A partir du moment où l'Etat actionnaire ne pouvait plus aider les entreprises qui étaient sous sa coupe, la justification même d'une nationalisation était remise en question". explique-t-il.
Le feu vert politique à la privatisation prend deux longues années, pendant lesquelles il règne un certain flottement dans l'entreprise. Les coûts dérivent, la rentabilité s'érode, les doutes sur sa capacité à diriger Renault s'installent. "Il a toujours eu du mal à se passionner pour le lendemain; ce qui l'excite, c'est la vision à cinq ou dix ans. Il n'a pas la même voix pour trancher sur une nouvelle voiture que pour donner son avis sur un compte d'exploitation". estime un proche.
Sentant le danger, Louis Schweitzer décide de reprendre l'initiative en imposant à Renault un traitement de choc. "Nos voitures sont trop chères". proclame-t-il. Conscient de ses faiblesses dans la gestion quotidienne, il décide de recruter un numéro deux qui saura mener à bien la réduction des coûts. Son choix se porte sur Carlos Ghosn. Un OVNI chez Renault: Libanais né au Brésil, l'homme n'a pratiquement jamais travaillé en France, mais a connu un parcours de météorite chez Michelin au Brésil, puis aux Etats-Unis.
La relation n'a rien de fusionnelle: origines, parcours, mode de fonctionnement, tout sépare les deux hommes. Mais Louis Schweitzer a flairé le manager d'exception à qui, dès le départ, il promet qu'il lui succédera. "C'est le grand mérite du chef de savoir s'entourer des gens qui risquent d'être aussi bons, voire meilleurs que lui-même". note Raymond Lévy. C'est ce tandem qui, en 1997, prendra la responsabilité de fermer l'usine belge de Vilvoorde. Louis Schweitzer décide, Carlos Ghosn exécute. Conspué par les syndicats, par la Commission européenne et par ses amis politiques, qui lui reprochent d'avoir trahi ses idées, Louis Schweitzer se retrouve alors au ban de l'Europe sociale.
"On peut être patron et de gauche, mais je ne sais pas ce qu'est un patron de gauche". estime-t-il. Le PDG est à deux doigts de se faire limoger. Mais il parvient à convaincre Alain Juppé, puis Lionel Jospin, qui se succèdent à Matignon, que la fermeture de Vilvoorde est vitale pour Renault. Pendant six mois, l'entreprise fait bloc derrière son PDG. "C'est incontestablement avec cet épisode que Louis Schweitzer a gagné sa légitimité aux yeux des salariés de Renault". estime Patrick Faure, directeur général adjoint du groupe.
Renault restructurée, vient alors le temps des prises de risque et des paris gagnants. La Scénic, d'abord, ce modèle emblématique des années Schweitzer qui, par son concept révolutionnaire de monospace, permet à Renault de se constituer un véritable trésor de guerre. Louis Schweitzer a désormais les moyens de lancer son groupe à la conquête du monde. Il rachète le roumain Dacia, le coréen Samsung, et surtout Nissan. Alors que les patrons de l'automobile se sont lancés dans des fusions, Louis Schweitzer, fin stratège, propose aux Japonais une alliance basée sur le respect des cultures. Le modèle est inédit, le succès aussi. L'alliance Renault-Nissan fait en quelque sorte la synthèse des deux vies de Louis Schweitzer: c'est une idée politique appliquée au monde de l'entreprise.
Louis Schweitzer s'est donc toujours trouvé là où se situe le véritable pouvoir, qui s'est déplacé de la sphère publique vers le privé. "J'aurai connu le meilleur des deux mondes". conclut cet homme heureux. Etre toujours du bon côté: voilà sans doute le secret, et les limites, d'une belle réussite "à la française".
Stéphane Lauer
Article paru dans l'édition du 29.04.05
À l'exception de Wall Street, qui s'est ressaisie en fin de séance (+ 0,47%), l'ensemble des grandes places boursières internationales a connu, mercredi 27 avril, une nouvelle journée morose. Tous les marchés d'actions du Vieux Continent ont terminé dans le rouge, la palme revenant pour la deuxième séance consécutive à la Bourse de Stockholm avec un recul de 2,98%.
En abandonnant 1,64% à la fermeture, le marché parisien est revenu à ses niveaux du début du mois de février et n'affiche plus désormais qu'un gain de 2,79% depuis le début de l'année. La Bourse de Londres a terminé la séance sur une baisse de 1,16% alors que le marché francfortois perdait 1,06%.
Pour les observateurs, les investisseurs ont pris conscience que l'économie, des deux côtés de l'Atlantique, était entrée dans une nouvelle phase de ralentissement. En Europe, les statistiques rendues publiques mercredi avaient de quoi freiner les initiatives.
En Allemagne, l'institut de sondage GFK s'attend à une progression très faible des dépenses des ménages cette année (de l'ordre de 0,4%), et le baromètre de l'institut IFO sur le moral des chefs d'entreprise est ressorti en baisse pour le troisième mois consécutif.
En France, le moral des industriels a reculé en avril, selon l'enquête mensuelle de l'Insee, l'indicateur le mesurant s'établissant à 97, en baisse de 4 points.
Aux Etats-Unis, c'est la publication de l'indice des commandes de biens durables, en baisse de 2,8% en mars, alors que les économistes interrogés par Reuters attendaient une hausse de 0,3%, qui a contribué à la morosité ambiante.
La déception causée par la publication de quelques résultats trimestriels comme ceux d'Amazon aux Etats-Unis et de Siemens et STMicroelectronics en Europe a également contribué au pessimisme.
Jeudi, la Bourse de Tokyo a terminé inchangée par rapport à la veille.
François Bostnavaron
Article paru dans l'édition du 29.04.05
J acques Chirac l'a confié lui-même aux téléspectateurs: il n'aime pas – ou il n'aime plus – les anniversaires et les bilans. Sans doute est-ce la raison pour laquelle le président de la République n'a prévu aucune célébration du dixième anniversaire de sa première élection, le 7 mai 1995, à l'Elysée. Il est vrai que la période actuelle, à trois semaines d'un référendum à hauts risques pour son initiateur, sur fond de malaise social et de record d'impopularité pour le couple exécutif, invite à la sobriété.
M. Chirac est le troisième président à franchir le cap des dix ans. Et les précédents ne sont guère réconfortants. En mai 1968, les manifestants scandaient à l'intention du général de Gaulle: "Dix ans, ça suffit !" En mai 1991, François Mitterrand était environné par les crises et confronté à son divorce avec une opinion de plus en plus sévère sur la montée des affaires et l'échec du gouvernement face au chômage.
Même si on lui fait la grâce de ne pas rappeler les affaires qui ont jalonné son septennat de 1995 à 2002, et contre lesquelles il a su se mettre judiciairement à l'abri, force est de reconnaître que son bilan ne prête pas à l'autocélébration, dont l'UMP, en voie de "déchiraquisation". se garde bien.
M. Chirac, qui manie excellemment l'art de faire campagne, tout en ayant réalisé de médiocres scores au premier tour de l'élection présidentielle, en 1995 et, plus encore, en 2002, comme président sortant, a souvent fait la démonstration de l'impuissance de l'action comme de l'incohérence et de l'inconséquence des promesses qui n'engagent que ceux auxquels elles sont destinées...
L'aura qu'il a fini par conquérir sur la scène internationale et le rôle qu'il a joué dans l'opposition à l'engagement américain en Irak l'ont sauvé d'un bilan qui aurait pu paraître au mieux vide, au pire en contradiction avec ses engagements de candidat. On se souvient que le champion de la lutte contre la "fracture sociale". celle qui, à ses yeux, menaçait en 1995 l'"unité nationale". s'est métamorphosé, cinq mois après son élection, en gardien de l'orthodoxie monétaire. Tant pis si, depuis, l'insécurité sociale a regagné du terrain.
M. Chirac a à son actif la professionnalisation des armées, l'ouverture de grands chantiers humanitaires, un combat verbal contre la mondialisation "ultralibérale". Il est l'homme du beau et courageux discours du Vél'd'Hiv, où il assuma la responsabilité historique de la France en tant qu'Etat dans la déportation des juifs pendant l'Occupation. Il est aussi celui qui se tira une balle dans le pied en prononçant, en 1997, la dissolution de l'Assemblée nationale. Une parenthèse de la cohabitation qui a débouché, avec un quinquennat auquel ce président plus opportuniste et pragmatique que gaulliste s'est résigné, sur une présidentialisation accrue du régime.
Ironie de l'Histoire, c'est sur l'Europe terrain sur lequel, même s'il n'est plus eurosceptique, il a souvent tempéré ses élans que l'opinion va lui dire "stop ou encore". Le 30 mai, il saura s'il doit préparer sa sortie ou... rêver d'une suite.
Article paru dans l'édition du 08.05.05
L es commémorations sont faites pour célébrer les mythes historiques, pas pour se livrer à des examens de conscience. Il en aurait été ainsi du 60e anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, qu'une cinquantaine de chefs d'Etat et de gouvernement fêtent, lundi 9 mai à Moscou, si les dirigeants des Républiques baltes n'avaient pas rompu avec le politiquement correct.
Le président lituanien et le président estonien ont refusé de se rendre à Moscou. La présidente lettone a accepté l'invitation du président Poutine pour dire leur fait aux Russes. Tous les trois entendent protester contre la manière dont la Russie officielle continue à écrire l'histoire, considérant que la victoire sur le nazisme n'a pas marqué pour leurs peuples une libération, mais le début d'une nouvelle oppression.
Les Etats baltes ont été annexés par Moscou en 1945 après avoir été une première fois occupés par les Soviétiques en 1939 puis être tombés sous le joug nazi. Pour eux, la libération date de 1991. Les Polonais ne sont pas loin de penser la même chose. Or la ligne officielle russe actuelle reprend mot pour mot les fables de la propagande soviétique: les Baltes auraient librement demandé leur rattachement à l'URSS.
Les Russes ne sont certes pas les seuls à devoir examiner honnêtement la manière dont leur histoire est écrite. Les Baltes ne sont pas au-dessus de tout reproche. Les déportations en Sibérie expliquent peut-être que beaucoup d'entre eux aient, en 1941, accueilli les Allemands comme des libérateurs ce qu'ils n'étaient pas. Elles ne sauraient justifier leur participation à la persécution des juifs vivant sur leur sol. Cette part tragique de leur histoire devrait être soumise au même examen critique qu'ils réclament à juste titre des Russes.
George W. Bush, plus connu pour son penchant manichéen, a montré dans un discours, samedi à Riga, capitale de la Lettonie, que la reconnaissance des erreurs ne devait pas être à sens unique. Après avoir admis que l'esclavage et la ségrégation raciale avaient été une honte pour les Etats-Unis, il a regretté que le président Roosevelt ait accepté avec les accords de Yalta la division de l'Europe pour un demi-siècle. Et que les Américains aient sacrifié la liberté des plus faibles à la stabilité internationale, ou plus exactement à une illusion de stabilité.
Sa visite en Géorgie, où les Américains ont été très actifs pour favoriser l'arrivée au pouvoir du président Saakachvili, s'inscrit dans cette nouvelle politique. Les Etats-Unis, sous la direction de George W. Bush, ne sont pas une puissance du statu quo mais une puissance du changement démocratique. L'expérience irakienne montre que c'est aussi une politique risquée. Mais on peut regretter que l'Union européenne ne tienne pas, dans ses relations avec Moscou, le même langage de fermeté démocratique. Les Européens de l'Est ont eu pendant cinquante ans l'impression d'être abandonnés. En ce jour de commémoration, le soutien de l'Union ne devrait manquer à aucun pays en mal de liberté.
Article paru dans l'édition du 10.05.05
R ecevant tour à tour le premier ministre israélien, Ariel Sharon, et le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, George Bush, pratiquant un grand écart diplomatique assez rare dans un si court laps de temps, a trouvé les mots pour satisfaire pleinement l'un et l'autre.
Au premier, il a affirmé à Washington le 11 avril: "Les nouvelles réalités sur le terrain font qu'il est irréaliste d'envisager que les négociations sur le statut final entraînent un retour complet -d'Israël- aux frontières de l'armistice de 1949. Tout accord sera effectué sur la base de changements acceptés mutuellement et reflétant ces réalités." L'administration américaine faisait connaître sa "compréhension" quant au maintien des grands blocs de colonies situés en Cisjordanie dans les futures "frontières définitives" d'Israël. M. Sharon exultait, les Palestiniens se disaient scandalisés.
Le 26 mai, pour sa première visite à Washington, Mahmoud Abbas a "obtenu" une déclaration à la tonalité fort différente. "Toute modification des lignes de démarcation de 1949 doit être mutuellement acceptée, a expliqué M. Bush. Une solution viable à deux Etats doit assurer la continuité territoriale de la Cisjordanie; une situation de territoires dispersés ne marchera pas. (...) Telle est et restera la position des Etats-Unis (...)."
Les Palestiniens exultent. "Le président Bush n'a pas changé de position". ont déclaré les autorités israéliennes. Mais les commentateurs ne s'y sont pas trompés. Certains mots les modifications de frontières "mutuellement acceptées" "restent les mêmes". écrit l'éditorialiste du quotidien Haaretz, "mais la musique a changé". "Le discours du président Bush constitue une défaite pour Israël". a estimé le président de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, Youval Steinitz.
Depuis le début de l'Intifada (29 septembre 2000), c'est la première fois que le gouvernement américain insiste aussi clairement sur le fait que les "frontières de 1949" généralement appelées "frontières de 1967" (elles furent celles d'Israël jusqu'à la guerre de Six Jours, en juin 1967) constituent le point de départ d'une négociation entre les deux parties sur l'aspect territorial du conflit. Le principe d'un retrait des Israéliens aux frontières de 1967 a été une exigence palestinienne constante depuis les accords d'Oslo entre les deux parties, en 1993.
Empêtré dans une crise politique liée au retrait de Gaza, prévu pour le mois d'août, M. Sharon peut espérer, une fois encore, gagner du temps. Mais Shimon Pérès, dirigeant du Parti travailliste, a tiré d'autres conclusions des propos du président américain. Selon lui, Israël devra "évacuer d'autres implantations" et "il est inconcevable que toutes les colonies restent en place". En attendant, les négociations bilatérales israélo-palestiniennes stagnent, la construction du "mur de sécurité" israélien à l'intérieur de la Cisjordanie et les confiscations de terres palestiniennes continuent. Le changement de "musique". à Washington, est remarquable. Il faut espérer qu'il ne soit pas une posture diplomatique conjoncturelle.
Article paru dans l'édition du 29.05.05
E n deux jours, un jeune garçon de l'Essonne est devenu la nouvelle image de l'athlétisme français. Ladji Doucouré, 22 ans, est monté deux fois sur la plus haute marche du podium lors des championnats du monde d'Helsinki, qui se sont achevés dimanche 14 août. Individuellement lors du 110 m haies et puis avec l'équipe de relayeurs au 4 × 100 m, il a offert l'image de la simplicité et de l'élégance, bref de la sportivité.
Privé de médaille olympique à Athènes l'an passé à la suite d'une chute, il n'a pas renoncé, déterminé à poursuivre le dur entraînement des athlètes de haut niveau pour accéder au cercle très fermé des meilleurs coureurs de 110 mètres haies. Ladji Doucouré ne s'est pas découragé lorsque les moments étaient difficiles et la victoire encore incertaine. Il a multiplié efforts et sacrifices pour atteindre son but. Il a surtout cultivé une vision équilibrée de sa discipline, relativisant avec intelligence les enjeux: "Ce n'est que du sport, déclarait-il le 6 août. Il y a beaucoup de choses autour, c'est sûr, mais on est là pour s'amuser, alors qu'il y a beaucoup de gens qui galèrent, il y a des guerres."
Ce jeune médaillé est représentatif d'une nouvelle génération d'athlètes. Comme ses amis Ronald Pognon et Eddy De Lépine, autres membres du relais 4 × 100 m, il court pour la victoire. Tous, sans complexes, ne se laissent plus impressionner par les rodomontades des Américains ou les sourires moqueurs des Jamaïquains en chambre d'appel. Enfants des banlieues de métropoles ou des Antilles, ils veulent tout simplement être les premiers, considérant que le titre de champion ne revient qu'à ceux qui gagnent.
Des sportifs tricolores à la recherche d'une victoire, il y en avait d'autres dans le stade d'Helsinki. Des trentenaires comme Christine Arron, enfin libérée de ses angoisses et médaillée à titre personnel, ou comme Eunice Barber, capable d'une formidable combativité lors des épreuves de l'heptathlon. Des athlètes confiants dans leur potentialité pour monter sur le podium et qui se battent jusqu'au bout même s'ils doivent se contenter de la pire des places, la quatrième, comme Manuèla Montebrun au marteau, ou la cinquième, comme Karl Taillepierre au triple saut et Salim Sdiri à la longueur.
Au total, l'équipe de France présente un bilan plus qu'honorable avec ses 7 médailles et ses 18 places de finaliste, et parvient à effacer la grisaille athénienne. Sixième au classement et première nation de l'Europe occidentale, l'équipe d'Helsinki bénéficie de la politique menée auprès des jeunes depuis une dizaine d'années par la Fédération française.
Certes ce bilan ne saurait se comparer à celui des Etats-Unis, grand vainqueur de ces Mondiaux avec 25 médailles dont 14 en or. La première nation de l'athlétisme a réussi à faire oublier ses sportifs trop proches des laboratoires où l'on veut décupler la force humaine pour promouvoir des jeunes collectionneurs de médailles à l'image du sprinteur Justin Gatlin.
Article paru dans l'édition du 16.08.05
"L a colonisation a été un programme sérieux qui va se poursuivre et se développer." Alors que l'évacuation forcée des colons de la bande de Gaza est entrée dans sa phase cruciale, qu'Israël est très justement applaudi dans toutes les chancelleries Paris qualifiant le retrait d'"historique" et dans plusieurs capitales arabes, au Caire et à Rabat en particulier, Ariel Sharon a confirmé mercredi 17 août ce qu'il avait expliqué lors d'une interview accordée au Monde (27 juillet), à savoir qu'il entend "conserver des zones qui ont une grande importance stratégique" en Cisjordanie et qu'il nommait "les grands blocs d'implantations". Lors de la présentation publique de son "plan de désengagement" de Gaza, le 18 décembre 2003, lequel avait alors stupéfié autant sa propre opinion publique que la communauté internationale, le premier ministre israélien avait déjà clairement annoncé la donne: "Dans le même temps, avait-il déclaré, le pays va renforcer son contrôle sur les parties de la terre d'Israël qui constituent une partie inséparable de l'Etat." Aujourd'hui, Ariel Sharon confirme que tel serait bien l'objectif du "désengagement" actuellement à l'oeuvre à Gaza.
Il faut se souvenir en effet qu'"Arik, roi d'Israël", comme le nomment ses fidèles, avait aussi promis que jamais, au grand jamais, il n'abandonnerait la moindre colonie: "A aucun prix", affirmait-il le 13 avril 2001, dans la première interview qu'il donnait après son accession au pouvoir, précisant qu'il ne lâcherait "pas même Netzarim", une implantation totalement isolée en plein coeur de la bande de Gaza.
Aujourd'hui, c'est la totalité des colonies de Gaza qu'Israël évacue. Et, en septembre, l'Etat juif devrait également abandonner quatre implantations au nord de la Cisjordanie. Certes, il s'agit de petites colonies isolées, mais on a peu remarqué jusqu'ici que l'espace territorial qui leur était dévolu est... bien supérieur encore à celui de toute la bande de Gaza.
De quoi sera fait l'après-Gaza ? On peut se demander si les déclarations actuelles de M. Sharon quant à "la poursuite" de la colonisation en Cisjordanie n'auront pas un destin identique à ses déclarations passées sur le maintien "à tout prix" des colonies à Gaza. Même s'il l'a sans doute fait à son corps défendant, le chef de file de la droite israélienne, avec son désengagement "unilatéral" de Gaza, a provoqué un séisme politique dans l'histoire de son pays et dans son rapport aux Palestiniens. Il a fait ce qu'en trente-huit ans aucun de ses prédécesseurs, nationaliste ou travailliste, n'avait jamais entrepris: démanteler des colonies, et ce "sans contrepartie", uniquement parce qu'Israël ne peut les préserver plus longtemps et se doit de les quitter. Bref, il a amorcé un nouveau chemin.
Demain, le premier ministre va devoir affronter le problème de la Cisjordanie. On est en droit d'espérer que, comme dans le cas de Gaza, il sait déjà en son for intérieur que l'avenir de la relation israélo-palestinienne passe inéluctablement, comme à Gaza, par ce nouveau chemin.
Article paru dans l'édition du 19.08.05
J ean de Chambure est responsable éditorial de l'Atelier, une structure de BNP Paribas qui effectue depuis quinze ans de la veille sur les technologies de l'information et de la communication.
Internet grand public a dix ans. Est-on sorti de la phase des fantasmes et des désillusions ?
La puissante euphorie collective de la fin des années 1990 autour des perspectives de l'Internet serait un bon sujet d'étude pour les historiens. Y aurait-il un phénomène millénariste ? En l'an 1000 proliféraient les scénarios catastrophistes sur l'avenir de la planète; en l'an 2000 se sont développées des prédictions positivistes tout aussi passionnées sur un futur high-tech enchanteur.
Par ailleurs, alors que la génération des jeunes des années 1970 s'exprimait dans la contestation politique, ses enfants a vu avec l'Internet l'opportunité de bousculer l'ordre économique: au lieu que le peuple renverse le gouvernement, les mini-entreprises agiles allaient détrôner les grands groupes. Il y avait dans l'Internet une idéologie libertaire, où tout était gratuit, et les cyberentreprises se souciaient plus d'innover que de gagner de l'argent.
Internet n'a-t-il pas perdu un peu de la magie de ses débuts ?
Certes, le business sur Internet est devenu une activité économique importante et le mythe du tout gratuit a vécu. Cependant, l'Internet a bien donné plus de pouvoir à chaque individu: chacun peut être aussi bien informé qu'un journaliste, commercer à l'autre bout du monde comme une multinationale, partager ses fichiers avec ceux de millions d'autres pour constituer une banque de données géante... Son pouvoir de rassemblement a créé des formes de travail collectif, voire de troc et d'entraide: la plus connue est la confrérie des programmeurs de logiciels libres autour de Linux, qui fait trembler Microsoft.
Sur eBay, des gens achètent des objets à des inconnus avec pour seule garantie les évaluations en ligne des précédents acheteurs sur la fiabilité du vendeur. Des milliers d'experts sur tel ou tel sujet écrivent bénévolement les 200 millions d'articles de l'encyclopédie en ligne multilingues et gratuite Wikipedia.
Quel est le principal impact sociétal d'Internet ?
On craignait qu'Internet maintienne les gens derrière leur ordinateur: ils travailleraient en ligne, consommeraient en ligne, passeraient tous leurs loisirs en ligne. Mais Internet est un formidable moyen de communication. Le courriel reste le premier usage de la Toile. Messagerie instantanée, forums de discussion, sites de communauté et de rencontres, blogs: en fait nos sociétés modernes ont une soif d'expression, d'information.
La diversité, l'accessibilité des contenus, auquel chacun peut contribuer, est une grande richesse. Mais attention au nivellement. Le principal problème du Net, qui explique l'importance prise par les moteurs de recherches, reste le tri, la hiérarchisation, la pertinence de ces milliards de pages Web.
Propos recueillis par Gaëlle Macke
Article paru dans l'édition du 19.08.05
L a sécurité des avions peut paraître bonne avec seulement 1,5 accident par million de décollages ou atterrissages. A l'évidence, elle n'est pourtant pas à la mesure du développement de ce moyen de transport de masse.
Si les taux des accidents ont été divisés par 30 depuis 1960, le nombre des victimes reste, lui, égal, bien que fluctuant selon les années, autour de
1 000 par an, du fait de l'accroissement de la taille des appareils et du trafic. La profession ne doit plus se retrancher derrière la comparaison avec l'automobile qui ne tient pas pour des raisons à la fois d'évidence (un avion est piloté par un autre, qui est professionnel) et psychologiques.
En réalité, comme l'écrit fort justement le rapport parlementaire établi sous la direction d'Odile Saugues (député PS du Puy-de-Dôme) après l'accident de Charm el-Cheikh, l'aviation commerciale n'a pas encore adopté "une culture de sécurité" adaptée à la mondialisation et au boom du trafic.
Il faut aller plus loin dans l'exigence des normes techniques ainsi que dans les contrôles, et surmonter, avec détermination, les barrières diplomatiques et bureaucratiques qui bloquent l'actuel système de contrôle international établi sous l'égide des Etats et de l'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale).
Le problème est celui des Etats défaillants, une trentaine dans le monde, qui, faute de moyens ou de volonté, immatriculent des compagnies sans vérifier suffisamment leurs appareils selon les exigences de l'OACI. L'Europe effectue quelques contrôles de ces compagnies étrangères dans ses aéroports, mais cela ne suffit pas.
Pour aller plus loin, la France propose de rendre publics ces contrôles et de labéliser les bonnes compagnies (Label bleu). Jacques Barrot, commissaire européen aux transports, veut, pour sa part, inverser la logique et publier la liste noire des mauvaises compagnies, comme le fait déjà, de son côté, le Royaume-Uni. Il a raison.
L'élaboration de cette liste constituera un bon moyen de forcer les pays membres jusqu'ici réticents, comme Chypre, à se mettre enfin au niveau communautaire. Les passagers et les tour-opérateurs qui, parfois, ignorent sur quelle compagnie s'effectuera le vol, seront incités à le demander pour que s'établisse enfin la transparence indispensable.
Cette liste doit relever non plus d'une entente entre les 25 pays membres mais d'une autorité communautaire qui s'impose aux Etats. Il sera ainsi possible de dépasser, à l'échelle européenne d'abord, le système international actuel qui laisse le pouvoir aux seuls Etats.
Les statistiques sont claires: pour l'essentiel, les accidents proviennent de ces Etats défaillants. La communauté internationale doit prendre les moyens de contraindre les compagnies de ces pays à se soumettre aux normes techniques de l'OACI ou bien les interdire de vol international. Au-delà, la mondialisation aérienne soulève la question de la création d'une autorité mondiale dotée de pouvoir de coercition.
Article paru dans l'édition du 23.08.05
L ance armstrong a remporté le Tour de France, cette année, comme il l'avait fait lors des six éditions précédentes. Un mois après cette victoire, alors que le coureur américain a annoncé sa retraite et qu'il s'adonne à la promenade en VTT avec son ami le président George W. Bush, des documents viennent mettre au jour des pratiques peu conformes à l'éthique sportive.
S'appuyant sur les résultats d'analyses du Laboratoire national antidopage de Châtenay-Malabry, recoupés par des documents officiels, le quotidien L'Equipe du mardi 23 août affirme que l'homme à l'éternel maillot jaune a menti.
Lors de la Grande Boucle de 1999, celle qui suivait l'"affaire Festina" et qui devait marquer le "renouveau" du cyclisme, Lance Armstrong a consommé de l'EPO. Des produits dopants ont été retrouvés dans les urines du Texan lors de six étapes de ce Tour qui l'a fait entrer dans la légende.
A l'époque Le Monde écrivait: "Sauf catastrophe, Lance Armstrong remportera cette année le Tour. Trois ans après avoir guéri d'un cancer (...), le coureur américain a survolé la Grande Boucle, ne donnant jamais l'impression de pouvoir être inquiété par ses adversaires. Cette supériorité suffirait-elle à jeter le doute sur sa performance et à faire soupçonner une pratique de dopage ? Pour l'heure, rien ne permet d'affirmer que Lance Armstrong a eu recours à des substances non autorisées. Certes il a utilisé, pour soigner une dermatite allergique, une pommade à base de glucocorticoïdes, mais l'on ne saurait ici parler de pratique illicite..." Dans la caravane comme chez les coureurs, ces réserves avaient été peu appréciées, et nos envoyés spéciaux sur l'épreuve devaient faire montre de patience face à un milieu prompt à se défendre. Armstrong lui-même affirmait, en juillet 1999, n'avoir rien à cacher et ne pas utiliser de produits type EPO. Il s'en prenait même violemment au "journalisme de ragots" qui, selon lui, tentait de le discréditer.
Informer, tel était notre rôle. Expliquer, au fil des années qui ont suivi ce premier sacre sur les Champs-Elysées, tous ces liens étranges qui existaient entre le coureur et un médecin italien condamné pour fraude sportive. Donner la parole à ses compatriotes, qui, comme Greg LeMond, émettaient des doutes sur la réalité de ses performances. Raconter les étranges histoires d'un ancien assistant ou d'une soigneuse évoquant des pratiques peu orthodoxes.
Aujourd'hui, des preuves du mensonge du recordman des victoires sont publiées. Celui qui se voulait le héros du Tour chute. Il n'est plus le champion extraordinaire que d'aucuns voulaient voir.
Dans le cyclisme, le dopage a existé et existe sans doute toujours. Des athlètes de haut niveau n'hésitent pas à chercher des substances qui leur permettent d'améliorer leurs performances. Il faut dénoncer inlassablement cette pratique, malgré ses complexités et l'inventivité des laboratoires. Parce que c'est une tricherie sportive et parce qu'elle a des effets désastreux sur la santé des sportifs.
Article paru dans l'édition du 24.08.05
P our une fois, les habitants des départements français des Antilles ne se sont pas sentis oubliés par la métropole. De ce point de vue, l'hommage national organisé mercredi 24 août pour les victimes du crash aérien du 16 août, qui a fait 160 morts, dont 152 Français de Martinique, est comme le symbole d'un lien renouvelé, d'une forme de respect auquel les Martiniquais ont été d'autant plus sensibles qu'ils ne s'y attendaient peut-être pas.
Certes, il aura fallu des circonstances tragiques pour rapprocher la Martinique de la métropole. Mais, face à la catastrophe de l'avion de la West Caribbean, la France, sous l'impulsion du président de la République, a répondu "présent". Jacques Chirac, qui connaît bien l'outre-mer et y est populaire, a compris qu'en ces instants de douleur, la Martinique a besoin de la solidarité et même de l'affection nationales.
M. Chirac, qui participe lui-même à la cérémonie oecuménique organisée mercredi au stade Dillon de Fort-de-France, a envoyé au Venezuela, puis sur place, le ministre des DOM-TOM, François Baroin. En liaison constante avec l'Elysée, M. Baroin ne s'est pas contenté d'un déplacement ministériel éclair. Il est resté pendant une semaine.
L'amorce de polémique avec le président du conseil régional, l'indépendantiste Alfred Marie-Jeanne, n'a pas troublé cette atmosphère de cohésion nationale. Au contraire, même, puisque M. Marie-Jeanne devait accueillir M. Chirac à son arrivée en Martinique, ce qui était une première.
De leur côté, les Martiniquais ont renvoyé à la métropole une image de dignité, de cohésion et de solidarité. Dans un premier temps, l'ampleur du traumatisme subi par les Antillais a pu surprendre l'opinion dans l'Hexagone. C'était oublier qu'il faut rapporter le bilan des pertes à une population martiniquaise d'à peine 395 000 habitants. C'est un peu comme si, en métropole, un désastre avait provoqué d'un coup plus de 20 000 morts.
En outre, la Martinique est une petite communauté insulaire. Comme dans toutes les îles, les liens humains et familiaux, le sentiment d'appartenance à une même entité y sont plus forts que sur un grand continent. Les Martiniquais ont vécu leur deuil en conjuguant leur spécificité antillaise et leur appartenance à la nation française.
Au bout du compte, la catastrophe de Maracaibo aura sans doute resserré les liens entre la Métropole et ses lointains territoires des Caraïbes. Peut-on espérer que le choc aura été assez fort pour que ces sortes de retrouvailles autour d'un drame ne soient pas qu'un instant fugace de communion, mais trouvent leur prolongement dans la durée, la vie quotidienne et une attention plus forte portée aux problèmes de nos compatriotes antillais ?
Y aura-t-il, y compris en bien, un "avant" et un "après-Maracaibo", comme le pense le poète Aimé Césaire ? C'est l'enjeu auquel seront confrontés les pouvoirs publics. Après le deuil.
Article paru dans l'édition du 25.08.05
L a cérémonie d'hommage national aux victimes de l'accident d'un avion de la West Caribbean qui s'est produit le 16 août au Vénézuela devait réunir, mercredi 24 août, au stade Dillon de Fort-de-France (Martinique) plusieurs milliers de personnes, en présence de Jacques Chirac et du ministre de l'outre-mer, François Baroin, de tous les élus de l'île, ainsi que du premier secrétaire du PS, François Hollande.
Au moment de la célébration oecuménique de la Martinique, à 10 h (16 heures en métropole), avec des représentants de tous les cultes existant sur l'île, catholique, orthodoxe, adventiste, évangélique, hindou, juif, musulman, une messe a été organisée à Notre-Dame de Paris, en présence du premier ministre, Dominique de Villepin, et de Bernadette Chirac. Les drapeaux ont été mis en berne sur le tout territoire français et les établissements publics et privés de la Martinique, fermés.
Aucune cérémonie de cette ampleur, à la laquelle assiste le président du Venezuela, Hugo Chavez, avec d'autres officiels étrangers, n'avait jamais été organisée par la France.
"A la demande des élus socialistes de Martinique", précise un communiqué publié, mardi, par le PS, même le chef de l'opposition, François Hollande s'est rendu sur l'île, remplacé au dernier moment par son bras droit, François Rebsamen, à un déjeuner prévu avec la presse à Paris. Les élus martiniquais ont fait valoir au premier secrétaire qu'il ne pouvait être absent de cette cérémonie solennelle en hommage aux 152 disparus de la Martinique, où il se rend accompagné du secrétaire national à l'outre-mer de son parti, Victorin Lurel, président de la région Guadeloupe.
De son côté, Jacques Chirac, qui, par penchant personnel et politique, use volontiers du registre compassionnel, ne s'est "même pas posé la question" de sa venue, évidente, à Fort-de-France, assure son entourage. Une présence à la fois solennelle, au stade Dillon, et plus personnelle et intime, puisque le président a prévu de rencontrer durant deux heures, les familles des victimes, à huis clos.
Ses proches insistaient davantage, mercredi, sur cet aspect de sa visite. M. Chirac ne se pardonne guère son absence durant la canicule de l'été 2003. Lors du dernier conseil des ministres du 2 août, il a personnellement ordonné à chaque membre du gouvernement d'être disponible et joignable à tout moment.
Cette ferme recommandation prenait d'autant plus de poids, après une série d'échecs politiques retentissants: le non au référendum du 29 mai, suivi d'une semi-capitulation devant Nicolas Sarkozy au 14 juillet. Le président ne peut guère échouer sur ce qui reste aujourd'hui sa marque: la communion compassionnelle avec les Français.
L'annonce de sa venue a été bien ressentie en Martinique. L'entregent du ministre François Baroin, sur place pour préparer la cérémonie, ont également joué, tandis que les tensions entretenues, immédiatement après l'accident, par les élus indépendantistes de l'île ont provoqué une certaine gêne dans la population. Celle-ci n'avait qu'un désir: honorer convenablement ses morts.
Béatrice Gurrey
Article paru dans l'édition du 25.08.05
L' incendie dramatique du boulevard Vincent-Auriol à Paris illustre, une nouvelle fois, le scandale des conditions de logement des plus démunis, en particulier les immigrés. Les besoins vont bien au-delà d'un nouveau recensement des taudis parisisiens, annoncé par Nicolas Sarkozy, ou d'un programme d'"hôtels sociaux", qui au demeurant existent déjà, évoqué par Jean-Louis Borloo.
Vendredi 26 août, Martine Aubry a souligné que les gouvernements de gauche, pas plus que ceux de droite, n'avaient pris le problème à bras-le-corps. Elle a ajouté que, tant que cette situation perdure, il ne sert à rien de se lamenter. La maire de Lille a raison. Il est temps qu'enfin les pouvoirs publics lancent une politique nationale du logement.
Que la France de l'abbé Pierre, moins de dix ans après la fin de la guerre, se soit trouvée aux prises avec une crise du logement était plus compréhensible. Mais que des familles - et pas seulement immigrées - vivent aujourd'hui en France dans des conditions dignes des romans de Zola est simplement inadmissible. L'Etat, en coopération avec les élus, doit s'attaquer vraiment à l'insuffisance de construction de logements sociaux, dans des régions très urbanisées comme l'Ile-de-France, Rhône-Alpes, Provence - Alpes - Côte d'Azur, et, d'une façon plus générale, au problème du logement. La France a les moyens de se fixer des objectifs et un échéancier concrets.
Il existe environ 4 millions de logements sociaux. On en construit à peine quelque 60.000 par an. Le double serait nécessaire pour couvrir les besoins, y compris ceux d'une partie des classes moyennes. Car la hausse non contrôlée du foncier et du bâti touche des catégories de plus en plus larges. Les déséquilibres de ce secteur produisent de multiples effets pervers: vieillissement des centres-villes, étalement urbain désordonné, circulation accrue, productrice d'embouteillages et de pollution supplémentaires, ménages pris dans le piège du surendettement...
Il faut agir sur toute la palette: des logements dits d'"urgence", à ceux du secteur privé. De multiples pistes existent: imaginer des incitations nouvelles pour les maires, élargir le dispositif actuel, qui impose 20% de logements sociaux dans les grandes villes... La décentralisation a abouti à une dispersion de la décision et de la volonté de construire. Peut-être faudrait-il rationaliser les dispositifs, en évitant les querelles politiciennes paralysantes, notamment en Ile-de-France. Beaucoup est affaire de volonté politique. Jean-Louis Borloo a le logement dans son vaste portefeuille, mais aucun ministre ne s'occupe du dossier à plein temps. Une loi "habitat pour tous", promise par Gilles de Robien quand il était responsable du logement, n'est toujours pas prête.
Dans certains secteurs, le seul jeu du marché ne peut pas suffire à satisfaire les besoins collectifs. Le logement, le premier d'entre eux, en fait partie. L'Etat et les élus doivent le comprendre, sous peine d'aggraver encore le sentiment d'impuissance des politiques, et l'impression d'abandon qu'éprouvent trop souvent nos concitoyens les plus modestes.
Article paru dans l'édition du 28.08.05
![]() DE MALGLAIVE ETIENNE / GAMMA
Laurence Parisot, élue à la présidence du Medef lors du 1er tour de l'assemblée générale extraordinaire.
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A lors que le gouvernement table officiellement sur une croissance du produit intérieur brut (PIB) "proche des 2%" en 2005, la nouvelle présidente du Medef, Laurence Parisot, a estimé que la faiblesse de l'activité interdisait une véritable progression du pouvoir d'achat. Lors de l'ouverture de l'université d'été de l'organisation patronale, elle a jugé qu'une croissance de 1,3% à 1,5% en 2005 rendrait "possible" une "faible croissance du pouvoir d'achat" des Français. Celle qui a succédé en juillet à Ernest-Antoine Seillière a également lancé un avertissement: "on ne peut pas donner ce qu'on n'a pas".
"Comment faire beaucoup plus avec une croissance à 1,3% ou 1,5%", s'est-elle interrogée. "La vraie question c'est comment fait-on pour re-booster la croissance", a-t-elle affirmé sans développer davantage. "Il faut cesser d'inverser les choses", a-t-elle conclu, alors que les syndicats réclament depuis des mois une revalorisation des salaires.
Mme Parisot, qui a "écrit vendredi" aux grandes centrales syndicales pour leur proposer une prochaine rencontre, entend renouer le dialogue avec celles-ci afin de "tenter d'établir un diagnostic commun de la situation", visant à "hiérarchiser les réformes" nécessaires. Deux leaders syndicaux, Jean-Claude Mailly (FO) et François Chérèque (CFDT) sont invités à cette université d'été, respectivement mardi et mercredi. Un groupe de travail intitulé"commission Dialogue économique" a été mis en place lundi par M me Parisot pour plancher sur ce thème.
Sans répondre aux questions sur les mesures attendues par le Medef dans les mois à venir, elle a pointé la nécessité de réformer le marché du travail, alors que les chiffres du chômage de juillet seront publiés mercredi. "Tout le monde a dit - les économistes, l'OCDE, les rapports commandés par le gouvernement - (...) que le marché du travail en France ne fonctionne pas bien. C'est principalement par cela qu'on peut agir aujourd'hui", a-t-elle lancé.
Interrogée sur son appréciation des 100 premiers jours du gouvernement Villepin, dont le premier ministre tirera le bilan jeudi, Mme Parisot a estimé qu'il était "trop tôt pour tirer un bilan des premières initiatives" prises par ce gouvernement. Elle a toutefois salué le fait que Dominique de Villepin soit "habité par le sentiment de l'urgence". "Nous considérons que la situation de notre pays est extrêmement fragile, et qu'il y a urgence à se mobiliser pour engager un certain nombre de réformes", a-t-elle affirmé.
L'université d'été du Medef rassemble quelque 3 000 chefs d'entreprise sur le campus de l'école de commerce HEC jusqu'à mercredi.
LEMONDE.FR | 29.08.05 | 18h55
P our la troisième fois depuis le début de l'année, un incendie d'une particulière violence a embrasé un immeuble parisien et provoqué la mort d'au moins sept personnes d'origine africaine. La répétition, à quelques jours d'intervalle, d'un drame de cette nature accentue l'impression d'accablement qui saisit chacun et l'impuissance bien réelle des pouvoirs publics à prévenir ces catastrophes.
Dans la soirée du lundi 29 août, le feu qui s'est déclenché dans un squat situé rue du Roi-Doré, dans le Marais, a aussitôt pris des proportions alarmantes. Au petit matin, les pompiers ont rendu public un bilan provisoire: sept morts (dont un enfant) et trois blessés graves. La semaine dernière, l'incendie du boulevard Vincent-Auriol avait provoqué la mort de dix-sept personnes (dont quatorze enfants). En avril, les flammes avaient détruit l'Hôtel Paris-Opéra, tuant vingt-quatre personnes (dont cinq enfants).
