Les juifs, ou Juifs

 N ous le sommes tous un peu. Ou beaucoup, selon le contexte. Sartre aurait paraît-il écrit que « C'est l'antisémite qui fait le Juif ». Comment le comprendre ? Pour moi, ainsi : désigner un individu « en tant que Juif » sans son consentement « fabrique du Juif », indépendament de la manière dont il se définit lui-même : en 1940, Max Jacob s'assumait catholique, Pierre Mendès-France Juif libéral (donc, plus ou moins agnostique de culture familiale juive), Henri Bergson Juif non libéral (bien que tenté par le catholicisme) ; pour les trois, il s'agissait d'adhésion personnelle — ou non — à une doctrine religieuse, le judaïsme ; pour l'administration de l'État français tous trois étaient Juifs, compte non tenu de leur adhésion effective à cette religion. L'État français voulait répondre à cette question cruciale pour lui, déterminer qui est Juif, qui ne l'est pas, pour des raisons n'ayant nul rapport avec l'anthropologie, la gestion de la population, les statuts spécifiques des différentes religions selon leur diffusion. Bref, sans but documentaire, mais en vue de les exclure du droit commun. L'antisémite « fait » ce Juif-là : il construit une classe abstraite d'individus auxquels il attribue des particularités justifiant leur éviction du « corps social », suite à quoi il s'attache à déterminer qui ressort de cette classe, qui non. Le Juif que construit l'antisémite sera déterminé de deux manières : par assignation (toutes les personnes généalogiquement liées dont on postule que par cette généalogie elles sont d'une certaine classe, cas ici de Max Jacob, « Juif » parce que descendant de personnes ayant adhéré au judaïsme) ou par assimilation (toute personne « payée par les Juifs » — une catégorie fantasmatique —, ou n'acceptant pas l'idéologie antisémite, ou défendant les personnes persécutées pour fait de judéité, sera soupçonnée ou accusée de judéité[1]).

Voici comment nous sommes tous Juifs : il y aura toujours quelqu'un pour juger qu'un tiers doit être exclu de la société, non sur critères effectifs à partir d'une analyse objective de la réalité sociale mais sur critères objectifs à partir d'une analyse subjective. Une société doit fixer des règles positives et négatives concernant les droits et devoirs de ses membres ; ces règles doivent reposer sur l'analyse objective du licite ou de l'illicite et une considération des différences que la loi doit tenter de corriger, donc s'établir sur le fait réel que tel comportement sera bénéfique ou néfaste, que tel trait avantage ou désavantage les individus ; l'application de sanctions positives ou négatives attachées à ces règles se fera a posteriori, sur le constat qu'une personne a ou non respecté ces règles, qu'elle a effectué (ou omis d'effectuer) des actions méritant récompense ou punition, ou qu'elle entre effectivement dans les catégories définies ; à l'inverse, l'antisémite (pris ici en tant que modèle) établit des règles a priori dont la sanction s'appliquera aux individus, selon ce qu'ils sont et non de ce qu'ils font (ou de ce qu'on les supposera être), « l'aryen » étant récompensé par avance, par avance « le Juif » puni d'être ce qu'ils sont ; cela s'appuie sur une analyse subjective du législateur attribuant des qualités particulières aux individus indépendamment de celles observables effectivement. Ce genre de choses est bien entendu le ressort principal du racisme, du darwinisme social, de l'idéologie politique et/ou religieuse exclusiviste, et plus largement tout exclusivisme, « raisonné » ou intuitif. Pour les communistes léninistes par exemple, « le Juif » c'est « le Capitaliste » ; et comme le Juif de l'antisémite, dans cette forme de l'idéologie communiste le « capitaliste » est généalogiquement déterminé ; à l'autre bout du spectre politique, mais du même côté de l'idéalisme, les divers fascismes font le même genre d'assomption avec les « judéo-socialo-communistes syndicalo-franc-maçons », ou autre préconception de cet ordre.


