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Courrier

Vél' d'hiv : que la police se souvienne

lundi 19 juillet 2004 (Liberation - 06:00)

 E n cette époque, se rappeler le 16 juillet 1942, me semble indispensable. Ce matin-là, ma mère et moi nous étions réfugiés dans l'atelier de bijouterie fantaisie où travaillait mon père avant de partir à la guerre. Le bruit des pas, la vue des képis des gardiens de la paix, la cruauté de ma concierge fredonnant la chanson de Rina Ketty C'est une petite étoile... Chaque 16 juillet, je me souviens de cela.

S'il convient de rendre hommage aux policiers tués pendant les combats de la Libération, je n'oublie pas que nombre d'entre eux avaient arrêté des juifs pendant la rafle du Vel' d'hiv.

Dans le XXe arrondissement de Paris, 4 378 fiches d'arrestation furent établies. A cette opération furent affectés près de 500 fonctionnaires de police, obéissant aux ordres de la circulaire n° 173-42 du 13 juillet 1942, signée par le directeur de la police municipale, un dénommé Hennequin.

Puisque les écoles de la capitale marquent le souvenir des enfants déportés sous la forme de plaques commémoratives, il serait judicieux que la police parisienne appose également une plaque à l'entrée des commissariats où des juifs et des résistants ont été parqués, parfois torturés, toujours envoyés dans les camps de la mort ou fusillés. Maire adjoint du XXe chargé de la mémoire et du monde combattant, je vais proposer que nous donnions l'exemple en posant une plaque à l'entrée du commissariat de la mairie. Ainsi la police et la mémoire feront bon ménage.

Jean-Michel Rosenfeld, adjoint au maire du XXe arrondissement de Paris

(Lire aussi page 14)