O n reste souvent à la surface des choses en
croyant les avoir approfondies. Prenez le cas du projet de Constitution européenne: il ne
suffit pas d'en parcourir le texte visible en tentant de «lire entre les lignes»: a
priori, entre celles-ci il n'y a rien. Il faut lire dans les lignes.
Je m'explique: il existe de nombreux articles de ce projet qui sont formulés comme le
paragraphe 4 de l'article I-30:
«La Banque centrale européenne adopte les mesures nécessaires à
l'accomplissement de ses missions conformément aux articles III-185 à III-191 et III-196
et aux conditions prévues par le statut du Système européen de banques centrales et de
la Banque centrale européenne.
Conformément auxdits articles, les États membres dont la monnaie n’est pas l’euro, ainsi
que leurs banques centrales, conservent leurs compétences dans le domaine monétaire».
J'en parlais dans une autre discussion sur ce projet, en critiquant cet aspect «je dis
une chose mais je la réfère à une autre», genre: on nous cache quelque chose ! C'est
idiot, “on” ne nous cache rien, il suffit de décoder, de se donner la peine de
reconstituer le sens effectif de l'article en allant chercher les textes référés et en le
reformulant avec leur secours. C'est ce qu'on appelle «une saine gestion de l'économie»,
ici celle du texte: pourquoi répéter un même code dans plusieurs articles alors qu'il est
réutilisable ? Et voyez mon incohérence: dans le même temps où je râlais contre
cette manière de «masquer les choses», je râlais contre l'habitude selon moi imbécile de
nos parlementaires de faire des lois sans fin pour des questions qui ressortent d'une loi
déjà existante, ce qui on le voit est assez contradictoire.
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