Nous sommes tous Juifs, car nous ne sommes pas à l'abri de figurer demain dans une catégorie « hors société ». Prenez les « habitants des cités de banlieues » — qui ne sont pas, il faut le préciser, les « banlieusards », catégorie autre — : il y a une notion qu'on emploie envers eux depuis quelques temps, trois à cinq lustres, « les zones de non-droit » ; l'explication « raisonnée » mais non motivée de Nicolas Sarkozy — je le prends comme un exemple notable, due sa fonction depuis mai 2002, mais il ne fait que « dire tout haut ce beaucoup disent tout haut »[2] —, parlant de « lutte contre la délinquance dans ces endroits où, jusqu'à présent, "les violences urbaines sont les plus fréquentes et où la gendarmerie et la police ont le plus de mal à pénétrer" », est qu'il existerait sur le territoire de la République des zones « de non droit » dont les habitants échapperaient à la règle commune, donc en bonne logique « Nicolas Sarkozy a annoncé que 20 communes ou quartiers seraient déterminés, afin que l'"Etat de droit" y soit restauré avant la fin de l'année ».

Incidemment, les guillemets pour “État de droit” sont de l'auteur de l'article, Piotr Smolar. Le terme n'est pas en italique, ce qui semble indiquer une mise à distance plutôt qu'une phrase rapportée. Ces citations viennent de l'article intitulé « M. Sarkozy veut restaurer l'"Etat de droit" dans les zones ciblées », paru dans Le Monde en date du 17/01/2004. J'aime bien ce périodique, ses rédacteurs indiquent souvent avec netteté quelles notions sont « dans le domaine public », quelles n'y sont pas ou n'y sont qu'en partie. Il me semble significatif que le terme “État de droit” soit entre guillemets ; bien que n'étant pas en italique, on peut le considérer comme une « citation », un propos rapporté — M. Sarkozy aurait dit patin-couffin “État de droit” patin-couffin. Ici, il n'aurait pas dit « afin que l'État de droit y soit restauré avant la fin de l'année » mais une chose de ce genre comportant le segment “État de droit”. Remarquez, il a probablement prononcé le segment exact « avant la fin de l'année » ou au moins « fin de l'année » ; alors, pourquoi ne pas écrire « afin que l'"Etat de droit" y soit restauré avant la "fin de l'année" » ? Parce qu'en toute hypothèse « fin de l'année » est une notion (à-peu-près[3]) non problématique. Ce qui indique en creux que pour Piotr Smolar “État de droit” est une notion à mettre un peu à distance. Étrange, mais intéressant.

On a aussi ça : « M. Sarkozy a cité les quartiers de […]. Parmi les autres, aucune surprise en vue. Les 20 endroits sont tous apparus dans les médias en raison de faits de violences urbaines répétés ». Et la suite vaut son pesant de cacahouètes : « La liste définitive pourrait comporter les cités de […]. Sur les 20 quartiers listés par la police et les 5 mis en avant par la gendarmerie, le ministère va en retrancher 5 ». Ma foi… Je m'étonne : pourquoi le journaliste ne fait-il pas un petit commentaire mettant en valeur cet arbitraire incroyable : on va tirer 20 « zones ciblées » au hasard parmi un choix de 25. Mais l'arbitraire est en amont : comme déjà cité, « Nicolas Sarkozy a annoncé que 20 communes ou quartiers seraient déterminés, afin que l'"Etat de droit" y soit restauré ». Pourquoi 20 a priori ? La logique commanderait de dire, « Nous déterminerons les endroits où l'État de droit n'est plus respecté, et au fur et à mesure des diagnostics instaurerons des zones ciblées ». « Dues la situation et les forces disponibles » — ou un truc du genre —, il s'avérerait probablement qu'au plus une vingtaine seraient « traitées ». Mais il y a une tout autre démarche entre constater au 31 décembre que 20 « zones » ont vu un début de « restauration de l'État de droit », et décider au 15 janvier qu'on choisira à la loterie 20 « zones de non droit » à « cibler » parmi 25 endroits pressentis. Il y aurait quelques commentaires à faire sur la terminologie (cibler, c'est « prendre pour cible » : veut-on « restaurer l'État de droit » ou faire des cartons ?), mais me semble surtout significatif cet arbitraire d'ordre exclusiviste : « on » — ici, le ministre de l'Intérieur — décide a priori qu'il existe une population, ici déterminée par sa situation géographique, ne participant pas du droit commun, et « on » décide qu'à cette population s'appliquera un droit différent de celui commun (« Mais, pour l'heure, les efforts du ministère en direction de ces quartiers n'ont eu qu'un impact limité. La création de 29 groupements d'intervention régionaux (GIR) pour lutter contre l'économie souterraine, et la nouvelle doctrine d'emploi des forces mobiles, qui permet de déployer davantage de CRS et de gendarmes dans les quartiers, ne suffisent pas à renverser la tendance »). J'aime bien Le Monde, je vous le disais : avec lui, on sait toujours ce qui est, à un instant donné, socialement acceptable. Par exemple, est socialement acceptable que s'appliquent des mesures de police et de justice à certaines populations à l'exclusion de toute autre — porter une étoile jaune, par exemple.

