Centre-périphérie VS pair à pair

 D epuis quelques temps, à la date où je débute ce texte (le 14/08/2005), j'envisage une réflexion sur les deux modes humains d'approche de la réalité; je décris cela avec deux termes pas tout-à-fait exacts mais qui donnent l'orientation générale: approche verticale VS approche horizontale. On dirait aussi bien approche technologique VS approche écologique, ou approche oligarchique (aristocratique) VS approche démocratique (socialiste), ou approches pyramidale VS approche planaire, ou approche hiérarchique VS approche anarchique, etc. Dans un cas, «l'approche verticale», «on» considère la réalité comme hiérarchiquement organisée, et «on» (les humains, ou techniciens, ou aristocrates, ou «dirigeants») se place «au sommet». Dans cette approche, l'objet concerné a «un centre», symboliquement ou effectivement «au sommet», «une périphérie» considérée «à la base» et des cercles intermédiaires qui font le relais du centre à la périphérie et retour. Dans «l'approche horizontale» les choses s'organisent autrement: on a une sorte de maillage de l'espace concerné où chaque point est un «nœud» d'égale importance que chaque autre et «au même niveau», et sera selon la circonstance un «centre» (un émetteur), une «périphérie» (un récepteur) ou un «relais» qui aura le rôle passif de recevoir et d'émettre sans s'occuper de ce qu'il relaie sauf pour s'assurer de son intégrité.

Ces deux approches valent pour tous les domaines de l'activité humaine. Sauf cas limites (dictature complète ou anarchie complète), et même en ces cas, elles coexistent, et le plus souvent dans des mêmes domaines d'activité ou de compétence. Puis, un groupe humain donné peut, selon les activités, les compétences mises en œuvre, les contextes ou les nécessités, opter pour l'une ou l'autre approche. Une institution comme l'université est fondamentalement horizontale, mais comme institution elle doit organiser sa bonne marche et dans ce cadre est plutôt verticale. Inversement, l'armée est une institution très hiérarchisée mais dans le cadre d'un conflit, une fois sur un point de combat, et surtout, une fois lancé dans un coup de feu, un groupe de combat devient horizontal car chaque combattant a la même importance, le même rôle et la même utilité pour la survie du groupe.