La répétition ne signifie pas que ces drames sont en tous points comparables. Les occupants du Paris-Opéra étaient des ressortissants étrangers, sans-papiers recueillis à titre provisoire, provenant de divers pays européens et africains. Les habitants de l'immeuble du boulevard Vincent-Auriol, géré par une association caritative, étaient des Français d'origine malienne en attente, pour certains, d'un logement social depuis plus de dix ans. Les victimes du squat de la rue du Roi-Doré étaient des étrangers dépourvus de titres de séjour réguliers.
Mais cette différence des statuts ne peut pas masquer l'évidence: à chaque fois, ce sont des familles modestes, voire carrément démunies, essentiellement d'origine africaine, qui deviennent les prisonnières de bâtiments insalubres et surencombrés. A chaque fois, des femmes et des enfants périssent dans des feux ravageurs, sans que la rapidité et le courage des pompiers puissent être mis une seconde en doute.
Ce n'est bien sûr ni la première ni la dernière série d'incendies qui frappe des personnes vivant dans la précarité et réfugiées dans les centres de grandes villes. Trois feux avaient ainsi réduit en cendres des hôtels meublés vétustes, à Paris, en 1986, tuant dix-huit personnes au total. Des Grecs, des Turcs, des Africains et des personnes d'origine indochinoise. Ce simple rappel suffit à montrer que les pouvoirs publics n'ont pas su, en vingt ans, apporter une solution au problème du logement des populations fragiles.
La Ville de Paris a recensé voilà trois ans un millier d'immeubles insalubres. Un plan d'action a été tracé: rachat, réhabilitation. Il est en cours de réalisation. C'est mieux que rien, mais cela ne répond pas quantitativement à l'immense demande de logement social ni à l'envol, apparemment inexorable, du prix des loyers et du foncier, en règle générale. Face à la spéculation et au gonflement de la bulle immobilière, il serait temps d'affecter les crédits logement du "ministère Borloo" vers les plus pauvres au lieu de vouloir à tout prix privilégier l'accession à la propriété.
Article paru dans l'édition du 31.08.05
L e mot n'est pas prononcé, mais c'est bien sur un échec que se termine la médiation sud-africaine en Côte d'Ivoire. Le président Thabo Mbeki a essayé pendant un an de rapprocher les diverses factions qui se déchirent dans le pays, jadis un des plus prospères du continent noir. Il a réussi à réunir les représentants du président ivoirien Laurent Gbagbo, les partis politiques de l'opposition officielle et les chefs de la rébellion qui contrôle le nord de la Côte d'Ivoire depuis 2002. Il est même parvenu à leur faire accepter un accord sur le principe d'une élection présidentielle qui devait se tenir le 30 octobre et sur les lois de nature à l'organiser le plus honnêtement possible.
Mais, comme pour les cinq autres "accords de paix" qui ont précédé la médiation sud-africaine, les divers protagonistes ne lisent pas les mêmes textes de la même façon. Alors qu'un accord a été trouvé sur l'identité des candidats susceptibles de se présenter à une élection présidentielle "l'ivoirité" était une notion hautement controversée , le point d'achoppement concerne maintenant "l'identification des électeurs". La rébellion souhaitait que les lois électorales soient modifiées. Bien que le président Gbagbo n'ait pas obtempéré à la demande relayée par les médiateurs sud-africains, Thabo Mbeki a donné un satisfecit à son collègue ivoirien. Le geste a provoqué une crise de confiance entre la médiation sud-africaine et l'opposition ivoirienne.
L'Afrique du Sud s'en remet maintenant aux Nations unies. L'organisation internationale pourrait accorder à Laurent Gbagbo un délai supplémentaire, avec menaces de sanctions, pour organiser l'élection présidentielle, personne ne croyant plus à la possibilité d'organiser un scrutin le 30 octobre. Si toutefois la guerre civile, qui continue de couver, n'a pas repris d'ici là, malgré la présence des forces françaises de l'opération "Licorne" et des casques bleus de l'ONU...
La France, dont les efforts pour résoudre le conflit ivoirien ont été vains après le fiasco des accords de Marcoussis de janvier 2003, n'a aucune raison de se réjouir de l'échec sud-africain. Sans doute va-t-elle retrouver un rôle diplomatique plus actif avec le transfert du dossier au Conseil de sécurité de l'ONU, mais en tant qu'ancienne puissance coloniale elle n'a aucun intérêt à revenir au premier plan.
D'autre part, l'idée d'une "solution africaine aux problèmes africains", dont la France s'est aussi faite la championne, se révèle difficile à mettre en oeuvre. A cause de son poids économique et diplomatique, grâce à l'aura internationale de son premier président, Nelson Mandela, l'Afrique du Sud doit être le principal vecteur de cette politique. Elle a investi du temps et de l'argent pour résoudre d'autres conflits, au Burundi ou dans l'ancien Zaïre.
Elle ne peut cependant réussir sans un fort engagement de toute la communauté internationale. Au moment où une réforme du Conseil de sécurité pourrait donner un siège permanent à un pays africain, ce rappel arrive à point nommé.
Article paru dans l'édition du 01.09.05
D es "pôles de compétitivité", une agence de l'innovation et, mercredi 31 août, une liste de secteurs "stratégiques" que l'Etat doit protéger: la France se dote d'une politique industrielle. Elle a une qualité: son existence. Elle a des défauts: ses relents nationalistes (le "patriotisme économique"), un excès de communication et des incohérences d'ensemble.
Les pôles de compétitivité, notamment inspirés par la Silicon Valley en Californie, ont pour objectif d'associer géographiquement des industriels et des universitaires. Une synergie doit naître pour élever le contenu technologique des productions et atteindre un niveau qui donne aux entreprises concernées la capacité de résister à la concurrence des pays à bas coûts comme la Chine.
L'Agence de l'innovation se veut une relance des "grands programmes" gaullistes. Elle entend financer des recherches "en amont", dans des domaines où les groupes, pris par des considérations financières, n'ont plus les moyens de s'aventurer. Les secteurs stratégiques sont, eux, relatifs à la sécurité militaire du pays. Les rachats par des groupes non européens d'entreprises "sensibles" seront soumis à l'aval de l'Etat.
En 1986, Jacques Chirac, premier ministre, a démoli consciencieusement les différents "plans" que la gauche venait de mettre en place pour l'informatique, l'électronique ou la chimie. La "politique industrielle" était un concept jugé dépassé, conduisant à des erreurs et à un gâchis de l'argent public. En 2005, Jacques Chirac, président de la République, réhabilite la politique industrielle. Pourquoi ? Il ne s'en explique malheureusement pas. Et du coup, l'action engagée par le gouvernement est hésitante.
Il faut se réjouir de voir M. Chirac, malgré ses virages, redécouvrir l'importance cruciale de la technologie et de la recherche dans la compétition mondiale. Mais faute d'être argumentée et explicitée, la nouvelle politique industrielle française ne convainc pas nos partenaires européens et elle reste conduite en solitaire, ce qui limite considérablement sa portée. Le nationalisme hexagonal risque, pour le coup, de conduire à un gâchis de l'argent des contribuables.
La nouvelle politique industrielle est aussi polluée par des considérations électorales. C'est ainsi que le gouvernement Villepin a retenu un trop grand nombre de "pôle de compétitivité" régionaux, soixante-sept, provoquant une dispersion de ses (rares) moyens. On peut aussi penser que la liste des secteurs sensibles aurait dû rester discrète pour ne pas provoquer de réaction protectionniste en retour.
Enfin, cette politique reste mal étayée, donnant trop peu de place aux problèmes de l'actionnariat. Le gouvernement s'est mobilisé cet été pour protéger Danone, une entreprise qui, ni technologique ni sensible, ne s'inscrit dans aucun des dispositifs de sauvegarde proposés. Pour surmonter cette contradiction, le gouvernement devra définir bien plus précisément sa politique industrielle.
Article paru dans l'édition du 02.09.05
I l aura fallu quatre jours après le passage du cyclone Katrina pour que George W. Bush prenne conscience de l'ampleur de la catastrophe qui frappe le sud des Etats-Unis. Visitant enfin la région, vendredi 2 septembre, le président a eu une phrase qui en dit long sur son impuissance: "C'est pire que ce qu'on pouvait imaginer."
Les Américains et avec eux le monde entier découvrent sur leurs écrans de télévision des villes dévastées, des réfugiés hagards et souvent livrés à eux-mêmes, des bandes pillant les magasins, des gangs armés se disputant les dépouilles, des cadavres jonchant encore les rues, des plates-formes pétrolières encastrées sous des ponts...
Le nombre des victimes est impossible à évaluer mais se chiffrera sans doute par milliers. Un sénateur de la région parle même de 10 000 morts.
Les images venues de Louisiane rappellent le tsunami qui a frappé l'Asie du Sud-Est en décembre 2004. On avait peine à imaginer que le même spectacle de destruction et de désolation, la même tragédie humaine, pouvait advenir dans un pays développé, a fortiori dans le plus puissant du monde.
Or justement, à cette occasion, l'Amérique découvre ou redécouvre qu'elle abrite le tiers-monde en son sein. Comme toujours, cette catastrophe naturelle a aussi des causes humaines et politiques.
Dans ce Sud américain où les divisions et les tensions raciales restent encore très vives, les Noirs et les plus pauvres bien souvent les mêmes personnes sont les premières victimes de l'ouragan et des inondations qui ont suivi. Ce sont eux qui vivaient dans les zones les plus exposées et qui n'ont pas pu fuir à temps, faute de moyens.
Ce sont eux qui, aujourd'hui, sont confrontés à la détresse la plus profonde, qui ont le plus besoin de secours immédiats et qui, les premiers, subiront les conséquences de ce que le New York Times appelle justement "l'effondrement total de toute société organisée".
Car c'est une autre leçon de cette tragédie américaine: "l'hyperpuissance", comme disait un ancien ministre français des affaires étrangères, malgré son potentiel économique et militaire qu'elle est parfois prompte à déployer à l'extérieur, est incapable de faire face à une catastrophe intérieure de cette dimension.
Les structures de l'Etat sont inadaptées, les services de secours insuffisants, le maintien de l'ordre mal organisé... Des études officielles avaient, en vain, attiré l'attention sur la fragilité des digues qui protégeaient La Nouvelle-Orléans.
Alors que George W. Bush battait déjà depuis quelques semaines des records d'impopularité pour un président en début de second mandat, le débat commence à monter aux Etats-Unis: est-il bien raisonnable de dépenser des centaines de millions de dollars pour guerroyer en Irak quand l'Amérique est incapable de protéger ses propres citoyens ?
De la réponse à cette question dépendra la politique américaine dans les prochains mois. Katrina pourrait marquer dans l'histoire une rupture comparable au 11 septembre 2001.
Article paru dans l'édition du 04.09.05
E n matière de santé du chef de l'Etat, il y a bel et bien une exception française, celle du secret. Aux Etats-Unis, où les médias n'ont aucun scrupule à enquêter sur la vie privée des hommes publics, la transparence totale est la règle sur la santé du président. Aucun détail n'avait été escamoté aux Américains lorsque Ronald Reagan avait subi, à plusieurs reprises, des interventions chirurgicales.
En France, on pratique un culte du secret qui a peu à envier à celui naguère observé par le Kremlin vis-à-vis des dirigeants de l'ex-Union soviétique. Ainsi, vendredi 2 septembre, peu après 20 heures, Jacques Chirac, qui aura 73 ans le 29 novembre, a été conduit à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, "pour un petit accident vasculaire ayant entraîné un léger trouble de la vision".
Venu, très discrètement, pour un simple contrôle, le président de la République doit se résoudre à passer la nuit sur place pour subir des examens complémentaires. Intervenus le lendemain, ceux-ci conduiront les médecins à décider de placer le chef de l'Etat sous surveillance médicale pendant une semaine. A ce stade, vendredi soir, seules quatre personnes le secrétaire général de l'Elysée, Frédéric Salat-Baroux, la chef du secrétariat particulier, Marthe Steffann, ainsi que Bernadette et Claude Chirac sont dans le secret. Ni le premier ministre, ni le ministre de l'intérieur, ni le ministre de la défense, selon les propres dires de l'Elysée, ne sont informés.
Ainsi, dans notre République, où le président, également chef des armées, est doté par la Constitution de pouvoirs très importants, ce dernier peut être victime d'un accident de santé, qu'il soit léger ou grave, et être hospitalisé sans que les différents pouvoirs de l'Etat ne soient mis dans la confidence. Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy devront attendre plus de douze heures pour qu'on daigne les avertir du "petit accident".
Ce culte du secret n'est pas nouveau. Georges Pompidou n'était victime que de "grippes à répétition" avant de décéder subitement, le 2 avril 1974. Son successeur, Valéry Giscard d'Estaing, avait promis la transparence sur sa santé avant d'oublier sa promesse. Pis encore, François Mitterrand décidait de publier des bulletins de santé semestriels mais, dès la fin de 1981, après la découverte de son cancer de la prostate, ceux-ci travestissaient la vérité au point que la santé du président était devenue un mensonge d'Etat.
Ce secret-santé au sommet de l'Etat sème le trouble et nourrit des inquiétudes peut-être disproportionnées. Les communiqués du Val-de-Grâce ne comportent aucun détail médical. On ne sait rien de l'origine, de la portée et des conséquences du "petit accident vasculaire" du chef de l'Etat qui pourrait entrer dans la catégorie de ce que les médecins appellent les "accidents ischémiques transitoires", plus fréquents autour de 70 ans. Mais, pour l'Elysée, l'important est visiblement de banaliser un incident qui vient inopportunément souligner l'âge du capitaine et éloigne la perspective d'un troisième mandat.
Article paru dans l'édition du 06.09.05
A u lendemain du cruel et cuisant verdict du référendum sur la Constitution européenne, qu'il avait organisé et qu'il a perdu, Jacques Chirac avait annoncé au pays des jours "difficiles".
Les difficultés commencent à poindre, en effet; le malheur est que le chef de l'Etat y contribue plus que de raison. Il aura suffi d'un "pépin de santé" selon l'expression du premier ministre pour que s'installe un mode de direction dynastique, tout entier ordonné en vue de la mise en scène et en place d'un "dauphin".
Le moment le plus spectaculaire en sera le face-à-face à l'ONU entre Dominique de Villepin et George Bush, formidable anticipation du souhait présidentiel de choisir lui-même son successeur.
L'objection vient immédiatement: ce n'est tout de même pas la faute de Jacques Chirac si, malade, il demande au premier ministre de le suppléer. Sauf que cette mise en place progressive du dauphin n'est jamais qu'accélérée par l'épisode médical subi par le chef de l'Etat. S'installe donc progressivement une situation politique confuse qui n'est pas la bienvenue, au moment où précisément il faudrait prendre à bras-le-corps les "difficultés" du pays, amplifiées par le non au référendum. Il n'est jamais bon d'organiser l'incertitude politique au moment où il faudrait convaincre le pays d'un effort inédit.
Passons sur le moment tout aussi dynastique qu'a représenté le bref séjour de Jacques Chirac à l'hôpital: l'"information" donnée au pays aurait dû être médicale, elle ne le fut pas, car les médecins militaires en l'occurrence ne peuvent être délivrés du secret que par l'intéressé; à plus forte raison quand ce dernier est aussi chef des armées.
Mais l'essentiel n'est pas là. Il réside plutôt dans ce constat: l'échec du référendum a bel et bien réduit le statut de la France, atténué l'écho de sa voix, bref, abaissé son rang; et ce durablement. La France, en Europe, n'est plus en mesure d'exercer un leadership que le texte constitutionnel avait aussi pour objectif de restaurer. Une part de la modeste conquête de popularité par le nouveau premier ministre s'explique d'ailleurs par une allure et un statut acquis devant l'Assemblée générale des Nations unies qui masquent, par l'image, la réalité de cet abaissement; quand le président renvoie au contraire à celui-ci.
A cela s'ajoute le fait que la classe politique et, avec elle, le pays tout entier ont perdu le levier pour la réforme qu'ont constitué pendant trente ans les avancées de la construction européenne: désormais, les difficultés comme leurs solutions ne peuvent plus être abordées que de manière directe, sans détours et sans le prétexte de la règle bruxelloise. Et si la France veut un jour à nouveau prétendre à un nouveau leadership en Europe, il lui faudra relégitimer son action à partir de ce qu'elle sera capable de montrer par elle-même: son rayonnement futur dépendra bien davantage de sa capacité à se réformer et à tenir son rang dans la compétition mondiale; l'échappatoire que constituait l'Europe n'existera plus de la même façon: voilà nos dirigeants seuls face à leurs responsabilités.
De ce point de vue, le premier ministre inscrit son action dans le droit-fil de celle du président de la République, qui n'a cessé de dire qu'il veut "défendre" le modèle français.
Propos consensuel s'il en est, malgré les carences criantes dudit "modèle": construit en lien direct avec l'emploi, il pénalise désormais l'emploi et n'est plus dirigé vers ceux qui en ont le plus besoin: doit-on rappeler que les morts de la canicule de l'été 2003 auront été, selon toute probabilité, plus nombreux que les victimes américaines du cyclone Katrina; ou que 30 000 demandes de logement social restent insatisfaites dans la seule région Ile-de-France
Mais les deux plus hauts responsables de l'Etat plaident que la mondialisation privilégie les forts et constitue donc une menace pour la tradition française de solidarité envers les faibles.
Le constat n'est pas faux. La stratégie qu'ils en déduisent l'est largement. Loin de croire qu'il faut "protéger" le modèle et le préserver, il faut au contraire l'adapter, et l'adapter maintenant.
Pourquoi ? D'abord parce que, comme l'a dit Thierry Breton, le modèle n'est plus défendu qu'à crédit. La France a les impôts parmi les plus lourds des pays européens, mais le niveau de la dépense publique est tel que l'Etat doit, en plus, s'endetter année après année. Depuis trente ans, la dette publique a triplé; l'Etat dépense 25% de plus qu'il ne gagne. Qui peut prétendre que l'on va pouvoir continuer impunément ?
Ensuite parce que, faute du "cadrage" politique qui lui est nécessaire, l'Union européenne est entrée dans une compétition du moins-disant, qui peut être meurtrière. Seule l'Irlande parmi les Douze menait une politique active d'impôts faibles pour attirer les capitaux.
Parmi les Vingt-Cinq, cette stratégie, parce qu'elle fut payante pour Dublin, s'est généralisée aux pays entrants puis à l'Autriche et maintenant à l'Allemagne. Que Schröder ou Merkel gagne, il en sera de même: Berlin abaissera l'impôt sur les sociétés. La conséquence doit être maintenant comprise pour la France: il lui faudra s'engager elle aussi dans cette voie, sauf à accepter de décrocher.
Le niveau global des recettes de l'Etat va donc, en attendant un hypothétique retour à la croissance, rester limité. Or, les dépenses vont, elles, être aspirées de plus en plus vers des besoins particuliers liés au vieillissement de la population: retraites et santé.
Que restera-t-il pour les autres dépenses de solidarité (chômage, allocations pour les démunis) et pour celles, essentielles, de la sécurité, de l'éducation, de la recherche, de l'infrastructure. Essentielles car de ces biens publics-là dépend directement la "qualité" du pays, ce pourquoi les capitaux peuvent y venir s'investir créant des labos ou des usines, malgré le niveau maintenu élevé des impôts. La France va devoir faire des choix.
C'est ici qu'il faut admettre que la politique de "préservation" du modèle est arrivée à sa limite. Car, au moment où le modèle craque de l'intérieur, financièrement, l'extérieur lui impose de se renouveler et globalement d'élever son niveau d'exigence: il faut d'urgence des efforts dans l'éducation, la recherche, la haute technologie.
Il y a quinze ans, 1,5 milliard d'êtres humains fabriquaient les biens et les services qui nous entourent: chaises, automobiles, nourritures, banques, téléphone... L'arrivée de la Chine et de l'Inde et des autres géants démographiques comme le Brésil, fait passer ce chiffre à 3 milliards.
Cette révolution mondiale nous impose de revoir ce que nous produisons et comment nous le produisons. Et l'aspiration de cette population nouvelle qui fabrique est de s'insérer au plus vite dans cette mondialisation, à rebours de la tentation protectionniste qui s'installe dans nos pays.
Il est temps de lancer une réflexion sur la place que doit être celle de la France: quels secteurs, quelle spécialisation entre la Chine, l'Inde et les Etats-Unis ? Et en conséquence, quel système éducatif, quelles universités, quels financements, quelles infrastructures, quel niveau d'impôts et, bien entendu, quel niveau de solidarité ? Bref, il est temps de remettre à plat les équations françaises.
Déjà, dans cette compétition, la France perd une partie de son élite en même temps que ses capitaux. Elle perd des talents et un peu de sa richesse, autrement dit des entreprises et des emplois et, au passage la base fiscale sur laquelle peut s'appuyer la solidarité envers les plus faibles.
D'autres pays ont pourtant réussi leur transformation, notamment les pays scandinaves ou la Grande-Bretagne, le Canada, la Corée: chacun à sa manière, aucun ne l'a fait en détruisant les fondements de l'État providence. L'immobilisme corporatiste est pour notre "modèle social" un danger bien plus grave.
Qui fera la pédagogie nécessaire ? Qui nous dira que la mondialisation permet à des milliards d'êtres humains de manger et de vivre enfin décemment ? Qu'elle est une chance si nous savons y participer ? Mais qu'elle impose aussi une mutation historique de notre "modèle", et que le monde moderne ne tuera personne sauf ceux qui restent inertes.
J.-M. C.
Article paru dans l'édition du 13.09.05
MICHEL U. ♦ 13.09.05 | 20h13 ♦ L'Europe comme échappatoire, comme prétexte pour réformer le pays a largement contribué à l'échec des tentatives d'adapter notre pays aux évolutions economiques.Les réformes stucturelles efficaces passeront par le suffrage universel et la crise qui est devant nous les rendra enfin possibles. Le nom au réferendum n'aura donc pas eu que des effets négatifs.L'élection présidentielle ne semble pas encore être la bonne échéance.
Flying+Frog ♦ 13.09.05 | 19h10 ♦ Je ne suis pas un fan de JMC mais je dois dire que pour une fois il tape assez juste. Pour répartir la richesse, il faut la créer, c'est l'évidence dont le gauche de France pense pouvoir faire l'économie. C'est tout simplement pathétique. N'oubliez pas que Blair n'est Blair que grace à Thatcher...et que les socialistes Suédois sont de talentueux capitalistes. Il ne suffit pas de baver en croyant entendre le mot libéral!
fcccmf ♦ 13.09.05 | 17h39 ♦ Voila que Colombani se met à partager les idées de Le Boucher. Quelle révolution au Monde ! Je m'en réjouis. Il faudra bien un jour que certains lecteurs comprennent que le financement des hopitaux, des écoles (et accessoirement de la SNCF) doit bien venir de quelque part.
Dominique H. ♦ 13.09.05 | 17h36 ♦ Il faudrait que JMC nous explique comment avec moins d'impôts on fabrique plus de solidarité, et comment George W. Bush, après avoir coupé une partie des crédits pour les digues de la Nouvelle-Orléans, va faire pour éponger les inondations du Deep South. JMC devrait se demander également si ses analyses épisodiques, proches du Medef, ne sont pas totalement décalées avec la réalité sociale de la France: le "non" au TCE lui est resté sur l'estomac, il était porteur d'un message pourtant clair.
♦ 13.09.05 | 17h32 ♦ imaginez quelqu'un né en 1976...il n'a assisté qu'au non-sens économique et à la démagogie mitterrandienne avant de voter Jacques Chirac à la présidence en croyant à un homme d'action pour ne s'apercevoir que trop tard qu'il était l'une des causes de la défaite de 1981 et de ce qui a suivi... il se dit-avec une grande partie de sa génération-que seul Sarkozy a le courage de mettre un terme à cette décadence...décadence morale quand Chirac lèche les bottes des dictateurs et insulte US/GB/Taïwan
CLAUDINE M. ♦ 13.09.05 | 16h50 ♦ A le lecture de cet éditorial, je me suis demandé si je n'allais pas résilier mon abonnement ... Et puis, je me suis dit que je ne voulais en aucun cas me priver des dessins de Plantu, sereins et lucides ... Dès que je verrai un article signé Jean-Marie Colombani, je passerai à autre chose de plus consistant afin de ne pas perdre mon temps et ne pas entamer le capital sympathie que j'ai encore pour Le Monde...
borloo ♦ 13.09.05 | 16h40 ♦ Eh oui, la France qui rigole, la France qui profite et l'ascenseur social qui décline...Le beau rêve de la constitution social-libérale ou libéral-sociale qui aboutira de toute évidence! Culpabiliser les pauvres de pauvreté, de ne pas avoir les diplômes indispensables pour réussir dans la vie bref de ne pas accepté les réformes pour la grandeur de la France! Des manières de rois, OUI! Sans nul doute la crainte du talent et de la compétition! NON, le jeu politique n'est pas un terrain de football
peutetre ♦ 13.09.05 | 16h29 ♦ Qui va expliquer à l'ouvrier français qu'il ne coûte que vingt fois plus cher qu'un ouvrier chinois ? Comment lui expliquer avec sérénité qu'il doit faire des efforts pour rétablir cette injustice et que ses privilèges n'ont que trop duré ? Qui sait en quoi il doit se recycler ? Que manque-t-il pour lui faire croire que la mondialisation économique est un idéal pour l'humanité ? C'est donc le ventre noué devant son monde en décomposition qu'il votera en masse Le Pen au prochain scrutin.
Stéphane T. ♦ 13.09.05 | 15h24 ♦ Il est surprenant de voir certaines réactions des lecteurs, qui ont souvent l'air de melanger réflexions utopique et pragmatisme politique. Il semble évident que notre crédibilité à l'international est ebranlée: notre modèle social coute trop cher en l'état, car trusté par des corporatismes de gauche qui ne remplissent pas leur role. Avec un taux moyen de syndicalisation de 10% en France, comment ces mammouths profiteurs du système arrivent ils encore à faire entendre leur voix retrograde ?
JEAN CHRISTOPHE C. ♦ 13.09.05 | 14h50 ♦ L'article de M.Colombani ressemble curieusement a ce que l'on peut lire dans Le Figaro...
Marc A. ♦ 13.09.05 | 14h34 ♦ J'ai quasiment lu les 77 réactions, eh ben ya du boulot pour convaincre tous les idéalistes d'un autre temps qu'il faut croire à ces faits avérés(et qu'il ne s'agit en aucun cas de discous libéral, pro sarko, ...). Réagissons de manière positive et optimiste. Mettons-nous à la tâche pour sortir notre pays de sa mauvaise passe actuelle !!! Dans quelques années, nous serons le pays le plus peuplé d'europe, ne ratons pas le train des réformes pour lui redonner sa grandeur.
jean-louis F. ♦ 13.09.05 | 14h10 ♦ Je vous approuve sans réserve et je pense moi aussi depuis longtemps que le corporatisme -- l'immobilisme est sa conséquence directe---est le plus grand handicap pour la France.Mais quel gouvernement,qu'il soit de droite ou de gauche car issu du même terreau politique aura le courage d'affronter les syndicats de la SNCF , EDF et de l'Education Nationale, pour faire enfin les réformes nécessaires?
monrog ♦ 13.09.05 | 13h58 ♦ Voilà un bon et beau texte ! J'ai aimé l'exhortation à la réforme, la dénonciation de la politique de la préservation d'un modèle qui prend l'eau, et d'autres choses encore Je souhaiterais n'être pas seul à applaudir à de tels propos. Hélas, il n'est pas certain qu'ils rencontrent une adhésion suffisante pour entraîner le raz de marée indispensable au sursaut. Notre apathie ne se lit-elle pas dans l'espèce d'indifférence qui entoure la tentative de désignation d'un "dauphin" et dans la polique?
PHILIPPE H. ♦ 13.09.05 | 13h44 ♦ Que faut-il faire pour que les penseurs publics cessent de jouer au sentiment de supériorité depuis la gifle reçue par eux le 29/05 ? Le seul malaise qui en découle est la confirmation de leur narcissique aveuglement, avec la perte de crédibilité qui en découle.
MarsNet ♦ 13.09.05 | 13h17 ♦ Si la gauche avait pour autre projet que de mettre en selle Bové ou Fabius pour 2007, on n'en serait pas à se dire que JMC a raison de shooter dans la fourmillière. On ne restera pas dans la course avec les Chinois en fauchant les OGM, en abandonnant le nucléaire et en rêvant de la Star'Ac. Au boulot !
henrikardo ♦ 13.09.05 | 13h10 ♦ "Il y a quinze ans, 1,5 milliard d'êtres humains ... L'arrivée de la Chine ... fait passer ce chiffre à 3 milliards". Oh, il a oublié 1,065 milliard Mr Colombani ! Selon vos fiches pays: Chine 1300 M, Inde 1086 M, Brésil 179 M... si on rajoute le 1,5 milliard d'il y a 15 ans, ça fait 4 milliards et des grosses poussières; bon, on peut comprendre, il ne veut pas trop nous faire peur avec les chiffres, un peu comme Chirac avec les réalités ... on est en France ...
Hervé ♦ 13.09.05 | 13h09 ♦ Il serait temps que M. Colombani renoue avec un peu plus de finesse d'esprit. Cela fait longtemps que les sciences économiques ont démontré que les gros modèles économiques avec trois ficelles et un polichinelle ne sont crédibles que sur le cours terme. Sans entrer dans le débat d'opinion, les lecteurs du monde méritent que la réflexion politique et économique des éditoriaux soit un peu plus poussée qu'au bistrot de la gare.
Nicolas O. ♦ 13.09.05 | 13h06 ♦ "Jean-Marie Colombani à son rang", celui de cette France qu'il décrie, se faisant le chantre d'une économie libérale mondialisée qui ne tuerait que ceux qui restent inertes? La France ne va pas bien c'est un fait, mais le grand modèle neo-libéral Américain que certains envient içi va encore plus mal. Il suffit de regarder les insuffisances sociales et humaines mises au jour par Katrina... Une inertie face à la detresse des plus démunis toujours inimaginable içi.
ALAIN S. ♦ 13.09.05 | 12h59 ♦ Curieuse conception de l'Europe, qui consiste à la considérer à travers le prisme du "rang" de la France et de son "leadership". Et si l'Europe se portait mieux avec une France dépourvue de "rang" ? Que choisirait M. Colombani ?
68Soul ♦ 13.09.05 | 12h43 ♦ 16è... la France est 16è sur 177 pays... pas de quoi se plaindre... 1)Norvège 2)Islande 3)Australie 4)Luxembourg 5)Canada 6)Suède 7)Suisse 8)Irlande 9)Belgique 10)USA 11)Japon 12)Pays-Bas 13)Finlande 14)Danemark 15)Angleterre... suivent Italie, Allemagne, Espagne... le modèle scandinave est celui qui réussit le mieux, et depuis des décennies... et je signale que ce modèle est basé sur la redistribution des richesses, une économie de services (publics et privés), et l'innovation technologique...
stephane c. ♦ 13.09.05 | 12h22 ♦ article réactionnaire de M.Colombani, d'une mauvaise foi hallucinée: le 29 mai le peuple de France a rejeté le programme qu'il nous propose, qui est celui de M.de Villepin. Le rejet de la précarité est interprété comme un besoin de plus de précarité ! Ultime argument: c'est bien de liquider la protection sociale parce que tout le monde le fait !. Quel niveau ! J'aime bien la "réaction" de Chloé: c'est la plus limpide P S je résilie mon abo LM interactif
torkish ♦ 13.09.05 | 12h12 ♦ JMC sort une fois de plus de ses gongs pour défendre ses idées, dont les abonnés pourrait souvent se passer... Je vois hélas dans cet édito très peu d'analyse. Si l'auteur et les politiques arrêtaient de se focaliser sur le non au référendum pour expliquer le malaise de la France, le débat serait un peu plus constructif. Il y a eu un non massif et il faut désormais composer avec. Si vous pensez toujours vivre dans un pays démocratique.
Jean-Luc T. ♦ 13.09.05 | 11h57 ♦ Article excellent et roboratif comme on aimerait en lire plus souvent. La vérité ne peut que faire progresser les mentalités de beaucoup, enkystées par des siècles de centralisation et d'assistanat étatique. Le "modèle "français, valable en 1945 et suivantes, à l'époque du plein-emploi, est devenu non seulement obsolète mais aussi nuisible. Il casse l'initiative et le dynamisme, bref, l'adaptabilité aux nouveaux défis.
FDMLDP ♦ 13.09.05 | 11h55 ♦ On admire la qualité des arguments et de la rédaction, en regrettant que soit seule prise en compte la responsabilité de la chiraquie, et soient oubliés les partis de gauche et les syndicats, leurs effluves archaique et leurs alliances monstrueuses, que soit également négligé l'héritage obligé de la mitterrandie, véritable point zéro du déclin. Ce qui ne retire rien à l'indigence de Chirac, évidemment.
SERGE C. ♦ 13.09.05 | 11h39 ♦ Cet éditorial appelle 3 questions. 1) les pays cités en exemple sont-ils parfaitement prémunis contre les effets de la mondialisation ? 2) N’est ce pas une victoire à la Pyrrhus que de se réjouir que des milliards d’êtres humains mangent et vivent décemment aujourd’hui si demain, toute la planète trépasse grâce aux pollutions engendrées par le développement sale de ce "monde moderne" ? 3) Ne serait-ce là une raison légitime des réticences des concitoyens ?
jacklittle ♦ 13.09.05 | 11h29 ♦ Le 29 Mai les électeurs ont tranché,laissons derrière nous les causes de ce NON,il est réel et irréfutable.La FRANCE est sur le déclin c'est indéniable.Le délai de 20 mois d'ici à Mai 2007 risque de nous coûter très cher,car il nous faudrait,pour entamer notre redressement,des mesures drastiques et urgentes.En restant dans l'€uro ou en sortant(dévaluation de 40%):HAUSSE DES IMPOTS,TVA,TIPP(sauf pros)BAISSE DES PRESTATIONS SOCIALES,REFORME CONSTITUTIONNELLE(REGIME PRESIDENTIEL AVEC RESPONSABILITE
Penseelibre ♦ 13.09.05 | 11h22 ♦ Lucide et clairvoyant. Comme bien souvent. Pas très optimiste hélas. Et pendant ce temps-là le vicomte de Villiers joue au c...en parlant de la nécéssité de défendre la France contre l'islamisation !!!
Stéphane D. ♦ 13.09.05 | 11h05 ♦ Pour rebondir sur d'autres réactions, bien sur que ceux qui ont voté non ont envoyé la France dans le mur: Ils ont voté pour le statu-quo en croyant voter pour le changement - bercé de l'illusion que si la France donnait un coup de frein, le reste du monde, plein de sollicitude, allait s'arreter aussi. De Villiers se scandalise: "Il y a eu le Non, et rien n'a changé"... Eh oui, c'est ce pour quoi vous avez voté: Le maintien en l'état des textes et des institutions Européennes.
alassane f ♦ 13.09.05 | 10h50 ♦ Cela fait 10 ans que JM Colombani ne cesse de miser sur le mauvais cheval: Balladur, la décentralisation en Corse, le oui au référendum ... Peut-être qu'avant de remettre en question le modèle français, JM Colombani devrait se remettre en question lui-même ?
guelwad ♦ 13.09.05 | 10h38 ♦ L'echec de la France est l'échec d'une caste réunissant nos "élites" en situation politiciens, journalistes .. ce n'est pas l'échec des Français. Regardons du côté des USA pour la politique du "droit dans le mur". Ce sera encore la faute des pauvres ! (Le referendum n'a été, hélas, qu'un outil entre les mains de cette caste)
ima ♦ 13.09.05 | 09h56 ♦ Tout est bon pour ne pas revenir sur le ouisme du printemps, n'est-c-e pas M. Colombani? Vous allez maintenant accuser les nonnistes de toutes les calamités qui s'abattent sur la France: AVC de Chirac, inondations dans le sud? et quoi encore… Y en a marre de la litanie du déclin…
Denis P. ♦ 13.09.05 | 09h53 ♦ Je trouve cet edito de mauvaise foi et disparate sur le fond. Des points ne sont pas etayes ou ne le sont que de maniere "hasardeuse" (quel rapport entre les morts de la canicule et Katrina ? ca prouve quoi ?). Quel le Monde soit un journal engage est une chose mais qu'il pratique l'amalgame, la mauvaise foi, les raccourcis trompeurs (comme la premiere phrase: la droite comme la gauche ont perdu le referendum) tout en se presentant sous le jour de l'objectivite, ca, c'est horripilant.
esteban53 ♦ 13.09.05 | 09h45 ♦ Après avoir fixé une nouvelle ligne au traitement de la politique étrangère (le choc des civilisations n'est plus tabou) vous plaidez maintenant pour une réforme en profondeur du modèle social français en confortant les idées d'Eric le Boucher. Mais il y a trois modèles: libéral (Sarkozy), gaulliste immobile (Chirac ou Villepin)et social-démocrate (en panne mais qui peut repartir). Attendez le congrès du Mans avant de faire votre choix définif.Et mettez la pression!
XF ♦ 13.09.05 | 09h34 ♦ A lire les réactions, beaucoup de lecteurs de "gauche" se sentent trahis par cet éditorial. Pendant des années, j'ai lu le Monde sans être de gauche, et je l'ai apprécié pour sa lecture critique qui m'a beaucoup apporté. Et maintenant que JM Colombani écrit un édito qui bouscule un peu une certaine gauche, voilà que le Monde serait à jeter ? Dans l'esprit de certains c'est clair: seule la Gauche (la vraie) a raison. Soyez ce que vous demandez à votre journal: ouverts et honnêtes.
Yves B. ♦ 13.09.05 | 09h11 ♦ Plutôt que de regarder la surface et de mesurer les places respectives de Villepin, Chirac & Sarko, pourquoi ne pas creuser un peu plus, et parler du gouvernement aux 100 orientations qui supprime les emplois jeunes pour mettre en oeuvre les emplois scolaires, cesse de baisser les impôts pour les baisser en 2007... Cette agitation déboussole et accentue encore et encore la cassure avec la politique Quant à JMC: cessez de pontifier !
Bacalan ♦ 13.09.05 | 08h23 ♦ La mondialisation n'explique pas le manque de logements sociaux. Ce sont bien des choix politiques et/ou financiers franco-français adossés à un manque de courage flagrant de la classe politique.Rester inerte ou périr ? Comme les salariés de HP qu'on a remercié de leurs efforts pour redresser leur entreprise ? Alors, quels efforts ? Et pour qui ?
Mathieu R. ♦ 13.09.05 | 08h17 ♦ L'analyse pourrait être plus nuancée, mais le constat est là, difficile à entendre, mais véridique. La pensée unique n'est pas celle que l'on croit: aujourd'hui, ce sont les vestiges du gauchisme français qu'il faut abattre si nous ne voulons pas rester sur le quai en regardant les pays émergents nous faire la nique.
NonoK ♦ 13.09.05 | 03h05 ♦ Si on omet la dernière phrase de cet édito ('le monde moderne ...'), je ne comprends pas bien ceux qui lui reprochent un tournant "ultra-libéral". Dire qu'avoir un état surendetté n'est pas soutenable, c'est être ultra-libéral ? Dire que le chômage est une plaie, aussi bien pour ceux qui malheureusement le vivent que pour la société qui le produit, c'est être ultra-libéral ? Certaines réactions me découragent et me désespèrent bien plus que le "déclinisme" ambiant des pages du Monde..
Adrien - USA Californie ♦ 13.09.05 | 02h17 ♦ Merci JMC de dire enfin la verite. Vu d'ici - Etats Unis - la France parait bien sur le declin. Manque de dynamisme, d'innovation, de recherche, blocage social, financier...bref rien qui ne pousse a entreprendre. Cela est bien triste a constater mais vous avez le courage de le dire et c'est pour cela qu'on lit Le Monde. Ce n'est pas une question de gauche ou de droite, il faut que la France se reveille!
Puffin ♦ 13.09.05 | 01h44 ♦ C'est Le Monde qui doit s'adapter au génie français et non l'inverse
chloé ♦ 13.09.05 | 00h14 ♦ Que pense M. Colombani des "rigidités" du modèle américain, qui aboutissent à l'abandon de la population noire et pauvre lors de catastrophes ?
MARIE THERESE J. ♦ 13.09.05 | 00h10 ♦ JM Colombani reprend à son compte les vieilles théories spencériennes du darwinisme social, mélange bâtard de scientisme, de libéralisme et de calvinisme traditionnaliste; on peut donc comprendre qu'elles aient du mal à passer dans le pays du Catholicisme et de la Révolution française !
Alassane F ♦ 13.09.05 | 00h06 ♦ La France vit à crédit, peut-être; mais, dans ce cas-là, que dire des USA, dont les déficits explosent, et dont l'appétit de consommation est financé par le reste du monde ?! Etrange situation que celle de ce pays si souvent cité comme un modèle de modernité !
tikaf ♦ 12.09.05 | 23h57 ♦ Ah bien oui, je vais voter Sarkozy !
orbi ♦ 12.09.05 | 23h57 ♦ Chronique "référendo-médico-mondialo-déclino-leadershipo-chino-katharino,caliculo-publico-catastropho-urgento-inerto-morto" de rentrée. Tous les poncifs du moment, sauf un nom qui n'est pas cité;"Irak". Bush y est, mais c'est pour annoncer le moment le plus spectaculaire de la rentrée; le face à face Villepin-Bush à l'ONU. Sinon tout y est même une prophétie sur le "monde moderne". Plus personne ne sait ce que veut dire "moderne", sauf notre éditorialiste. Et l'oeuf,où qu'il est?
ddh ♦ 12.09.05 | 23h32 ♦ Bien qu'ayant des arguments discutables sur certains sujets (réussite du modèle anglais °_°) Jean Mari Colombani a au moins le mérite de poser des questions pertinentes, n'en déplaise aux gauchistes. La réalité du monde aujourd'hui étant ce qu'elle est, soit on s'adapte pour suivre le train soit on reste en arrière. Vouloir faire du social c'est bien, encore faut il en avoir les moyens et de l'argent pour le faire. On ne vit pas d'amour et d'eau fraiche...