Me lisant, on pourra me reprocher de vouloir que les journalistes-reporters donnent leur opinion sur un fait rapporté — ici, l'arbitraire du choix des zones ciblées. Le journaliste est censé exposer le fait et, par ailleurs, quelqu'un, un « spécialiste » ou une « conscience », se charge de la partie analyse. C'est un dogme, qui comme tout dogme repose sur une idéologie non démontrée. Je ne serai ni le premier ni le dernier sans doute à remarquer qu'un journaliste, aussi honnête se veuille-t-il, rapporte les faits non tels qu'ils sont, mais tels qu'il les comprend : je suis persuadé que Piotr Smolar est un type sincère et probe, mais entre autres choses, je relève qu'il fait du commentaire, implicite (en “constatant” que « pour l'heure, les efforts du ministère en direction de ces quartiers n'ont eu qu'un impact limité », ce qui n'a rien d'évident : qu'une politique ne résulte pas en une « amélioration » à court terme n'induit rien sur son efficacité à moyen ou long terme, une fois — supposera-t-on — que les causes seront éliminées ou jugulées ; dans la foulée en considérant sensiblement que « La création de 29 [GIR] et la nouvelle doctrine d'emploi des forces mobiles » ressortent d'un arsenal répressif « normal », ce qui n'est pas si évident) et explicite (écrire « Parmi les autres, aucune surprise en vue. Les 20 endroits sont tous apparus dans les médias [etc.] », c'est considérer que, quoi qu'on pense de la politique actuelle de l'Intérieur, il y a effectivement des « quartiers » dont la détermination comme « zones de non droit » n'est pas surprenante, ergo qu'il y a effectivement de telles zones, ce qui bien sûr est faux[4], et surtout, que la médiatisation de certaines zones pour certains faits est un « certificat objectif de nondroi-ité », ou un truc du genre, et là non plus ce n'est pas de la première évidence). Bref, l'idéologie implicite de Piotr Smolar lui fait écrire des choses qui ont peu à voir avec l'objectivité, beaucoup avec ses préjugés sur la « nondroi-ité », la validité des informations médiatisées et la politique gouvernementale, circonstancielle ou habituelle.


Ce qui m'amène à cette considération : ce sont les médias qui fabriquent les Juifs.

« Média » est un terme très général : la rumeur est un médium, le téléphone aussi, l'écriture, la parole, le dessin aussi. Média, moyens — moyens de communication. Dans la société tout ce qui n'est pas action est communication donc tout ce qui n'est pas moyen d'action est moyen de communication. Pour que nous puissions échanger des informations complexes, il faut un moyen de communication adapté, telle l'écriture ; écrire « tout ce qui n'est pas action est communication » ne veut pas dire que la communication n'est pas action — ni qu'en une certaine manière une action ne « communique » pas —, simplement, il y a certains types d'actions n'ayant pas pour but de réaliser une chose ayant un intérêt social direct ; pour un exemple clair, un cabinet d'architectes est bien un lieu où l'on agit beaucoup, où l'on réalise des objets définis et vérifiables ; par contre, ces actions ne sont pas une fin en soi, mais un travail de communication destiné à un maître d'ouvrage et un maître d'œuvre qui eux vont, à partir des éléments communiqués, réaliser un objet (souhaitablement) d'usage social effectif et direct.

