Milgram, V MILGRAM                    

– Milgram, VI –
Milgram, Zimbardo, Sartre, Husserl

"The social psychology of this century reveals a major lesson: often it is not so much the kind of person a man is as the kind of situation in which he finds himself that determines how he will act" (Stanley Milgram, 1974)[*]


 E t si l'on analysait «l'expérience de Milgram» et celle non moins célèbre de Zimbardo, dite aussi «expérience de Stanford», non pas des points de vue habituels, ceux psycho-social, moral, éthique ou politique, mais éclairées de quelques considérations philosophiques, notamment des philosophies «existentialistes» et «phénoménologistes» (bien qu'il ne soit pas si évident de voir en quoi ces étiquettes s'appliquent à tous, et en tout cas certain qu'ils ne sont pas «existentialistes» de la même manière et «phénoménologistes» à partir des même prémisses) ? On peut cependant trouver un point commun à ces penseurs qui, de Hegel et Kierkegaard à Gadamer et Habermas en passant par Husserl, Heidegger, Harendt, Sartre, Beauvoir, Merleau-Ponty voire, si du moins eux-mêmes ne se rattachaient pas à ce courant, Nietsche, Wittgenstein et Camus, une rupture épistémologique avec la tradition platonicienne, puisqu'ils partent des objets sensibles plutôt que des idées, s'intéressent aux phénomènes plus qu'aux «noumènes», pour reprendre la catégorie kantienne, et appuient leurs analyses sur une étude de l'existence des choses et non de leur essence. Et Milgram, là-dedans ?

Et bien, Milgram est une sorte de phénoménologue en psychologie.



[*] "La psychologie sociale de ce siècle a offert une leçon importante: le plus souvent ce n'est pas tant le genre de personne qu'est un homme que le genre de situation dans laquelle il se trouve qui détermine la manière dont il agira" (Stanley Milgram, 1974).
Citation tirée d'une page dont c'est le titre, et faisant une brève biographie de l'auteur.