Flora + Florentin ♦ 12.09.05 | 23h08 ♦ Le Monde a toujours été et reste un journal engagé. Maintenant, Colombani semble l'engager loin à droite. Cet engagement fait quand même superficiel, maladroit et pressé. Jean Marie me fait rigoler avec la phrase de la fin: "... participer ? Mais qu'elle impose aussi une mutation historique de notre "modèle", et que le monde moderne ne tuera personne sauf ceux qui restent inertes". Merci Jean-Marie Colombani. Grâce à lui, on sait que la mondialisation et le Monde tuent
tikaf ♦ 12.09.05 | 23h01 ♦ Rien ne va plus en France selon cet article... "Il faut faire quelque chose" selon Romuald L... Et si on votait Sarkozy en 2007 ? Hein ?
JBF ♦ 12.09.05 | 22h29 ♦ "Le monde moderne ne tuera personne, sauf ceux qui restent inertes": n'allez vous pas un peu trop loin, JMC ?
KARINE S. ♦ 12.09.05 | 22h21 ♦ Personnellemnt,j'ai toujours été choquée par ce ton doctoral conseiller-du-Prince des éditos du Directeur.Eclairer les consciences,certes.Mais donner des leçons,non.D'une part la France va mal parce que vous avez mal voté cette année. D'autre part la France se meurt parce que vous vivez trop vieux (depuis Pasteur)et le reste du Monde vous double dans toutes les courses.La faute revient à cette classe politique imbécile(qui ne lache pas le pouvoir)et cette élite égoïste(qui plie bagage).Reste JMC
TropCtrop ♦ 12.09.05 | 22h07 ♦ La culpabilisation des Français n'est elle pas sans rappeler la propagande pétainiste sous l'occupation, justifiant la soumission à l'Allemagne nazie et expliquant la défaite par la décadence de la société Française. La lourdeur des impôts français n'est pas si évidente, comparée aux pays scandinaves que l'on montre plutôt en exemple. Tous les propos anti-fiscalité impliquent qu'on se couche devant le "grand capital", seul gardien de la "rationnalité économique" et fuyant aux Usa.
Alcys ♦ 12.09.05 | 21h46 ♦ Comme tous les libéraux, JMc accuse les Français de base d' être responsables de tous les maux de la France: ils sont trop exigeants, ils travaillent trop peu, ils sont trop protègés et en plus ils votent mal.Ces salopards ont réduit le statut de la France, etouffé l'écho de sa voix, bref, abaissé son rang . Ben voyons ! Pour JMc les zélites françaises n'ont pas le peuple qu'elles méritent et bien évidemment si l'état est incapable de se réformer c'est encore la faute des manants.
Sue ♦ 12.09.05 | 21h32 ♦ Il faut détruire Carthage. Caton
aléa ♦ 12.09.05 | 21h22 ♦ Ca, c'est sûr que le vote non de la France, ça a pas été bon pour le coeur de Chirac.
villa+santina ♦ 12.09.05 | 21h21 ♦ Monsieur Colombani, Je lis votre éditorial: "La France à son rang, par Jean-Marie Colombani". J'ai parlé de vos interventions dans "La rumeur du Monde" avec Monsieur Alexandre Adler, il y a environ trois ans. Il ne tarissait pas d'éloges à votre encontre. Lorsque j'étais lycéen on parlait du "Monde" comme un quotidien national de référence. Or il se trouve qu'en lisant votre pensée ci-dessus référencée, j'ai l'étrange impression de regarder le "20h" de n'importe quelle de nos chaînes de TV.
Emmanuel H. ♦ 12.09.05 | 21h06 ♦ Mr Colombani semble poser des questions de fond intéressantes et censées. Dommage que ses réponses le soit moins.1/en effet 3 milliards d'esclaves travaillant dans des conditions pour certains effroyables,qui se donnent la main dans une forme d'internationale ultra capitaliste à de quoi faire rêver...quelque uns.2/Enfin je ne pense pas que le deficit francais dépende de la seule aide sociale...Si on parlait tout simplement de mauvaise gestion pour une fois? Qu'en pensez vous Mr Colombani?
Hervé F ♦ 12.09.05 | 20h32 ♦ Au temsp des lumières nul doute que Mr Colombani eut été un monarchiste convaincu. La France est très riche, son problème n'est donc pas là mais de savoir à quoi sert cette richesse ? Est ce pour faire comme les Etats-Unis ou bien comme l'imaginait les lumières ? A l'heure ou une part croissante des citoyens étasuniens se posent des questions sur leur modèle il faudrait s'en remettre à leur gouvernement ? Vite, muselons nous avant !!!
froz ♦ 12.09.05 | 20h18 ♦ L’accès à un minimum de niveau de vie des pays comme la Chine ou l’Inde ne peut pas être combattu. Pour l’instant, nous arrivons à leur échanger une heure de notre travail (haute technologie, usines) contre 10 à 20 heures de leur travail mais cela ne durera pas et cela quoi que l’on fasse. Il faut s’y préparer. Après l’esclavage, l’exploitation des immigrés et maintenant l’exploitation à distance, nous, pays riches, aurons épuisé toutes les possibités de consommer plus que nous ne produisons
Paul G. ♦ 12.09.05 | 20h14 ♦ Ne soyons pas en retard d'un train.A moyen terme le libéralisme pur et dur fondé sur énergie bon marché,consumérisme forcené des pays hégémoniques est condamné, avec l'individualisme qu'il sous-tend.En France des réformes sont en cours,accompagnées socialement,gaullisme n'est pas néocommunisme mais refus des rigidités de gauche et de droite,progrès mais dans la solidarité.Le danger c'est la paresse du conformisme de droite remplaçant le conformisme de gauche
Enjolras ♦ 12.09.05 | 20h13 ♦ Mitterrandiste en 1981, Balladurien en 1995, Jospiniste en 2002, Le Monde annonce la couleur pour 2007: Sarkozy, bien sûr ! C'est ça, être toujours du côté du manche ! La dernière phrase de JMC fait froid dans le dos. Il faut vraiment, maintenant, rassembler tous ceux qui veulent en découdre avec les thuriféraires du capitalisme postfriedmanien. La pensée unique est insupportable.
he.th. ♦ 12.09.05 | 20h03 ♦ Comme Marie-Thérèse J. suis-je en train de lire le Figaro ? Dois-je continuer à m"abonner au Monde qui autrefois était plutôt neutre ou centre gauche ?
http://spaces.msn.com/members/artisthea ♦ 12.09.05 | 19h52 ♦ C'est terrifiant:où que l'on regarde dans ce pays, les chiffres sont au rouge. Que l'Etat dépense 25% de plus qu'il ne gagne, par exemple, n'est pas une idée à débattre c'est un fait. La liste est longue et l'article de JM Colombani édifiant. Et là, que répondent certains lecteurs: autoflagellation ! Idées libérales ! C'est bien à cette aune que l'on peut juger du travail colossal de pédagogie qui nous attend !
Spain Frenchy ♦ 12.09.05 | 19h48 ♦ Interessant cet edito. Il serait peut être temps que certains comprennent que c'est en faisant fuir les plus riches qu'on pourra aider les plus necesiteux. Reste a trouver le bon modele et le bon dosage.
Massoud M. ♦ 12.09.05 | 19h43 ♦ Les sous-entendus découragent bien plus que l'analyse elle-même. La perplexité vient de la valeur accordée à l'uniformisation, seul salut. Le génie français, comme les autres, mérite qu'on ne lui torde pas le cou sous prétexte de mondialisation. Certes, nous sommes dans un nouveau siècle plus rude mais rien ne justifierait que nous baissions les bras. La Chine, est-ce un danger ou une chance? Nous sommes-nous demandés à quoi sert l'économie? Produire pour le bien-être des populations, partager.
LAURENT U. ♦ 12.09.05 | 19h36 ♦ Bravo pour cette article clair, lucide et courageux. Certaines réactions sont incroyables d'aveuglement: à croire que le modèle français est le meilleur et que tout va bien. Qu'on le veuille ou non, nous ne sommes pas seuls et le reste du monde se moque de nos tergiversations nationales. La France entière ne pèse pas le poids démographique d'une petite région chinoise. Nos angoisses et débats sans fin ne changeront pas la réalité. Il est temps de regarder les choses et le monde en face.
Etienne P. ♦ 12.09.05 | 19h29 ♦ D'accord avec l'analyse. Il est vital de faire des choix. C'est normalement le rôle du politique: proposer des choix, une vision, avec les moyens nécessaires. Qui le fait ? Evitons les oeillères et étudions ce qui se passe à l'étranger, sans a priori idéologique !
clo.clo ♦ 12.09.05 | 19h13 ♦ Je lis le Monde depuis plus de 30 ans, et que de chemin parcouru depuis les erreurs des années 80 qui ont plombé la France et le soutien par exemple des théses socialo-communisme de cette époque tatcherienne. Le revirement de ce journal en est que plus impressionnant !! Bravo enfin, JMC, de voir un peu plus clair mais c'est un peu tard, car le train de l'evolution passe à toute vitesse et le Monde essaye de monter dedans, mais sans la France !! Sauve qui peut, tous à Londres ou à Bruxelles !!
gilles a. ♦ 12.09.05 | 18h54 ♦ Depuis plusieurs siècles, par un mélange d'ouverture économique et de dirigisme, la France est devenue et restée une des grandes puissances économiques de la planète. Et voilà qu'il faudrait obéir aux injonctions radicales de quelques intellectuels, à la fois ultra-libéraux et ultra-minoritaires ! Vraiment, certains ne manquent pas de culot !
stef2001 ♦ 12.09.05 | 18h43 ♦ Beaucoup de gens utilisent le label "ultra-liberal" sans vraiment savoir ce que cela veux dire. Dire que cet article est ultra-liberal c'est c'est comme si je disait que Fabius etait communiste. Cela offusquerait les vrais communistes. Meme Sarkozy est a peine liberal. Il reste un interventioniste etatique comme la plupart de la droite Francaise. En tant qu'ultra-liberal vivant aux Etats-Unis, meme Madellin m'apparait modere... On sait qu'ultra liberal est une insulte mais quand meme...
ganek ♦ 12.09.05 | 18h43 ♦ La France a perdu son rang depuis belle lurette. … En juin 1940..... Et ce n'est pas la bombinette A ou H qui nous rendra l'Algérie, l'Afrique, la Cochinchine et notre bagne Sud-Américain. Quant à l'Europe, elle joue son va tout sous surveillance Américaine. Le journal le Monde Rêve en croyant la dissolution de l'empire russe, la Pologne chrétienne n'a jamais vaincu la Russie: À se remémorer l'histoire de la communauté de défense européenne où la France n'a pas voulu l'intégration de divisions militaires allemandes. Ce que Colombani nous propose ce n'est pas le libéralisme, sa bible, mais un avatar archaïque d'un Gaullisme dépassé par la réalité mondiale. Trop tard les privatisations ont tué l'espoir populaire d'une France pour les Français. La désindustrialisation va faire de la France un parc d 'attractions pour Chinois fortunée.
Boizard F. ♦ 12.09.05 | 18h29 ♦ Et si ce n'était pas là un complot libéral mais la réalité du monde, qui est dure ? Et même si cela était libéral: Reagan et Thatcher ont été élus, réélus et leurs successeurs appartenaient à leur parti. D'autre part, les pays scandinaves ont bien réussi à remettre en cause leurs Etats-providence en améliorant le social. "La casse sociale" comme argument de l'immobilisme est un mensonge: ce sont les déficits qui font la "casse sociale".
Christian M. ♦ 12.09.05 | 18h18 ♦ A lire PJC., on a l'impression que le Monde n'est rigoureux que quand il produit une argumentation que la gauche de la gauche qualifierait de "gauche". Quand je regarde mon fils de 7 ans, je n'ai pas envie de le voir travailler non pas pour ses enfants mais pour payer la dette que ses parents et grands-parents lui auront laissée. Mes grands parents à moi, qui étaient pauvres, auraient honte de nous voir tous vivre à crédit et donner des leçons de générosité avec l'argent des petits enfants.
wellington ♦ 12.09.05 | 17h43 ♦ De l'ultra-libéralisme stigmatisé par l'utilsation d'un préfixe censé être définir une tare. Parle-t-on d'ultra-socialisme? Tenez bon, M. Colombani. Ne cédons pas à ces chimères qui ont tellement fait de mal au XXème siècle. Le Monde est dans son rôle, même s'il ne relaye pas les opinions dominantes de "l'ultra-gauchisme".
champollion ♦ 12.09.05 | 17h19 ♦ La France à son rang ? Probablement car c'est une puissance moyenne mais c'est aussi la 4ème ou 5ème économie mondiale !!! Encore une fois la théorie du déclin ressort sans jamais dire que notre pays attire le plus les investisseurs en Europe. Décidément, Monsieur Colombani persiste et signe, persuadé qu'il a toujours raison. Les élites formatées dans le même moule sont la cause principale du malaise français car elles manquent tout simplement d'ambition. Et Le Monde n'échappe pas à la règle
LibertéEquitéSolidarité ♦ 12.09.05 | 17h16 ♦ Le pays ne souffre pas seulement de sa fracture sociale, il est aussi traversé par d'autres pour ce qui est de l'analyse et des remèdes à apporter. Comment réconcilier les visions de JMC et de de Boissieu (France-Cul ce matin) avec celles de Buffet, Bové, Emmanuelli et autres nonistes hier. Les solutions qu'ils proposent sont en conséquences aussi totalement irréconciliables. Dans un pays à fortes traditions démocratiques, la situation serait gérable. Ici, ce sera l'immobilisme ou le foutoir !
♦ 12.09.05 | 17h03 ♦ Nos problèmes s'aggraveront si une partie de la gauche s'obstine à ne pas admettre que le déclin de notre pays est une responsabilité à partager et non à mettre au seul compte du libéralisme. Nier celà c'est faire un boulevard pour Sarkosy et ses solutions à l'emporte pièce. A tous ceux qui dénigrent cet article je dis: mettez vous vite à construire une gauche européenne avec des projets compris par les européens, transformez le modèle français que vous aimez, bousculez le sinon il crèverera.
PJC. ♦ 12.09.05 | 17h00 ♦ Ça commence à devenir lassant toutes ces chroniques, ces articles, ces éditoriaux du Monde qui diffusent au quotidien par petites touches ou grosses louches( là on est dans la grosse pelletée)de l'idéologie ultra-libérale à base d'auto-flagellation. Sans compter le bric à brac de la (la maladie de Chirac, le non au referendum, le modèle social, les dauphins putatifs du président...) Rendez-nous le Monde que nous avons tant aimé, celui de l'analyse,de la rigueur et de la confrontation des idées.
vivien d. ♦ 12.09.05 | 16h58 ♦ Sarkozy ne fait que reprendre des constats évidents de rationnalisation économique faits par une pléthore de spécialistes depuis des décennies. Ces réformes pour être labellisées libérales participent avant tout de la bonne gestion économique. La France est le seul pays important où le néocommunisme ne soit pas disqualifié en tant qu'idéologie par 95% de la population au moins. C'est cela l'exception française...et que je sache l'Angleterre post-thatchérienne a même créé un "SMIC"...
MARIE THERESE J. ♦ 12.09.05 | 16h33 ♦ Le chômage est donc le critère absolu de l'efficacité d'un système ? Alors vive l'esclavage: transformons les chômeurs en esclaves, à qui seul le gîte et le couvert seront offerts; et là, on atteindra le plein-emploi ! Quelle absurdité !
vivien d. ♦ 12.09.05 | 16h29 ♦ Villepin n'est là que pour tenter de gagner du temps...les réformes de rationnalisation économique prônées attendront...le classement des universités françaises et la réalité qui y correspond continueront à se dégrader pendant que "Néron" donnera des coup d'épée dans l'eau...comme à l'ONU où la réplique de Jack Straw l'avait remis à sa place-le droit a besoin d'une force pour être appliqué... l'idéologie néocommuniste en France est un poison du même type que le créationnisme aux USA...
MARIE THERESE J. ♦ 12.09.05 | 16h27 ♦ Jean-Marie Colombani fait donc siennes les thèses libérales de Nicolas Sarkozy; je ne sais plus trop si c'est Le Monde que j'achète, ou Le Figaro !
Romuald L. ♦ 12.09.05 | 16h26 ♦ Et voilà, encore un article qui tourne à l'auto-flagellation! Et la France est en déclin alors que ses voisins s'adaptent à la mondialisation et patati et patata et je suis le grand visionnaire qui sonne l'alarme... Au lieu de publier des articles dont le message est "rien ne va plus, il faut faire quelque chose", je serai plus satisfait de lire "rien ne va plus, et si on faisait ça, ça ou ça?", ce serait déjà plus encourageant, non?
Guy N. ♦ 12.09.05 | 15h53 ♦ Tout ceci est bien gentil mais dans vos propres colonnes, il y a près de dix jours, une brève indiquait qu'aux USA, la pauvreté avait augmentée d'un million d'âmes en 2004. Par ailleurs, comme l'écrivent d'autres, question adaptation, les politiques menées jusqu'à présent n'ont pas fait dans la dentelle. Résultat: Toujours pas de création d'emplois à revenu acceptable et stable dans la durée.
Aficion ♦ 12.09.05 | 15h45 ♦ C'est un véritable cri d'alarme que JMC lance et terriblement angoissant quand on voit le niveau tant des réactions d'abonnés que des discours politiques ambiants ( de gauche comme de droite) accrochés à une loghorrée creuse sur le "modèle social". Que nous proposent les tenant du NON et du repli national.J'attends ET AVEC IMPATIENCE depuis longtemps des propositions précises.
Deathwind ♦ 12.09.05 | 15h28 ♦ Un constat intéressant, comme beaucoup de constats depuis 30 ans: il faut réformer. Malheureusement ce constat risque de rester lettre morte comme les autres car les hommes politiques, ceux qui sont censés réformer l'Etat, sont en grande majorité, issus des rangs de l'administration publique. La réforme ne pourra avoir lieu que si la surreprésentation des fonctionnaires dans la classe politique cesse. Il faut exiger la démission des fonctionnaires en cas de prise de position élective.
Senyek ♦ 12.09.05 | 14h47 ♦ Bon constat, mais depuis 20 ans, on s'est déjà adapté, sinon on n'aurait pas eu la 4ème place au monde. Le modèle social en France n'existe plus, comme son industrie; il reste des corporatismes. Quant au Royaume-Uni,ce n'est pas en instaurant la précarité ou en contrôlant les chiffres chômage/misère que l'on trouve des solutions. Historiquement, cette mondialisation orchestrée depuis l'ère Reagan-Thatcher a trouvé ses limites. Il s'agit maintenant d'innover et non de s'adapter.
Fabrice M. ♦ 12.09.05 | 14h27 ♦ Un peu lassant de voir relier tous les malheurs de la France au non du referendum. Changez de musique, votre analyse tourne en rond.
Etalr ♦ 12.09.05 | 14h15 ♦ Si la voix d'un pays ne se mesure qu'à son respect aveugle de l'ordre économique mondial, alors on ne risque pas d'entendre les opposants:-)
68Soul ♦ 12.09.05 | 14h13 ♦ "Le monde moderne ne tuera personne sauf ceux qui restent inertes"? Voilà une affirmation pour le moins douteuse... rien qu'en Chine, on compte les travailleurs tués à petit feu dans leur travail par millions... et eux ont la "chance" de participer à cette joyeuse mondialisation... que dire de ceux qui en sont totalement exclus... un peu de décence, s'il vous plait, Mr Colombani: le monde moderne en a plus que besoin...
tycho brahe ♦ 12.09.05 | 14h07 ♦ Ca y est Le Monde rentre clairement dans le jeu politique ? Le problème c'est qu'on a beaucoup de mal à être convaincu par des arguments comme la réussite de la GB ou de la Corée (sic)... le dernier rapport du PNUD qui met en évidence les divergences de développement et la croissance de l'extrême pauvreté le confirme, le "monde moderne" mondialisé tue !
David ♦ 12.09.05 | 14h06 ♦ Tout à fait d'accord, à adresser à tous ceux qui sont allés à la fête de l'humanité et qui croient encore à un monde qui n'existe pas.
L es élections législatives japonaises du 11 septembre, qui avaient pris le tour d'un référendum sur la politique du premier ministre Junichiro Koizumi, se sont traduites par un plébiscite. Cette victoire écrasante d'un homme et de son parti aura été marquée par une personnalisation excessive du pouvoir.
Longtemps, le Japon, dont l'Occident avait renoncé à comprendre les méandres politiques, a paru bien éloigné de l'Europe dans son absence d'alternance. Aujourd'hui, il semble étrangement proche. Le triomphe de ce que la presse nippone qualifie de "théâtre Koizumi" paraîtra en effet familier à toutes celles de nos démocraties où les personnalités et les formules-chocs l'emportent sur l'évaluation des situations.
M. Koizumi peut certes être crédité d'avoir "électrifié" un électorat somnolent. Et il restera dans l'histoire comme le premier ministre à avoir cherché à moderniser le conservatisme national. Mieux: il a su si bien canaliser les aspirations au changement des électeurs que ceux-ci ont accordé une majorité triomphale au parti au pouvoir... depuis un demi-siècle.
Première démocratie en Asie, le Japon semble ainsi se replier sous le grand arbre d'un conservatisme en "habits neufs" alors que d'autres pays de la région, telle la Corée du Sud, ont choisi l'alternance. Le Japon opère, lui, une "révolution de palais". Les électeurs se sont laissé porter par le chant d'optimisme de M. Koizumi, qui leur promet un "Japon ambitieux", en faisant la sourde oreille au sombre réalisme de l'opposition. Par les espoirs disproportionnés placés dans un homme, le "phénomène Koizumi" plus que le personnage lui-même pourrait devenir préoccupant.
Quelle direction prend aujourd'hui la seconde puissance économique du monde ? Si les orientations passées constituent une indication, elle prend le chemin d'une économie plus résolument néolibérale et une diplomatie sujet évincé de la campagne électorale sauf par l'opposition tentée d'accentuer encore un alignement inconditionnel sur les Etats-Unis au détriment des liens avec ses voisins.
Mais le triomphe de M. Koizumi risque surtout d'étouffer un débat sur les choix de société. La volonté obsessionnelle du premier ministre de réduire un service public au fonctionnement enviable est-elle pertinente ? On peut en douter, même en tenant compte de la dette publique abyssale, qui appelle des mesures draconiennes.
La richesse d'une société n'est pas seulement liée à la rentabilité de ses entreprises. Elle est aussi le fruit de ses équilibres socio-économiques. Tant bien que mal, l'Archipel avait réussi à concilier expansion économique et stabilité sociale. Il n'est pas certain que cette stabilité soit une priorité du credo néolibéral dont se réclame M. Koizumi.
S'il répond aux espoirs placés en lui, M. Koizumi aura fait franchir à son pays un pas décisif. Dans le cas contraire, il aura été un "divertissement" à succès.
Article paru dans l'édition du 14.09.05
Boizard F. ♦ 13.09.05 | 16h23 ♦ Editorial vraiment curieux "Mais le triomphe de M. Koizumi risque surtout d'étouffer un débat sur les choix de société." Justement, il me semblait, naïvement, que les Japonais venaient de faire un choix de société très clair,étant donné les circonstances du vote et que ce choix était en faveur des réformes promues par M. Koizumi. Le Monde explique-t-il aux Japonais le "vrai" sens de leur vote comme il nous a expliqué le "vrai" sens du NON au referendum ?
Etalr ♦ 13.09.05 | 13h55 ♦ Tres bonne analyse de la situation, pour tous ceux qui assistent incredules au renversement recent de l'opinion publique japonaise. Mais curieusement cet editorial semble aux antipodes de celui de JMC hier: le Monde reste heureusement pluraliste!
C' est un rite bien installé: quand les prix pétroliers grimpent, le ministre des finances donne de la voix. Prenant des accents de colère, il convoque les grandes compagnies à Bercy pour leur faire la leçon. Et les menacer d'éventuelles sanctions. C'est donc cette coutume à laquelle s'est plié, vendredi 16 septembre, Thierry Breton. Haussant le ton et brandissant la menace d'une "taxe exceptionnelle", il a sommé les compagnies de se présenter devant lui.
Et tout cela pour quoi ? Pour un résultat tout ce qu'il y a de plus modeste, on pourrait dire dérisoire: un simple engagement de transparence de Total dans la fixation de ses prix. Encore cet engagement n'a-t-il été pris que par la compagnie française. Rien de plus. Cela n'a pas empêché Thierry Breton d'oublier la taxe un instant évoquée et de chanter victoire. Bref, la réunion s'est achevée sur un échec, mais tous les protagonistes faisaient bonne figure. Et les pétroliers les premiers, qui ne s'attendaient sans doute pas à s'en tirer à si bon compte après les propos énergiques du ministre des finances, mais aussi du chef de l'Etat.
La mise en scène orchestrée par Bercy est donc doublement étonnante. D'abord, les mises en garde des pouvoirs publics à l'encontre des compagnies pétrolières n'auront, concrètement, que très peu de retombées pour les consommateurs. Et, quoi qu'il en soit, ces compagnies restent les grandes gagnantes de l'envolée des cours. Les cinq géants ExxonMobil, BP, Shell, Total et Chevron ne vont-ils pas engranger des bénéfices nets proprement mirifiques, de l'ordre de 100 milliards de dollars en 2005 ?
Et puis le comportement de l'Etat paraît marqué de beaucoup de mauvaise foi. Car, lui, il ne fait jamais son examen de conscience. Alors que la fiscalité (TIPP et TVA) explique pour près des deux tiers les prix à la pompe, la puissance publique a pris la mauvaise habitude de ne pas regarder cette réalité en face. Dans le débat fiscal, il y a même un paradoxe. Comme elle est réputée indolore mais l'actualité pétrolière prouve que c'est faux , la fiscalité indirecte n'est jamais durablement en débat. Et la controverse publique se focalise sur la seule fiscalité directe, au premier chef sur l'impôt sur le revenu, objet de réformes à répétition.
Or, à l'évidence, il y a là une part d'aveuglement.
Oublie-t-on que la fameuse TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) génère des recettes équivalentes à près de la moitié de l'impôt sur le revenu ? Et que la TVA porte sur des recettes près de trois fois supérieures ?
Le choc pétrolier a donc ceci d'utile qu'il permet de mettre de l'ordre dans le débat fiscal et de clarifier ce que devraient être ses priorités. Peut-être est-il nécessaire de remettre sans cesse sur le chantier la réforme de la fiscalité directe. Mais ne serait-il pas tout aussi opportun de rouvrir le dossier de la fiscalité indirecte, qui ne fait plus jamais débat, ou alors seulement en période de crise, quand cela peut permettre à un ministre de faire des effets de manche aux "20 heures" des grands journaux télévisés.
Article paru dans l'édition du 18.09.05
L' Allemagne entre dans une ère d'incertitude. Les élections du dimanche 18 septembre n'ayant donné aucune majorité claire, les tractations vont durer des semaines pour aboutir, dans la meilleure des hypothèses, à une coalition gouvernementale aux contours encore incertains. Angela Merkel, pour la démocratie-chrétienne, Gerhard Schröder, pour les sociaux-démocrates, peuvent bien revendiquer la chancellerie, aucun des deux n'est en mesure de dire quelle serait sa majorité au Bundestag. La coalition sortante rouge-verte n'est plus majoritaire; la coalition rêvée par Mme Merkel entre chrétiens-démocrates et libéraux est minoritaire.
En fait, ces élections n'ont fait que des perdants. Gerhard Schröder aura du mal à rester au pouvoir. Ses anciens alliés verts risquent de retourner dans l'opposition. Mme Merkel réalise un des plus mauvais scores de la démocratie-chrétienne et fait moins bien que son rival bavarois, Edmund Stoiber, il y a trois ans. Les libéraux obtiennent un score inespéré proche de 10% des voix mais en prenant des suffrages à la démocratie-chrétienne. Ils vont se retrouver sur les bancs de l'opposition quand leur vraie nature est de faire l'appoint des majorités gouvernementales.
Un seul parti a rempli tous ses objectifs. C'est le parti de la gauche radicale formé par les déçus de la social-démocratie à l'Ouest et les anciens communistes de l'Est. Oskar Lafontaine et son compère Gregor Gysi font un peu mieux que les Verts pour devenir le quatrième groupe parlementaire au Bundestag. Grâce à ce succès, ils contribuent à l'échec du centre-gauche et empêchent la formation d'une coalition de centre-droite. Ils ne cherchent pas à participer au gouvernement, et personne, du reste, ne veut officiellement travailler avec eux. Ils brouillent le jeu et cela leur suffit. Non sans cynisme, ils se déclarent même en faveur d'une "grande coalition" entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates, car ils y voient deux avantages: d'une part, la présence du SPD au gouvernement modérerait, selon eux, les ardeurs réformatrices de la droite; d'autre part, l'histoire montre qu'une "grande coalition" favorise les petites formations qui tirent parti du mécontentement.
Le paysage politique allemand a été stable pendant des décennies. Le jeu à trois démocrates-chrétiens, sociaux-démocrates et libéraux était simple. Il a été brouillé en 1983 quand les Verts sont entrés au Bundestag et s'est compliqué après la réunification. L'apparition d'un parti de gauche protestataire introduit un cinquième élément qui, à l'avenir, rendra la formation de majorités de plus en plus difficile.
L'émiettement du système des partis n'est pas propre à l'Allemagne. Lors de la dernière élection présidentielle en France, il a aussi joué au détriment du candidat de la gauche réformiste. Il y a pourtant une spécificité allemande. La gauche radicale recrute surtout ses électeurs à l'Est. Elle se maintiendra aussi longtemps que la réunification psychologique et sociale ne sera pas achevée.
Article paru dans l'édition du 20.09.05
E n présentant, lundi 19 septembre, un billet de retour vers la Lune pour 2018, la NASA offre un drôle de marché aux Américains. Elle leur propose d'alourdir de 104 milliards de dollars un budget déjà grevé par les dépenses du conflit irakien et les ravages du cyclone Katrina contre la promesse d'une échappée loin des désastres actuels. Du rêve pour oublier le cauchemar. Une nouvelle aventure qui aurait la douceur d'un fabuleux souvenir: Neil Armstrong, premier homme à marcher sur la Lune le 21 juillet 1969.
Cette première conquête trouvait alors sa justification dans la guerre froide, durant laquelle rien ne paraissait trop coûteux pour distancer, même symboliquement, l'ennemi soviétique. Aujourd'hui, en proie à des tourments multiformes, les Américains et au premier chef leurs représentants qui votent les crédits de la NASA vont-ils juger nécessaires ces nouveaux sacrifices ? La question n'est pas seulement posée aux dirigeants de l'agence spatiale américaine. Elle est adressée à George W. Bush, qui a précisément fixé la feuille de route d'un retour sur la Lune suivi d'une expédition humaine vers Mars avant 2030.
Si le président américain veut que la popularité de l'aventure spatiale, jusqu'ici jamais démentie, contribue à atténuer ses déboires actuels, il devra convaincre que la nouvelle mission lunaire n'est pas simplement une fuite en avant permettant à la NASA d'échapper à son grand échec des trente dernières années: la navette spatiale. Trop dangereux, trop coûteux, trop complexe, l'avion de l'espace, qui sera abandonné en 2010, a enfermé les vols habités, avec la station spatiale internationale (ISS), dans le piège de l'orbite basse autour de la Terre. Or celle-ci n'a jamais tenu ses promesses industrielles, et ne fait plus rêver personne.
Les trois jours de voyage vers la Lune suffiraient pour sortir de ce marasme tout en sauvegardant les entreprises et les emplois de ce secteur d'activité car telle est aujourd'hui la principale raison de la conquête spatiale. Pour cela, il faudra aussi démontrer que les nouvelles missions ne se résument pas à un passage des images en noir et blanc des pionniers d'Apollo à la couleur. Or le projet présenté ressemble, par bien des aspects, à un décalque du design rétro des années 1960-1970.
La NASA va donc devoir souligner les différences pour mettre en valeur l'originalité de sa nouvelle mission. Et argumenter contre ceux qui considèrent le détour par la Lune comme une perte de temps sur l'itinéraire qui conduit à Mars. En planifiant la construction d'une base nécessaire à l'établissement d'une présence humaine de longue durée dans l'espace, les Américains cherchent à faire de notre satellite le premier jalon indispensable en vue des explorations futures. Un lieu où l'homme apprendra à maîtriser les multiples dangers de l'espace, avant de se risquer plus loin. Voilà un rêve prudent dont les initiateurs peuvent espérer tirer les bénéfices dans un avenir pas trop lointain.
Article paru dans l'édition du 21.09.05
E n rendant publique, jeudi 22 septembre, un bilan des connaissances actuelles sur la notion de "trouble des conduites chez l'enfant et l'adolescent", l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ouvre une boîte de Pandore. Aux confins d'un domaine qui déborde du champ médical pour se situer au carrefour de la psychiatrie, du social et de la justice, l'institut recommande le dépistage systématique, dès l'âge de 36 mois, et la prise en charge précoce de ce "trouble", afin notamment de mieux prévenir la délinquance.
Issu des classifications cliniques anglo-saxonnes, le "trouble des conduites" groupe des comportements très divers, qui vont des simples crises de colère et de désobéissance répétées de l'enfant ou de l'adolescent difficile aux viols et coups et blessures pour les cas les plus graves. Par sa nature moralisante qu'est-ce qu'une bonne conduite ? et idéologique la volonté d'"améliorer les compétences sociales de l'enfant" , le sujet ne peut qu'enflammer les passions.
Aux Etats-Unis, d'où vient ce vent, une commission installée en 2002 par George W. Bush a préconisé un tel dépistage pour traquer les maladies mentales et les troubles du comportement. Si une vingtaine d'Etats ont commencé de mettre en oeuvre ces examens, des parents ont attaqué des écoles en justice pour n'avoir pas recueilli à ce sujet leur consentement et des associations dénoncent la mesure, destinée, selon elles, à favoriser l'industrie pharmaceutique.
En France, l'Inserm propose donc, avant d'avoir effectué la moindre étude clinique et épidémiologique, que les enfants à problème(s), au tempérament difficile, hyperactif, etc. soient eux-aussi détectés et orientés sur des programmes psychosociaux de "guidance parentale" comme il en existe outre-Atlantique. Il prône, dans le droit-fil d'une étude précédente qui a mis en ébullition les mondes de la psychiatrie et de la psychanalyse, le recours aux thérapies individuelles de type comportementaliste, voire, si nécessaire, aux traitements médicamenteux ayant une action "anti-agressive".
Au moment où paraît en librairie la correspondance de Françoise Dolto (1908-1988), cette célèbre psychanalyste qui a reconnu aux enfants leur part de liberté, cette médicalisation fait question. D'autant plus dans un pays dont la consommation de psychotropes est excessive. A trop s'attacher à la seule disparition de symptômes, le risque est grand de passer à côté d'un questionnement plus large et fondamental, qui traverse aussi la question du traitement de la délinquance: comment la société entend-elle prendre en charge la souffrance psychique, là où elle existe vraiment ?
Est-il besoin de souligner que toute conduite jugée anormale ne débouche pas nécessairement sur la délinquance. Sur le terrain du psychosocial, avant d'appeler au dépistage précoce du "trouble des conduites", il conviendrait probablement de mieux coordonner les approches (comportementaliste, analytique) et si possible d'en promouvoir la complémentarité.
Article paru dans l'édition du 23.09.05
Le chef du gouvernement, qui s'était déjà fait le propagandiste du "patriotisme économique", invente aujourd'hui un "social-villepinisme" qui est le cousin du premier. M. de Villepin veut réunir les conditions d'un rassemblement et d'une mobilisation des forces vives de la nation pour que "nous ayons la volonté de gagner ensemble, chefs d'entreprise, collectivités, Etat et salariés".
La décision du groupe américain Hewlett-Packard, entreprise qui marche bien au point de réaliser des profits élevés, de réduire de 15% ses effectifs en Europe a provoqué une levée de boucliers en France. Le maire de Grenoble, le socialiste Michel Destot, est allé plaider sa cause en Californie. En vain. Jacques Chirac a saisi la Commission européenne. Evidemment en vain puisqu'elle ne peut rien faire. En désespoir de cause, M. de Villepin reprend donc une idée qui a cheminé de LO à la LCR puis au PCF, du PS François Hollande a exprimé, jeudi, la même demande de remboursement des aides publiques à l'UDF et enfin... à Matignon. Le social-villepinisme trouve ses sources d'inspiration à gauche.
L'injonction du premier ministre masque en fait l'impuissance de l'Etat à empêcher une multinationale de supprimer des emplois. En septembre 1999, Lionel Jospin, lui aussi adepte de "l'équilibre" cher à M. de Villepin, avait assuré, après l'annonce brutale par Michelin, entreprise française réalisant des bénéfices, de 7 500 suppressions d'emplois, que l'Etat ne peut pas tout. "Ce n'est pas par l'administration qu'on va réguler l'économie", avait lancé le premier ministre socialiste avant de faire voter une loi de modernisation sociale que la droite a suspendue en revenant au pouvoir en 2002...
En menaçant HP car il y a encore loin de la parole aux actes , M. de Villepin affirme sa différence avec Nicolas Sarkozy. Quand le ministre de l'intérieur et président de l'UMP juge obsolète le modèle social français, M. de Villepin s'en fait l'avocat, revendiquant son interventionnisme par opposition au "laisser faire" et se situant même en défenseur de "l'intérêt général". Il n'est pas surprenant que le premier à se démarquer du chef du gouvernement soit l'ancien ministre François Fillon. Pour le nouveau sénateur de la Sarthe, proche de M. Sarkozy, "il faut faire attention de ne pas rendre de plus en plus inhospitalier le territoire français pour les investisseurs étrangers". Le social sera, à l'évidence, un enjeu de la bataille à droite.
Article paru dans l'édition du 24.09.05
emmanuel G. ♦ 23.09.05 | 17h54 ♦ Peut-on décemment reprocher au Premier ministre de vouloir faire la différence avec un ministre de l'intérieur aussi intellectuellement indigent que prolixe? Non, je ne le crois pas! Aussi, il me semble que M. de Villepin, tout critiquable soit-il, a vocation à s'interroger sur ce non-sens HP. Peut-il toutefois réconcilier justice sociale et capitalisme financier? J'en doute, de même que le cortège des tenants du Non au TCE n'y parviendrait pas plus, sauf à renouer avec un dirigisme dangereux.
champollion ♦ 23.09.05 | 17h51 ♦ Voilà une preuve que faire des cadeaux de ce genre ne mène à rien. Ce n'est qu'un dramatique constat de ce libéralisme sans jamais demander de contrepartie ou exercer un moyen de pression efficace à ces aides qui pourraient servir à autre chose...
Stéphane D. ♦ 23.09.05 | 17h05 ♦ Les classes moyennes Chinoises et Indiennes seront effectivement rapidement plus nombreuses et mieux éduquées que les Européennes. Vers 2015 à peu près, c'est à dire demain. L'entreprise et l'innovation développent les peuples rapidement, par opposition aux années d'étatisme et de communisme qui ont précédé. Il n'y a qu'en France qu'on retourne à l'étatisme pour justifier d'éviter de bosser.
Deathwind ♦ 23.09.05 | 16h59 ♦ L'Europe ne s'appauvrit pas, elle continue à s'enrichir. Ensuite le capitalisme profite à tous, à la fois aux Chinois et Indiens qui s'enrichissent et peuvent acheter des produits francais ce qui enrichit les Francais à leur tour. Le commerce profite à tous, ca n'est pas une machine à sens unique.
Deathwind ♦ 23.09.05 | 16h50 ♦ Les paroles de Villepin sont-elles de la gesticulation politique ? Oui sans aucun doute, il essaye de donner des gages de "social" pour contrebalancer d'autres actions plus "libérales". Au-dela de la forme, peut-on légitimement réclamer le retour de ces subventions ? Juridiquement ca semble douteux à moins que des clauses spécifiques aient été prévues. Economiquement l'Etat risque un effet boomerang car les entreprises risquent de ne plus être réceptives à ce genre d'incitations.
olivier S. ♦ 23.09.05 | 16h48 ♦ Personne n'est dupe dans cette histoire. (sauf nous, comme d'hab.) Evidemment les déclarations de De Villepin font chaud au coeur et ne changent rien à rien. C'est une meilleure méthode de communication que de ne rien dire du tout, ce qui ne donne même pas chaud au coeur. Après tout Villepin dans l'absolu a raison, l'idée est d'ailleurs partagée par toute la classe politique. Bonne occasion de l'ouvrir au contraire je dirais:-)
Nawak ♦ 23.09.05 | 16h39 ♦ On sabre les budgets de recherche, de l'enseignement, on privatise les bijoux de famille, on innove plus, on ne créé plus on fusionne, bref quel valeur aurons-nous à offrir dans quelques années, hormis une plateforme touristique pour classes moyennes indienne et chioinse... Il serait peut-être temps de réactiver la machine au lieu de subir tout ce qui se passe autour...
monrog ♦ 23.09.05 | 16h37 ♦ Puisque le Premier ministre en est à puiser dans l'arsenal de la LCR et de LO, on ne peut que lui conseiller d'aller plus loin et d'emprunter à M. Fabius son projet de supprimer la loi Fillon sur les retraites et d'augmenter leur montant.
Awerle ♦ 23.09.05 | 16h17 ♦ Il n'est sans doute pas utile de créer une nouveau mot en -isme,pour désigner une attitude de bon sens largement partagée parl'opinion publique. Incompréhensible qu'une entreprise faisant des milliards de bénéfices mette à la rue la main d'oeuvre hautement qualifiée à laquelle elle doit une part de son succès.Absurde ce totalitarisme financier obsédé par la maximisation des profits.N'y a-t-il pas risque de tuer ainsi l'innovation...etla poule aux oeufs d'or?
Beasty boy ♦ 23.09.05 | 16h15 ♦ Le Monde compare Villepin à Laguiller... Diantre ! Chirac, affaibli physiquement et par le référendum d'une part et admiratif de Fabius, d'autre part, serait-il aux basques de ce bon Besancenot ?!!! Que nenni ! La vérité, c'est qu'après l'édito friedmanien (de Milton Friedman) de JMC il y a quelques jours, Le Monde considère désormais toute politique non explicitement sarkozyste (car au fond, Sarkozy = Villepin) est de gauche. Ah, misère... Il faudra pourtant bien en sortir !