A priori on « communique sur la réalité ». En même temps, toute communication n'en est qu'une description appauvrie et limitée. Comme le dit la sémantique générale, « la carte n'est pas le territoire », la communication a un rapport avec la réalité mais n'est pas elle, ou plus exactement est une réalité autonome en rapport indirect avec la réalité effective. Depuis longtemps, certains humains en ont pris conscience. Du fait, une bonne part de cette communication est fiction (« non réalité ») ou méta-discours (communication sur la communication). La fiction est une communication paradoxale où l'on présente comme vrais des faits non vérifiés (« faux ») ou non vérifiables (indémontrables). Le méta-discours est une chose habituelle consistant à commenter le discours principal pour « valider » une assertion ou vérifier que les interlocuteurs ont compris ce discours, ou le désambiguïser (le propre de la communication étant l'ambiguïté, on n'est jamais sûr qu'une communication, du fait de son « irréalité », soit comprise telle que le souhaitent ses émetteurs). Or, on peut très bien appliquer à un discours d'ordre fictif un « appareil critique », un méta-discours, normalement appliqué aux communications non-fictives, ou au contraire signaler par son méta-discours qu'une communication « réelle » est une fiction. Dans ce cas on ne parle plus de communication informative ou information, ni de fiction ou conte, mais de mensonge, de propagande ou de désinformation : il s'agit de donner à un discours un autre statut que celui qu'il devrait avoir dans une communication honnête.

Les médias sont vecteurs de tous ces types de discours. Le problème étant qu'assez souvent ils usent des modes fallacieux ; par exemple, la supposée « télé-réalité » est dans les faits de la fiction présentée comme de la non-fiction, « la vraie vie » ; dans l'autre sens, ce que la télévision présente comme de l'information, c'est-à-dire une exposition de faits réels avec ou sans commentaire, est généralement de l'ordre de la fiction, soit au sens strict (reportages « bidonnés », commentaires ne s'appuyant pas sur l'analyse de faits établis), soit par la composition (on se souviendra de ce moment incroyable, entre août 2001 et avril 2002, où les journaux et magazines dits d'information, par le choix et l'organisation d'informations spécifiques, décrivirent un pays à feu et à sang, en quasi guerre civile, une « réalité » sans aucun rapport avec celle observable[5]).


« Fabriquer du juif » est la tendance normale d'une société, dans les périodes de crise. Toute crise sociale naît d'un problème interne : « quelque chose » ne fonctionne pas bien. Quelque chose, mais quoi ? Et bien, quelque chose propre à elle. La crise sociale vient de ce que ce qui ne ne fonctionne plus est le modèle en cours. Or, le remettre en cause revient à remettre en cause la société dans son ensemble. Dans les rubriques spécialement dédiées à ce sujet, je discute du fait qu'assez régulièrement une société donnée arrive en « fin de cycle », soit par une cause propre, soit par l'évolution de son environnement, ce qui finalement revient au même. Quoi qu'il en soit, elle doit tenter de résoudre cette crise, et la méthode habituelle est de se constituer un bouc émissaire, un (des) individu(s) ou un (des) groupe(s) qu'on désignera comme vecteur de la crise. On peut les appeler « les juifs » dans le contexte européen car, pour diverses raisons, ce groupe particulier a souvent été ce vecteur, et en tout cas, même quand d'autres groupes sont visés celui-ci l'est souvent en même temps, mais ça peut en être bien d'autres : dans la première moitié du XX° siècle, en France il y eut notamment des sortes de pogroms à l'encontre de communautés italiennes ou polonaises, dans sa seconde moitié, jusqu'à récemment (jusqu'au milieu des années 1980) des « ratonnades » à l'encontre des maghrébins.

