C e qu'on appelle globalement «libéralisme» est
un ensemble de doctrines parfois très différentes qui ont en commun quand on les applique
d'agir à long terme contre la société; ce qu'on appelle «socialisme» recouvre de même des
doctrines différentes qui ont en commun d'agir à long terme contre les individus; une
doctrine souhaitable tenterait de ménager les intérêts de la société et de ses membres.
On appellerait ça, par exemple, «social-libéralisme». Ou «démocratisme». Ou démocratie.
Un point oppose radicalement «socialisme» et «libéralisme», celui de la propriété: le
concept de base de tous les socialismes est que la propriété est par essence sociale, les
libéralismes partant du concept opposé selon lequel elle est par essence privée; pour les
socialistes modérés, la «propriété privée» est une concession aux personnes, révocable
avec la fin de cette personne ou la fin de leur utilité sociale, et pour les socialistes
radicaux «la propriété c'est le vol», sinon la propriété collective; inversement,
pour les libéraux modérés le «bien commun» est une concession à l'appareil d'État, elle
est révocable quand les individus s'accordent à considérer qu'il doit être rétrocédé aux
personnes, et pour les radicaux l'État ne doit s'occuper que des fonctions «régaliennes»
réduites à la police, la justice et la défense; étrangement, l'aboutissement de l'une ou
l'autre orientation poussée à sa limite sera le même: l'anarchie ou la tyrannie.
les
|