J-F ♦ 23.09.05 | 15h50 ♦ Quand Arlette ou LCR tiennent de tels propos aberrants, ils sont dans leur rôle car on sait qu'ils ne sont bon qu'à ça. Mais que le premier ministre et le président continuent de faire de la politique d'annonce, ça devient ridicule. Combien de raclées électorales doivent-ils se prendre pour se rendre compte que de telles fausses mesures sont inutiles et qu'au final elles sont même dangereuse puisqu'elles affichent ouvertement la nullité de la classe politique repoussant les gens vers les extrême
JMJ ♦ 23.09.05 | 15h48 ♦ Monsieur Chirac sait parfaitement que la commission européenne ne peut rien contre une décision de licenciement, Monsieur Villepin sait ou devrait savoir que le montant total des aides publiques reçues par HP est de l'ordre de 4 ou 5 millions d'euros alors que l'entreprise n'a pas hésité à acheter la paix sociale lors du précédent plan social pour 300 millions de dollars. Pitoyables gesticulations !
68Soul ♦ 23.09.05 | 15h28 ♦ L'Inde et la Chine comptent non seulement de nombreux ouvriers bon marché, mais aussi de plus en plus d'ingénieurs et informaticiens, hautement qualifiés... et bon marché... ce qui rendra la France "inhospitalière", quoiqu'il arrive, aux yeux d'actionnaires qui visent à accroître leurs dividendes au plus vite... mais si l'Europe va s'appauvrir, qui achètera la camelote? Les classes moyennes chinoises et indiennes? Laissez-moi rire... le capitalisme se mange la queue, au mépris des peuples...
LOUIS MARIE P. ♦ 23.09.05 | 14h13 ♦ Les propos de Monsieur de Villepin ne sont pas surprenants: ils se situent dans la droite ligne du bonapartisme, cette forme aussi autoritaire qu'inefficace de faire de la politique, avec laquelle une bonne partie de la droite n'a pas encore su rompre. Plutôt que de se livrer à de purs effets d'annonce, il vaudrait mieux réfléchir à la question de savoir si notre droit est en mesure de répondre efficacement à la situation.
jacklittle ♦ 23.09.05 | 14h13 ♦ Décidément Mr Dominique de VILLEPIN n'a aucune inquiétude à se faire pour son avenir,le monde politique d'abord,les électeurs ensuite,peuvent l'éjecter du devant de la scène politique et médiatique,sa reconversion est déjà trouvée: l'AFFICHAGE. Ses déclarations tous azimuts de l'affichage,ses "mesurettes" tant sociales que fiscales de l'affichage,ses envolées quasi-lyriques sur le patriotisme économique de l'affichage,ses autres envolées sur la FRANCE:colonnes MORRIS,non colonnes VILLEPIN.
Gregory ♦ 23.09.05 | 13h45 ♦ c´est un peu normal que M. de Villepin essaie d´affirmer sa difference avec M.Sarkozy sur le social, le non (quoiqu´on en dise) au referendum emane d´une peur sur le modele social francais et le neoliberalisme qui envahit peu a peu tous les cercles du pouvoir.
gérard B. ♦ 23.09.05 | 13h41 ♦ Vivons nous dans un Etat de droit? Un principe, posé par la DDHC (1789), en est la non rétroactivité.Soit les subventions ont été accordées inconditionnellement et le Premier Ministre, moins que quiconque, ne peut les reprendre, soit il y avait des conditions, et un service administratif compétent traitera le cas, sans que le PM n'ait à intervenir. Dans tous les cas, celui-ci a raté une occasion de se taire. Gageons que les investisseurs étrangers apprécient cette incertitude juridique.
A lors qu'à Washington 100 000 manifestants protestaient, samedi 24 septembre, contre la guerre en Irak, l'organisation américaine de défense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW), publiait un rapport accablant pour l'armée américaine sur les tortures et sévices infligés aux prisonniers de la "guerre contre le terrorisme".
Ce rapport est important à double titre: il taille en pièces le mythe selon lequel les tortures perpétrées à la prison irakienne d'Abou Ghraib, révélées en avril 2004, auraient été le fait d'une unité isolée, et auraient pris fin avec la révélation du scandale; et il permet d'entendre des témoignages non d'ex-prisonniers, toujours sujets à caution, mais de soldats américains.
Les techniques de torture et de sévices décrites par le capitaine et les deux sergents qui se sont confiés à HRW ne sont pas nouvelles: elles sont utilisées dans les prisons américaines en Afghanistan et en Irak, ainsi qu'au camp de Guantanamo Bay. Des enquêtes d'ONG et de médias occidentaux ont prouvé, depuis les révélations d'avril 2004, qu'elles étaient une pratique systématique. Ces enquêtes ont aussi révélé des cas d'exécution de prisonniers.
L'administration américaine n'a apporté aucune réponse satisfaisante au fait que son armée viole les lois de la guerre. Elle a suggéré avec succès dans l'opinion publique américaine que l'unité de police militaire qui s'était photographiée en train d'humilier des détenus à Abou Ghraib n'obéissait à aucun ordre de l'armée ou des services de renseignement. Alors que la soldate Lynndie England, qui apparaissait sur les photographies, comparaît depuis une semaine devant la justice militaire à Fort Hood, l'Amérique va-t-elle accepter la version officielle selon laquelle il s'agit de dérives de "soldats perdus" ?
Le mouvement pacifiste américain ne s'est pas saisi de ces questions. Son principal souci louable , à l'image d'une Cyndy Sheehan traumatisée par la mort de son fils en Irak, est de préserver la vie des soldats américains. Comme souvent dans les guerres, il est difficile d'écouter l'autre, l'étranger, l'"ennemi".
En autorisant son armée à perpétrer ce que le droit international qualifie de "graves violations des lois de la guerre", telles que la "torture" ou le "traitement inhumain" de prisonniers et des "crimes de guerre" dans le cas d'exécutions , les Etats-Unis se placent dans l'illégalité et desservent la cause qu'ils prétendent défendre liberté, justice et démocratie face aux "fous d'Allah". A chaque fois qu'un Afghan ou un Irakien est tué abusivement ou torturé, et justement parce que les Etats-Unis sont un pays démocratique, c'est une défaite pour l'Amérique et pour tous ceux qui défendent les valeurs et la morale qu'elle prétend incarner.
Plus pragmatiquement, l'usage de la torture est une chance en moins, pour Washington, de gagner ses guerres, car pour chaque prisonnier martyrisé, pour chaque image d'Abou Ghraib ou de Guantanamo, dix combattants se lèvent contre les Etats-Unis.
Article paru dans l'édition du 27.09.05
E n France, l'égal accès aux soins sur l'ensemble du territoire ressemble de plus en plus à une fiction. Lors du rite annuel de l'"amphi de garnison", où les 4 311 étudiants de sixième année de médecine ont choisi leur spécialité de troisième cycle et la ville où ils effectueront leur internat, 971 postes d'internes en médecine générale (600 déjà en 2004) n'ont pas été pourvus. C'est le cas pour 600 postes dans les seules régions du Nord ! De véritables déserts médicaux se profilent.
En novembre 2004, l'Observatoire national de la démographie des professions de santé (ONDPS), créé en juin 2003, avait, dans son premier rapport, tiré la sonnette d'alarme. Pointant la diminution continue du numerus clausus qui est passé de 8 671 en 1977 à 3 500 en 1993 et le vieillissement du corps médical, il s'inquiétait d'un "problème aigu de renouvellement". Les projections sont éloquentes: dans l'hypothèse d'un numerus clausus à 7 000 à partir de 2006 (promesse de Philippe Douste-Blazy), le nombre de médecins en activité passerait de 205 200 en 2002 à 186 000 en 2025.
En tenant compte de l'accroissement attendu de la population, la densité médicale passerait de 335 pour 100 000 habitants en 2002 à 283 en 2025, une baisse d'environ 15%. Les inégalités territoriales, déjà fortes, risquent de s'aggraver: on compte 421 praticiens pour 100 000 habitants en Provence-Alpes-Côte d'Azur, 258 en Picardie. On préfère être radiologue à Cannes que généraliste à Cambrai.
Si rien n'est fait, la perspective démographique médicale est critique. De 2008 à 2015, le solde annuel entre les entrées et les sorties sera négatif. Ainsi, en 2014, il y aurait 8 000 départs de médecins pour 5 500 arrivées. Ce n'est qu'à partir de 2016 que la situation cesserait de se détériorer. Ce déséquilibre de la démographie médicale repose inévitablement la question de la libre installation des médecins. En 2004, le Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance-maladie a levé le tabou en envisageant de "lier la question du conventionnement et celle de l'installation". Un médecin installé dans une zone surmédicalisée ne serait pas conventionné...
Les pouvoirs publics écartent des mesures coercitives qui se heurteraient à l'hostilité des médecins, et privilégient, outre le relèvement du numerus clausus 6 300 en 2005 contre 5 600 en 2004 , l'incitation. Mais les marges de manoeuvre sont étroites. La reconnaissance, en 2003, de la médecine générale comme spécialité a été un échec. Ne faut-il pas, comme le suggère Yvon Berland, président de l'ONDPS, dégager les moyens, d'abord budgétaires, pour permettre aux étudiants d'effectuer vraiment des stages de médecine générale en ville et plus encore en zone rurale ? M. Berland préconise surtout de revoir le système des épreuves classantes nationales (ECN) en organisant le concours dans sept interrégions, où on planifierait les besoins des filières en fonction de la démographie médicale. Les pouvoirs publics y semblent favorables. Mais il y a urgence à passer à l'acte.
Article paru dans l'édition du 28.09.05
D ans le naufrage de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM), l'Etat fait une démonstration d'irresponsabilité, de couardise et enfin d'inconséquence. Et ce, en dépit de l'intervention musclée de l'armée, mercredi 28 septembre, contre les grévistes "mutins" qui s'étaient emparé du "Pascal Paoli".
Irresponsabilité que de laisser au fil des années, depuis 1991, s'engloutir 1,2 milliard d'euros d'argent public sous couvert d'assurer la continuité territoriale entre l'île et le continent. Couardise, puisque rien n'a été fait par les six présidents successifs pour remédier, quitte à oser affronter les syndicats, aux maux évidents de la société: sureffectifs, productivité déplorable, navires trop coûteux, service commercial qui maltraite les passagers... Ajoutons un laisser-faire coupable face au Syndicat des travailleurs corses (STC) aux troubles objectifs politiques qui lui font réclamer une "corsisation" des emplois.
En 2004, les pertes d'exploitation de la SNCM ont encore atteint 29,7 millions pour un chiffre d'affaires de 193 millions d'euros: un abysse. La société privée concurrente, Corsica Ferries, affiche des bénéfices et un trafic en hausse.
On connaissait des privatisations "vente des bijoux de famille", quand l'Etat impécunieux a un besoin urgent de liquidités. Le premier ministre vient d'inventer une nouvelle catégorie: la privatisation défausse. Incapable d'affronter le problème, il le passe au privé, qu'il admet seul capable de courage.
Et, sans doute pour cacher sa honte de présider la capitulation d'un Etat qu'il ne cesse de déclarer vouloir, par ailleurs, interventionniste et fort, le premier ministre fait gérer toute l'affaire par le lointain préfet de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Procédure inédite de voir le préfet chercher, puis négocier, avec les repreneurs privés puis annoncer, sinon décider, du nom du groupe retenu, en l'occurrence le fonds d'investissement Butler Capital partners.
Les réactions négatives des syndicats étaient parfaitement prévisibles. Les débordements aussi. Le rapt d'un navire par le STC, puis l'envoi des commandos de l'armée ajoutent le ridicule à la violence. A quoi s'ajoute l'inconséquence: en déclarant, dans la soirée de mardi, vouloir rester actionnaire minoritaire de la SNCM, le gouvernement semble disposé à faire machine arrière.
Il faut maintenant renégocier les prix avec M. Butler, qu'on vient de mettre, par cette volte-face, en position de force pour relever ses conditions. A supposer qu'il n'abandonne pas, ce qu'on comprendrait.
Le dossier SNCM n'est pas facile. La France n'a pas su gérer sa marine marchande depuis la guerre, d'où sa régression dans ce secteur alors que ses côtes lui donnaient un avantage. Quand la complexité corse s'invite sur la passerelle, on comprend que le voyage sera forcément mouvementé.
Mais le succès de Corsica Ferries montre que le coupable est l'actionnaire public, cet Etat qui, du début à la fin, aura fait preuve de sa faiblesse.
Article paru dans l'édition du 29.09.05
ahuri... ♦ 28.09.05 | 18h42 ♦ faudrait quand même expliquer à nos énarques de ministre et à nos syndicalistes toujours prêts à défendre même l'indéfendable que la valeur d'une entreprise ne se mesure pas à la valeur comptable des actifs, mais à la capacité du management de rentabiliser ces actifs et de générer du cash flow (autrement qu'en quémandant de l'argent public). Choqué également par la demande immédiate de requalifier les actes délictueux (criminels?) des enragés...
Stéphane D. ♦ 28.09.05 | 18h23 ♦ Des fonctionnaires se partagent un (gros) gateau. Se fachent quand on fait remarquer que le meme gateau dans le privé est meilleur et/ou coûte 2 fois moins cher. Les usagers sont méprisés, insultés et ignorés. On les fait payer cher alors qu'en impôts ils ont déja payé deux fois la prestation. La gestion est inexistante, la mesure de la qualité aussi. On ne peut rien changer au nom du "service public". SNCM, université, éducation nationale, ANPE, certains hopitaux... meme combat.
le rèveur ♦ 28.09.05 | 18h14 ♦ Le corporatisme voilà le fossoyeur des services publics et non les 35 heures. Il faut abolir les statuts particuliers et mettre le monde du travail sur un même pied d'égalité c'est-à-dire régi uniquement par le Code du travail. En somme mettre fin aux privilèges et à la gabegie. C'est là, a mon avis,la seule façon de sauvegarder nos services public du naufrage qui les guette un à un.
legourrier ♦ 28.09.05 | 18h02 ♦ Le ridicule et l'inconséquence de l'état comme des syndicats est évident mais il ne faut pas oublier que la compagnie concurente (Sardinia ferries et non Corsica ferries) est sous pavillon "italien" et l'origine du capital de cette société serait intéressant à connaître comme la nationalité des équipages et leurs conditions de travail. A noter également l'absence totale de service à bord des "Sardinia ferries" qui explique en partie la différence d'effectifs à bord.
wellington ♦ 28.09.05 | 18h01 ♦ On se répète:l'Etat a vocation à garantir des normes d'accès égal pour tous les citoyens à des services de première nécessité ce qui au passage, doit permettre la réquisition pour service minimum en cas de grève. Mais il n'a pas pour vocation de gérer des compagnies aériennes (cf la privatisation d'Air France) des flottes de ferries ou des usines à mettre des petits pois en boîte. Que M. Butller soit un proche du PM est fâcheux pour le PM, mais devient lourd pour le repreneur. Bonne chance.
treve ♦ 28.09.05 | 17h34 ♦ Une étude poussée de la conflictualité dans cette entreprise permettrait à l'éditorialiste de comprendre pourquoi la situation de la SNCM s'est dégradée alors même que les résultats de la Corsica Ferries ont été symétriquement opposés. Oui l'Etat n'a pas eu le courage de réformer la SNCM, mais qui l'aurait eu quant on voit les risques de troubles à l'ordre public. La vérité c'est qu'il n'existe aucune justification du caractère national de cette compagnie.
lojol ♦ 28.09.05 | 17h33 ♦ Ce qui me parait étrange, c'est la position du STC qui est, nous dit-on proche des indépendantistes corses.Or,ce syndicat en appelle à l'arbitrage de l'Etat français, il y a une subtilité qui m'échappe chez ceux qui stigmatisaient la politique de francisation des effectifs de la SNCM
treve ♦ 28.09.05 | 17h29 ♦ Drôle de texte asymétrique... Insister sur l'inconséquence de l'Etat est commode même si sa gestion a été mauvaise, mais pourquoi le Monde ne dit il rien de la responsabilité de la CGT et du STC dans cette affaire. Pour mémoire la CGT a obtenu l'hérédité de l'emploi puisque les enfants d'employés avaient une priorité à l'embauche. Le STC lui revendiquait l'emploi ethnique voulant réserver les places aux Corses.
JEAN FRANCOIS M. ♦ 28.09.05 | 17h25 ♦ Tout à fait d'accord avec cet éditorial.J'ai eu le "privilège",pendant de nombreuses années, de "bénéficier" des tarifs et des "services" de la SNCM, au temps béni du monopole.Ce naufrage actuel était hélas parfaitement prévisible(il faudrait aussi parler de l'usage qui est fait sur l'ile des fonds de la continuité territoriale!) Un exemple de plus de la manière dont peuvent être dilapidés des fonds publics quand ne peut s'exercer un réel contrôle démocratique.
Penseelibre ♦ 28.09.05 | 17h14 ♦ A Daniton: Ce n'est pas que tous les bons gestionnaires ne sont que dans le privé, c'est que ceux, qui y sont, sont obligés d'être bons, sinon ils dégagent ! Rien ne condamne un fonctionnaire à ne pas savoir gérer et voir lucidement les choses, mais si son patron, le politique, a peur de faire des vagues, çà ne sert à rien qu'il soit bon . En plus il est vrai qu'un certain nombre de bons gestionnaires rejoignent le privé où ils sont mieux payés !
factual ♦ 28.09.05 | 17h05 ♦ C'est sur qu'il est plus facile pour un politique de s'envoler vers la cote pacifique pour clamer des codes de bonnes conduites vis à vis d'une société privée exemplaire qui vous a laissé des milliards d'impots, que d'assumer sur la cote méditéranéenne votre incompétence et la gabegie d'une société dont vous avez la charge. On a vu des régiments de politiques prêts à aller à Palo Alto expliquer à HP "comment faire", mais pas grand monde pour le faire là "où ils sont pourtant en charge"
cohelet ♦ 28.09.05 | 16h57 ♦ Editorial qui analyse bien l'irresponsabilité et la défausse de l'Etat. On pourrait ajouter que W.Butler est aussi un énarque passé aux affaires. On pourrait aussi suggérer, compte tenu du succès de Corsica Ferries et des beaux batiments (vus TV) dont dispose la SNCM, de fusionner les 2 sociétés. Cela ouvrirait le port de Marseille à Corsica Ferries et créerait un beau réseau maritime de ferries dans ce nord ouest de la Mediterranée.
factual ♦ 28.09.05 | 16h55 ♦ A Daniton "abandonnée" me semble un mot bien mal choisi pour une société qui reçoit en subvention du contribuable la moitié de son chiffre d'affaire depuis x années. La privatisation n'a pas à être justifiée, c'est une option. C'est les pertes de la société publique qui doivent l'être. En tant que contribuable, je me fiche d'être co-propietaire d'un navire. Ne me demandez pas d'utiliser cette excuse pour refuser une privatisation.
dominique b. ♦ 28.09.05 | 16h42 ♦ la couardise me semble partagée par toute la classe politique , majorité comme opposition: mais il n'est pas politiquement correct de dénoncer une toute puissance syndicale dans les entreprises publiques ou à l'intérieur des services publics ( au hasard, et par exemple l'éducation nationale ), ni pour la gauche française de s'interroger publiquement sur les méfaits ou effets "secondaires " des 35 heures dans les dites entreprises.La démagogie, elle seule gouverne, et depuis longtemps.
Penseelibre ♦ 28.09.05 | 16h24 ♦ Est-il si nécéssairement prévisible que les syndicats corses se conduisent aussi stupidement qu'on pouvait le craindre ? Oui l'Etat a eu de graves faiblesses dans l'histoire de ce naufrage mais qui a généré cette situation d'équipages pléthoriques et de productivité que même Astérix ( cf Astérix en Corse , les scènes des prisonniers qui construisent la voie romaine et chargent la galère ) n'aurait pas osé imaginer aussi faible ?
DANITON ♦ 28.09.05 | 16h16 ♦ On peut même se demander si la S.N.C.M. n'a pas été "abandonnée" pOur mieux ensuite justifier sa privatisation ou alors les bons gestionnaires sont tous dans le privé même aprés avoir été formés à l'E.N.A. !!!!
monrog ♦ 28.09.05 | 15h52 ♦ Editorial impeccable: rien à y retrancher, tout au plus ajouter que ce n'est, hélas, pas le seul dossier que l'Etat, de + en + impuissant et réduit à la parole, ne sache pas régler. Morale cruelle: sa lâcheté ne lui garantit même pas l'estime; tout au plus la survie provisoire.
FDMLDP ♦ 28.09.05 | 15h50 ♦ La preuve manifeste que secteur public et entreprises nationalisées ne sont un label ni de compétence, ni de vertu, ni surtout de moindre coût social.
♦ 28.09.05 | 15h40 ♦ Dominique de Villepin aurait ordonné au prefet d'intervenir militairement. A. Juppé avait peut-être raison quand il parlait d'un homme d'état pour temps de guerre à propos de lui.
LUC d. ♦ 28.09.05 | 14h55 ♦ Dans cette chasse aux coupables, pas un seul mot des salariés de la SNCM qui campent sur les célèbres "avantages acquis", qui traitent leurs clients comme certains fonctionnaires (pas tous, Dieu soit loué), traitent certains des administrés que nous sommes et qui enfin utilisent des moyens dont on ne savait pas qu'ils étaient licites.
janvion ♦ 28.09.05 | 14h21 ♦ "Mais le succès de C-F montre que le coupable est l'actionnaire public, cet Etat qui, du début à la fin, aura fait preuve de sa faiblesse." Mais qui se cache donc derrière cet Etat ? Il s'agit d'hommes et de femmes, tous leur nom sont connus ou presque, surtout pour les premiers d'entre eux, les hauts fonctionnaires, préfets, ministres, présidents, on a des photos pour eux même ! Profondément démocrate et modéré, je m'interroge souvent sur la façon dont on me gouverne, est-ce bien sérieux ?
factual ♦ 28.09.05 | 14h19 ♦ Tout est dit. Avec le reflexe bien français que le seul acteur venant avec une proposition de solution se retrouve seul et immédiatement sur le banc des accusés
L e gouvernement est en train de faire un pari périlleux, celui de sauter à pieds joints par-dessus les dix-huit mois qui nous séparent encore de l'élection présidentielle de 2007. La baisse des impôts, claironnée par Dominique de Villepin, ne se fera sentir qu'en 2007, avec une diminution programmée de 3,5 milliards d'euros pour le seul impôt sur le revenu. A travers le projet de budget 2006, présenté mercredi par Thierry Breton, l'année prochaine prend donc des allures d'année blanche.
Comme l'avait diagnostiqué le ministre de l'économie, "la France vit au-dessus de ses moyens" puisque, pour la première fois, l'endettement cumulé de l'Etat, de la Sécurité sociale et des collectivités locales va atteindre le seuil record de 66% du produit intérieur brut (PIB). A l'aide de moult artifices et astuces de présentation, le projet de loi de finances 2006 est teint en rose. Le déficit public passerait juste sous la barre des 3% (2,9%) et les prélèvements obligatoires feraient du surplace. Mais ces perspectives paraissent tout aussi aléatoires que les projections de croissance sur lesquelles le budget est fondé. M. Breton annonce un "budget de rebond" avec une croissance de 2% à 2,5%, basée sur une accélération de la consommation, alors que les experts attendent au mieux entre 1,5% et 1,8%.
Cet optimisme est doublé d'une bonne dose de volontarisme sur la Sécurité sociale. Contrairement à l'engagement pris par Jacques Chirac, 2007 ne sera pas l'année du retour à l'équilibre pour l'assurance- maladie. La "réforme" Douste-Blazy semble avoir échoué avant même d'avoir produit ses effets. L'objectif est de ramener le déficit du régime général qui, aux yeux de la commission des comptes, "dépasse en gravité et bientôt en durée - la situation - que la France avait connue au milieu des années 1990" de 11,5 milliards à 8,9 milliards d'euros en 2006. Pour la seule assurance-maladie, l'effort à faire sera de 5 milliards !
La difficulté pour M. de Villepin, en jouant le moyen terme, est qu'il y a des foyers d'incendie qu'il lui faut éteindre dès aujourd'hui. Or la méthode du premier ministre, qui avait jusqu'à présent démontré une certaine efficacité, connaît quelques ratés. On l'a vu dans l'affaire Hewlett-Packard.
La démonstration est encore plus éloquente avec la gestion calamiteuse du dossier de la SNCM. Après avoir fait donner l'assaut par le GIGN au Pascal-Paoli, piraté par le Syndicat des travailleurs corses (STC), M. de Villepin a recherché l'apaisement en recevant Bernard Thibault. En affirmant à sa sortie qu'"il y a encore des possibilités de discuter", le secrétaire général de la CGT a laissé entendre que le montage financier de la privatisation pourrait revenir à... la case départ.
S'il ne veut pas laisser s'installer cette impression de flottement, le premier ministre qui devrait être confronté le 4 octobre à une importante mobilisation syndicale, va devoir recadrer l'action gouvernementale et retrouver l'efficacité première de sa méthode.
Article paru dans l'édition du 30.09.05
jacklittle ♦ 29.09.05 | 20h48 ♦ Cher SUE,nos analyses respectives se rapprochent très nettement,je voulais surtout faire ressortir que malheureusement notre Pays est sur une pente déclinante et,qu'il faudrait très rapidement tout faire pour inverser cette tendance.Quant à l'imputation,dixit FDMLDP,il paraît certain qu'elle est très largement partagée.I l serait sage de faire table rase de ce passé pour ,très vite,tout faire pour faire de la politique autrement,que seul l'intérêt général soit traité en toute première priorité.
Sue ♦ 29.09.05 | 18h53 ♦ Cher Jack Little, je comprends votre exaspération devant les maladies de langueur bien françaises mais pensez aussi que l'outil d'évaluation ne donne qu'une approximation.Disons que la France pourrait mieux faire mais elle se complait dans ses rigidités centralisatrices , elle n'est capable de régionaliser que chez nos voisins (elle a contribué à créer la RFA). Pendant combien de décennies va -t-on évoquer la régionalisation en promettant de la faire, mais sans la faire ? O tempora ...
decerebrer ♦ 29.09.05 | 18h07 ♦ Exemples de recettes connues de tous: 1/ travailler plus 2/ ne pas penser que la santé est un droit gratuit OK OK je ne serai pas élu !
FDMLDP ♦ 29.09.05 | 18h00 ♦ Du constat de gravité des difficultés à leur imputation à tel ou tel, il y a tout simplement la justice: Aucune solution n'set bonne face aux problèmes rencontrés par D.de V. Qui peut prouver que cet enlisement progressif n'est pas AUSSI la conséquence des années pouvoir de gauche, de l'inféodation électorale du PS à son calamiteux allié, et par là même de sa soumission, des années durant, au diktat du syndicat communiste, la CGT? D'accord pour la fuite en avant, mais de quand la dater?
jacklittle ♦ 29.09.05 | 16h36 ♦ Pardon d'abuser:le classement du WORLD ECONOMIC FORUM vient d'être publié:la FRANCE est classée 30ème contre à la 27ème en 2004.Le déclin se poursuit,dans ce classment de la compétitivité des Nations: FINLANDE 1ère,USA 2ème,SUEDE 3ème,JAPON 12ème,GB 13ème,ALLEMAGNE 15ème. Malheureusement cela suffit. Excusez-moi SUE .
jacklittle ♦ 29.09.05 | 16h06 ♦ N'en déplaise à SUE ,nous sommes très loin d'être une société sans difficultés,ce serait plutôt le contraire,sans être pessimiste,ni même ne vouloir voir que d'un côté de la lorgnette,nous constatons avec quasiment l'ensemble des experts conjoncturistes que notre pays depuis plus de 10 ans est en net recul quant à son rang sur l'échiquier des grandes nations développées.Donc,il est dommageable de perdre 18 mois pour mettre en oeuvre des réformes de fond dans bien des domaines.De l'action,POINT.
Caroline B. ♦ 29.09.05 | 15h46 ♦ Il semble en effet que les politiques de gauche ou de droite réalisent à chaque préparation de budget un numéro d'illusionniste. Un seul mot d'ordre: la fuite en avant. Au prochain de règler la dette et tant pis si les caisses se creusent...Comment ensuite blâmer les gens qui se surendettent, ils ont un si bel exemple à la tête du pays...
Sue ♦ 29.09.05 | 14h39 ♦ A vous lire on croirait que quelles que soient les modalités de négociation, le gouvernement ne peut qu'avoir tort.Votre religion semble faite par avance, c'est le fameux refrain: tout va mal en France.Seul le déclin semble bien se porter dans notre pays.Déjà le romantisme se complaisait dans l'évocation d'un âge d'or au temps de la construction des cathédrales.Votre manière d'aborder le réel en faisant comme si une société sans difficultés pouvait exister laisse pantois.
L a fortune semble à nouveau sourire à Bernard Tapie. Par un arrêt rendu vendredi 30 septembre, la cour d'appel de Paris lui donne raison dans ses démêlés financiers et judiciaires avec son ancienne banque. Le Consortium de réalisation (CDR), l'organisme public chargé d'assumer la gestion passée du Crédit lyonnais, est condamné à payer 135 millions d'euros à l'ancien propriétaire du groupe d'équipement sportif Adidas. L'ancien brasseur d'affaires devenu industriel, versé dans le football au point de devenir le patron de l'Olympique de Marseille, finalement sacré ministre de la ville par François Mitterrand, remporte là une victoire éclatante.
Jadis contraint à la démission, mis en examen, poursuivi, ruiné, obligé de se reconstruire une nouvelle vie de comédien – un talent que personne ne peut lui nier –, le voilà sinon ravi tout du moins solidement réconforté. Les juges lui donnent clairement et hautement raison: "Le groupe Crédit lyonnais en se portant contrepartie par personnes interposées et en n'informant pas loyalement son client n'a pas respecté les obligations de son mandat."
En l'état, l'ancien patron déchu peut jubiler. Il lui a fallu attendre presque dix ans, mais cette justice qui l'a si souvent jugé et puni pour d'innombrables délits lui donne acte, in fine, de son bon droit dans l'un des dossiers les plus lourds qui soient. Car l'affaire du Crédit lyonnais, l'une des plus abyssales banqueroutes qu'ait connues la France, restera le symbole des années fric, années Tapie pour tout dire, et la métaphore d'un socialisme de gouvernement hypnotisé par les jeux de banque et d'argent.
Mais la revanche judiciaire de Bernard Tapie ne doit pas cacher cette réalité: après avoir creusé le "trou" le plus important jamais creusé (quelque 20 milliards d'euros), le Crédit lyonnais est condamné à payer la plus importante condamnation financière prononcée dans ce pays. C'est l'aventurisme amateur de l'ex-banque nationalisée qui est ici à nouveau sévèrement sanctionné.
Si le droit est respecté, la morale le semble moins. Dans le dossier Adidas, Bernard Tapie n'a jamais été le grand patron, le stratège industriel que méritait cette entreprise. Fidèle à sa méthode et à son talent pour flairer la bonne affaire, le célèbre repreneur a tout simplement su acheter à bon compte le groupe en 1990 et le revendre dès 1992. A la tête d'Adidas, déjà en proie à de nombreux soucis financiers et aspiré par son ambition politique, M. Tapie s'est révélé comme à son ordinaire un piètre gestionnaire.
Le Crédit lyonnais, aujourd'hui condamné, l'avait aidé plus que de raison à financer l'achat, à lui trouver des solutions multiples pour se maintenir en équilibre et, finalement, lui permettre de sortir du dossier sans perdre trop de plumes. En signe de reconnaissance, M. Tapie a crié au voleur. En prime, il vient de gagner ! Une fois de plus, c'est l'Etat et les contribuables qui régleront la note permettant au mirobolant touche-à-tout de rêver à nouveau d'un brillant avenir.
Article paru dans l'édition du 02.10.05
TessadeTessa ♦ 02.10.05 | 09h58 ♦ L'éditorial du Monde est lamentable d'ambiguité.Ce n'est pas "l'aventurisme amateur de l'ex-banque nationalisée" qui est sanctionné mais les pratiques d'un établissement de l'Etat touchant des commissions secrètes sur le dos de son client, par le biais de paradis fiscaux. Autre baliverne prêchi-prêcha non fondée: que Tapie ait été ou non un grand patron ou un raider n'est pas la question soumise à la censure du tribunal. Celui-ci dit le droit, applique la loi, c'est son rôle.
Jean-Marc P. ♦ 02.10.05 | 09h46 ♦ C'est quoi Boloré c'est pas un repreneur? C'est quoi Christian Pinault, c'est pas une licencieur? C'est quoi la caisse noire du PSG? Je ne connais que Bernard Tapie qui s'est chopé toutes les accusations les unes derrière les autres, qui est passé contrairement à beaucoup d'autres devant les juges, a purgé ses peines et démontré les embrouilles. Bravo Nanar
CHRISTIAN P. ♦ 01.10.05 | 22h01 ♦ Le beau Nanard; Tapie le repreneur de Manufrance, de Terraillon, Tapie l'ephemère ministre; Tapie le President tricheur de l'OM; Tapie en prison; Tapie l'acteur... et une partie de mes impots qui va aller dans les poches de ce lascard qui a des relations et des entrées à droite comme à gauche. Pauvre démocratie, pauvre France, ne soyons pas surpris que nombre de français n'aient plus aucune confiance dans nos politiques!
mclerc ♦ 01.10.05 | 21h05 ♦ Contre B. Tapie, il n'y a rien à dire. Le coupable est F. Mitterrand qui l'a nommé minitre de la Ville lui jouant, de fait, un bien sale tour. C'est lui, et lui seul, qui est responsable de cette république de copains et de coquins. Et il y a des socialistes pour s'en réclamer encore ! On croit rêver.
Emmanuel H. ♦ 01.10.05 | 20h41 ♦ Il m'arrive parfois de sentir une rancoeur irrascible rien que de me regarder dans le mirroir et de savoir que demain je n'aurai toujours rien fait pour essayer de m'opposer à ceux qui ont fait de notre pays ce qu'il est devenu:un terrain de magouilles et grenouillages où les escrocs se condamnent, s'acquittent et s'attaquent, détournant la lois pour le seul et unique profit, sans aucune résonnance pour ce que l'histoire les jugera. Profitez car ça ne durera pas eternellement, enfin je l'espère
David L. ♦ 01.10.05 | 20h35 ♦ Ha les bienfaits d'une république bananière ! C'est les californiens qui rigolent encore de nos montages Lyonnaisque type "Executive Life". Quand je pense qu'Adidas s'est adjugé Reebok, qui l'aurait cru à peine cinq plus tôt ? La France la grande pourvoyeuse de fond, le grand redresseur de comptes des affaires foireuses ? C'est une image qui colle désormais à notre pays. En attendant, il faut désormais parler de LCL... le Crédit Lyonnais relégué aux oubliettes du grand capitalisme français.
alex m. ♦ 01.10.05 | 19h00 ♦ Bien que Mr tapie soit un raider et au lieu d'être un patron, un simple spéculateur il est normal qu'il gagne cette première étape judiciaire. Mais il est scandaleux que le contribuable paie pour une faute du Crédit lyonnais. Au Crédit lyonnais de nous montrer sa responsabilité et de payer sur ses fonds propres, ses bénéfices. Pourquoi les responsables de l'époque ne peuvent assumer...
alain sager (nogent sur oise) ♦ 01.10.05 | 18h25 ♦ Au pays des aveugles...
♦ 01.10.05 | 17h45 ♦ La justice est passée pour Bernard Tapie. Passera-t-elle pour les contribuables français ? À quand la dissolution du Crédit Lyonnais pour l'exemple (avec création d'une nouvelle banque pour reprendre le personnel) et la mise en prison des responsables (et coupables) de l'époque ? À quoi servent les établissements de ce type si c'est pour gaspiller notre argent. Je réclame ma part de remboursement.
Grichka10 ♦ 01.10.05 | 15h44 ♦ "Si le droit est respécté, la morale l'est un peu moins". Quelle drole de tournure prend cet édito. Tapie était un "raider" dans le plus pur style des années 80 et ne s'en cachait pas vraiment. Que le Crédit Lyonnais l'ait soutenu, puis trahi, c'est cela qui était profondémment immoral. Tapie n'a pas grand chose à se repprocher, ni légalement ni moralement. Il s'est fait avoir par des escrocs qui servaient l'Etat francais... Plus immoral que ca (pour l('Etat) on meurt.
espoir+et+reve ♦ 01.10.05 | 15h35 ♦ Bonjour, votre article omet le plus important: B.Tapie doit 220 M€ au cdr... donc ou se trouve le brilliant avenir???
Joel D. ♦ 01.10.05 | 15h15 ♦ Quelqu'un peut-il me signaler si un ouvrage a été écrit sur comment après 1981 ("le passage des ténèbres à la lumière" dixit l'inénarable Jack), la mitterrandie a pu en quelques années changer à ce point et se vautrer dans les années fric et paillettes? Il y a quelque chose qui m'échappe et qui m'a fait pour longtemps changer mon vote... Merci
L e rejet par les électeurs français, lors du référendum du 29 mai, du projet de Constitution européenne et, au-delà, le coup d'arrêt porté à la construction européenne sont tout sauf un accident. Le sondage-choc réalisé par la Sofres dans cinq pays de l'Union pour Arte et rendu public par la chaîne franco-allemande, mardi 4 octobre, en apporte une impressionnante confirmation.
En France, mais aussi en Allemagne et en Grande-Bretagne, ou encore dans un pays comme la Pologne entré dans l'Union il y a dix-huit mois seulement, c'est désormais un lourd sentiment de doute - de défiance même - , qui prédomine à l'égard de l'Europe. A l'exception de l'Espagne, dont la solide europhilie est à la mesure des bienfaits que ce pays a tirés de son adhésion depuis une vingtaine d'années, l'Europe ne rassure plus et fait encore moins rêver. Elle inquiète.
C'est particulièrement vrai pour l'opinion publique française. Longtemps l'Europe y a été - au moins de façon diffuse et souvent avec assurance - considérée comme "l'avenir de la France", comme son espace naturel de développement, comme le levier de sa modernisation et de son ouverture sur le monde après la disparition de son empire colonial. Pendant un demi-siècle, du général de Gaulle à François Mitterrand, en passant par Georges Pompidou et Valéry Giscard d'Estaing, chacun s'était employé à en convaincre les Français.
Ce ressort, à l'évidence, est cassé. Certes, l'Europe reste associée à l'idée de la "liberté de voyager, d'étudier et de travailler partout en Europe" (pour 52% des Français), à celle de la "paix" (46%) ou de la "diversité culturelle" (35%). Pour bien peu, en revanche, elle est synonyme de "démocratie" (24%), de "prospérité économique" (17%) ou de "protection sociale" (15%).
Pire encore, dans un pays fondateur et à bien des égards inspirateur de la Communauté puis de l'Union, le bilan de l'aventure européenne apparaît, à ce jour, lourdement négatif. Il se trouve une majorité relative de Français pour considérer que l'appartenance à l'Europe fait de la France un "pays moins prospère" (43%, contre 29% qui estiment qu'elle est "plus prospère"). De façon encore plus saisissante puisqu'il s'agit d'un record d'Europe, 41% de nos concitoyens (et jusqu'à 58% des ouvriers) ont le sentiment de "vivre moins bien" du fait de l'Europe, contre 22% qui estiment "vivre mieux" grâce à elle.
Rudes constats ! Et redoutables défis pour une Europe en berne et une France en panne de projet. Tout, en effet, est aujourd'hui à reconstruire: la confiance dans la construction européenne, l'aptitude de l'Union à proposer un projet collectif à ses membres, sa capacité à convaincre ses citoyens qu'elle reste, au XXIe siècle, la condition de la prospérité collective. A ne pas s'atteler d'urgence à cette tâche, les hommes politiques européens mais surtout les Français, toujours prompts à se défausser sur Bruxelles de leur propre impuissance , manqueraient à leur responsabilité historique.
Article paru dans l'édition du 04.10.05
Alain-Marc R. ♦ 03.10.05 | 16h23 ♦ Il n'y a pas de réelle europhobie, simplement une défiance chaque jour justifiée sur le mode de construction de l'union européenne. Cette défiance, au lieu d'être une "europhobie" est au contraire un appel à d'autres modalités politiques d'unification. Il faut cesser de culpabiliser les individus parce qu'ils refusent d'accepter ce qu'on leur propose. Ce ne sont pas les populations qui bloquent l'Europe mais ceux qui prétendent possèder le monopole de sa construction.
delumeau@club.lemonde.fr (Japon) ♦ 03.10.05 | 16h21 ♦ Europeen de toujours je rentre helas dans la categorie des decus voire des inquiets. Avant d'elargir, il aurait ete sage d'integrer politiquement, culturellement et militairement les 6 pays fondateurs qui, a eux seuls, representaient une population comparable a celle des USA, potentiellement plus homogene. Une Europe puissance aurait ete possible. A present l'Europe ne controle plus son destin alors que les reglementations communautaires empechent chaque pays de se proteger individuellement.
orbi ♦ 03.10.05 | 16h18 ♦ les français sont TCEphobes à 55,5% (chiffres vérifiés et sûrs). Un même sondage sur la France donnerait les mêmes réponses. les français malgré le fait qu'ils soient en paix, qu'ils aiment bien voyager dans leur pays, qu'ils apprécient leurs diversités régionales s'interrogent . Est-ce que la France est plus démocratique? non. vous vivez mieux? non - Etes-vous plus prospères, non?. la France économique est en panne? oui, sociale? oui. démocratique? oui. les francais francophobes.
Roger Dumont ♦ 03.10.05 | 16h14 ♦ Pour seulement 46% des personnes interrogées, l'Europe est associée à l'idée de la paix. C'est peu !
MARIE THERESE J. ♦ 03.10.05 | 16h12 ♦ Le projet européen, au départ, c'est la paix, la démocratie, la prospérité, la sécurité sociale, et la puissance. L'offensive libérale de ces 25 dernières années a brisé le consensus européen: pour beaucoup, l'Union européenne signifie aujourd'hui souffrance sociale et soumission aux Etats-Unis, ce qui n'est pas acceptable pour la majorité des Français.