Ces exemples ne doivent pas faire croire que cela se relie au racisme, même s'il peut être un moteur de « judaïsation » : durant la longue crise allant des XIV° au XVII° siècles où l'Europe bascula de la féodalité vers le système des États-nations, la plupart des groupes ou individus « mis à la raison » étaient autochtones, mais avaient le défaut de ne pas adhérer au « bon » dogme politique, social ou religieux, ou d'être soupçonnés ne pas y adhérer. Au moins jusqu'au XVIII° siècle et plutôt jusqu'au XIX°, les juifs furent des victimes privilégiées pour d'autres raisons que « racistes », au sens où on le comprend depuis le milieu du XIX° siècle, suite à l'élaboration des idéologies nationalistes des décennies précédentes. Le phénomène qui préside à la « fabrication » du juif se passe de toute justification, même si ses auteurs la “rationalisent” en “légitimant” le processus de motifs ad hoc : la « chasse aux sorcières », celle effective des XVI° et XVII° siècles en Europe et aux Amériques ou celle ainsi dénommée, désignant la traque aux « communistes » et autres déviants politiques, de 1947 à 1955 environ aux États-Unis, ont un ressort commun : la société change, et les autorités constituées cherchent, et donc trouvent, la « cause » de ce changement, l'élément perturbateur qui crée la chose, ici les « sorcières », là les « communistes ».


[1] Cas du chroniqueur de Charlie Hebdo Philippe Lançon, qui suite à un papier sur la “si drôlatique” sortie de Dieudonné « Heil Israël ! » dans la “si subtile” émission de M.-O. Fogiel, revint dessus plus tard, pour causer de son courrier : « Certains lecteurs de « Charlie Hebdo » ont réagi : ils n'aiment pas que je n'aime pas “Heil Israël !” […]. Pour les uns, je suis juif, ou porteur de “la haine de la secte des Juifs” » ; si on n'aime pas ceux qui n'aiment pas les Juifs, on doit être soi-même (“un peu”) Juif — les amis de mes ennemis sont mes ennemis. Comme l'ajoute Ph. Lançon, « À ceux-là, pas grand chose à dire, sinon qu'ils rappellent la fameuse phrase de Sartre : “C'est l'antisémite qui fait le Juif”. Suis-je juif ? Bien entendu je ne répondrai pas à ce qui n'est pas une question, mais une accusation ». Oui : à quoi bon se justifier de ce qui n'a pas à être justifié ? la judéité est une affaire de moi à moi, dont nul n'a à me féliciter ou à « m'accuser » ; le fait d'utiliser la judéité comme « accusation » se dispense de toute « justification », qui sera automatiquement perçue par « l'accusateur » comme justification surtout de la validité de son idéologie. Et de toutes manières, ne changera pas son point de vue : une fois qu'il vous identifiera comme « Juif », sa religion est faite… Incidemment, vous l'aurez compris, c'est de cette chronique que je tirais la citation de Sartre — mais la phrase est assez connue.
[2] Et non le sempiternel « dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas », parce qu'une pensée ne se perçoit ni haut, ni bas, par définition elle est inaudible, puis quand un politicien se met à agiter une idée dite « populiste », il ne fait que reprendre un discours existant et très audible. On dira plutôt que certains politiciens énoncent très fort ce que d'autres, à l'écoute de la rumeur du monde émettaient déjà sotto voce.
[3] Il n'existe pas de consensus vrai (absolu) ; même avec une notion apparemment aussi nette que « la fin de l'année », il y aura toujours quelques non-chrétiens radicaux qui préféreront l'année républicaine (se terminanr le 14 juillet), l'année julienne, l'année musulmane, etc., et refuseront de situer « la fin de l'année » au 31 décembre du calendrier grégorien. Passons…
[4] Ou du moins, qui n'est pas vrai dans le sens où on nous le présente habituellement : le dogme de la « non-droi-ité » pose que, dans certaines zones, les habitants ne respectent pas le droit ; en réalité, on voit l'inverse, en ce sens que, comme dit, l'État applique à ces zones des règles hors du droit commun.
[5] Sur cette question, on consultera avec profit la première partie de l'ouvrage de Daniel Schneidermann, Le Cauchemmar médiatique, disponible sur ce site.