Aillard ♦ 03.10.05 | 15h51 ♦ A Edouard: "Plus personne aujourd'hui ne traverserait la Manche pour rejoindre Londres comme le faisaient des tas de gars de 20 ans en 1940... " voici une phrase aussi pittoresque que dénuée de sens. Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire? La France de la fin des années 30 n'avait rien d'un pays volontaire et courageux, et on parlait déjà d'assistanat. Assistés, les Français? Oui sûrement, mais dès qu'on essaie de prendre une initiative, il y a une belle administration pour vous barrer la route
Maurice Maginot ♦ 03.10.05 | 15h49 ♦ "France europhobe" ? Je ne vois pas que ce sentiment distingue la France dans l'Union. Pourquoi ce titre culpabilisateur ? "Europhobe" vraiment ? Moi je vois une immense europhilie déçue. Une fois encore, s'il vous plaît, respectez les données sur lesquelles vous fondez vos analyses... alors vous aussi vous cesserez de "manquer à vos responsabilités historiques" !
desfrontières ♦ 03.10.05 | 15h29 ♦ Il est indéniable que l'on vit mieux grâce à l'Europe: prjet né ds le coeur des Philosophes du 18ème siècle: l'erreur c'est l'élargissement; il fallait réaliser un pays unique avec les pays fondateurs; l'entrée du Royaume Uni a marqué la fin. Le Royaune Uni aurait créé une zone avec la Scandinavie; le mélange a créé des chocs culturels difficilement surmontables; vivre en paix ds la prospérité en se respectant et non en se critiquant les uns les autres comme c'est la cas aujord'hui.
PIERRE G. ♦ 03.10.05 | 15h25 ♦ Reaction a chaud: Comment les Francais peuvent dire qu'ils vivent mieux ou moins bien du fait de l'Europe ??? Sur quoi se basent ils pour faire la comparaison ? Evidemment avec nos hommes politiques qui insistent sur ce qu'ils ne peuvent pas faire a cause de l'Europe (encore entendu ce matin a propos de la SNCM), et jamais sur ce que l'Europe apporte (ne parlons pas des subventions...), comment les reactions pourraient elles etre differentes ?
MICHEL F. ♦ 03.10.05 | 14h57 ♦ A croire qu'il n'y a pas eu débat au printemps dernier sur ce sujet pour titrer que la France est europhobe. Beaucoup de ceux qui ont voté "non" ne sont pas europhobe mais ne veulent plus d'une Europe libérale, où c'est le marché qui impose sa loi, où la puissance publique ne doit plus intervenir, où ce sont des fonctionnaires européens, des personnes nommées et non des élus qui sont à la tête des principales institutions européennes. Donc, pas europhobe, mais libérophobe.
Denis P. ♦ 03.10.05 | 14h57 ♦ Cet article postule que ce sont les Francais qui doivent changer et non l'Europe. Les perceptions ont leur part de vrai. Elitiste, ancree dans un certain bouillon de culture ideologique, indigeste par ses dimensions, l'Europe semble se reduire au statut etrique d'une super-agence europeenne d'harmonisation et de coexistence pacifique. 25 pays sans autre commune mesure qu'un siege autour d'une table. Pas de projet politique commun. Des decisions a l'arrache. Un consensus mou.
MARCEL G. ♦ 03.10.05 | 14h40 ♦ Je suis d'accord avec votre édito, mais je ne souscris pas à votre titre.Il ressort de votre analyse que les français sont déçus par l'Europe, mais ils ne sont pas europhobes. Ils en attendaient une amélioration de leurs condition de vie, à tort ou à raison, or nous avons toujours pratiquement 10% de chômeurs....
Aillard ♦ 03.10.05 | 14h38 ♦ Drôle de conclusion, quand même "la France europhobe", raccourci un peu hâtif, non? M'enfin peu importe, il est effectif, et nous n'avions pas besoin de sondages pour le savoir, que les Français (et non la France) n'ont, dans leur majorité, plus envie du rêve Européen, du moins pour le moment. La France perd sur tous les terrains, et depuis quelques temps déjà, plus de coupe du monde de foot à se mettre sous la dent, donc les Français se replient sur des valeurs surannées, phénomène normal...
Edouard ♦ 03.10.05 | 14h36 ♦ L'Europe a ete cree par des gens qui avaient connus la guerre et qui etaient fermement decide a ce que cela n'arrive plus. Aujourd'hui ils ont disparus et avec eux cette idee fondatrice. Aujourd'hui les gens veulent que l'Europe apporte prosperite et assistance. La culture et la conscientisation du risque a disparu et ete remplacee par la culture de l'assistanat. Plus personne aujourd'hui ne traverserait la Manche pour rejoindre Londres comme le faisaient des tas de gars de 20 ans en 1940...
HocusPocus ♦ 03.10.05 | 14h27 ♦ Si, plutot que la "concurrence libre et non faussée", les diverses institutions europeennes se fixaient à elles memes pour valeurs cardinales "la démocratie", "la prospérité économique" et la "protection sociale", le TCE aurait suscité moins d'aversion, et les résultats du sondage en référence auraient été différents. La France n'est "en panne de projet" que parce qu'il est devenu quasiment impossible de faire coincider les aspirations des peuples avec les paradigmes ultralibéraux imposés.
C' est une journée paradoxale pour la presse. L'une de ces journées que les historiens aiment, avec le recul, choisir pour lui donner toute sa valeur et son relief. Résumons: à l'occasion de la journée nationale d'action et de mobilisation organisée par les cinq confédérations syndicales représentatives, la région parisienne est quasiment privée de ses quotidiens habituels. Le journal, ce vecteur privilégié de l'information, de l'analyse et du commentaire, est absent des kiosques au moment où le corps social est invité à manifester et donc à s'impliquer encore davantage dans le combat politique.
Ce premier paradoxe est malheureusement devenu classique depuis trop longtemps. Mais il est pimenté par un deuxième paradoxe: cette fois, le mot d'ordre de grève qui affecte la presse quotidienne est à géométrie variable. Les lecteurs de La Croix ou du Parisien pourront trouver et lire leur journal; les autres en seront privés. Les lecteurs de la presse régionale trouveront leur quotidien habituel, pas les habitants de la capitale.
Ce n'est encore rien. Le troisième paradoxe de cette journée bien particulière pour la presse contribue encore à brouiller les repères. Les principaux titres de la presse nationale (Le Figaro, Libération et Le Monde) sont en effet interdits de fait par cette journée d'action et de mobilisation alors que les titres de la presse quotidienne gratuite sont pour leur part massivement distribués. C'est là une manière forte pour consacrer la victoire d'une presse qui a montré son savoir-faire, son génie du marketing et sa science de l'information en pilules. La situation est la suivante: Métro et 20 minutes mettent tous les jours à disposition de leur public l'équivalent de 800 000 exemplaires dans la région parisienne. C'est exactement la diffusion cumulée du Figaro et du Monde en France et à l'étranger.
Ces chiffres suffisent à cerner l'ampleur des difficultés de la presse quotidienne payante et les obstacles auxquels elle est sans cesse confrontée, comme cette journée d'action qui se résume pour elle à une journée d'inaction et de pertes financières. Encore ne s'agit-il là que d'une vue très partielle de la situation. En réalité, la presse quotidienne nationale est le seul média touché par le mouvement social. Tous ses concurrents sont heureusement libres d'exercer leur mission, à commencer par les radios et les télévisions.
Le quatrième paradoxe est plus riche de perspective. A chaque fois qu'une grève frappe la presse, les sites Internet des journaux se révèlent comme de puissants alliés. Ils offrent l'hospitalité aux titres incapables de paraître. Juste retour des choses puisque ces sites ont bâti leurs fondations avec la matière intellectuelle prêtée par leurs aînés.
La presse papier se prend de plus en plus à rêver aux avantages de la presse électronique. Cette terra incognita reste à découvrir. Personne n'en a fait le tour. Elle apparaît comme une promesse – l'arrêt des rotatives n'y a pas de sens. C'est une terre de liberté.
Article paru dans l'édition du 05.10.05
Christophe Breton, gréviste ♦ 04.10.05 | 18h55 ♦ Ciel ! Le Monde ne parait pas, la perte! Confiance: la voix officielle se fera entendre ce soir, et la presse, poursuivra dans les jours à venir son travail de gommage des réalités. Cécité lénifiante des entomologistes qui nous observent. Si seulement on était sâges! Le droit de grève existe encore, dans un pays moderne ? 91 signes restants pour dire comment avoir le bon chiffre: compter, le jour même, dans la manif. J'en sais plus que les journalistes, ne leur dites pas, ils se vexeraient !
FDMLDP ♦ 04.10.05 | 18h33 ♦ Il faut rappeler que la censure de fait de la presse par la grève est, au moins en partie, l'héritage de la tradition cégétiste du monopole d'embauche du Syndicat du Livre aux NMPP, qui a même, à ses meilleures heure, pratiqué une certaine...sélection. Partout où les communistes ont eu du pouvoir, ils ont muselé la presse. Alors vive Internet, vive toutes les formes de contre-pouvoir au baillon syndical, à tous les baillons, à toutes les prises d'otages.
LibertéEquitéSolidarité ♦ 04.10.05 | 18h29 ♦ Le Monde ne critique pas la grève elle-même mais trouve étrange que, dans ces circonstances, la bonne presse ne parait pas alors que la "moins bonne" n'éprouve aucune difficulté à être distribuée ! On peut ainsi comprendre qu'un journal qui ne roule pas sur l'or en ait "gros sur la patate". En faisant paraître sur le net une édition qui "coûte" sans la moindre recette, le journal fait preuve d'une certaine élégance déontologique et certains de ses abonnés d'une grande ingratitude !
wellington ♦ 04.10.05 | 18h28 ♦ La rengaine qu'on entend en ce moment dans la rue et dans desréactions de lecteurs est consternante: le libéralosme=régression sociale? Mais où est le progrès quand le "modèle social français" provoque un chômage de masse qui touche jusqu'à 25% des jeunes, quand les facs éjectent sans diplômes 40% des jeunes qui y rentrent, quand la France régresse chaque année dans le classement des dépôts de brevets. TOUS les pays qui se développent le font sur une base libérale. C'est ainsi.
Mathieu P. ♦ 04.10.05 | 18h19 ♦ Votre édition électronique ? Elle a bien baissé dernièrement. Sous couvert d'offrit d'avantage d'articles similaire à celui envoyé par mail, vous n'envoyez plus qu'un extrait qui contraint à revenir sur votre site une fois encore pour RElire l'article dans son entier. L'interêt de s'envoyer un mail de l'article pour l'abonné que je suis n'en est plus un, sauf pour vous qui ne manquerez pas de facturer la consultation ultérieur. Etrange conception du service aux abonnés !
MARCEL G. ♦ 04.10.05 | 17h57 ♦ Le problème n'est pas la grève, mais la manière dont on la fait.L'imagation des dirigeants syndicaux n'est pas, c'est le moins que l'on puisse dire, au pouvoir sur ce point.
Frédéric C. ♦ 04.10.05 | 17h53 ♦ A l'heure où 10% (officiellement) de la population active est au chômage, certains se permettent de faire grève... S'ils sont si mécontents de leurs salaire, conditions de travail et autres, pourquoi ne cherchent-ils pas un autre travail au lieu de prendre le français moyen en otage? Et ne gagnent-ils pas assez pour se passer d'une journée de salaire? On me parlera de solidarité, mais qui est solidaire du lecteur, du travailleur sans voiture et autres victimes qui n'ont rien demandé à personne?
Eugène-Jean D. ♦ 04.10.05 | 17h44 ♦ Nul ne sait plus compter. La presse n'a jamais été l'évangile. Est-ce que les journalistes du Monde n'étaient pas eux-mêmes en grève? C'est un beau cas de discrimination, positive ou négative?
PIERRE B. ♦ 04.10.05 | 17h40 ♦ Vous regrettez, à juste titre, les conséquences de la grève sur la parution de l'édition papier, et vous vous réjouissez que grâce à Internet le Monde puisse néanmoins publier dès maintenant ses articles. Cependant, la mention « En raison du mot d'ordre de grève, "Le Monde" daté mercredi 5 octobre 2005 n’est pas paru et n’est donc pas disponible au format électronique » sur l'édition PDF ne démontre-t-elle pas que vous restez des victimes volontaires et artificielles de cet asservissement ?
Antoine D. ♦ 04.10.05 | 17h30 ♦ La grève systématique du secteur public est dérangeante. Le discours de la CGT qui tente de faire accréditer l'idée que le secteur public se mobilise pour défendre aussi les intérêts des salariés du secteur privé est une belle approche réthorique mais me laisse extrêmement sceptique. Les problèmes de la presse sont l'illustration de l'effet contre-productif de ces grèves à répétition sur l'outil de travail et la production. Est-ce une attitude responsable de la part des syndicats?
Stéphane D. ♦ 04.10.05 | 17h01 ♦ ...Oui, mais votre edition electronique serait justement bien inspirée d'essayer d'informer plutot que de relayer la propagande des différents bords...: "150 000 personnes selon la CGT", ce qui veut sans doute dire qu'on aura un "7 000 selon la préfecture" dans 2h... Est ce qu'un jour la presse française (tous bords confondus) sera capable de nous donner "<le bon chiffre> après un comptage seérieux et méthodique" ? Si les journalistes ne font pas leur travail d'INFORMATION, la presse périclite.
cohelet ♦ 04.10.05 | 16h57 ♦ Cinquième paradoxe: les grévistes et leurs sympathisants manisfestent contre les méfaits du libéralisme et des restructurations dont l'internet et les NTIC. Le Monde paraît comme si de rien n'était grâce à Internet...et à ses journalistes non grévistes. Demain: retour à pas de grève et Le Monde papier.
R.Q.K ♦ 04.10.05 | 16h10 ♦ Réagissez à cet article ! Je réagis !! La grève, c'est quoi ? C'est avant tout une prise d'otages, une atteinte inadmissible à la liberté de travailler où et quand bon vous semble, un gros tas d'argent jeté par les fenêtres par une bande d'irresponsables qui mélangent droit syndical, droit de grève, libertés individuelles et droit au travail. C'est la raison du plus gueulard à défaut d'être la raison du plus intelligent. C'est l'organisation programmée au droit de casser tout sur son passage.
sami63 ♦ 04.10.05 | 16h08 ♦ C'est vrai que cette grêve ne permet pas au Monde d'être en kiosque. Comme il est vrai que certains enfants n'on pu aller à l'école. Que des travailleurs ont préféré rester chez eux que de galerer dans les transports en commun. C'est vrai qu'une grève peut perturber la production de bien et de service...autoriser les grèves à condition qu'elles ne générent pas de perturbation; pourquoi pas! mais cela revient à interdire la grève? A demain, pour un éditorial sur les bienfaits du dialogue social
Alda B. ♦ 04.10.05 | 16h01 ♦ Difficle de concilier les droits de grève et au travail, à l'information.... Mais à quoi va donc servir cette journee de manifestation, puisque de toute façon ce gouvernement ignore les souhaits des français. Mr de Villepin écoute mais n'entend pas.
Francis M. ♦ 04.10.05 | 15h56 ♦ Bah ! L'absence du "Monde" pour un jour, c'est une excellente occasion de lire "Libération", qui a trouvé le chemin des rotatives ce matin et dont une édition PDF complète est disponible sur le site web. Au moins, la ligne éditoriale de "Libé" est claire, tandis que "Le Monde" tatonne et cherche sa voie (sa voix ?), quelque part entre Edouard Balladur et Guy Mollet.
ANTOINE S. ♦ 04.10.05 | 15h43 ♦ Si je comprends bien votre derniere phrase, l'execice du droit de grève est une entrve à la liberte de la presse.
Xavion ♦ 04.10.05 | 15h25 ♦ Je suis d'accord avec cet édito, je ne vois pas pourquoi la distribution des journaux devrait être perturbée, ni d'un point de vue économique (un journal est un produit de consommation), ni d'un point de vue "gréviste" (cela n'apporte rien au sens politique de cette grève).
Philippe B. ♦ 04.10.05 | 14h52 ♦ La presse électronique est en effet une terre de liberté, mais pour combien de temps encore? Je vous trouve bien optimiste: avant longtemps, les grévistes bloqueront non seulement vos rotatives, mais aussi vos sites internet! Ce jour-là, la liberté de la presse en aura pris un sérieux coup. Les journaux français seraient bien inspirés d'installer des sites de secours à l'étranger, au cas où...
LibertéEquitéSolidarité ♦ 04.10.05 | 14h29 ♦ Mélenchon, Buffet et Besancenot ont une solution simple. L'information du public doit être considérée comme un service public. Il ne reste plus qu'à nationaliser les organes de presse et exiger de l'état qu'il leur donne les moyens - qui ne seront jamais suffisants - en homme et en ressources pour accomplir cette mission de service public. Tout le monde sait que le néo, l'ultra et même le libéralisme imposent des logiques peu propices à une information vraie et non-orientée ! CQFD !
Europekipete ♦ 04.10.05 | 14h22 ♦ La presse electronique est une terre de liberte pour ceux qui peuvent la consulter, or en France plus qu'ailleurs l'acces a internet est encore un luxe inaccessible et absent de nombreux foyers. Une categorie de francais importante devient donc justement la cible d' une information ecrite tronquee qui les tient eloignes de la liberte de verite. Une censure intello- sociale orchestree par la dictature syndicale, vestige sovietique autoritaire unique a la France
treve ♦ 04.10.05 | 14h21 ♦ L'éditorial du monde est rempli de bon sens mais pourquoi n'y ai je pas lu l'expression " monopole NMPP" (dominée par la CGT). Il faut oser aller jusqu'au bout et dénoncer des grèves qui ont moins pour but de défendre les plus faibles d'entre nous que de protéger les privilèges de quelques uns Sous couvert de la défense du service public c'est du maintien d'avantages exhorbitant du droit commun qu'il s'agit: gageons que l'internet signifiera la fin de ce monopole pour le bien de tous
Beberno1 ♦ 04.10.05 | 13h53 ♦ Un édito emprunt d'une amertune bien compréhensible. Mais c'est la nature même d'une grève que de perturber (voire d'empêcher) le fonctionnement normal d'une entreprise et ce, malgré les bonnes intentions de leurs organisateurs. Sinon quel intérêt de manifester les jours ouvrés ? Heureusement, grâce à Internet, l'information reste disponible; même pendant les jours de grève. Grâce à Internet, on ne pourra pas reprocher aux grévistes de prendre le droit à l'information en otage.
aléa ♦ 04.10.05 | 13h14 ♦ "Le journal, ce vecteur privilégié de l'information, de l'analyse et du commentaire, est absent des kiosques" En définitive grâce à internet, l'édito est là et le choix d'un commentaire a bien été fait: celui de stigmatiser les grévistes qui font perdre de l'argent au journal et de vanter les machines qui ignorent les luttes sociales. Est-ce là le nouveau regard du "Monde" ?
Stéphane K. ♦ 04.10.05 | 13h12 ♦ Il sert à quoi cette éditorial ? Il ne faut donc pas faire grêve pour ne pas perturber l'édition du Monde, c'est ça ?! Pour ne pas perturber les transports en commun et les "bons" travailleurs ?! On voit pourtant où ça mène la grêve "soft", les gens crèvent en silence, c'est mieux, assurément, pour les "bons" travailleurs et le Monde ! J'espérais (folie ?) un Monde en pointe et pas en frein à ce "mouvement social". Salut, je me désabonne !
Dominique F. ♦ 04.10.05 | 13h04 ♦ L'exercice du droit de grève dans notre pays est la chose la plus anti-démocratique qui soit. Mais c'est par contre un élément essentiel de notre folklore national sans lequel, aux yeux du monde, la France ne serait qu'un pays Européen comme une autre.
S i les Français ont voulu envoyer, lors du référendum sur la Constitution européenne, un message d'hostilité à un élargissement sans limite de l'Union, ils n'ont guère été entendus. Lundi 3 octobre, les Vingt-Cinq ont non seulement ouvert les négociations d'adhésion avec la Turquie mais aussi avec la Croatie. Sans le dire ouvertement, le gouvernement autrichien, qui est traditionnellement un protecteur de son voisin catholique du Sud, avait fait du début des négociations avec Zagreb la condition de son assentiment aux pourparlers officiels avec Ankara.
L'Union européenne avait posé une condition: que les autorités croates manifestent leur volonté de livrer les criminels de guerre recherchés par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY). En particulier le général Ante Gotovina, inculpé en 2001 pour les crimes commis contre les Serbes de Croatie en 1995. Jusqu'à la réunion de crise des ministres des affaires étrangères européens, le week-end dernier, la procureure du TPIY, Carla Del Ponte, s'était déclarée "déçue" par l'attitude des Croates qui affirment ne pas savoir où se trouve Ante Gotovina. Lundi, elle a changé brusquement d'avis en déclarant que le gouvernement nationaliste de Zagreb "coopérait pleinement" avec ses services. Elle a ainsi permis d'éviter une grave crise de l'Union européenne.
Le prix politique n'est-il pas trop lourd, même si les Autrichiens font justement valoir que la Croatie a autant de titres que la Turquie à s'affirmer européenne ? En cédant à ce qu'il faut bien appeler un chantage, les dirigeants de l'Union européenne se sont privés d'une arme utilisée jusqu'à maintenant avec efficacité pour obliger les candidats à l'adhésion à se conformer à un certain nombre de principes. Si pour des raisons d'opportunité, les conditions posées à la Croatie sont traitées à la légère, il ne sera plus possible dans l'avenir d'opposer aux Serbes leur mauvaise volonté à livrer leurs criminels de guerre, comme les anciens chefs politique et militaire des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic et le général Mladic, pour les laisser attendre à la porte de l'Europe.
Du véritable opéra-bouffe qui s'est joué ces jours derniers à Luxembourg, on peut tirer des enseignements contradictoires. D'une part, il se confirme qu'il est très difficile de freiner l'élargissement de l'Union européenne une fois le processus mis en route. D'autre part, l'unanimité nécessaire pour toutes les prises de décision concernant l'arrivée de nouveaux membres, y compris à toutes les étapes des négociations, promet de belles empoignades entre les diplomates.
Les considérations techniques sur l'acquis communautaire ne joueront pas toujours le rôle principal. Pour satisfaire les exigences de tous les partenaires, dont celles qui n'auront rien à voir avec le sujet traité, les marchandages iront bon train. Les victimes de ces atermoiements risquent d'être les candidats, les Turcs en premier, et plus généralement l'idée européenne dont les contours et la finalité se perdent dans de médiocres tractations.
Article paru dans l'édition du 06.10.05
Sue ♦ 05.10.05 | 19h40 ♦ Je m'étonne que l'on s'étonne. Les tractations diplomatiques ont souvent ce caractère de marchandage de marchands de tapis .L'Europe c'est pour chacun- l'intérieur et l'extérieur, les affaires étrangères et les affaires internes.De cette dualité naissent souvent de drôles de fruits, nous n'en sommes plus à la mesure des légumes et autres espèces. Mais nous avons crée le référendum unique pour le pays des confins, je veux parler de Byzance bien sûr.
JEAN FRANCOIS M. ♦ 05.10.05 | 19h06 ♦ Ce texte décrit des réalités difficilement niables.Ce faisant, ne justifie-t-il pas les craintes et les frilosités que nos élites branchées reprochent tant aux Français (qui ne sont pas une exception en Europe de ce point de vue)Ce gâchis n'est-il pas le produit, depuis les débuts, d'une fuite en avant par l'élargissement permanent, faute de dépasser les intérêts nationaux étroits et de construire un véritable exécutif européen démocratiquement élu et donc légitime aux yeux des peuples?
sixcylindres ♦ 05.10.05 | 17h33 ♦ Je reconnais, comme mon prédécesseur que la finalité de l'union européenne se perd dans des tractations bien médiocres. Et il pose la question fondamentale de savoir ce qu'est la démocratie. En France ,je me demande parfois si ce n'est pas la parole à celui qui n'y connait rien, parce qu'il ne peut donc ni mentir ni tromper. et c'est pourquoi je pense qu'il appartient aux responsables que nous sommes d'informer honnétement. La démocratie reste le pire système, à l'exclusion de tous les autres!
alain sager (nogent sur oise) ♦ 05.10.05 | 17h17 ♦ "Chantage", "opéra bouffe", "médiocres tractations": diable ! Il est arrivé au "Monde" de parler d'"europhobie" pour moins que ça ! (voir un récent éditorial). Alors, va-t-il enfin être admissible pour notre journal qu'un lecteur ou un électeur puisse A LA FOIS être très critique à l'égard de l'Europe telle qu'elle se fait, et néanmoins chaud partisan de "l'idée européenne" ? Ce qui est tout de même plus subtil que la distinction "europhobes"/"europhiles".
Flying-Lolo ♦ 05.10.05 | 16h18 ♦ Tout est dit dans la conclusion: "médiocres tractations"...plus un nouvel affront fait au peuple français - qui décidément semble bien trop bête aux yeux de ses élites !! - au point d'ignorer totalement, voire en allant carrément à l'encontre de, ses desiderata... Mais qui sont ces gens qui se croient investis du pouvoir - et de la faculté ! - de décider ce que bon leur semble sans se soucier de la parole des peuples ? Les "élites" de pays démocrates ? Fichtre, c'est quoi au fait la démocratie?
monrog ♦ 05.10.05 | 15h40 ♦ Même s'il est de bon ton d'émettre de sidées divergentes des articles de référence, je fais miennes vos conclusions quand vous dites, en substance: -nous voyons bien que nous sommes désormais sur un toboggan sans frein en ce qui concerne l'admission de nouveaux membres; -à cela s'ajoute la mortelle règle de l'unanimité qui va vider toute possibilité de fédéralisme politique et d'efficacité économique. Cete règle, n'en déplaise à VGE, était encore bien présente dans le défunt traité.
La privatisation de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) est de loin la plus brûlante. Le conflit entre le gouvernement et les syndicats CGT d'un côté, avec des marins sur une ligne oppositionnelle à Bernard Thibault, Syndicat des travailleurs corses (STC) de l'autre, radical et nationaliste est dans l'impasse depuis trois semaines. La grève sur le port autonome de Marseille a été suspendue, mais les tensions restent lourdes. Le conflit a basculé plusieurs fois dans la violence, attisé par des nationalistes qui tentent de s'en saisir pour retrouver quelque crédit.
Inutile d'alourdir encore des coûts, sociaux, économiques et politiques, déjà très élevés. Il est temps de trouver une issue. M. de Villepin a envoyé lundi 10 octobre à Marseille, avec Thierry Breton et Dominique Perben, ses messagers de la dernière chance. Ils devaient essayer d'arracher un accord avec des syndicats qui veulent à tout prix éviter le dépôt de bilan de la SNCM.
M. de Villepin et M. Thibault sont dans un jeu de rôles ayant un intérêt commun à trouver une sortie honorable à la SNCM. Le premier ne veut pas écorner son image sociale toute fraîche. Le second joue son autorité voire sa place, à six mois du congrès de la CGT, en avril 2006 et s'emploie à résister à ses "durs", qui réclament une "généralisation" du conflit. Les contacts du week-end ont amené la CGT à faire une concession importante. M. Thibault et les marins cégétistes n'exigent plus que le capital de la SNCM soit détenu à 51% par l'Etat. Ils évoquent le "maintien dans le giron du service public" et la pérennité des missions de celui-ci. M. de Villepin a répondu dans le même esprit d'ouverture.
Cette recherche de "deal" avec la CGT pourrait s'étendre à d'autres privatisations en cours. Pour le réseau autoroutier, où l'affaire a été aussi très mal engagée, le premier ministre va surtout devoir composer avec sa majorité, braquée par sa méthode. Il en va autrement à EDF. Quand l'ouverture de capital avait été engagée, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'économie, avait cherché à négocier un passage en douceur avec la CGT.
M. de Villepin est confronté à la même nécessité aujourd'hui. Alors qu'une assemblée générale est prévue le 11 octobre, la décision d'introduire EDF en Bourse n'est pas définitivement prise. Le 6 octobre, sur France 2, le premier ministre n'a pas caché son hésitation, y mettant même des conditions. M. de Villepin va-t-il reculer sur cette "privatisation" emblématique ? La question est de savoir si sa majorité acceptera qu'il ait l'air de perdre la face devant la CGT.
Article paru dans l'édition du 11.10.05
henrikardo ♦ 11.10.05 | 13h52 ♦ De toute façon, aujourd'hui ce sont les "marins"de la SNCM, demain ce seront les cheminots de la SNCF après-demain les aviateurs de AIR FRANCE, ensuite les profs de L'EN, puis viendront les postiers des ex PTT, EDF ne devrait pas être en reste, en attendant que le RATP ne prenne le relais... bref l'ensemble du pays réel,exposé,créateur de richesse, de commerce extérieur et d'emplois...confronté aux dures réalités des lendemains incertains, du chomage qui guette et des retraites non garanties...
Y.G ♦ 11.10.05 | 12h26 ♦ Au vu de ca qui se passe à Marseille ,peut-être aura t-on un jour le courage de montrer que la CGT est un syndicat destructeur d'emplois, le mur de Berlin sépare- t'il encore certains hémisphères cérébraux ?
MICHEL F. ♦ 11.10.05 | 11h53 ♦ Lorsqu'une société publique est confrontée à la concurrence, on s'aperçoit de suite du gâchis économique de la gestion de celle-ci et des surcoûts qui sont à la charge des citoyens par les impôts...Si l'on regarde du côté de l'administration, où il n'y a pas de concurrence, ça doit être le même gâchis et donc un " scandale "... Le Monde devrait davantage explorer ces questions fondamentales pour l'avenir. Efficacité des services publics ? Peut-on encore se poser cette question en France ??
robert m. ♦ 11.10.05 | 11h31 ♦ Comme le syndicat CGT surpuissant des messageries parisiennes, le syndicat surpuissant des SNCM, depuis des decennies, fait de la surenchere et, au final, plombe sa propre entreprise avec le resultat que l'on sait. La defense des travailleurs est une chose, l'irresponsabilite demagogique en est une autre
Jean-Michel D. ♦ 11.10.05 | 11h29 ♦ certes les pouvoirs publics sont coupables d'avoir laissé s'édifier une forteresse CGT-Corsico-maffieuse, mais il faut maintenant en finir. Ne nous apitoyons pas sur les "terribles horaires de travail" des marins SNCM: ce sont ceux de tous les marins du monde et crevons cet abcès que la continuité territoriale ne justifie en rien.
henrikardo ♦ 11.10.05 | 10h34 ♦ Quand l'Etat a depuis des décennies pris l'habitude d'exercer sa mission de puissance publique en se réglant sur le degré de nuisance infligé par ceux qui sont censés le servir, personne ne peut s'étonner qu'une fois de plus, quelques énergumènes d'une autre époque puissent mettre en danger la marche normale de la société.
azebolu ♦ 11.10.05 | 09h55 ♦ D'un côté la SNCM, 2500 employés-fonctionnaires, de l'autre SARDINIA, 1500 employés du secteur privé, tout cela pour le même tonnage, les mêmes liaisons, les pratiquement mêmes navires, en tout cas les mêmes prestations. D'un côté la SNCM déficitaire, de l'autre la SARDINIA qui dégage des bénéfices. Il est évident que la CGT défend encore une fois une bande de fainéants irresponsables et saccageurs. La grève dure, le déficit se creuse. C'est la honte !!!
karine b. ♦ 11.10.05 | 00h42 ♦ Je m'effare encore que l'on puisse opposer ainsi "lois des marchés" et Service Public dans un conflit qui montre, comme pour le référendum du 29 mai dernier, l'attachenment collectif au bien public, qu'il soit de déplacement, de fourniture en énergie ou de santé... Il n'y a pas à opposer ainsi, sauf à le faire de manière rhétorique, le bien public et la propriété privée, car ce qui m'appartient (privé) n'est jamais qu'une parcelle d'un bien public que je m'octroie...
LibertéEquitéSolidarité ♦ 10.10.05 | 22h48 ♦ Quel est le rôle exact de l'extrème-gauche dans le conflit corsico-marseillais qui dépasse de loin le pire des scénarii ? Veut-elle faire perdre la face à la CGT et à son secrétaire général, prêt à négocier pour sauver l'entreprise ? Villepin cherche-t-il à "aider" ce syndicat menacé sur sa gauche par l'infantilisme gauchiste ? Comme si la société française avait bien besoin de syndicats, non seulement faibles et divisés mais de plus en plus déconsidérés ! Une menace pour notre démocratie ?
MARCEL G. ♦ 10.10.05 | 21h21 ♦ La SNCM c'est l'arbre qui cache la forêt. Le vrai problème c'est la réforme de l'Etat qui attend depuis longtemps et qui attendra encore 19 mois,au moins!!!!.De toute façon que peut-on espérer de gens qui sortent de la même école de fonctionnaires et, en plus, de la même promotion comme hollande et de Villepin?
Repman ♦ 10.10.05 | 18h41 ♦ Ces palinodies sur la SNCM jettent une lumière crue sur l'incapacité de nos gouvernants à prendre des décisions courageuses pendant qu'il est encore temps, avant que la situation ne devienne explosive. Quand on voit la façon dont ce dossier, somme toute mineur, a été géré, on a froid dans le dos quand on pense aux sujets autrement plus complexes que sont le déficit de la Sécurité sociale ou les 1100 milliards d'euros de la dette publique qu'on « traîne » depuis des années.
monrog ♦ 10.10.05 | 18h26 ♦ Le Premier ministre affiche sa détesation de la rupture, qui fait selon lui couler le sang. Mais à vouloir être libéral et social à la fois on court le risque de l'immobilisme. Trop d'action trend impopulaire mais trop d'inaction tue politiquement. Choix difficile.
vorslov ♦ 10.10.05 | 17h03 ♦ A lolo, vous avez tout faux,votre propos est à l'envers. Butler sort de l'ENA et est un ancien des cabinets gouvernementaux. On ne voit vraiment pas des US s'interresser à la SNCM qui est typique de l'exception économique française;de même que la Corse est typiquement de tradition culturelle française!et la conclusion c'est ne pas privatiser pour sauvegarder les intérêts privés(=des salariés)
vorslov ♦ 10.10.05 | 17h03 ♦ A lolo, vous avez tout faux,votre propos est à l'envers. Butler sort de l'ENA et est un ancien des cabinets gouvernementaux. On ne voit vraiment pas des US s'interresser à la SNCM qui est typique de l'exception économique française;de même que la Corse est typiquement de tradition culturelle française!et la conclusion c'est ne pas privatiser pour sauvegarder les intérêts privés(=des salariés)
Flying-Lolo ♦ 10.10.05 | 15h51 ♦ L'axiome du libéralisme à l'oeuvre: privatiser est forcément gage de meilleure gestion, de meilleur efficacité, etc... Idéologie et malhonnêteté intellectuelle, quand tu nous tiens...Que l'on demande aux dirigeants de la SNCM ce qu'ils ont fait - ou pas fait !! - pendant des années pour mettre cette société en difficulté alors que des fonds de pensions américains s'y intéressent encore... ?!Et si cette mise en déroute n'avait qu'un but: privatiser au service d'intérêts particuliers...!!!
cohelet ♦ 10.10.05 | 15h39 ♦ En conclusion: la question serait aussi de savoir si le Premier Ministre perdrait la face s'il emportait l'adhésion de la CGT sur une légère ouverture du capital d'EDF (sauf la production nucléaire)tout en restant ferme et sans concessoins sur la SNCM avec une CGT qui accepte les 25%Etat et 9% salariés pour la privatisation de la SNCM.
jacklittle ♦ 10.10.05 | 14h51 ♦ L'Edito du Monde nous dit privatisation,alors qu'il n'y en a aucune:SNCM,c'est passer la "patate chaude"dans d'autres mains,autoroutes c'est confier la concession des autoroutes au secteur privé,pour se faire de l'argent frais,EDF c'est peut-être une légère ouverture de capital,vous pourrez parler de privatisation quand le ou les gouvernements auront cédé plus de 51% du capital d'EDF,en ce qui concerne le parc nucléaire,il pourra être cédé à une Sté idoine créée pour que l'Etat contrôle le parc
O n retiendra davantage, dans l'attribution du prix Nobel de la paix à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et à son directeur Mohamed ElBaradei, vendredi 7 octobre, les efforts incessants de l'instance onusienne pour lutter contre la dissémination des armes nucléaires que sa constance à promouvoir la production d'électricité à partir de réacteurs civils.
C'est en effet toute l'ambiguïté de l'Agence de Vienne: elle met autant d'ardeur dans sa croisade contre la prolifération des armes de destruction massive, notamment en Irak, en Corée du Nord et en Iran, que pour vanter les mérites de l'atome "propre", au grand dam des antinucléaires et des écologistes. Ce qui explique le décalage entre les réactions positives des gouvernements et les critiques des ONG.
De cet exercice d'équilibre presque schizophrénique, puisqu'un réacteur civil est une source potentielle de dissémination, M. ElBaradei s'est plutôt bien sorti, en privilégiant son rôle d'apôtre du désarmement. Avec courage, en janvier 2003, il a pris le risque, le premier, de douter des certitudes affichées par l'Amérique à propos des armes de destruction massive que Saddam Hussein était censé détenir. Le diplomate égyptien a tenu bon. Cela lui a valu la rancune tenace de Washington, qui a longtemps cherché à empêcher sa réélection à la tête de l'AIEA. M. ElBaradei avait raison, comme la suite l'a montré.
Au-delà des félicitations de circonstance, il est donc peu probable que l'administration Bush soit ravie d'une distinction qui "sanctuarise" de facto la position de son récipiendaire. Qui sait d'ailleurs si l'AIEA ne va pas s'intéresser un jour au "Docteur Folamour" américain, le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld, chantre des "mini-nukes" ? Ces minibombes nucléaires donnent un fâcheux exemple à tous les pays qui rêvent d'ajouter la bombe atomique à leur arsenal, et affaiblissent le concept même de la dissuasion.
A l'inverse, la récompense du Nobel est un affichage clair de la volonté de la communauté internationale de ne pas tolérer l'émergence de nouveaux pays nucléaires. En se faisant le gardien de ce consensus, défendu surtout par les cinq puissances nucléaires officielles (Etats-Unis, Russie, Chine, Grande-Bretagne et France), l'AIEA se montre au minimum timorée: elle n'affiche ainsi aucune velléité de rompre le silence choquant dont bénéficient les trois pays qui possèdent la bombe en toute impunité, Israël, l'Inde et le Pakistan.
Or cette discrétion ne renforce pas l'efficacité de l'Agence, bien au contraire: les deux pays les plus "proliférants", l'Iran et la Corée du Nord, en tirent argument pour revendiquer la maîtrise de tout le cycle nucléaire. En proposant des réacteurs civils à Téhéran et Pyongyang afin de les inciter à renoncer au nucléaire militaire, l'AIEA est donc dans son rôle, fût-il singulier. Soixante ans après Hiroshima et Nagasaki, l'Agence n'en est pas à un paradoxe près, puisqu'elle reçoit un prix qui porte le nom de l'inventeur de la dynamite...
Article paru dans l'édition du 09.10.05
Claire F. ♦ 09.10.05 | 00h33 ♦ Pour moi, ce prix Nobel est une manière publique et universelle de dire à Bush et tous ses "cronies" que sa guerre en Irak ne repose que sur des mensonges et que sa dite 'guerre contre le terrorisme' ne se gagnera jamais par la force des armes.
Le nucléaire tue l'avenir ♦ 08.10.05 | 21h57 ♦ Si l'attribution du prix Nobel de la Paix à l'AIEA est indécente, ce n'est pas seulement parce que cette agence agit pour le nucléaire dit "civil", avec ses risques et ses déchets radioactifs légués aux générations futures. C'est AUSSI parce que l'AIEA porte une grande responsabilité dans la prolifération nucléaire à des fins militaires. Rappelons que le nucléaire dit "civil" produit de l'uranium enrichi et du plutonium qui permettent l'un comme l'autre de faire des bombes atomiques...
en décalage ... ♦ 08.10.05 | 20h23 ♦ cela fait longtemps, entre 20 & 30 ans, que les "nobel de la paix" sont en totale décalage. Décalage d'abord avec les idéaux de paix, puis ceux de rigueur morale, d''impartialité ...etc... et au final avec l'opinion publique. De mémoire, ont été Nobel de la paix, par example, le stalinien Le Duc To, le terroriste Arafat. Alors, une erreur de plus, ce n'est finalement pas trop grave ....
L a grande coalition à l'allemande n'est pas la cohabitation à la française. Dans cette dernière, le président de la République abandonne la quasi-totalité de la politique intérieure, économique, sociale, éducative, etc., à un premier ministre venu de l'autre camp. Dans la grande coalition, les deux grands partis de centre droit (CDU-CSU) et de centre gauche (SPD) passent des compromis pour gouverner ensemble. La cohabitation est une guerre d'usure, la grande coalition un mariage de raison.
Depuis la création de la République fédérale, en 1949, l'Allemagne a été généralement gouvernée par des "petites" coalitions entre un grand parti dominant et un partenaire qui apportait l'appoint des voix nécessaires à une majorité parlementaire. Elle a cependant connu un premier cas de grande coalition entre les chrétiens-démocrates et les sociaux-démocrates, de 1966 à 1969. Cette expérience a laissé des souvenirs mitigés. Pour les uns, elle fut une réussite en permettant la relance de l'économie en une période de croissance zéro et de montée du chômage. Pour les autres, elle fut une guérilla permanente entre le chancelier Kurt Georg Kiesinger (CDU) et le vice-chancelier et ministre des affaires étrangères Willy Brandt (SPD), qui, à la fin, ne se supportaient plus. Elle eut en tout cas un résultat: l'amorce de l'Ostpolitik, la politique à l'Est, qui changea les relations entre l'Allemagne et les pays communistes.
Cette fois-ci, la grande coalition est la conséquence de l'arithmétique électorale. Le 18 septembre, les Allemands ont renvoyé l'alliance rouge-verte, au pouvoir depuis sept ans, sans donner de majorité à la droite. Il ne restait donc guère d'autre choix au SPD et à la CDU-CSU que de tenter de s'entendre. Angela Merkel va entrer à la chancellerie dans les fourgons de la social-démocratie, alors qu'elle rêvait de diriger une équipe porteuse de réformes résolument libérales.
Les sceptiques y verront une recette pour l'immobilisme. A force de rechercher un consensus entre des politiques opposées, les seize ministres huit pour chaque camp s'accorderont toujours sur le plus petit dénominateur commun. Ce serait la pire des hypothèses, non seulement pour l'Allemagne, qui a besoin de renouer avec le dynamisme économique, mais encore pour ses partenaires européens, confrontés à des difficultés analogues.
Les optimistes peuvent, au contraire, trouver dans la politique de la grande coalition des raisons d'espérer. Le gouvernement Schröder avait déjà commencé les réformes les plus urgentes finances publiques, sécurité sociale, retraites, marché du travail, etc. Souvent d'ailleurs avec le soutien de la CDU-CSU, dont l'aval était indispensable à la Chambre des Etats. Le gouvernement Merkel va devoir les reprendre et les approfondir, sans toutefois recourir aux recettes du capitalisme anglo-saxon. Il montrerait alors à l'Europe tout entière que l'économie sociale de marché, qui a si bien réussi à l'Allemagne dans le passé, n'est pas incompatible avec la globalisation.
Article paru dans l'édition du 12.10.05
Paul G. ♦ 11.10.05 | 21h53 ♦ Une grande coalition favoriserait les extrêmes,dit-on,décrédibiliserait un parti candidat à l’alternance.Mais assure-t-on sa crédibilité par la surenchère verbale ou en scandant des slogans dans les manifestations?Pourquoi la précédente majorité a-t-elle été remerciée et qui peut croire qu’à son retour elle aura des solutions miracles?Dans les temps difficiles mieux vaut élaborer en commun des solutions raisonnables.C’est la démagogie et l’irresponsabilité qui font le lit des extrêmes.
Dominique L. ♦ 11.10.05 | 21h37 ♦ Ras le bol de voir tous les politiques se battre pour eux même alors qu'il y a tant à faire en matière de sociale, d'économie, d'environement, de justice, d'humanisme... Je suis persuadé que l'opinion publique est prête à un rapprochement entre les centristes et la gauche réaliste et réformiste malheureusement l'idéologie et les dogmes de la gauche radicale empèchent se rapprochement , dommage pour les francais
i2bx ♦ 11.10.05 | 21h04 ♦ Schröder, et à travers lui le SPD, a entamé une révolution dans la culture de gauche: La modernisation et la compréhension de la mondialisation et des bienfaits que l'europe peut en retirer. Blair l'a fait bien avant lui. Si le SPD accède a des postes clefs, c'est notamment parce que le SPD, tout comme Merkel, va en direction des réformes nécessaires. Le PS français est encore bien loin de cette révolution, puisqu'il envisage de toute part de tirer vers lui l'électorat d'extreme gauche...
XL ♦ 11.10.05 | 20h45 ♦ Transformer une cohabition en combat quand il y a un projet politique derrière, après tout, cela peut se comprendre, encore que refuser la sanction du pays... Mais paralyser l'action du pays de 1997 à 2002 pour mener une politique peu différente par la suite, c'est incompréhensible. Ou plutôt si: c'est une politique seulement animée par le souci de se maintenir au pouvoir. Quelqu'un pourrait il s'occuper de la France ?
françois h. ♦ 11.10.05 | 19h36 ♦ la France n'a pas besoin d'une coalition PS - UMP , mais d'une vraie scission du PS pour que le pays dispose d'une vraie offre social-démocrate opposée à une offre sociale libérale. Comme elle n'est pas à l'ordre du jour , nous restons dans le règne du n'importe quoi ...
Roger D. ♦ 11.10.05 | 18h57 ♦ Julien Dray justifie l'impossibilité en France d'une collaboration gauche-droite car, dit-il, ce n'est pas la tradition française. Drôle d'argument ! Pourquoi faudrait-il rester bêtement dans la tradition alors que les problèmes posés à notre pays devraient dépasser les clivages. Et quand Moscovici dit de Bayrou que c'est le couillon de service qui leur permettra de gagner, ça en dit long sur l'esprit des politiques plus soucieux de gagner des élections que de servir les Français.
gérard B. ♦ 11.10.05 | 18h02 ♦ D'acc avec Laurent L. La gauche modérée refuse l'idée même d'une alliance avec la droite modérée, pourtant moins diabolique que la gauche de la gauche, qui n'a pas digéré l'échec des idées marxistes pourtant explicitement non démocratiques, et ce malgré le souvenir d'un siècle de fer et de sang.Et si les Français attendaient une classe politique plus centrée, donc sociale-réformiste modérée (accessoirement plus jeune et féminine, avec des idées du XXIème )? Et si surtout, on le leur proposait ?
Etienne.Q ♦ 11.10.05 | 16h27 ♦ Impressionnant. Qui peut encore parler de victoire pour Mme Merkel ou son parti ? Elle accède certes au poste le plus prestigieux, mais à quel prix ? En tout cas, bonne nouvelle, excellente nouvelle pour l'Allemagne, qui ne basculera pas - encore - du coté obscur (càd anglo saxon) de l'économie de marché. Bravo M. Schröder !
Exemplaire ? ♦ 11.10.05 | 14h44 ♦ Question. Est ce qu'un mariage de raison met les partenaires à l'abri d'être cocufié ? La photo réunissant Sarkozy et Hollande serait une illustration du prochain scénario français à l' allemande ? Le monde en sera bouleversé.
Laurent L. ♦ 11.10.05 | 14h17 ♦ J'aimerais bien savoir pourquoi ce genre de compromis entre partis de droite et de gauche est possible en Allemagne, et complètement inenvisageable en France... Peut-être parce que chez nos voisins la politique est essentiellement du domaine de la raison, alors que chez nous elle s'apparente à une guerre de religion. Quand la France deviendra-t-elle politiquement adulte ??
C e n'est qu'un soupçon, mais terrible. Jean-Bernard Mérimée, ambassadeur de France et ancien représentant permanent du Quai d'Orsay au Conseil de sécurité des Nations unies, entre 1991 et 1995, a été placé en garde à vue lundi 10 octobre et devrait être mis en examen. A ce stade, le juge d'instruction Philippe Courroye s'interroge sur son implication dans les détournements financiers liés au programme de l'ONU en Irak, dit "Pétrole contre nourriture".
M. Mérimée n'est pas le premier diplomate inquiété. Serge Boidevaix, lui aussi élevé à la dignité d'ambassadeur de France, ancien secrétaire général du Quai d'Orsay, a été mis en examen en septembre pour "trafic d'influence et corruption" dans le cadre du même dossier.
Au-delà de ces deux personnalités, neuf autres, parmi lesquelles l'ancien ministre de l'intérieur Charles Pasqua et son conseiller diplomatique Bernard Guillet, sont visées et se voient reprocher d'avoir bénéficié des largesses de l'ancien dictateur Saddam Hussein.
En bref, la justice les soupçonne d'avoir reçu des allocations pétrolières et de les avoir revendues avec une marge bénéficiaire d'environ 30 cents de dollar par baril. M. Mérimée aurait ainsi reçu des commissions sur quelque deux millions de barils; M. Boidevaix, président de la chambre de commerce franco-arabe depuis les années 1990, aurait été l'allocataire de plus de 32 millions de barils entre 1998 et 2003.
Sans préjuger l'issue de l'instruction, ces soupçons viennent durement écorner l'image de la diplomatie française. Les plus indulgents s'interrogeront sur les dangers d'une politique pro-arabe allant parfois jusqu'à l'aveuglement. Bagdad attendait de la France et de ses plus hauts représentants qu'ils renvoient une image positive du régime irakien. En échange des services rendus, Saddam Hussein a remercié une foule de prestataires plus ou moins conscients et intéressés.
La révélation de cette affaire, l'enquête conduite aux Nations unies par la commission Volcker et l'instruction menée en France par le juge Courroye embarrassent au plus haut point depuis de trop longs mois la diplomatie française. Le respect de la présomption d'innocence lui impose le silence. Mais le respect de sa mission devrait lui donner obligation de parler haut et clair.
En l'occurrence, la diplomatie américaine ne s'est encombrée ni d'élégance ni de demi-mesures, même si certaines sociétés d'outre-Atlantique étaient concernées. Washington est à l'origine de la campagne visant les trafics d'influence qui ont prospéré dans les marges du programme "Pétrole contre nourriture". Cela entrait dans le cadre de sa lutte sans merci avec la France tandis que celle-ci brandissait l'étendard du multilatéralisme et s'opposait au projet guerrier de George W. Bush en Irak. Cela permettait aussi à la Maison Blanche d'instruire le procès de l'ONU, organisation jamais assez efficace selon les Etats-Unis.
Cela dûment établi n'excuse en rien d'éventuelles malversations des ambassadeurs de la France.
Article paru dans l'édition du 13.10.05
Europekipete ♦ 12.10.05 | 14h11 ♦ On comprend mieux la menace du veto brandie par Mr Chirac pour defendre sa "paix" deguisee en soutient pour une dictature dont aucun Francais ne voudrait mais qui allait si bien aux Irakiens. Un exploit qui a fait verser des larmes d’ emotion chez beaucoup de naifs en mal de fierte nationale, apres le discours eloquent de Mr de Villepin. L’information d’aujourd’hui revele que le fameux veto n’avait pour but que de defendre la "paix" sur l’affaire "petrole contre nourriture".
MARCEL G. ♦ 12.10.05 | 14h27 ♦ Ces informations,sont,pour ceux qui lisent aussi la presse étrangère,connues depuis longtemps. Pourquoi a-t-il fallu autant de temps pour que la presse française en parle? Et ce n’est pas le seul sujet concerné par la silence!!!! La France ne défend pas le multilatéralisme, elle défend ses intérêts face, entre autres, aux U.S.A. Il en est de la Dimoplatie comme pour la Justice, elles n’ont aucun rapport avec la moralité.
sunseeker ♦ 12.10.05 | 14h28 ♦ comme en écho à l’échec du prétendu modèle social français qui est devenu un anti-modèle avec la démagogie anti-réformes mitterrando-chiraquienne, la sincérité de la diplomatie française est remise en question...pourquoi toute cette énergie gaspillée à s’opposer à un allié les USA qui après tout allait déposer un dictateur, et pendant ce temps on ne voit pas Chirac ou Villepin s’émouvoir des noirs du Darfour massacrés par les milices arabes...peut être le vrai visage de la politique "arabe"...
jacklittle ♦ 12.10.05 | 14h36 ♦ Halte là!!!! Si vouv vous mettez à porter des jugements sur chaque pays du monde à l’aune d’affaires plus ou moins opâques où seraient mêler des diplomates ou des pseudos-diplomates,il va falloir passer en revue quasiment tous les pays de la planisphère. Gardons-nous de porter des jugements définitifs sur tout et sur rien. Sâchez,sâchons raison garder.
Edouard ♦ 12.10.05 | 14h43 ♦ Vous placez contre l’eventuelle culpabilite des francais la volonte des US de demasquer les irregularites du "food for oil". Cela n’est pas comparable. Les francais sont coupables ou pas. Et le fait que les US aient cherche a le prouver ne change rien a la realite de cette culpabilite (si elle est prouvee bien sur). De plus, on pourrait aussi dire que la position francaise anti guerre etait motivee par la necessite de cacher ces eventuelles irregularitees. L’image de la France souffre.
Thierry B. ♦ 12.10.05 | 15h40 ♦ est-ce vraiment une surprise ? Malheureusement non, et les FAITS ont finalement toujours raison.
J C. ♦ 12.10.05 | 15h46 ♦ Quelle naïveté et pourquoi s’acharner sur ces lampistes. L’instruction ayant été menée ailleurs est allé jusqu’au bout.. combien de corrompus s’en sont tiré ici parce que notre justice sait fermer les yeux. N’accablons pas ces hommes pensons aux autres, beaucoup plus gradés, qui ont échappé à cette opobre Allons un peu de sérieux
monrog ♦ 12.10.05 | 16h17 ♦ Le rôle joué par les Etats Unis dans le déclenchement de cette affaire n’en met que davantage en lumière l’aspect inquiétant: sans ce type d’"accident" déclencheur, combien d’affaires de ce genre ignorons-nous ? La France est-elle devenue un pays corrompu, signe supplémentaire, s’il en était besoin, de son profond déclin ?
Grichka10 ♦ 12.10.05 | 16h26 ♦ La compromission avec un dictateur génocidaire pendant 25 ans, les magouilles du programme Oil for Food, c’est très très dur à avaler, d’ou que cela vienne. Que ces exactions viennent du pays qui nous rabache les oreilles avec des positions morales sur l’Irak depuis 3 ans, ca navigue entre le ridicule absolu et l’innacceptable selon l’humeur du moment. Au moins les Américains ne drapent pas leurs turpitudes dans un édredon de morale-fiction.....
esteban53 ♦ 12.10.05 | 16h29 ♦ L’image de la France ne deviendra pas trouble parce qu’on a découvert une affaire de diplomates corrompus. Il y a des corrompus dans tous les pays. Mais l’image de la France risque d’être entachée pour longtemps si la justice ne fait pas son travail vite et bien. Or c’est sur l’indépendance de la justice en France qu’on peut parfois émettre des doutes.
clo.clo ♦ 12.10.05 | 17h16 ♦ Je ne pense pas que les EU visaient explicitement la France, mais visaient d’abord l’ONU. Le fait que des diplomates français soient impliqués n’est qu’un effet collatéral, heureux même dans ce cas là pour les Américains. Il ne faut pas voir du complot partout, et des diplomates corrompus il y en a eu partout, même aux EU ou ils ont été aussi poursuivis. Alors c’est somme toute une affaire banale sans interet qui n’aurait pas du faire l’objet d’un éditorial.
Le réveur ♦ 12.10.05 | 17h23 ♦ La corruption est inhérente au capitalisme et au marché. Avons-nous oublier "Elf" et ses avions renifleurs sans parler des frégates de Taïwan et autres scandales. S’il faut bien justifier "Les Paradis Fiscaux". Alors pourquoi chercher des poux dans les têtes de quelques hauts fonctionnaires corrompus qui ne sont que les comparses de quelques dignitaires de la Vème République. Après quarante sept années de monarchie républicaine il est grand temps de redonner le pouvoir aux citoyens
Flying+Frog ♦ 12.10.05 | 17h46 ♦ L’image de la France, mais entendez par là l’Etat Français, est déplorable à l’intérieur de nos frontières. L’extérieur ne fait que s’ajuster avec retard.
Sue ♦ 12.10.05 | 18h27 ♦ Où est l’information? Nous ne savons pas si ces diplomates sont corrompus, en d’autres termes nous ne savons rien de sûr. Mais le fait de vouloir montrer la corruption dans une institution: à l’ONU par exemple, dans un Etat , en France, ne relève pas du hasard, car tant que je regarde là où je dois regarder; les affaires des autres, celles de M.Halliburton par exemple continuent.Ce qui semble être l’essentiel.
XF ♦ 12.10.05 | 18h38 ♦ Cocoricooooo !!! chante le coq sur son tas de fumier.
orbi ♦ 12.10.05 | 18h42 ♦ Circulez, il n’y a rien à voir. c’est le domaine réservé du Chef de l’Etat. Il faut choisir, soit la France a une belle diplomatie flamboyante pour jouer dans la cour des "grands", soit on entre dans les détails, et là c’est la porte ouverte à toutes les mesquineries. Bientôt vous voudrez aussi des commissions d’enquêtes, des débats au Parlement, de la transparence sur les traités internationaux de défense, de coopération. Mais où irions nous? Soyons sérieux!
azebolu ♦ 12.10.05 | 18h58 ♦ Et allez!!!Les américains mènent le jeu et la France y plonge comme si elle avait qqch. à se reprocher. On a terni leur image de défenseurs de la démocratie, ils ternissent l’image des Mérimée, Boidevaix, Pasqua, Guillet et consorts, et par cela même l’image de la France. Mais bon sang, quand donc écrira-t-on des pages incendiaires sur leur comportement à vouloir imposer la paix par la guerre, sur leur racisme institutionalisé, sur leur dette extérieure, sur leur fanatisme religieux.
O n sait tout de la grippe aviaire depuis longtemps. Voilà une maladie "documentée" qui ne présente aucune énigme pour les spécialistes, contrairement à la maladie dite de la "vache folle". Ce pourrait être un facteur très rassurant si la communauté internationale n'avait pas fait la preuve d'un manque de solidarité confondant depuis deux ans en ne portant pas une assistance résolue aux pays pauvres de l'Asie et de l'Asie du Sud-Est, qui furent les premiers touchés.
Résumons: le virus en cause est le sous-type H5N1, un virus hautement pathogène, clairement repéré et identifié pour la première fois il y a plusieurs décennies parmi les oiseaux sauvages. L'épizootie dont il est question aujourd'hui s'est déclarée à la fin de l'année 2003. Elle a principalement touché, dans un premier temps, le Vietnam, la Thaïlande et la Corée du Sud, puis la Chine, Taïwan, le Japon, le Cambodge et le Laos. Dans cette zone géographique, environ 150 personnes ont été infectées en plumant des volailles et une soixantaine sont mortes. Parallèlement, les autorités des pays concernés ont fait procéder à l'abattage de plus de 100 millions de volailles.
A ce stade, l'équation H5N1 était assez facile à résoudre. Le vaccin pour immuniser les volailles existe. Les pays riches auraient dû immédiatement réagir en dégageant les moyens financiers pour que cette peste des oiseaux soit jugulée dans son foyer. L'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a estimé à 100 millions de dollars les investissements nécessaires dans les trois prochaines années. Mais seulement 20 millions ont été à ce jour promis, tandis que les Etats-Unis, à eux seuls, s'apprêteraient, selon le quotidien britannique Financial Times, à passer commande d'un médicament antiviral pour plus de 1 milliard de dollars.
Du coup, l'équation commence à changer de nature. Au départ localisée, circonscrite, l'épidémie prospère et se mondialise. On l'a repérée en Russie et au Kazakhstan en août; en Turquie et en Roumanie aujourd'hui. D'imaginaire, le risque d'une pandémie frappant l'Europe devient palpable. Et, de fait, le ton de la Commission européenne a brusquement changé jeudi 13 octobre. Elle était distraitement attentive. La voici mobilisée.
Paris entend aussi multiplier les signaux. Le premier ministre cherche à rassurer en déclarant: "Nous avons un dispositif d'ores et déjà opérationnel." Heureuse nouvelle. La France est l'un des pays les plus concernés puisqu'elle est le premier producteur de volailles de l'Union européenne et le troisième exportateur mondial, derrière le Brésil et les Etats-Unis. Cette situation lui impose une vigilance toute particulière.
A force de voyager et de se diffuser, même lentement, l'équation H5N1 est en effet devenue une équation à une inconnue. Comme en Asie, le risque existe que ce virus infecte, ici aussi, les hommes. La panique est mauvaise conseillère. Le respect d'une politique sanitaire sérieuse et d'une hygiène stricte est en revanche souhaitable.
Article paru dans l'édition du 15.10.05
Roger Dumont ♦ 15.10.05 | 16h05 ♦ Et si des terroristes étaient capables de faire muter ce virus H5N1 pour déclencher une pandémie meurtrière notamment dans leurs pays-cibles préférés, en Europe et aux États- Unis ?
TiboUK ♦ 15.10.05 | 16h00 ♦ à Marie-Claude: Non, pas de risque supplémentaire. Le virus peut muter en Asie comme en Europe. Le seul aspect préoccupant est l'augmentation de l'épizootie, qui va de paire avec un risque accru de la rencontre des 2 virus (humain et anmal) nécessaire à l'apparition d'une nouvelle souche. L'hystérie est complète et le gouvernement met de l'huile sur le feu en parlant du tamiflu et des 50 millions de masques. Les gvts doivent se concentrer sur l'éradication de la grippe animale en Eur ET en Asie
Rene ♦ 15.10.05 | 13h41 ♦ Toujours la même chose: Le tremblement de terre: 40000 morts La grippe aviaire: des millions de morts Et pendant cela nos hommes politiques agissent en sous mains pour privilégier leur clientèle et tout faire pour assurer leur réelection, le out couvert par les reportages de tus les journaleux Merci pour eux
Marie-Claude B. ♦ 15.10.05 | 13h22 ♦ Quelqu'un peut-il me répondre! Pourquoi le virus n'a pas "muté" - permettant ainsi une pandémie avec infection d'homme à homme- depuis sa présence en Asie (plusieurs années)? Pourquoi devrait-il "muter" rapidement lors de son développement en Europe? diversité climatique favorisant le virus de la grippe? nos poules (ou nous mêmes) ont-elles un patrimoine génétique particulier? hystérie? désinformation? (la commission a annoncé en premier l'absence du H5N1 en Turquie avant de se raviser...)
destripadore ♦ 15.10.05 | 02h00 ♦ LEMONDE.FR | 13.10.05: "le mot d’ordre de M. Kyprianou est simple: "Nous ne voulons pas créer de panique." "S’il y a une pandémie, il y aura un très grand nombre de morts", et surtout "[...]Le Laos, mystérieusement épargné par le virus depuis mars 2004 [...]" le lendemain: "Elle a principalement touché, dans un premier temps, le Vietnam, la Thaïlande et la Corée du Sud, puis la Chine, Taïwan, le Japon, le Cambodge et le Laos." Journalistes soyés serieux j’ais des copines qui paniquent!
VB ♦ 14.10.05 | 23h11 ♦ Puisqu’on ne peut pas faire de prévention, reste l’observation et la déduction. Restons vigilents: les pigeons parisiens sont-ils observés par nos spécialistes? C’est peut-être l’occasion d’inspecter les aérations dans les hopitaux? Ne soyons pas acteurs de la psychose car c’est l’occasion de faire fleurir de petits commerces comme la vente de masques,thermomètres etc. Difficile de ne pas spéculer quand on tient la population à l’écart, qui obéira, le cas échéant, aux consignes.
tokaido ♦ 14.10.05 | 21h33 ♦ on sait tout de la grippe aviaire depuis longtemps mais la psychose est à notre porte. la double attitude: - n’ayez pas peur ce n’est rien. - mais nous avons tout prévu au cas ou. toujours cette meme equation de la peur et de la reassurance. ne pourrait-on pas considerer les citoyens comme adultes et les informer en conséquence ?
FDMLDP ♦ 14.10.05 | 19h54 ♦ Lors de l’émergence du SIDA, les institutions médicales ont conforté l’idée que 10% des séropositifs deviendraient un jour malades. On sait ce qu’il en a été, et qu’à cette époque, le seule vraie vérité est qu’on ne savait RIEN. Que l’ignorance ne génère pas la psychose, soit. Que l’on nie l’ignorance totale ou partielle pour se rassurer faussement est coupable, gravement. Rien ne permet de dire que ce virus produira une hécatombe, rien ne permet non plus d’affirmer qu’il ne la produira pas.
jacklittle ♦ 14.10.05 | 16h26 ♦ L’O.M.S et la F.A.O. sont des organismes qui ont vocation à alerter les autorités responsables de chaque pays dans le monde,elles doivent être appuyées par des instances scientifiques irréfutables et préconiser des mesures de prévention et de lutte contre la pandémie de grippe aviaire.A partir de ces recommandations,il appartient à chaque autorité responsable de mettre en oeuvre dans son propre pays toutes les dispositions qui s’imposentet,en priorité les pays hautement développés.PASde PSYCHOSE
Olivier C. ♦ 14.10.05 | 15h48 ♦ N’oublions pas que le virus mutant qui serait capable de se transmettre d’homme à homme n’existe peut-être pas encore. En tout cas il n’est pas identifié clairement. C’est cette souche qui représenterait le plus fort risque pour la santé public. Et rien ne permet de dire que le vaccin contre le H5N1 sera effectif contre cette mutation. L’équation devient donc nettement plus complexe: comment lutter contre un ennemi futur qui n’existe peut-être pas encore ?
konsterné ♦ 14.10.05 | 15h46 ♦ "preuve d’un manque de solidarité confondant": Des offres d’aide ont été faites, des aides ont été apportées là où cette aide était (bien) reçue. Faut-il déclarer une guerre aux pays qui refusent de communiquer, et d’appliquer les procédures ? J’ai à peine commencé à lire cette éditorial, et pourtant, je n’en ai plus la moindre envie. Si le reste est de la même eau: au secours le journalisme.
JEAN-LOUP G. ♦ 14.10.05 | 14h55 ♦ Trop tard .... La situation est "anormale" en Iran (message d’alerte del’OIE http://www.oie.int/Messages/051012IRN.htm) l’Irak se protège, les oiseaux ont survolé (sans se poser!) la Russie, la sarcelle d’hiver arrive cette semaine de Sibérie. La surveillance de la grippe humaine a repris depuis une semaine, la question est devenue: que fera le virus issu du croisement ?
alain sager (nogent sur oise) ♦ 14.10.05 | 14h16 ♦ Il y a plus de deux siècles, le vieux Kant éditait un opuscule intitulé: "Idée d’une histoire universelle d’un point de vue cosmopolitique". Il y défendait l’idée d’une société des nations propre à mettre fin au fléau de la guerre. Aujourd’hui, en bien des domaines, l’urgence d’un "point de vue cosmopolitique" ne cesse de s’affirmer. L’autre branche de l’alternative, c’est l’anarchie mondiale dans laquelle nous vivons, et dont les effets frappent cette fois directement à notre porte.
S ubrepticement, les cinq centrales syndicales représentatives ont dressé un constat d'échec de leur mobilisation. La journée nationale d'action du 4 octobre s'est située un cran en dessous de la précédente, le 10 mars. Le constat est rude: le mécontentement social est bien réel en France et la victoire du non au référendum européen du 29 mai en a aussi été une traduction , mais il ne passe pas par les syndicats.
Depuis deux semaines, le syndicalisme a enregistré une série de défaites. Il y a d'abord eu le calamiteux épisode de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) mettant aux prises un Etat mauvais gestionnaire et mauvais actionnaire et un syndicalisme d'un autre âge muré dans ses archaïsmes et son immobilisme. Le Syndicat des travailleurs corses (STC) a affiché sa radicalité et son nationalisme. Le syndicat des marins CGT a joué la carte du jusqu'au-boutisme, ne s'arrêtant qu'au bord du précipice pour éviter le dépôt de bilan.
Si la fermeté de Dominique de Villepin a payé à la SNCM, il aurait tort de se livrer à un exercice de triomphalisme. Etat et syndicats ont déployé un jeu "perdant-perdant". Le gouvernement, après s'être défaussé sur un préfet de région, a multiplié les volte-face et a montré son incapacité à négocier. Il n'a pas su saisir la main tendue par Bernard Thibault, qui ne mettait plus en avant l'exigence d'une SNCM détenue à 51% par l'Etat. Et, à l'arrivée, la CGT, après avoir donné du syndicalisme sa pire image, a été incapable d'empêcher la privatisation de l'entreprise.
Les confédérations s'apprêtent à subir une nouvelle défaite. Le 14 octobre, le commissaire du gouvernement a estimé, devant l'assemblée du contentieux du Conseil d'Etat, que la requête d'annulation des syndicats contre le contrat nouvelles embauches (CNE) n'était pas justifiée. Il y a donc de fortes chances pour que la haute juridiction reconnaisse la validité de ce CNE que M. de Villepin avait lui-même qualifié d'"ovni" alors que les syndicats ont eu recours à la voie juridique pour le faire annuler, à défaut d'avoir obtenu son retrait par leur mobilisation.
Au bout du compte, les syndicats ont fait, le 4 octobre, une redoutable démonstration: ils peuvent mettre, selon leurs chiffres, plus d'un million de personnes dans la rue et n'obtenir aucun résultat. Il n'est donc pas étonnant qu'ils se gardent bien de décréter une nouvelle journée nationale d'action. Il serait suicidaire d'entretenir pareille spirale de l'échec.
Pour autant, il n'est pas sain dans une démocratie, surtout quand elle est, comme en France, si malade, d'avoir un syndicalisme affaibli ou humilié. Quand la colère ne passe plus par le "filtre" syndical, elle peut donner lieu à bien des débordements, voire à des actes de désobéissance civile. Le climat social peut favoriser de tels dérapages. Le premier ministre, qui a promis aux confédérations, dès le 6 octobre, d'ouvrir un dialogue sur plusieurs chantiers, dont l'emploi, serait avisé de ne pas trop attendre et de prendre des initiatives pour revivifier la démocratie sociale.
Article paru dans l'édition du 18.10.05
louis breg. ♦ 19.10.05 | 12h27 ♦ Combien de "Syndicats ou Coodinations" en France qui représentent environ 5% de vrais Syndiqués à jour de leurs cottisations?... Bien sûr parmi eux il existe de vrais militants dévoués corps et âme mais combien sont-ils?...et la plupart du temps le Medef s’arrange pour les éliminer!...à quand le sabordage des restes des centrales syndicales pour reconstruire UNE ou DEUX Cantrales au maximum.... un voeu pieu sans doute....hélas
alain e. ♦ 18.10.05 | 18h54 ♦ Rien n’avancera tant qu’il ne sera pas mis fin à la scandaleuse présomption légale de représentativité des "grands" syndicats qui, sur le terrain, ne sont que des groupuscules sans réelle base militante. Quant à la CGT, plus spécialement, elle n’a toujours été ( et elle reste) q’une simple courroie de transmission du PC et sa principale "pompe à fric". Le ménage, vite!
jean-louis F. ♦ 18.10.05 | 14h03 ♦ Vous écrivez qu’il n’est pas sain pour une démocratie..........oui mais doit on pour autant discuter avec des syndicats "archaïques " , exclusivement corporatistes et de plus décrédibilisés,(cf) l’affaire des trafics sur les bateaux de la SNCM? Ne peut on chercher --en complément--à aider l’émergence de nouveaux interlocuteurs, même s’ils ne se sont pas distingués pendant la gerre de 1939/45 et pourquoi pas d’ailleurs celle de 1870 faute d’être nés à cette époque?
Denis P. ♦ 18.10.05 | 13h26 ♦ Ce n’est tout de meme pas au gouvernement de refonder le milieu syndical. Cette tendance bien Francaise a tout attendre de l’Etat. Le probleme sans doute, c’est que personne ne veut s’engager, tout le monde veut etre defendu, reconnu comme victime averee ou potentielle. Nos societes sont attentistes. Entre liberalisme debride et corporatisme psycho-rigide, on se tate. La France ne se gouverne plus, elle s’assiste, s’observe et se complait a ruminer ses aigreurs d’une fin qui ne finit pas.
henrikardo ♦ 18.10.05 | 10h52 ♦ En France, en général on ne réagit qu’à la suite de catastrophes et on s’agenouille alors devant un "sauveur". Napoléon à la suite du chaos révolutionnaire et de Gaulle après le désastre de juin 40. Cette fois que va-t-il se passer et qui sera le prochain dieu ? Villepin avec un nouveau "changement dans la continuité" giscardien, miterrandien et chiraquien ou Sarkosy en pétard mouillé. Quant aux autres... ils en sont encore à lire les horaires du train dans lequel ils ne monteront pas.
YANN100 ♦ 18.10.05 | 00h15 ♦ Depuis des décennies la SNCM n’a pas été vraiment dirigée. L’Etat s’est contenté de combler les déficits creusés par les grèves à répétition et par l’entreprise devenue "la chose" des syndicats. On s’est arrêté juste au bord du gouffre. Je souhaite qu’un journaliste courageux, à défaut un jeune chercheur inconscient du risque pris, ose conduire une investigation sur les coûts, pour la France, de la main mise de certains syndicats qui, pour un oui pour un non, paralysent l’économie !!!
orbi ♦ 18.10.05 | 00h14 ♦ S’il faut annoncer les défaites syndicales à venir, on peut sans crainte parler de la défense du service public de l’EDF. Après le scandale de la SNCM, il sera trés difficile aux syndicats de populariser leur message, si on n’a pas apporté un début de solution à la question du scandaleux Comité d’Entreprise EDF. Vraiment un patient travail de reconquête du "service public" au service du public et non des syndicats doit être entrepris.
Michel C. ♦ 17.10.05 | 22h12 ♦ Dure réalité que celle que vous décrivez. On ressent une énorme contradiction, comme si les syndicats, CGT en tête, étaient les derniers restes d’une société où l’on pouvait encore parler de solidarité. Il existe ailleurs des récitations trotskistes(Force Ouvrière) qui font les délices comiques des comités d’entreprises des grands groupes. Enfin on peut chercher une voie d’opposition structurée à une autre récitation tout aussi insensée "le dieu du marché"; je vais présenter une motion au Mans.
Bacalan ♦ 17.10.05 | 21h27 ♦ Très bien de vouloir que les syndicats évoluent. Encore faudrait-il que ceux qui posent de bonnes questions, soient entendus, et qu’ils trouvent des interlocuteurs qui aient envie de négocier. Or, il s’agit de réunions, de petites phrases, mais rarement de négociations. Il y’a beaucoup d’efforts à faire partager mais pas beaucoup à donner en échange !
Roger D. ♦ 17.10.05 | 21h03 ♦ En France les syndicats imprégnés d’une lutte des classes d’un autre âge sont de plus en plus corporatistes, poujadistes, rétrogrades, et en fin de compte peu soucieux de l’intérêt général. Voilà pourquoi ce syndicalisme-là, qui est aux antipodes de celui des pays du nord, fonctionne mal et est peu susceptible d’attirer à lui de nouveaux adhérents. De plus l’autoritarisme régnant dans la société française ne favorise pas le dialogue Les décisions sont prises d’abord, on négocie après
Cyrille Z. ♦ 17.10.05 | 21h02 ♦ Je rebondis sur le mot d’Henrikardo: c’est même bien avant la libération qu’on trouve les germes de nos difficultés d’aujourd’hui. A vouloir faire perdurer un "combat syndical", une "lutte des classes" marxistes dans une société dans laquelle Marx ne se reconnaitrait pas, on favorise les divisions, les fractures, les rivalités, et on perd totalement de vue le bien commun en effet. Azebolu et jacklittl ont raison: nos syndicats DOIVENT se révolutionner, notre démocratie en a besoin.
MICHEL U. ♦ 17.10.05 | 20h35 ♦ La perte d’efficacité des luttes syndicales n’est peut-être qu’un signe supplémentaire de la montée inexorable et dangereuse de l’individualisme.L’adéquation entre un système économique et l’idéologie ambiante marque la fin des revendications collectives, mais la violence croissante inhérente au culte de soi finira par être manifeste. L’affaiblissement organisé des corps intermédiaires favorisera des explosions sociales .Il sera trop tard pour regretter des syndicats puissants.
JEAN PHILIPPE G. ♦ 17.10.05 | 20h27 ♦ Un nouvel éditorial clair, net et sobre. Comment vous encourager autrement? Quand cesserons-nous de poursuivre à vivre en "perdant-perdant". Merci.
Laurent G. ♦ 17.10.05 | 19h37 ♦ Les syndicats semblent il est vrai un peu vieillots, comme englués dans un corporatisme conservateur. Là où ils sont encore assez bien représentés "fonction publique" ils ne servent qu’à défendre certains acquis sans proposer d’idées nouvelles. Les syndicats ont perdu de leur superbe sans doute aussi avec la fin de la culture ouvrière.
clo.clo ♦ 17.10.05 | 19h28 ♦ Enfin, ce que j’écrivais de politiquement incorrecte il n’y a pas longtemps dans ces colonnes, est écris officiellement dans le monde !! Les défaites syndicales ne datent pas d’hier. Il y a longtemps que la société n’est plus en phase avec les drapeaux rouges et les "toujours les mêmes" 500 000 personnes qui défilent de la république à la bastille. La bataille des retraites perdue, les jours de greve non payés ont révélé cette lente agonie commencée dans les années 80 avec la chute du socialisme
Karl G. ♦ 17.10.05 | 19h09 ♦ La pire image du syndicalisme, ce n’est pas la CGT qui se bat jusqu’au bout à la SNCM, mais la division. Si l’action du 4 octobre s’achève en eau de boudin, c’est qu’au fond, l’unité ne s’était pas faite sur les revendications. Une nouvelle journée d’action, au-delà de la question de son utilité, aurait nécessité la précision du contenu revendicatif et de ce fait, comporté le risque de l’éclatement syndical. La spirale des défaites est bien née en mai 2003 avec la défection de la CFDT !
sixcylindres ♦ 17.10.05 | 19h06 ♦ Je suis entièrement d’acord avec azebolu. Les syndicats sont nécessaires, mais ils sont en effet resté en retard par rapport avec l’évolution des problèmes qu’ils devraient traiter. Leur très faible représentativité est cachée derriere leurs droits à l’écoute prioritaire excessifs. Je ne sais pas si le patronat (de toute façon toujours fautif) l’a voulu, mais je comprends que cela l’arrange. Quant aux formes d’innovation syndicale, les syndicats sont capables de s’y opposer
quentin ♦ 17.10.05 | 18h47 ♦ Les syndicats ne fonctionnent plus, merci la politique quasi thatchérienne de monsieur Raffarin. Sur l’exemple allemand, ils ont aussi plus de pouvoir qu’en France du fait de leur unité et de la cogestion. La culture du compromis allemande ne tient pas seulement à des syndicats plus modéré mais aussi à une plus grande puissance syndicale au sein des entreprises en échange d’une "obligation de paix sociale".
popol691 ♦ 17.10.05 | 18h34 ♦ Les syndicats officiels ne servent que les gouvernements et le patronat francais car le taux de syndicalisation des salariés du privé ne les autorise pas à parler au nom de ses derniers. Si les permanents de ces syndicats étaient uniquement par les cotisations des adhérents, les 3/4 seraient virés. On comprend pourquoi ils s’accrochent à ce qu’ils appellent "service public" car pour l’essentiel il mange dans la gamelle public comme les dirigants des partis politiques.Alors:"tous pourris"???oui
monrog ♦ 17.10.05 | 18h08 ♦ Tout cela sent l’automne d’un pays. Le corps social français en son entier est en crise. Maladie de la démocratie et maladie du syndicalisme ne font qu’un; ce sont deux théâtres d’ombre mais le drame est que sont les spectateurs que nous sommes qui tiront si mal les fils. si les hommes politiques sont si mauvais c’est que nous ne voulons pas qu’ils soient meilleurs. Autant pour le syndicalisme: nous lui demandons de maintenir en vie un système en coma dépassé.
cohelet ♦ 17.10.05 | 17h37 ♦ C’est aussi l’échec du dialogue social à la française: agitons beaucoup mais surtout ne changeons rien! Au lieu de proner l’immobilisme et la préservation des acquis de 36 ou 68, il serait urgent de s’attacher à des réformes de fond comme la "sécurité sociale professionnelle" et la "formation et l’activité tout au long de la vie professionnelle". Au fait: la perruque a été un sport syndical et ouvrier depuis longtemps.
Yannick M. ♦ 17.10.05 | 17h36 ♦ La crise du syndicalisme c’est sa représentativité hérité d’après guerre et qui n’est plus en phase avec la réalité. Comment faire croire que la CFTC et la CGC sont représentatifs avec des pouillèmes de pourcentage aux élections alors que l’union syndicale Solidaires vient d’être rejeté au conseil supérieur de la fonction publique par le gouvernement avec presque 9% aux élections. Celà irait mieux si déhà il y avait la reconnaissance du vote des salariés.
henrikardo ♦ 17.10.05 | 17h23 ♦ Rappelons-nous les images des grèves de 95 - qui moi m’avaient choqué !-: des braseros, comme en 1936, sur les bords des quais où stationnaient des TGVs... deux planètes différentes ! Un tel anachronisme est bien à l’image du blocage du pays: des comportements patronaux parfois dignes de Germinal et des dirigeants syndicaux qui viennent à peine d’abandonner la lecture du "Kapital" de Marx.
1941 ♦ 17.10.05 | 17h23 ♦ - la faiblesse numerique du syndicalisme français est une des causes de la surenchère de certains dont on a vu recemment le caractère archaïque l’attitutude gouvernementale - s’aveugler sur les problèmes et negocier le couteau sous la gorge plutôt que discuter préalablement - n’est pas de nature non plus à nourrir un dialogue social qui devrait - democratiquement - etre permanent et non osciller de crises en crises
MICHEL F. ♦ 17.10.05 | 17h07 ♦ Toujours la même hypocrisie. D’abord, la presse s’acharne à abaisser les syndicats et, ensuite, indique que les syndicats sont utiles à la démocratie, en particulier pour prévenir les réactions violentes. Bref, c’est toujours la même vision d’un syndicat accompagnateur des réformes gouvernementales et patronales, synonyme de syndicalisme moderne et responsable, comme la presse nous le répète si souvent.
azebolu ♦ 17.10.05 | 16h37 ♦ Ce qui arrive aux syndicats est normal. Ils en sont restés aux «luttes» nécessaires et justifiées de 1936. Depuis, les choses auraient mieux évoluées si ces messieurs avaient évolué. L’évolution passe peut-être par le système allemand des «compromis». L’évolution passe peut-être par l’instauration de syndicats «corporatifs». L’évolution passe en tout cas par la cessation du fait de couvrir systématiquement les travailleurs «syndiqués» même en cas de faute grave.
jean ♦ 17.10.05 | 16h31 ♦ Pauvre syndicalisme, corrompu au niveau de ses dirigeants, humilié au niveau de ses militants ! A force de servir "d’accompagnement" des décisions patronales, il n’est plus qu’un faire valoir des forces économico-financières qui gouvernent le pays. Avec ce système des organisations syndicales dites "représentatives", toute forme d’innovation syndicale est systématiquement combattue. C’est la sclérose totale du syndicalisme, et c’est le résultat voulu par le patronat. Tout le monde est content !
jacklittle ♦ 17.10.05 | 16h02 ♦ Les syndicats français,la C.G.T. en tout premier lieu,en sont restés aux grandes conquêtes sociales (droit de grève,congés payés,40 heures etc,etc,)leurs actions en ces domaines sont incontestables,quoiqu’en disent certaines personnes,mais il est également indéniable qu’ils n’ont pas su évoluer au fil des transformations profondes du monde économique et social.La meilleure preuve c’est qu’aujourd’hui ils ne sont plus représentatifs des salariés,alors que nous avons besoin de syndicats forts.
henrikardo ♦ 17.10.05 | 15h59 ♦ Mais...est-on encore en démocratie ? dans la Rome antique, c’était le bien commun qui était toujours mis en avant. De nos jours -en gros depuis la Libération- la société a apparemment entériné le fait que les intérets corporatistes puissent primer devant l’intéret général. L’Etat a accepté que ses serviteurs (agents,assimilés,élus,ministres... )se servent souvent avant les autres, passent devant les autres et s’insurgent quand on leur fait remarquer... quelle place alors pour le citoyen isolé ?
Flying-Lolo ♦ 17.10.05 | 15h56 ♦ Les syndicats doivent défendre une vision, mais aussi des principes - quitte à être qualifiés de "passeistes" par des gens qui condondent allégrement et très souvent modernité avec mieux-aller ...- être naturellement en phase avec les salariés, être cohérents dans leur ligne de conduite mais également "lisibles"...Hélas, de tout cela, nous en sommes loin... Ce qui somme toute n’est, en effet, bon pour personne...Il ne reste plus donc qu’à en tirer les conséquences...
prodomo ♦ 17.10.05 | 14h58 ♦ il serait utile se me semble de revoir cet article à l’aulne des révélations du Parisien de cd matin sur les sombres traffics ayant cours à la sncm. quelles responsabilités, quelles conséquences sur la situation actuelle et future de cette entreprise ? comment replacer dans cette perspective le jusqu’auboutisme de ce syndiact d’arrière garde ? que le débat s’ouvre enfin, pleinement et de manière éclairé que nous puissions enfin savoir qui a manipuler qui et pourquoi...
gérard B. ♦ 17.10.05 | 14h06 ♦ 1 million de personnes, c’est 1,5% de la population, 4% des actifs ou encore ... 40% des syndiqués (environ). Le taux de syndicalisation est dramatiquement faible, signe de très mauvaise santé de la démocratie sociale. En ce domaine, une analyse des situations des pays nordiques apporterait certainement d’utiles indications sur les remèdes à trouver et appliquer. Bientôt une enquête du"Monde" à ce sujet?
L e rapport Guerre et paix au XXIe siècle, publié lundi 17 octobre par le Human Security Center, va à l'encontre de beaucoup d'idées reçues, notamment en Europe, sur l'évolution des conflits armés depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Fruit de trois années d'études menées par un ancien directeur de la planification stratégique de l'ONU, Andrew Mack, ce document tente de combler une véritable lacune scientifique et statistique.
Les enseignements sont multiples sur les changements intervenus depuis 1990 et la fin de la guerre froide : réduction de 80 % du nombre de génocides et autres massacres d'ampleur ; réduction de 40 % du nombre de conflits ; réduction phénoménale du nombre de morts par conflit (38 000 en moyenne dans les années 1950 ; 600 aujourd'hui), réduction de 30 % du nombre de réfugiés dans le monde, etc. Reste une indication très négative: alors que des conflits du passé frappaient souvent majoritairement les combattants, les victimes des guerres actuelles sont à 90 % des civils.
Au cours de la période 1945-1990, le monde était donc à feu et à sang. Depuis 1990, il est plus sûr. On s'y fait moins la guerre, on y meurt moins. Ces informations vont à l'encontre des croyances des opinions publiques occidentales, touchées par des conflits très meurtriers (Bosnie, Rwanda, Tchétchénie...).
Elles traduisent pourtant une évolution fondamentale : tandis que la diplomatie de la guerre froide était créatrice de conflits (hormis sur le sol occidental lui-même), la diplomatie, depuis 1990, cherche avec constante à devenir créatrice de paix. On ne compte plus les initiatives dans le domaine de la recherche et du maintien de la paix, de la justice internationale, même si certaines se soldent par des échecs sanglants comme à Sarajevo ou à Kigali.
Le monde est plus sûr parce qu'aucun Etat ne peut aujourd'hui anéantir sa propre population ou envahir son voisin sans que cela pose un problème à la communauté internationale. C'est elle ensuite qui décide d'intervenir (Kosovo, Timor-Oriental...) ou de fermer les yeux (Tchétchénie).
Cette diplomatie post-guerre froide de la recherche de la paix a aussi entraîné un changement d'attitude des armées, notamment occidentales. La préoccupation des militaires n'est plus seulement d'anéantir l'ennemi ; elle est aussi d'assurer la protection et la survie de leurs hommes.
Il est toutefois impossible de prétendre que la sécurité du monde n'est pas en danger. Comme l'explique Gareth Evans, le président de l'International Crisis Group, l'un des meilleurs observatoires des conflits, trois types de menaces guettent le monde : la prolifération des armes de destruction massive, notamment nucléaires , le terrorisme et enfin la remise en cause par la première puissance mondiale, les Etats-Unis d'Amérique, d'un ordre international, et notamment de l'ONU qui, malgré ses échecs, a considérablement aidé le monde, depuis 1990, à éteindre certains de ses feux.
Article paru dans l'édition du 19.10.05
gerald+n
♦ 19.10.05 | 09h01 ♦ Doit on dire un monde plus sûr ou un monde moins incertain ? ... et une analyse globale a-t-elle valeur ponctuellement ? Autrement dit, pour qui le monde est-il plus sûr ? Qui donc ne se fait plus de guerres comme autrefois et qui s’en fait maintenant , et au profit de qui ? Les innocents victimes d’une guerre, si petite soit-elle, manipulée par des grandes puissances avec un objectif cahché sont-ils en droit de croire que le monde est plus sûr ?!
-amanda-
♦ 19.10.05 | 08h05 ♦ Le monde est plus sûr pour qui, pour les touristes ? C’est choquant dans Le Monde. Cette définition de "guerre" semble exclure tous les conflits armés, indirectement dirigés, non officialisés, non médiatisés (Amérique du sud, Amérique centrale, Afrique) les guerrillas, les famines organisées (spoliations, appauvrissement volontaire des terres) les génocides silencieux. Elle passe sous silence la guerre économique, et son travail des enfants, ses populations entières asservies etc
Emmanuel H.
♦ 19.10.05 | 00h01 ♦ Je n’ai droit qu’à 500 signes pour répondre à cet article qui en compte plus de 3000!! Le XXeme siècle est l’un des plus meurtriers et des plus cruels de l’histoire humaine et sur une plus longue échelle depuis l’avènement de nos prétendus démocratie je n’ose compter. "Depuis 1990, il est plus sûr", des fois je regrette vraiment que Coluche ne soit plus là. Bon je m’en vais dormir sur mes deux oreilles :0)
♦ 18.10.05 | 20h05 ♦ d accord avec azebolu il faudrait nous fournir le mode de calcul quid des conflits en Afrique ? en Colombie ? en Irak ? voir au Mexique ? au Brésil ? en Tchétchénie ? au nord de l’Inde et du Pakistan ? au Népal ? a Haitie ? et j’en oublie...
ALBERT F.
♦ 18.10.05 | 18h50 ♦ Merci à la mondialisation. Le global village, qui permet de tout savoir sur tout n’isole pas seulement les dictateurs. Il sape peu à peu et inexorablement la sacro sainte "raison d’Etat", qui a toujours servi à justifier l’inqualifiable et le crime au plus haut niveau. Merci à la menace réelle que fait peser sur les assassins d’Etat le tribunal pénal international.La guerre devra bien un jour être mise hors la loi et les fauteurs de guerre poursuivis pour crime contre la paix.
Deathwind
♦ 18.10.05 | 18h37 ♦ Un très bon exemple de l’intérêt à prendre du recul et à ne pas réagir aux nouvelles au "jour le jour" des médias. Et ce qui vaut pour les conflits vaut aussi pour l’écologie, l’économie. De manière générale, notre monde va mieux. Bien sur tout n’est pas parfait mais en exagérant les difficultés, on fausse le calcul nécessaire entre les couts et les avantages de tel ou tel choix.
ompin
♦ 18.10.05 | 18h29 ♦ La "troisième" source d’inquiétude, à savoir le non respect par le plus puissant des états (USA) et d’autres (Israel avec le soutien du premier), est la plus dangereuse Comment précher le respect du droit défini et accepté généralement pas la communauté des états alors qu’on s’en exonère?
azebolu
♦ 18.10.05 | 17h23 ♦ 600 morts par conflit aujourd’hui. Je rêve ou quoi. Combien de morts a fait le conflit en Irak ? En moyenne par année me direz-vous, éclairés que vous êtes, idiot que je suis. Alors on met dans la moyenne les morts par conflit décomptés au Luxembourg, à Monaco, à Madère !!! Là bien sûr, la moyenne fait une chute vertigineuse. C’est quoi une moyenne de morts dans une année ? C’est un scandal comme dirait Georges, de la poudre aux yeux, une berceuse pour nous endormir et nous faire croire.........
JPG
♦ 18.10.05 | 17h03 ♦ Un monde plus sûr ? on y meurt moins ? Acceptons-en l’augure. Toutefois, afin d’équilibrer un peu ces "statistiques" bien optimistes, il serait bon de mettre en face les victimes civiles et de faire un bilan global. Le "résultat" pourrait en être bien plus troublant..
jacklittle
♦ 18.10.05 | 16h43 ♦ Un monde plus sûr,on s’y fait moins la guerre,on y meurt moins.Oui,c’est un fait.Mais,décidément le temps présent est plein de paradoxes:le terrorisme tue à l’aveugle partout :crainte.La quasi-planète est menaçée d’une pandémie d’influenza :crainte.L’industrialisation mal maîtrisée cause des pollutions :crainte.La consommation effrénée qui en découle fait peser une menace de pénurie d’énergie :crainte.Globalement la surpopulation mondiale voit poindre à long terme le spectre de la famine:crainte
donostib
♦ 18.10.05 | 16h36 ♦ Un monde plus sûr mais un univers moins certain.Il paraît en effet que rien ne va moins bien qu’avant. La pauvreté a diminué de 8 à 10 points depuis les années 70, les guerres sont plus rares et moins coûteuses en vies, les gens vivent plus vieux et plus longtemps, le nombre des morts baisse sur les routes de manière significative, les maladies cardiaques tuent moins qu’avant, les réfugiés ne se comptent plus par millions... Bref, nous nageons quasiment dans le bonheur sans finalement le savoir.
clo.clo
♦ 18.10.05 | 15h35 ♦ En prenant beaucoup de recul par rapport au moment, en survolant par exemple les 50 dernières années, j’ai toujours pensé que je vis plus cool maintenant qu’il y a 20 ou 30 ans. Je me souviens du temps de la guerre froide, la peur "foide" et omnipresente de la "bombe" sur nous, des tensions et missiles pointés sur l’Europe, des chars sovietiques ( marrant ce mot !! ) à 3 heures de Paris, bref ce n’etait pas drole, et je suis d’accord, je prefere nettement vivre actuellement qu’avant.
Grichka10
♦ 18.10.05 | 15h25 ♦ L’intérêt qui commence à être porté par l’ONU au principe de défense d’une population contre les exactions de ses propres dirigeants est une grande lueur d’espoir pour l’évolution positives des droits de l’homme et la fin des phénomènes génocidaires. L’intervention des USA en irak a certe secoué l’ONU et la Communauté Internationale mais ces deux dernières n’avaient elles pas besoin d’etre un peu bousculée??? Les dictateurs se sentent un peu plus seuls aujourd’hui qu’à la fin du 20ème siècle.
L e désaveu d'un général doit-il rejaillir sur l'armée française ? En suspendant le général Henri Poncet, 56 ans, ancien patron de l'opération "Licorne" en Côte d'Ivoire, et en faisant planer sur lui le soupçon qu'il a sciemment couvert le meurtre d'un Ivoirien, fût-il un assassin et un violeur, le ministère de la défense a pris une mesure sans précédent depuis la mise en cause des généraux d'Alger. La sévérité du geste est à ce point exceptionnelle que l'on est enclin à se demander s'il ne s'agit pas de stopper net une mise en cause beaucoup plus large des 4 000 soldats français stationnés en Côte d'ivoire.
Le danger serait de pratiquer l'amalgame et de jeter l'opprobre sur une armée qui depuis trois ans a fait preuve de sang-froid, notamment lors des événements de novembre 2004, lorsque l'aviation du président Laurent Gbagbo a bombardé un détachement français à Bouaké, tuant neuf soldats.
Que les militaires français aient eu, sous le commandement du général Poncet et en réaction à cet épisode dramatique, la main lourde pour mater l'éruption de violence qui menaçait alors Abidjan, c'est possible. Mais la tuerie délibérée de Bouaké ne saurait justifier l'éventuelle exécution d'un prisonnier. En l'état, rien n'a encore filtré des faits précis reprochés au général. Les propos de Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, sonnent comme un acte d'accusation : "Il est de mon devoir de prendre des mesures lorsqu'il y a des manquements. Il en va de l'image de nos armées." Par définition, le nord de la "ligne de confiance", qui sépare la Côte d'Ivoire en deux, est une zone de non-droit.
Plus exactement, le droit y est incarné par l'armée française. C'est une lourde responsabilité qui requiert des soldats, dans un climat de guerre civile, d'évoluer en tentant d'imposer, sinon la paix, du moins une trêve. Voilà qui implique un refus sans concession des bavures et une parfaite communication avec la hiérarchie. Or le ministère n'aurait pas toujours été informé en temps et en heure.
Si le général Poncet a failli à sa tâche, il doit être sanctionné. Mais à ce stade, cette affaire sert surtout de révélateur à la position inconfortable d'une armée désormais de plus en plus impliquée dans des situations de maintien de l'ordre et non plus de guerre classique. Terrain mouvant, parfois politique. D'autres généraux ont été mis en cause dans le passé, comme le général Bernard Janvier, à propos du massacre de Srebrenica, en 1995.
A l'époque, l'intéressé avait été mis en cause pour ne pas avoir protégé les musulmans bosniaques pourtant "réfugiés" dans une zone de sécurité de l'ONU. Il s'agissait de non-assistance à personnes en danger. Au Rwanda, ce sont les ambiguïtés de la France et de son armée lors du génocide des Tutsis qui avaient été relevées et condamnées.
La présence française sur tant de théâtres d'opérations extérieurs demande, à l'évidence, une clarté dans la définition des missions qui n'est pas toujours au rendez-vous.
Article paru dans l'édition du 20.10.05
Jean-Patrick ♦ 20.10.05 | 14h08 ♦ Une fois de plus les commentaires partent dans tous les sens. Attendons de connaître les résultats de l’enquête en cours avant de spéculer sur tel ou tel responsabilité ! Je trouve lamentable les commentaires du style "Une seule solution : faire revenir l’armée française de tous les théâtres d’opérations où elle va au risque de sa peau (pas grave, elle est payée pour ça),". Allez dire cela aux ressortissants français de Côte d’Ivoire ou d’autres pays Africains !
Jean-Matthieu G. ♦ 20.10.05 | 12h48 ♦ Effectivement, les faits ne sont nul part relatés et chacun se pique de commenter ou de jeter l’oprobre à cette entité vague qu’on appelle "Armée Française". Les faits ? Un criminel était poursuivi. Interpellé, il a tenté de fuir. Le sergent commandant la section a tiré... dans les jambes (hé ouais). Le suspect s’est enfui, blessé. On le retrouvera mort 2 jours plus tard dans une rue d’Abidjan, des "suites de son arrestation", en vérité des suites de sa blessure à la jambe
Késako ♦ 20.10.05 | 11h38 ♦ Bien que mon opinion soit loin d’être politiquement correcte, je dirai simplement que si ces soldats français avaient été chez eux dans cette métropole qui assure (grassement) leurs salaires, rien de cela ne serait arrivé … Si leurs chefs (dont la "sémillante" ministresse en tenue de bal) tenaient à tout prix à leur faire assurer "des missions de sécurité", alors pourquoi pas dans le métro de Lyon ou dans les gares de banlieue de Paris, à 11 h du soir ! Mais le prestige de la France !
Paul C. ♦ 20.10.05 | 08h38 ♦ Comment peut on dans de telles circonstances se livrer à des suppositions,des soupçons et des interprétations? je n’ai trouvé dans les différents articles aucun témoignage de journaliste ou de personnes commentant les faits présents sur le terrain au moment de l’accrchage. Il est facile de jeter l’opprobre sur des cadres de l’Armée française et de disserter sur le comportement de nos soldats tout en restant sous la couette. Attendons le résultat de l’enquête avant de salir des familles.
marie-suzanne ♦ 19.10.05 | 23h07 ♦ Une seule solution : faire revenir l’armée française de tous les théâtres d’opérations où elle va au risque de sa peau (pas grave, elle est payée pour ça), au risque de son honneur (traîné dans la boue depuis des décennies par des lâches et des intellocrates)… Peut-être une 2e : supprimer toute armée française, je ne vois pas pourquoi elle continue à tenter de défendre autant de c... !
Flying+Frog ♦ 19.10.05 | 20h25 ♦ Il vaut mieux etre suspendu que pendu. Ceci dit il fut un temps ou des militaires ayant fait bien pire que ce dont il est soupconné n’étaient pas inquiétés. Les temps changent ou alors ce genéral est une victime expiatoire dans le cadre d’une tractation politique?
kiribati ♦ 19.10.05 | 18h44 ♦ La rigidité et le goût du secret (et en conséquence le mépris du droit) sont des caractéristiques connues du général Ponset. Ce sont les caractéristiques d’un chef militaire. Mais la situation de l’opération "Licorne" est vraiment difficile, presque insupportable (par moments). Deux soldats y sonts morts en 2003 dans des circonstances douteuses. Il y a eu, peu après, une opération de "représailles", au mépris des règles de droit — où des Ivoiriens sont restés au sol. Qui en parle ?
ioulie ♦ 19.10.05 | 17h58 ♦ Le général Poncet s’était mis à dos non seulement le régime Gbagbo,ce qui est compréhensible,mais également sa propre hiérarchie,qui souhaitait à l’époque "en finir", en laissant un subordonné avertir ses camarades de promotion côté ivoirien de ne riposter en aucun cas aux actions militaires françaises sous peine d’anéantissement et de champ laissé alors libre aux rebelles du nord. A l’heure du réchauffement, chacun peut retrouver la face à peu de frais, et le général méditer sur ses devoirs...
Georges P. ♦ 19.10.05 | 17h50 ♦ A quand une enquête du Monde sur les raisons de la nette détérioration des liens de la "Franceafrique" ? Une bonne étude sur le rôle joué par les Etats-Unis dans la décolonisation de l’Afrique francophone est parue cette année (l’Harmattan), un travail grand public d’histoire "immédiate" - de journalisme en somme - devient utile.
micheline t. ♦ 19.10.05 | 17h13 ♦ était-il necessaire de donner en pature un général à la presse j’ai mal à la France .merci mam avec vos etats de services c’est normal .
PASCAL W. ♦ 19.10.05 | 16h55 ♦ Le texte de l’éditorial est ambigu et mal construit. Certes, on aimerait en savoir plus sur cette affaire, on en parlerait alors plus clairement. Mais pourquoi la mise en cause d’un officier supérieur doit-elle encore, en 2005, être immédiatement appréciée en terme d’"honneur de l’armée" ? L’éditorialiste semble hésiter entre l’appel à la transparence naturel au Monde et un conservatisme apeuré à l’idée de mécontenter l’uniforme...
monrog ♦ 19.10.05 | 16h25 ♦ Je note simplement, en marge de cette affaire, qu’au nom d’un soi-disant domaine réservé, la question de l’engagement de nos troupes à l’étranger appartiennent au seul Prince. Autre question : pourquoi tant d’engagements à l’extérieur ? Au nom de quels principes ? A quels prix ?
HENR4 ♦ 19.10.05 | 16h01 ♦ Attendons la suite . Pour le moment les journalistes parlent sans rien savoir. Nous demandont de savoir,car ce général "de haute valeur" (Mme la Ministre) mérite que tout le monde sache de quoi il s’agit (avant tout bavardages....)
L a controverse entre la France et la Commission européenne sur la conduite des négociations au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est devenue extrêmement vive depuis que Paris a exprimé publiquement sa méfiance à l'égard du négociateur européen, le Britannique Peter Mandelson. Selon un communiqué officiel au langage délibérément sévère, la France "ne peut accepter" que le commissaire européen, qui mène les pourparlers au nom des Vingt-Cinq, "évoque de quelque manière que ce soit le dossier agricole" au cours des prochaines sessions. Mardi à Luxembourg, le ministre des affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, avait déjà accusé M. Mandelson d'avoir outrepassé son mandat.
Ce n'est pas la première fois que la France polémique avec la Commission européenne sur la conduite des négociations commerciales. Les prédécesseurs de l'actuel commissaire au commerce extérieur ont subi, à plusieurs reprises, les foudres de Paris pour la façon dont ils ont, dans le passé, accompli leur mission en prenant des initiatives jugées intempestives par le gouvernement français.
Mais l'affrontement entre Jacques Chirac et l'exécutif européen prend une dimension particulière au moment où l'Europe est en panne, paralysée par l'échec du projet de Constitution européenne et par le blocage des négociations budgétaires, au moment aussi où les tensions entre Paris et Londres sont à leur paroxysme, notamment sur la question de la politique agricole commune. Le fait que M. Mandelson soit un proche de Tony Blair ne peut qu'accroître la mauvaise humeur du président français.
M. Chirac redoute que les concessions de la Commission dans les négociations sur la libéralisation des échanges mondiaux ne conduisent à remettre en question une politique agricole (PAC) dont la réforme a fait l'objet d'un accord en 2003. Il a d'autant plus de raisons de s'inquiéter que, au dernier Conseil européen, il s'est heurté au premier ministre britannique sur le financement futur de la PAC et que ce conflit a été déterminant dans l'échec de la discussion budgétaire. Mais au-delà de cette question particulière, la façon dont M. Chirac s'oppose à une libéralisation généralisée est aussi une réponse aux électeurs français qui ont dit non au traité constitutionnel au nom de la défense d'un certain protectionnisme.
La France ne manque pas d'arguments pour défendre le dossier agricole dans le vaste marchandage qui se poursuit sous l'égide de l'Organisation mondiale du commerce. Mais on doit constater, une fois de plus, qu'elle se retrouve isolée, ou presque, dans son combat. En dépit de ses cris de victoire, le gouvernement français n'a pas obtenu la mise sous tutelle de M. Mandelson. Les attaques continuelles de Paris contre la Commission européenne ont diminué sa force de persuasion. Ce n'est pas en s'obstinant dans une tactique défensive, largement inspirée par des considérations de politique intérieure post-référendum, que la France retrouvera son rôle moteur en Europe.
Article paru dans l'édition du 21.10.05
vk_saintFelix ♦ 22.10.05 | 15h05 ♦ Les subventions agricoles, en dehors de certaines à l'exportation restent nécessaires à l'agriculture européenne. En effet sans subvention il faut soit que l'agriculture s'adapte par une plus grande rationalisation..> on arrive au modèle américain, soit à une paupérisation des agriculteurs pour être concurrentiel sur le prix de la main d'oeuvre, soit abandonner l'agriculture mais est-ce acceptable de vivre en dépendance alimentaire dans un pays de friches?
bigoudis ♦ 22.10.05 | 12h25 ♦ J'appuierai polo+di+marco. Quand on fait partie d'une équipe, il ne faut pas s'en exclure et ensuite se plaindre qu'elle continue de jouer sans nous... J'ai fait ça jusqu'à l'âge de 12 ans, après j'ai compris qu'il fallait aussi participer à l'action collective et non se croire toujours au dessus des autres et casser le jeu.
Quentin H. ♦ 22.10.05 | 11h37 ♦ Consternation devant la réaction précédente: comment prétendre que le non au TCE nous exclut des négociations à l'OMC, seul groupe bâtisseur de progrès ? Le dossier agricole est celui qui souffre de la plus grande méconnaissance et de la plus grande erreur: comment traiter au même titre que la prod industrielle le secteur déterminant la souveraineté alimentaire, la qualité de notre alimentation, de nos paysages et de notre environnement et le plus étroitement lié aux potentialités du territoire?
polo+di+marco ♦ 21.10.05 | 21h58 ♦ Quand on dit NON NON et NON. IL faut avoir compris les consequences. Les OUI,OUI,OUI travaillent ensemble et nous laisserons au bord du chemin. Nous regarderons passer les trains. Nous ne pourrons plus, peu à peu certes,tenir notre place.Le declin economique va s'accentuer.Et ensuite suivront d'autres declins. IL va falloir reagir fort.
pkcharrier ♦ 21.10.05 | 20h25 ♦ En réponse à mes détracteurs : j’ignorais que les riches n’achetaient aucun produit agricole aux nations pauvres. Cacao, café, thé, riz, bananes, vanille, épices, coton… Tous ces produits pousseraient donc chez nous. Par ailleurs, c’est l’abus de l’aide alimentaire qui déséquilibre les marchés du tiers monde. L’Europe a mis fin à ces pratiques. Les Etats Unis continuent de déverser leurs excédents en Afrique. Enfin, constater la médiocrité des marchés britanniques n’est pas signe d’anglophobie.
Stéphane B. ♦ 21.10.05 | 15h30 ♦ Ceux qui pensent que l’ouverture illimitée et incontôlée des marchés mondiaux sera la source d’un progrès inépuisable se trompent lourdement. Au contraire cette politique mène directement à le mono-agriculture et à la mono-industrie selon le principe des avantages comparatifs, chaque pays se spécialisant dans ce qu’il sait faire de mieux, au détriment de la qualité et le la diversité. En revanche rien ne justifie que l’UE maintienne ses subventions à l’exportation.
YAM ♦ 21.10.05 | 15h28 ♦ Ce n’est pas un anglais qui négocie à l’OMC, c’est un comissaire européen. Il faudrait rappeler aux Français, qui bien souvent l’ignorent, qu’un comissaire ne représente pas son pays. Il est complètement indépendant et n’agit surtout pas au nom du gvt de son pays at pas dans l’intérêt particulier de son pays. C’est même souvent le contraire car les comissaires ont en général peur d’être accusés de favoriser le pays dont ils sont issus.
OLIVIER G. ♦ 21.10.05 | 13h48 ♦ Nos agriculteurs ont beaucoup évolués pour se mettre en accord avec les différentes PAC mais la question est quelle agriculture voulons nous et pouvons nous nous payer. Le manque de moyens nous obligera à passer sous les fourches caudines de l’OMC, que cela soit avec la meilleure préparation possible. Il faut s’adapter au monde actuel non se réfugier dans un passé mythifié.
Marc W. ♦ 21.10.05 | 12h42 ♦ Née dans l’Europe des 6, la politique agricole a survécu dans l’Europe des 15, mais est en plein naufrage dans l’Europe des 25 : en effet, l’Europe des 25 est sans budget en raison de la PAC ! L’ouverture des négociations d’adhésion de la Turquie parachève l’absurdité : les gouvernants français ont été incapables de choisir entre une Europe structurée ou sa dilution en zone de libre échange. La France est non seulement isolée, mais incohérente. Y a-t-il un pilote dans l’avion ?
LibertéEquitéSolidarité ♦ 21.10.05 | 12h29 ♦ Peter Mandelson n’est pas anti-européen, tout le contraire ! Ne nous acharnons pas sur nos agriculteurs, ils ont magnifiquement sauvegardé notre patrimoine naturel. Grâce à eux les étrangers -en particulier les brits -, plutôt éduqués viennent vivre dans notre pays en restaurant les vieilles batisses et en faisant revivre des villages. Il faut donc rémunérer nos "paysans" en tant que jardiniers du territoire pour sauvegarder ce patrinoine. Mais il faut aussi les convaincre. C’est pas gagné !
Philippe C. ♦ 21.10.05 | 11h28 ♦ Pourquoi avons-nous si souvent besoin d’un cocon protecteur quand les autres s’adaptent à la situation ? Sans doute parce qu’il est plus facile de geindre et grogner que de se remettre en question et élaborer une solution...
Stéphane D. ♦ 21.10.05 | 11h05 ♦ La France donne à l’agriculture une place prépondérante, pour des raisons stratégiques, culturelles et économiques. C’est un choix, sans doute conforme aux souhaits de la majorité: Nos normes sanitaires et la qualité de notre alimentation participent de notre mode de vie. En revanche, notre insistance à vouloir financer cette agriculture par nos partenaires, ce qui fait de la PAC le premier poste de l’Union, n’est pas tenable. Les fonds Européens sont plus utiles ailleurs.
France’s dull to chauvinistic morons like pkcharrier ♦ 21.10.05 | 11h04 ♦ L’ouest dépense des fortunes en subventions agricoles qui déséquilibrent la concurrence. Les subventions agri. des pays de l’OCDE sont plus elevées que le PIB de l’Afrique entiere. En plus, en vendant ses excédents agricoles au Tiers-Monde et en empechant en meme temps au fermiers du Tiers Monde d’exporter leur production agricole vers l’Ouest, la CAP accentue la pauvreté du Tiers Monde car elle met les fermiers du T.M out of business. +que Pkcharrier & Stef gardent leurs comments anglophobes.
(In)Felix Méline ♦ 21.10.05 | 10h35 ♦ Si l’on m’avait écouté il y a un siècle nous n’en serions pas là. Dressons des barrières douanières ( et si cela ne suffit pas des murs et des barbelés) pour protéger nos paysans de l’intolérable aggression des affamés du Sud qui ont l’outrecuidance de vouloir nous vendre leurs produits. Achètent-ils les nôtres? Si l’Europe refuse d’être solidaire et de payer trop cher son alimentation pour soutenir nos paysans quittons-là et retournons à la terre. Vive la France qui n’a besoin de personne!
Xavier R. ♦ 21.10.05 | 10h20 ♦ La PAC avait plusieurs buts. Ils ont tous été atteints et ont débouché sur une coûteuse surproduction. Les Européens payent trop cher leurs produits agricoles. Un des buts était de garantir l’indépendance alimentaire de l’Europe pour des raisons de sécurité. Dans un monde devenu totalement interdépendant c’est désormais illusoire. Blair a raison, l’avenir de l’Europe est dans la recherche, l’université. C’est là qu’il faut investir et non dans une agriculture dispendieuse.
Fefoley ♦ 21.10.05 | 10h13 ♦ La PAC a été un merveilleux outil qui a largement atteint ses objectifs productivistes et même au-delà, et nécessite aujourd’hui une réforme en profondeur pour des raisons écologistes (productivisme=pollution), économiques (productivisme=baisse des prix) et tiers-mondistes (exportation des suppléments+subvention=ruine des agricultures du tiers-monde). C’est le moment de prendre les devants sur cette réforme et obtenir des concessions de ses partenaires plutôt qu’attendre la fin du système...
Oriflam ♦ 21.10.05 | 10h07 ♦ Bien sûr qu’il faut arrêter cette ineptie de politique agricole et laisser une chance aux pays en voie de développement d’exporter leurs produits en Europe. C’est l’évidence. Ne serait-ce que pour augmenter les budgets de la Recherche dont dépendent notre compétitivité internationale et notre statut de pays développé!
I. ♦ 21.10.05 | 09h18 ♦ Esperons donc la fin de la PAC et des milliers d’agriculteurs qui passent leur temps à frauder, (épandages illégaux, pollution à outrance, porcheries non déclarées,...), entretenir un système mafieux tellement puissant que ses membres peuvent détruire des biens publics sans être inquiétés (coucou la FNSEA) et, au final, drainer vers eux de l’argent qui serait bien plus utile ailleurs au XXIe siècle dans un pays dit moderne.
Stef ♦ 21.10.05 | 08h59 ♦ Je comprends qu’on soit contre la PAC mais tout de même, envoyer un anglais négocier à l’OMC avec les USA ... :) Triste Europe présidée par des anti-européens !
THIERRY M. ♦ 21.10.05 | 08h23 ♦ Pas d’opinion particulière, juste une simple remarque : l’agriculture reste un enjeu stratégique majeur pour un pays, au-delà des voix qu’elle peut apporter à tel ou tel. Une agriculture peut se détruire facilement (cf. Grande-Bretagne), en revanche, elle est très difficile à (re-)construire. Veut-on conserver un minimum d’indépendance alimentaire, avec les normes sanitaires auxquelles nous sommes habitués ? Coment concilier cela avec le développement des pays pauvres ?
Hong Xiuquan ♦ 21.10.05 | 05h39 ♦ En quoi les subventions accordées aux agriculteurs français ne pénalisent-elles pas le tiers-monde ? Peut-on ne pas prendre en compte le problème de la répartition équitable des financements européens ? Enfin, est-il bien nécessaire (et pertinent...) d’y aller de son chauvinisme agricole pour justifier les fonds captés par la PAC en France ?
citoyenX ♦ 21.10.05 | 04h33 ♦ On voit dans cette affaire une nouvelle manifestation de l’immobilisme et de l’impéritie de la politique française, confisquée par le clan Chirac depuis 10 ans : manque de courage, absence de vision, arrogance, négation de l’intérêt général, etc. Un désastre national qui nous coûtera cher, surtout à nos enfants.
Emmanuel ♦ 21.10.05 | 01h11 ♦ Bravo Jean C. Résumé plus pertinent de la situation française de ce début de siècle n’aurait pu être mieux formulé qu’entre ces quelques lignes.
pkcharrier ♦ 20.10.05 | 22h11 ♦ La France défend une agriculture qui fait sa réputation gourmande, induit de nombreux emplois dans l’agro-alimentaire et ne menace aucun pays pauvre, contrairement à l’argument ressassé à Londres et Washington. Les aides européennes liées au respect de l’environnement ne gênent pas les producteurs de coton africains. On ne peut pas en dire autant des subventions au coton américain. Quant à la Grande-Bretagne, elle n’a plus d’agriculture depuis longtemps et se nourrit de l’immangeable.
christophe c. ♦ 20.10.05 | 22h09 ♦ Ce qui est sur, c’est que nous devons réformer notre agriculture : les petites parcelles disparaissent, au profit des grosses exploitations, qui elles, touchent les subventions. Résultat : nos campagnes sont saccagées, les sols s’épuisent et les nappes phréatiques trinquent tandis que la culture intensive privilégie les souches à fort rendement au détriment de la qualité (blé).Quant au protectionnisme, ce n’est qu’un bastion et il tombera un jour...
Giuseppe ♦ 20.10.05 | 22h08 ♦ La diplomatie française avait promis de faire des efforts pour soutenir le cycle de Doah. Le sommet de l’OMC, imminent, devait être la réalisation de cette promesse... Mais entre temps, le 29 mai est arrivé, les beaux discours relatifs à la pauvreté sont oubliés et les promesses faites par Chirac lors de la visite de Lula se sont évaporées... Quelle hypocrisie et quel gâchis... Résultat: objectifs du millénaire inatteignables et projet européen en panne...
Michel B. ♦ 20.10.05 | 21h19 ♦ On devrait encore ajouter que cette ruineuse politique agricole ne concerne qu’à peu près 20 % des agriculteurs (dixit La Confédération Paysanne), c’est à dire la très chiraquienne FNSEA et qu’en plus elle nous empoisonne TOUS ! Alors vive MANDELSON !
Jean C. ♦ 20.10.05 | 21h16 ♦ Rôle moteur de la France en Europe....cela demande une vue objective de la situation, un peu de courage, un peu d’honnêté,l’acception d’être un peu impopulaire pour avancer des réformes et combattre les corporatismes qui démolissent notre pays pour tenter de garder des privilièges d’un autre âge alors que la très grosse majorité accepte des sacrifices et se bat pour tenir, et un peu de loyauté vis à vis de nos partenaires...notre gouvernement n’a pas une infime partie de ces qualités nécessaires
bernard M. ♦ 20.10.05 | 20h36 ♦ Article fort pertinent, surtout lu depuis l’outremer. La diplomatie, c’est obtenir ce que l’on veut (ou un compromis) sans affrontement direct.
ALBERT F. ♦ 20.10.05 | 20h08 ♦ Claude M a raison.Dans la bonne tradition gaulliste, la France "éternelle" est volontiers donneuse de leçons au monde. Mais elle n’a plus les moyens d’imposer ses propres vues, à contre courant de la majorité dominante. Loin de prendre acte pour l’avenir de cette faiblesse inquiétante, oomme le coq, dressée fièrement sur les ergots de ses traditions, elle clame l’arrivée du jour alors qu’il est déjà levé. Et les Français, poètes, d’applaudir à la grandeur du spectacle... Destin tragique?
LibertéEquitéSolidarité ♦ 20.10.05 | 19h43 ♦ Après avoir été sabordée par le NON du 29 mai, l’Europe va être coulée par Chirac. Les anglais jubilent, elle va devenir une structure inter-étatique dans une zone de libre-échange où tous les coups seront permis pour attirer les jobs, les chercheurs et les capitaux. On en aura ainsi fini avec les politiques communes gérées par les technocrates qui nous ont fait tant de mal ! Tout cela est pitoyable et indigne d’un pays qui a toujours prétendu constituer un exemple pour le reste du monde !
cabouin ♦ 20.10.05 | 19h41 ♦ La position constante de notre président sur la PAC est la parfaite illustration de cette "France Moisie" chère à Philippe Solers. C’est désolant, affligeant et consternant d’imbécilité.
MAX ♦ 20.10.05 | 18h21 ♦ L’Europe ne compte plus 15 mais 27 pays! La France qualifiée de dernier pays communiste d’Europe par le 1er Ministre Tchèque doit admettre que son influence en Europe en a pris un sérieux coup dans l’aile et pas seulement depuis le 29 Mai. La France (Gauche et Droite incluse) doit se réformer et rajeunir sa classe politique pour enfin entrer dans le 21e Siècle et cesser d’être arrogante et d’accuser les autres d’être responsables de ses propres travers et échecs.
Guilhem S. ♦ 20.10.05 | 17h56 ♦ Avec tout le mal que je pense de Chirac, je trouve qu’il est quand même trop façile de tout lui mettre sur le dos. Quant au biens pensant qui trouvent qu’il est ridicule de s’accrocher aux privilèges de la PAC, qu’ils commencent par faire un bon examen de conscience sur notre quasi -faillite, qui pour moi est collective, et qu’ils acceptent de remettre en cause leurs propres privilèges. Bien sur c’est toujours plus facile avec l’argent des autres..(je n’ai aucun interêt ds l’Agricult)
Maurice Maginot ♦ 20.10.05 | 17h50 ♦ Il est quand même fascinant de voir à quel point tout est prétexte à une haine de soi dans ce journal! La France isolée? Est-il si sûr que tous les membres de l’OMC, y compris du Sud, veuillent facilter l’accès au marché? Que les pays ACP soient enthousiastes à la libéralisation du marché agricole? Qui, en Europe, soutient clairement M. Mandelson à part le R.U, les Pays-Bas et les pays scandinaves? Un exposé clair des problèmes m’intéresserait bien plus que des polémiques et des jugements moraux
monrog ♦ 20.10.05 | 17h43 ♦ Je réponds à Jacqueline B sur un point : le non Français a à coup sûr considérablement diminué le poids de la France. Cela dit, ce phénomène n’a rien à voir avec les positions de Chirac qui eussent été, de toute manière, aussi peu progressistes. A propos de la PAC, sachons que si elle disparaissait de la scène européenne elle serait de nouveau "nationalisée", c’est-à-dire que nous paierions pour notre agriculture.
henrikardo ♦ 20.10.05 | 17h11 ♦ Chirac se et nous ridiculise souvent, c’est vrai ! mais pas tellement plus que De Gaulle avec son " Vive le Québec ... " ou Mitterrand avec ses compromissions permanentes. On dirait que c’est le destin des chefs politiques français d’être en contradiction permanente avec eux-mêmes, avec le reste du monde... Allez savoir s’il n’y a pas là des restes de complexes de supériorité remontant à Vercingetorix et Robespierre... la France, lumière du monde, flamme de la résistance...
jacklittle ♦ 20.10.05 | 17h10 ♦ Dès qu’on évoque le dossier agricole sans la caution plus ou moins officelle de la France,le coq gaulois sort ses ergots,le coq-tout le monde l’a compris-étant Notre Président Mr Jacques CHIRAC.Est-ce que cela sert toujours les intérêts de notre pays,cela reste à démontrer?Bien que le négociateur européen,le Britannique Mr Mandelson n’est pas un modèle d’impartialité et de rigueur. Perfide Albion!!!!!!!
hopeandglory ♦ 20.10.05 | 17h09 ♦ Oui r i d i c u l e la politique de la PAC est intenable il faut une vraie "révolution" de la mentalité franchouillarde attachée à ses priilèges...
Deathwind ♦ 20.10.05 | 16h26 ♦ Comme d’habitude depuis plusieurs années maintenant, la position de Chirac est ridicule. Au nom de la défense d’un lobby agricole qui est son dernier refuge en politique intérieure, il néglige les intérêts des Francais ainsi que ceux des pays en voie de développement qui ont tous intérêt à la baisse des subventions et droits de douanes.
Jacqueline b. ♦ 20.10.05 | 15h29 ♦ le vote non du 29 Mai n’a rien à voir avec l’attitude actuelle du gouvernement français et de Chirac. Le Président de la République a toujours été le premier lobbyiste de la Fnsea .La majorité des gens de gauche -et ces derniers sont majoritaires dans le vote non- n’ont jamais défendu les privilèges des Européens par rapport aux pays du sud pour rejeter un traité ,qui n’avait de Constitution que le nom. Votre editorial prouve encore votre incapacité d’analyser les causes du rejet du 29
claude m. ♦ 20.10.05 | 15h24 ♦ Plutot que la France isolee, c’est la France affaiblie qui se revele aux termes de l’echec du president lors du referendum, et d’un bilan negatif sur trop de plans depuis l’echec de Juppe, l’echec de Raffarin, l’absence d’autorite au sein meme de son gouvernement, les incartades de Sarkosy venant ridiculiser l’executif francais... Et la division de la gauche ajoute au risque de non respect d ela france par ses partenaires! En effet quel risque pour les autres pays ? aucun. La PAC paiera...
Grichka10 ♦ 20.10.05 | 15h08 ♦ Arretez moi si je me trompe mais ce que défend la france c’est du protectionnisme agricole européen qui fonctionne au grand détriment des pays pauvres du Sud. Non? Et la "Mondialisation" ca prone au contraire, l’ouverture plus grande des marchés, chose qui profiterait aux pays pauvres du Sud. Non? C’est quoi l’idée, construire un nouveau mur de Berlin qui protège la France contre les échanges commerciaux avec le Sud? Tout en voulant stopper l’immigration veant de ces pays? Quelle incohérence.
zatoichi ♦ 20.10.05 | 15h08 ♦ Je vis depuis 5 ans loin de la France, et je ne peux qu’observer a travers tous les gestes de ce President et de son guvernement la consolidation, pierre par pierre, de tous les cliches sur l’arrogance butee et cocardiere des Francais. J’en suis profondement afflige. Que reprocher a cette Europe que notre propre gouvernement s’emploie a demolir, decredibiliser, pietiner ...?
monrog ♦ 20.10.05 | 14h13 ♦ Si l’on peut reprocher à Mitterrand d’avoir trop cédé, en son temps, aux Anglais, le grief est encore plus grand à l’endroit de Chirac dont on voit mal quel est le projet européen, qui paraît se résumer à un attachement aux droits acquis des Français, en matière agricole comme en d’autres domaine. Subsidiairement, les Français vont commencer à comprendre le prix de leur "non" au référendum.
nisard ♦ 20.10.05 | 14h11 ♦ Il faut arriver à comprendre qu’une politique cohérente de la part de la France en matière de développement (but affiché du cycle de Doha, de l’UE et d’Etats comme la France) passe nécessairement par une ouverture de nos marchés aux produits issus de l’agriculture du Sud. Préserver les intérêts de nos agriculteurs est fondamental mais n’oublions pas les enjeux mondiaux que cachent ces subventions.
fjhleger ♦ 20.10.05 | 14h02 ♦ Il serait temps que les politiciens arrêtent de faire de la gestion et commencent a refaire de la politique (aussi bien au niveau français qu’europeen).
il aura tout détruit .... ♦ 20.10.05 | 13h57 ♦ rendons hommage à notre glorieux président, qui aura, en si peu de temps, détruit : * son propore camp * l’OTAN & l’ONU * l’Europe n’ayant plus rien à détruire, un 3ème mandat ne s’impose pas. :)
C' C'est une oeuvre de longue haleine, lente, tortueuse, imparfaite. Mais c'est une évolution semble-t-il irréversible. Une justice internationale est en train de prendre corps petit à petit, qui n'est plus seulement la justice des vainqueurs. Ce reproche pouvait être adressé au tribunal de Nuremberg, qui, à partir de novembre 1945, a jugé les principaux dignitaires nazis encore en vie. On peut en dire autant du tribunal spécial irakien qui a commencé, le 19 octobre, à entendre Saddam Hussein. On peut regretter à cette occasion que les Américains aient repoussé l'idée de créer une instance internationale spéciale destinée à connaître des crimes de l'ancien dictateur irakien, alors qu'un de ses compères, Slobodan Milosevic, est lui jugé à La Haye par le Tribunal pénal international pour la Yougoslavie, créé par l'ONU. Pour citer le juriste Antoine Garapon, le TPIY a provoqué "une dynamique positive" qui a conduit à la consécration, en 1998, de la Cour pénale internationale.
La marque des Nations unies n'est pas, à elle seule, une garantie d'impartialité totale, mais elle est au moins un signe d'indépendance par rapport aux arrière-pensées politiques des puissances dominantes. L'enquête menée par le juge allemand Detlev Mehlis à la demande du secrétaire général de l'ONU sur le meurtre de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri est une véritable démonstration des possibilités d'une justice internationale. Avec une rapidité remarquable, M. Mehlis, qui a remis son rapport au Conseil de sécurité, jeudi 20 octobre, a remonté la filière des responsables de l'assassinat et de ses commanditaires. Après avoir entendu des centaines de témoins et fait placer en garde à vue des personnalités haut placées de l'administration libanaise, il n'hésite pas à mettre en cause "les plus hauts responsables des services de sécurité syriens" qui remontent jusqu'à l'entourage du président syrien Bechar Al-Assad, et leur collusion avec leurs collègues libanais. Il fait même état des soupçons pesant sur le président libanais Lahoud.
Ayant salué la célérité et le sérieux de cette commission, on est amené à se demander ce qu'il adviendra de ses travaux. La politique risque de reprendre le pas sur le droit. Les membres du Conseil de sécurité qui avaient été les plus allants pour exiger le départ des troupes syriennes du pays du Cèdre et demander une enquête sur la mort de son ancien premier ministre, la France et les Etats-Unis au premier rang, ne pourront s'empêcher de prendre en compte les menaces que ferait peser sur la stabilité du Liban une inculpation de certains dirigeants politiques par une juridiction internationale. Ils peuvent d'autant plus être tentés par la Realpolitik que leur attachement à l'internationalisation de la justice est à géométrie variable. S'ils venaient à renoncer, ils accréditeraient l'idée du deux poids-deux mesures qui mine la confiance des plus faibles dans les organisations internationales. Ils freineraient les progrès d'une justice qui dépasse les souverainetés nationales, mais ils ne pourraient pas les arrêter.
Article paru dans l'édition du 22.10.05
MAXIM ♦ 21.10.05 | 18h38 ♦ Si Saddam Hussein a été arrêté et peut être jugé ce n’est pas grâce à l’O.N.U. qui dans sa grande majorité n’est pas composé de Démocraties. Les bonnes intentions sont une chose la réalité en est une autre. Sur ce point encore la France qui a de bonnes relations avec des dictateurs ou autocrates de tout poil(se rappeler l’attitude de Mr Chirac après l’assinat de "son ami le grand démocrate" Eyadema)est mal placée pour servir de caution morale.
LOUISE L. LAMBRICHS ♦ 21.10.05 | 17h38 ♦ Si la justice internationale n’est plus la justice des vainqueurs, c’est aujourd’hui la justice des puissants. Concernant la Yougoslavie, l’Angleterre et la France ont pesé pour faire prononcer, en 1991, un embargo sur les armes qui ôtait à la Croatie et à la Bosnie tous les moyens de se défendre face à l’agression grand-serbe. Qui jugera cette décision criminelle, prise par le Conseil de Sécurité, et qui a permis l’occupation de la Croatie puis déterminé toute la suite de cette guerre ?
Grichka10 ♦ 21.10.05 | 16h54 ♦ Hum, quel bonheur, si cette évolution vers une vrai justice internationale est réelle, c’est la meilleure nouvelle du 21ème siècle. C’est peut etre à lier avec le sommet de l’ONU à New York en Septembre. La déclaration de Koffi Annan faisait poindre une notion indispensable à une vrai justice internationale, le devoir d’ingérence quand une population est menacée (même si c’est par son propre dirigeant). L’ONU a l’air de se réveiller, c’est une bonne chose.
jacklittle ♦ 21.10.05 | 16h41 ♦ Nous sommes à des années lumière d’un justice non pas parfaite,mais pour le moins équitable sur tous les continents de notre planète envers les centaines de responsables étatiques,personnels,de crimes,de massacres ,hélas quelque fois de génocides,mais c’est une oeuvre de longue haleine,lente,tortueuse,imparfaite-comme le souligne parfaitement votre édito.Mais les premiers pas ont été,sont accomplis c’est primordial,mais mortels que nous sommes,nous ne verrons pas la fin de cette oeuvre salutaire
OIF2005 ♦ 21.10.05 | 15h23 ♦ Restons serieux. Si dans l absolue l on peut se rejouir de voir prendre corps une ebauche de justice internationale comme dans le cas evoque de Milosevic, il en va bien autrement pour ce qui est de Saddam Hussein. Il est trop facile a present d invoquer la soit disante legitimite internationale et independante du PTIY onusien. Doit on rappeller ici que l ONU a tout fait pour empecher que le sanglant dictateur ait a reconnaitre ses crimes ? Les Etats-Unis ,et personne d autre, ont permis cela.
P. G. ♦ 21.10.05 | 14h56 ♦ Pour ceux qui sont intéressés par toutes les procédures Saddam, Milosevic, Pinochet et tant d’autres, il y a un excellent site sur la justice internationale. Plus de 240 affaires y sont présentées, en trois langues. A voir absolument: www.trial-ch.org/trialwatch
L e gouvernement gouverne-t-il pour la France ou pour contrer Nicolas Sarkozy ? Nicolas Sarkozy agit-il pour le bien du pays ou pour combattre ceux qui contrecarrent sa future candidature à l'élection présidentielle ? Les trois principaux responsables de la République, le président, le premier ministre et le ministre d'Etat, donnent quotidiennement un spectacle qui ne fait pas honneur à leurs titres et qui n'est pas à la hauteur des lourds problèmes de la France et des Français.
Le dernier exemple de cette triste comédie du pouvoir concerne un sujet que tout le monde sait grave : la place de la religion dans la société et le rôle de l'Etat. Jeudi 20 octobre, M. Sarkozy, ministre de l'intérieur et des cultes, annonce qu'il créée "une commission de réflexion juridique sur les relations des cultes avec les pouvoirs publics". Il répond en cela à une demande de la Fédération protestante de France qui réclame un toilettage de la loi de 1905. Les protestants se heurtent à des maires qui interdisent la création de nouveaux lieux de culte sous prétexte de laïcité.
M. Sarkozy n'ignore pas que Dominique de Villepin est l'invité, le lendemain, de cette Fédération centenaire. Le premier ministre lit un discours de Jacques Chirac qui indique que la loi de 1905 ne saurait être remise en question et M. de Villepin ajoute que le texte permet en l'état de répondre aux difficultés des protestants. Bref, M. Sarkozy a nommé une commission pour rien.
Turquie, religion, réforme fiscale, commerce extérieur, responsabilité des magistrats, écologie... la liste des sujets de divergence est longue.
La querelle a ses méthodes : d'un côté, M. Sarkozy préempte des décisions que vont annoncer le président ou le premier ministre. De l'autre, M. Chirac demande à M. de Villepin de "prendre des initiatives" sur les sujets qui relèvent de l'autorité du ministre de l'intérieur comme l'immigration ou la sécurité intérieure.
La conséquence est souvent le ridicule. Le 14-Juillet, M. Sarkozy organise sa propre fête à deux pas de celle de l'Elysée. Il omet de se rendre en Espagne avec le premier ministre. Il s'exempte d'un conseil des ministres pour cause de migraine. Il s'assied au deuxième rang à l'Assemblée nationale. Ces gestes alimentent la chronique médiatique.
Mais la querelle a un fond : sauf sur l'agriculture et la critique de la Commission européenne où la rivalité provoque une surenchère dans l'archaïsme, le président de l'UMP assure vouloir une "rupture" sur tous les sujets par rapport à la politique conduite "depuis des années", c'est-à-dire par M. Chirac. "Il ne sert à rien de continuer comme nous le faisons", a dit M. Sarkozy à propos de l'écologie mais le jugement vaut pour l'ensemble.
Le ministre de l'intérieur condamne le gouvernement dont il est le numéro deux. Il dit ne pas vouloir démissionner. Spectateurs de cette incohérence, les Français sont condamnés, eux, à compter les mois qui les séparent de l'élection présidentielle.
Article paru dans l'édition du 23.10.05
gerald+n ♦ 24.10.05 | 10h09 ♦ L’incohérence est décidément de tous les côtés ! A gauche, cela ne vaut pas mieux même si on voit progressivement se profiler le candidat Jospin dont, semble-t-il, une majorité de gens ne veulent pas ?! Un orchestre dissonant et qui rythmiquement ne tiens pas la route ne peut être en tout état de cause qu’une curiosité sonore, même pas musicale ! certains chefs savent d’un geste faire sonner l’orchestre comme il se doit. Actuellement, on cherche l’un de ceux là !
Yannick ♦ 24.10.05 | 09h46 ♦ Même si la lutte pour le pouvoir est aujourd’hui singulière par ses acteurs, elle n’en demeure pas moins classique dans la vie politique. La mise en scène actuelle ne dupe pas, seule l’instrumentalisation des médias atteignant un certain paroxysme. Car c’est bien la méthode Sarkozy qui interroge. Rompre, c’est bien, voilà la marque de courage d’un moderne. Mais à quel prix ? La transgression du consensus des partis modérés s’interdisant le populisme mérité, avant tout, d’être stigmatisée.
Serge B. ♦ 24.10.05 | 08h45 ♦ Il est lamentable que Sarkozy existe… politiquement. Que fait cet homme dans un gouvernment qu’il ne cesse de critiquer alors qu’il fait partie de la majorité depuis 30 ans ? Il est tout aussi lamentable qu’il soit président d’un parti de gouvernement quand on observe son comportement d’agité qui ne laisse rien présager de bon s’il devait par malheur occuper la fonction présidentielle. Sarkozy ne s’occupe ni de la France ni des Français dont il n’a cure mais de sa (toute) petite personne.
YANN100 ♦ 24.10.05 | 00h33 ♦ Il n’y pas grand chose de nouveau sous le cieel de France en ce moment. N’est ce pa M.CHIRAC qui a démissionné de son poste de premier ministre parce qu’il ne pouvait pas remplir sa mission ?! Attendons nous à ce qu’au moment stratégique choisi, M.SARKOZY en fasse de même, étant par trop malmené, avec trop d’interventions de M. DE VILPAIN dans des domaines qui hier étaient de la compétence du Ministre de l’intérieur ! Quel jeu bas et même stupide, où la France est bien oubliée !!
Jean L. ♦ 23.10.05 | 21h53 ♦ Et vous les journalistes ? Ca vous amuse un max de créer et d’entretenir en permanence ce soi-disant "combat" ? Les français ont vraiment d’autre soucis et rechechent vraiment d’autres nouvelles et d’autres études. Quel médiocrité...
henrikardo ♦ 23.10.05 | 15h06 ♦ Bayrou, ce n’est pas qu’il ne soit pas assez " glamour ", mais plutôt un peu trop " Papa-scout ". Pas le Père, un peu fouettard, comme De Gaulle, mais plutôt papa gifleur, comme avec le petit banlieusard qui lui faisait les poches pendant une visite. Qu’il ait de la profondeur parait assez évident - surtout comparé aux autres - mais pour ce qui est de la vivacité et de la " malice " indispensables à la fonction... il fait un peu troisième république, trouvez pas ? et question égo transpirant...
sunseeker ♦ 23.10.05 | 15h03 ♦ Bayrou sincère?...comme ministre de l’Education il a participé à la baisse du niveau en allégeant les programmes...je suis de la dernière génération à avoir passé le BAC C, 52% des coefficients étaient littéraires...aujourd’hui le BAC S n’est plus aussi complet...c’est un scientifique qui dénonce cette baisse de niveau littéraire faite par Bayrou un agrégé de lettres!... Bayrou a cogéré l’Education avec les syndicats, alors vraiment son discours de rupture d’aujourd’hui aura du mal à s’imposer
XF ♦ 23.10.05 | 14h50 ♦ Chirac n’est pas un candidat d’idées : pour se faire élire, sa méthode est d’émerger comme le moins faible de la droite; et il ne gagne que si la gauche est divisée. Beau rassembleur. Une fois encore, il peut espérer gagner. Il commet cependant une lourde erreur : ses propres électeurs, dont j’ai été, séduit puis résigné, sont maintenant usés. Comme lui. Qu’il ait la lucidité de savoir gérer sa sortie. Ce n’est pas bien parti.
monrog ♦ 23.10.05 | 14h08 ♦ Tous les éditoriaux du Monde ne se valent pas. Je le dis tout clair : celui-ci est impeccable ! Il résume ce que bon nombre de Français perçoivent. Cette division est lamentable. Elle est humiliante pour la fonction présidentielle. Elle n’est pas brillante non plus pour le ministre qui fait mine d’être dehors mais qui reste dedans, pour en tirer quelques avantages électoraux. Pauvre système français !
hopeandglory ♦ 23.10.05 | 13h49 ♦ Cela ne vous rappelle-t-il pas l’attitute - détestable, mais qui a fait ses preuves - de M. Chirac de la fin des années 1970 : il lui fallait tout: 1er ministre (démission pour contrer Giscard), président de l’UDF et le comble Maire de Paris tout cela a très bien fonctionné au SEUL avantage de l’intéressé champion de la communication, de la poignée de main et de l’embrassade!(et qui disait publiquement Seul sincère à droite : BAYROU : mais il n’est pas assez "glamour" pour les électeurs, hélas
Paul.dt ♦ 23.10.05 | 12h01 ♦ Les protagonistes de ce manège liront sans doute cet article ... et peut-être les commentaires?? Sauront-ils en tirer un enseignement?
sunseeker ♦ 23.10.05 | 11h17 ♦ atterrant comme ces esprits bien pensants qui critiquent Sarkozy sur son physique ou bien d’autres aspects seraient les premiers à crier au scandale si un immigré était ainsi traité...la France n’a pas besoin d’un soi-disant homme d’Etat à la Mitterrand ou Chirac/Villepin...il vaut mieux un dirigeant qui soit réformateur fût-il plein de défauts... pour certains c’est la forme qui prime...comme sur l’intervention en Irak... or la grande politique se fait sur le fond...à chacun ses valeurs!...
DANITON ♦ 23.10.05 | 10h59 ♦ Que c’est loin 2007 ....mais peut-on vraiment penser que les prochaines élections vont débloquer l’absurde situation dans laquelle notre pays s’enfonce ? Plus aucun role en Europe, aucune influence dans le reste du monde, et tout ça pour quelques ambitions personnelles. Si un "poujadiste" émerge, il est sûr de ramasser le gros lot !!!!
FRANCOISE F. ♦ 23.10.05 | 08h43 ♦ D’accord avec HenriKardo pour dire que nous avons la "démocratie" que nous méritons. N. Sarkozy ne fera pas entendre sa "voix" tant qu’il critiquera le gouvernement de l’intérieur. Sa démission le rendrait plus crédible : ce qu’il dit est loin d’être insensé. A gauche, Il y a aussi une opposition interne représentée par M. Fabius : fera-t-il entendre sa "voix" ? le 29 mai semble laisser penser que oui. Pourtant son NON au référendum l’a, à mon sens, décrédibilisé pour représenter le PS en 2007.
MICHEL U. ♦ 23.10.05 | 08h33 ♦ Les toubles oppositionnels et de provocation dont la présence chez les enfants indiquent leur incapacité à intégrer la loi, semblent envahir notre débat politique et devenir une méthode de gouvernement.Le débat d’idées et l’intérêt du pays ne sont plus que des moyens de s’opposer,tant que l’adversaire est solide.Lorsqu’il faiblit ou est remplacé, la tyrannie est proche.
leongreco ♦ 23.10.05 | 07h25 ♦ j’ai voté Bayrou à la dernière présidentielle, je revoterai pour lui, son heure est arrivée. Chirac est en train de "Poutiniser" De Villepin afin d’éliminer Sarkozy, les gauches sont suicidaires et avec Fabius il y a de quoi se faire du "mauvais sang"!! Je souhaite que la rupture du PS se réalise enfin. Pendant ce temps la,les chinois rigolent et l’Europe est un mauvais rêve.
Bomsteie ♦ 22.10.05 | 22h06 ♦ Que Nicolas Sarkozy défende ses conceptions de ministre est bien naturel, et les divergences de vues font partie de la vie. Si le premier ministre estime que cette richesse va jusqu’à l’incohérence, qu’il ait le courage de lui demander de partir. Au demeurant, les opinions de Nicolas Sarkozy sur la religion étaient bien connues de Villepin quand il l’a nommé à l’Intérieur : quelle comédie que de prétendre les découvrir aujourd’hui.
Le_Trouadec ♦ 22.10.05 | 21h49 ♦ A droite, un triangle maudit, un président qui manipule un premier ministre surtout là pour s’en prendre à un ministre de l’intérieur qu’on a réintégré dans un gouvernement qu’on l’a forcé à quitter lors de sa prise de pouvoir à l’UMP. A gauche, un bataillon de candidats qui sont d’accord sur un point et un seul : éliminer les autres. Des ambitions personnelles qui sont plus importantes, et de loin, que les idées et le programme. Tout cela est d’une absolue nullité...
janvion ♦ 22.10.05 | 20h45 ♦ Le temps n’est-il pas venu de constater que Sarkozy ne possède pas les compétences pour exercer la magistrature suprême. Mise à part sa faculté évidente de démagogue, forte utile pour gouverner, il ne possède ni la stature, ni la sagesse indispensable, ni les idées qu’ils dit garder sous le coude pour plus tard. Il est lui aussi d’une autre époque et ce n’est certainement pas d’homme politique comme lui dont la France a besoin. Soyons sérieux.
henrikardo ♦ 22.10.05 | 18h56 ♦ Pour les Grecs anciens, la magistrature unique et absolue pouvait donner le meilleur - le monarque éclairé - ou le pire des systèmes - le tyran -. C’est la raison pour laquelle ils avaient inventé la démocratie qui comme le disait Churchill " est le pire des systèmes sauf tous les autres ".Mais nous allons peut-être devoir reconnaitre, après avoir cru inventer la modernité politique avec la Révolution, que nous ne sommes pas majeurs et que nous avons les gouvernements que nous méritons.
Sue ♦ 22.10.05 | 18h11 ♦ Ne serait -ce pas la chronique médiatique qui alimente les gestes? Enlevez les projecteurs, il ne reste rien si ce n’est un homme pourvu de talonnettes et à qui la politique de la France donne la migraine.Attention à l’hypertension artérielle ! Signé- Une relique
Fouad.H ♦ 22.10.05 | 17h33 ♦ Qui sera Président est une question qui se pose.Du moins: pour ceux qu’en 2002,le tapage pour le bourrage à 82% pour Chichi avaient scandalisé.Et ils avaient déjà averti (notamment les rédacteurs du Monde -trés prochirac à l’époque) qu’un boulevard était ouvert pour "notre petit Nicolas"; le 16,18% de Jospin étant là...pour preuve!Mais la droite ne laissera pas passer "l’agité","le fils d’immigré"-et après, viendront d’autres sobriquets!Dans cette bataille, peu de Français s’y retrouvent!Et zut!
azebolu ♦ 22.10.05 | 16h58 ♦ Le dernier exemple de cette triste comédie est le problème des Protestants qui ne peuvent plus créer de lieus de culte car les quotas sont réservés aux mosquées !!! Voilà où nous en sommes !!! C’est la dernière des religions chrétiennes qui veut encore faire face à la déchristianisation de l’occident, la religion catholique étant réduite à l’état de sainte relique rétrograde. Et on nous envoie ça comme s’il s’agissait d’un conflit Sarko-Villepino-Chiriakeste. Pauvre France !!!
LibertéEquitéSolidarité ♦ 22.10.05 | 15h02 ♦ Etant donné l’état de division profonde de la gauche après le référendum du 29 mai, ils peuvent se permettre n’importe quoi. Privés de toute opposition, ils n’ont pas besoin de serrer les rangs et laissent éclater leurs ambitions personnelles en sacrifiant celles du pays. La constitution actuelle n’assure plus la perennité de notre vie démocratique.
JEAN CHRISTOPHE C. ♦ 22.10.05 | 14h44 ♦ Participer a un gouvernement que l’on critique sans arret, se presenter comme l’adversaire politique de son Premier Ministre et presider un Parti politique dont le groupe parlemntaire soutien le gouvernement et vote ses projets de loi, cela ne serait pas de l’incoherence par hasard???
ALBERT F. ♦ 22.10.05 | 14h41 ♦ L’incohérence n’est pas accidentelle: elle est le résultat très logique d’institutions devenues obsolètes et inefficaces, et notamment de l’absurde primat de la fonction présidentielle, qui devenue phare, polarise les regards de la classe politique, cristallise les ambitions personnelles. Il ne s’agit plus de diriger un pays mais plus prosaîquement d’en devenir le ROI.Il y aurait 20 candidats monarques à présent. Et certains benets parlent toujours de République? Quant à la démocratie...
clo.clo ♦ 22.10.05 | 14h20 ♦ Le sujet étant tellement .. peu interessant, que je me demande si ce n’est tout simplement pas le Monde qui monte en épingle un sujet sur lequel tout le monde s’en fout !! Le figaro n’en parle pas, Liberation non plus, bref il peut y avoir des divergences la dessus, ce n’est pas tres important, et cela n’est pas une preuve de conflit !! De la à fair un édito la dessus, que je n’ai même pas lu vu le sujet, et d’en faire la une internet,il faut croire que de faire monter la mayonnaise est urgent !
YAPAL ♦ 22.10.05 | 13h50 ♦ La France dans son histoire récente n’a jamais été à une incohérence près : déclaration de guerre à la Prusse en 1870 parce que Bismarck avait été "mal élevé", déclaration de guerre à l’Allemagne après avoir laissé Hitler assurer tranquillement son pouvoir pendant 6 ans, décolonisation par lambeaux avec formules creuses jusqu’à l’arrivée de de Gaulle. Toutes incohérences aux conséquences tragiques . Cela pourrait aussi le devenir pour la loi de 1905 . Respect des religions oui, subventions non.
sunseeker ♦ 22.10.05 | 13h29 ♦ quel ridicule: Sarkozy explique l’impérieuse nécessité d’une rupture avec la politique radical-socialiste chiraquienne en matière de réforme de l’Etat jacobin providence mais fait partie d’un gouvernement "Titanic" mystificateur qui joue sa musique spécieuse des 2.25% de croissance pour le budget 2006 alors que l’iceberg de la cessation de paiement approche...avec en vue des réformes très dures loin de la démagogie crypto-guévariste des chiraquiens... Sarkozy coulera t-il avec le navire?
jacklittle ♦ 22.10.05 | 12h41 ♦ Précision le Ministre qui ne le respecte pas,en l’occurrence Mr Nicolas SARKOZY,doît démissionner ou être démissionné.
jacklittle ♦ 22.10.05 | 12h39 ♦ Incohérence,OUI.Mais qui est responsable de cette incohérence,triste spectacle qui est sous les yeux de tous les Français,mais hélas aussi de nos partenaires européens,ainsi que nos Alliés et,notamment les USA.Qui est responsable,bien évidemment Mr CHIRAC,que je sâche sous la Vème République c’est lui qui nomme le 1er Ministre qui à son tour forme son gouvernement.Dans la pratique il y a un pacte d’unité et de réserve de la part de chaque Ministre,s’il n’est pas recpecté il doit être démissionné
I l y a dix ans, Alain Juppé était premier ministre de Jacques Chirac. "Droit dans ses bottes", il bravait l'impopularité de l'opinion publique et s'apprêtait à affronter une tempête sociale. Il y a huit ans, Lionel Jospin, déjà revenu à la tête du Parti socialiste, réussissait, après la défaite cinglante de 1993, à le ramener au pouvoir, en 1997. L'un et l'autre ont connu le succès puis l'échec en politique. L'un et l'autre, dans des circonstances et des formes différentes, se sont mis en retrait de la politique. L'un et l'autre amorcent aujourd'hui un retour.
M. Juppé a été condamné en appel, le 1er décembre 2004, à un an d'inéligibilité pour "prise illégale d'intérêt" dans l'affaire des emplois fictifs du RPR. Abandonnant ses mandats, l'ancien premier ministre s'est retiré au Québec, où il enseigne à l'Ecole nationale d'administration publique. Le 22 octobre, une députée UMP de Gironde a annoncé que M. Juppé serait candidat aux élections législatives de 2007. L'intéressé a mollement démenti : "J'annoncerai moi-même mes intentions le moment venu. Et dans mon esprit ce moment n'est pas venu." On ne se refait pas.
Au soir de son élimination au premier tour de l'élection présidentielle, le 21 avril 2002, M. Jospin avait aussitôt proclamé qu'il tirait la conclusion de cet échec en se "retirant de la vie politique". L'ancien premier ministre, qui avait déjà fait une fausse sortie après sa défaite aux législatives de 1993, s'est progressivement réinscrit dans le débat public. La crise du PS, en quête de leadership, favorise ce retour. Avec son livre Le monde comme je le vois, M. Jospin s'invite dans la préparation du prochain congrès du PS au Mans, du 18 au 20 novembre, et relance inévitablement les spéculations sur sa candidature en 2007.
Ces come-back éventuels de M. Juppé et de M. Jospin nourrissent déjà stratégies et tactiques de leurs amis ou adversaires. A l'UMP, Nicolas Sarkozy retrouve des vertus à son ancien rival : d'abord celle de pouvoir l'aider à barrer la route de l'Elysée à son ancien directeur de cabinet, Dominique de Villepin. Au PS, François Hollande, s'il est empêché d'y aller lui-même, peut trouver avantage à faire appel à son ancien mentor pour contrer la candidature de Laurent Fabius, voire celle de Dominique Strauss-Kahn.
Cette perspective ne suscite pas et c'est un euphémisme l'enthousiasme de l'opinion. Selon un sondage IFOP-Journal du dimanche, réalisé les 20 et 21 octobre auprès de 1 006 personnes, seulement 32 % des Français sont favorables à une candidature de M. Jospin en 2007, 66 % s'y déclarant hostiles. Le signal est parfaitement clair.
Il serait temps que les politiques comprennent que les Français n'attendent pas d'eux qu'ils remettent dans la course des anciens, quelles que soient leurs qualités. Ils leur demandent, au contraire, de favoriser un profond renouvellement et de faire émerger une nouvelle génération d'hommes et de femmes politiques. Comme c'est la règle dans les autres grandes démocraties.
Article paru dans l'édition du 25.10.05
DOMINIQUE M. ♦ 25.10.05 | 18h41 ♦ Spéculations sur des "éventualités", quel intérêt ? Si les deux J reviennent, ils ne feront malheureusement que confirmer un mal bien français : politique toute la vie, jusqu’à la sénilité, et même au delà parfois. C’est là qu’est le problème. Nos hommes (et femmes) politiques demandent aux chômeurs de se reconvertir, d’être mobiles, etc, mais il ne leur viendrait pas à l’idée de faire de même. Il faut croire que les places sont bonnes !
sunseeker ♦ 25.10.05 | 14h07 ♦ Jospin a un prédecesseur dans son côté autiste et vaniteux... c’est celui d’un ex-président disant "au revoir" et se retirant blessé par les français... VGE certainement a regretté de ne s’être point maîtrisé...qui sait peut être aurait-il pu redevenir Président s’il n’était pas parti... jamais Jospin ne se remet en cause pas plus que VGE... le "peuple" est irrité par ce type d’attitude... jamais la campagne des "diamants" n’aurait réussi si VGE était redescendu de son nuage...
Maurice Maginot ♦ 25.10.05 | 12h43 ♦ Merveille que la méditation sur le retour de ces deux éléphants antédiluviens, désavoués de façon honteuse par le SU, soit, dans le zoom sur le blog de Jupé, l’occasion de citer les beaux vers de Lucrèce... et en latin! Du temps où Jospin était ministre de l’EN, la consigne était d’éradiquer l’enseignement du grec et du latin jugés inutile et élitiste. Allègre avec un souffle de mammouth a tonitrué ce programme. Casser les clés de la langue pour manipuler les peuples est un crime impardonnable.
Goldmind ♦ 25.10.05 | 11h00 ♦ Et si Lionel Jospin représentait l’espérance des 32 % de Français que votre éditorial méprise ... Et si ce chiffre de 32 % n’avait pas le sens " parfaitement clair " que vous lui prêtez ... Qu’aurait donné, que donnerait un tel sondage, pour bien d’autres hommes politiques, à 18 mois de présidentielles ?
Gerard ♦ 25.10.05 | 08h19 ♦ Comme toujours Lionel Jospin est la bête noire du Journal le Monde. Durant les 5 aannées ou il était au pouvoir vous avez oublié de le soutenir, et maintenant avant même qu’il ne revienne (si cela pouvait peut-etre arriver ...) vous commencez vos attaques. La gauche est comme toujours, réellemennt bien aidee par les média !
Gerard C. ♦ 25.10.05 | 08h13 ♦ Vous dites : "Il serait temps que les politiques comprennent que les Français n’attendent pas d’eux qu’ils remettent dans la course des anciens..." J’imagine que pour vous un ancien, c’est un plus vieux que ... vous ? A moins qu’un ancien ce soit quelqu’un qui a de l’expérience ? L’expérience, les Français comme vous dites, aiment les gens d’expérience, ce n’est pas par hasard que Chirac ou Mitterrand n’ont été élu qu’a leur troisième tentative.
Princesse ♦ 25.10.05 | 00h45 ♦ "M. Jospin avait aussitôt proclamé qu’il tirait la conclusion de cet échec en se "retirant de la vie politique". Décidément, le ridicule ne tue plus.
DAMIEN D. ♦ 24.10.05 | 23h36 ♦ La vie politique française se caractérise par la longue carrière des hommes politiques. On peut le déplorer. Et on connait aussi les instruments nécessaires pour y mettre un terme. Cependant, il est illusoire de croire que c’est du seul renouvellement de la classe politique que viendra le "salut". C’est avant tout sur le projet politique que portera tel ou tel homme politique qu’il faut s’interroger. Si M. Juppé peut contribuer à ce débat, sa longévité politique est secondaire.
Philippe B. ♦ 24.10.05 | 23h29 ♦ Ne serait-il pas le moment pour qu’un candidat à la présidentielle de 2007 s’engage à lancer un référendum pour introduire une limitation aux nombres de mandats successifs identiques détenus par une personne, que ces mandats concernent le législatif - député ou sénateur -, l’executif : président de la République, président de collectivités locale : région, département, maire et membres d’assemblées locales. Quel ouf !!
xuha%EFle ♦ 24.10.05 | 22h33 ♦ Accord total !
ALBERT F. ♦ 24.10.05 | 21h49 ♦ D’accord avec Gerard B et Deathwind. Toujours les mêmes têtes ça fatigue à la longue. La démocratie est victime du syndrome professionnel en politique: se faire réélire et durer, devient la seule fin. La classe politique se mue en une caste, coupée du reste de la société avec ses codes et sa langue "de bois". Ne qualifie-t-on pas, dans ce milieu fermé, le monde démocratique de "société civile". Le citoyen ne se sent plus représenté par des élites qui confisquent l’idéal démocratique. Il déserte.
Serge B. ♦ 24.10.05 | 21h44 ♦ Merci pour la clarté de votre position. Électeur de gauche, le retour de Juppé m’indiffère. Mais comme j’ai toujours détesté sa suffisance, je voudrais pouvoir continuer sans le revoir en tete d’affiche. Jospin nous a conduits à la défaite, faute d’une bonne stratégie et sans doute aussi par sa suffisance. Tiens, y aurait-il un parallèlisme gauche/droite ? Que ces retraités restent à leur place. La France à continué à vivre sans eux. Mal sans doute. Mais qu’auraient-ils fait de mieux ?
azebolu ♦ 24.10.05 | 20h53 ♦ Quelle tristesse de voir des gens considérer la politique comme une profession et non comme un devoir sacré. Quelle tristesse de voir des gens se présenter devant le suffrage des électeurs sur leur seul nom et non sur un programme rénovateur. Quelle tristesse de voir toujours les mêmes momies et non de voir ces mêmes momies former l’élite du futur. Beurk!! Vais-je aller voter ??
JB du Canada ♦ 24.10.05 | 20h43 ♦ Comment s’étonner d’un telle incapacité des élites à se renouveler quand le premier d’entre elles (le Pdt de la République) est entré en religion il y a maintenant 40 ans! Le renouvellement suppose le non-cumul des mandats, la limitation des mandats à 2, et ... le renvoi pur et simple des perdants par leur partis, comme c’est le cas outre-Manche et dans d’autres démocraties.
FDMLDP ♦ 24.10.05 | 19h46 ♦ Comment douter, après lecture de cet excellent article, que Le Pen fasse de nouveau un excellent score. Rien n’excuse de voter FN, mais tant d’affligeante médiocrité peut largement expliquer et laisser prévoir une nouvelle réaction de dépit.
Repman ♦ 24.10.05 | 19h46 ♦ « Il serait temps que les politiques comprennent que les Français n’attendent pas d’eux qu’ils remettent dans la course des anciens [...]. Ils leur demandent, au contraire, de favoriser un profond renouvellement et de faire émerger une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques.» Pas d’accord. Comme disait l’autre "le temps ne fait rien à l’affaire". Ce que veulent les Français ce sont des h/f politiques compétents, honnêtes et courageux. C’est pas compliqué, et pourtant..
Fouad.H ♦ 24.10.05 | 19h45 ♦ Je sais que je suis ringard : je préfère le vieux au neuf...surtout s’il nous vient du cinéma ou du showbiz!Du neuf pour du neuf, non!les Français ne sont pas preneurs!Il y a un proverbe maghrébin qui dit (à propos de la vie):"lem’walfa khir min thalfa","la connue est mieux que l’égarée",en somme l’éloge de la routine!N’est-ce pas ce qu’il faut en période de débousselement,de perte de ...repères,de confiance en soi et d’identité(avec l’américanisation de l’Occident)? C’est mieux que Sarkollande!
cohelet ♦ 24.10.05 | 18h52 ♦ ça fait trop Retour de la politique des papys. Aucun des 2 n’a de proposition à la hauteur des enjeux actuels. A moins qu’ils testent à travers les médias leur chance de retour?
Etienne.Q ♦ 24.10.05 | 18h52 ♦ Encore un faux procès fait à Jospin. Cela commence à suffire ! Se retirer de la politique, est-ce synonime de renoncer à son droit à l’expression ? Qui peut se permettre de remettre en cause sa capacité à analyser la situation de la France, lui qui l’a dirigée ? Qui peut lui reprocher de donner son avis ? Aux dernières nouvelles, et contrairement à Juppé, il n’a aucunement l’intention de se reprendre des responsabilités en politique. Il a sorti un livre, et alors ? Il n’a pas le droit ? Navrant
Yannick M. ♦ 24.10.05 | 18h49 ♦ Ces tergiversations sont à l’image de la vie politique française qui se satisfait de messages courts - tant pis si les idées sont courtes. L’accroche devient le corps du discours, il faut paraître, quitte à disparaître, pour mieux réapparaitre. Quelle citoyenneté prépare-t-on pour demain ? Une démocratie sauce Star Ac’ (Appuyez sur la touche 1...) ouverte aux discours populistes ?
monrog ♦ 24.10.05 | 18h48 ♦ Vous avez raison : ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ont échoué, devraient rester dans l’ombre mais sait-on vraiment ce que veulent les Français? Ou plutôt, ils sentent bien que ce qu’ils voudraient n’est pas réalisable, ce qui fait que le seul leader que l’époque moderne puisse accepter est celui qui épouse le libéralisme mais les Français n’en veulent pas. Il faut donc que le leader raisonnable soit un séducteur,homme entre 2 eaux, accepté par le marché et le minimum d’opinion.
gérard B. ♦ 24.10.05 | 18h21 ♦ Hypothèse farfelue : les gens (vous, moi, ...) se lassent de voter toujours pour les mêmes personnes, d’où un absentéïsme croissant, que les hommes politiques déplorent de façon très émouvante d’ailleurs.Il doit être dur de n’avoir jamais voté Chirac si on a moins de 50 ans... Accessoirement, pourquoi revoter pour quelqu’un si l’on a guère été satisfait de son action? Idée bête : enfin une interdiction totale du cumul des mandats doublée d’un délai de carence : jamais deux mandats consécutifs ?
DANITON ♦ 24.10.05 | 18h11 ♦ Jospin et Juppé ont un point commun : ce sont des battus. S’ils avaient un peu de dignité ils n’envisageraient même pas de postuler de nouveau.Prenons exemple sue les Etats-Unis : a-t-on déjà vu un battu se représenté une nouvelle fois à l’élection présidentielle......
MAXIM ♦ 24.10.05 | 18h02 ♦ je suis d’accord avec votre conclusion. Mais pourquoi relayer l’intervention d’une députée sans faire votre métier et vérifier l’information auprès de Mr Juppé? Pourquoi remettez-vous sans cesse en selle Mr Jospin qui "s’est retiré" de la vie politique? Je croyais naïvement qe Mr Jospin faisait toujours ce qu’il disait!!!! les politiques mais les journalistes aussi doivent se poser des questions et se renouveller.
Deathwind ♦ 24.10.05 | 17h39 ♦ La classe politique francaise sent le moisi depuis trop longtemps. Alors que la France a besoin de changer, comment pourrait-elle le faire lorsque ses hommes politiques ne changent pas ? Lorsqu’ils sont battus, ils réintegrent la fonction publique dont ils sont majoritairement issus ce qui leur permet d’avoir la sécurité de l’emploi et de perdurer sans trop de problème. Il faut interdire la mise en disponibilité et forcer les fonctionnaires à démissionner réellement en cas d’élection.
MICHEL F. ♦ 24.10.05 | 16h27 ♦ Bien d’accord avec votre point de vue, la démocratie c’est aussi le renouvellement des personnes. Dans les cas de JOSPIN et de JUPPE, le 1er doit s’en tenir à ce qu’il a lui-même dit au soir du 22 avril, à savoir qu’il se retirait de la vie politique, quant au 2nd, après la condamnation qu’il a subie, si lui reste de la morale et de la dignité, il devrait aussi prendre définitivement sa retraite politique.
LibertéEquitéSolidarité ♦ 24.10.05 | 14h45 ♦ Après la lecture des articles revigorants et stimulants de Eric Le Boucher, Eloi Laurent, Bruno Latour et Patrick Jarreau, on se revautre dans l’ornière de la politique à la petite semaine. Que Jospin et Juppé nous parlent de leurs analyses et de leurs projets plutôt que de leur plan communication ! On recommençait à croire à la politique et au débat d’idées. Ne lisez pas, c’est déprimant.
CLAUDE C. ♦ 24.10.05 | 14h42 ♦ Il faudrait se féliciter des progrès de la prise de conscience des graves problèmes écologiques parmi nos grands hommes de gauche. Pour éviter le gaspillage et promouvoir l’écologie humaine, ils souhaitent recycler des produits de campagne (électorale) et des discours usés jusqu’à la corde, n’hésitant pas pour cela à payer de leur personne. Jospin a changé, il a voulu oublié le "usé, fatigué, vieilli" de 2002. Aujourd’hui, le "défraîchi" devient tendance (mais pas chez les électeurs, hélas ...)
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En extra: Les éditos du Monde |
[*] Le nom de «longues propagandistes» vient de ce qu'il existe aussi, dans cette rubrique, des «brèves propagandistes» reprenant pour l'essentiel de dépêches de l'AFP. Ici, on trouve pour l'essentiel des articles parus dans Le Monde, qui par le fait, sont beaucoup plus longs…