Quatre analyses

 
Divinations
Oiseaux aviaires
Les deux premiers
Outreau bis, ter, quater etc.
 

 I l m'a semblé judicieux de rassembler quatre textes plus ou moins développés et plus ou moins aboutis (les «plus» et «moins» des deux cas n'allant pas obligatoirement ensemble) sur des cas particuliers de traitement d'une certaine «information» par les médias. En général je m'appuie sur des éléments venant de la radio ou de la presse, mes médias favoris, mais il m'arrive auusi de me servir de la télé et bien sûr, j'use abondamment des «informations» et des éléments d'information, en ce cas sans guillemets (ceux obtenus à la source et non dans une version prédigérée – et souvent déformée – par les médias) qu'on peut glaner sur Internet. Pourquoi rassembler ces études ? Parce que souvent je fais des critiques générales, même si s'appuyant sur des éléments précis, sur les médias, alors que ces quatre-là tentent, plus ou moins adroitement, d'analyser un processus de traitement de l'information à partir d'un cas particulier représentatif d'une des formes privilégiées de ce traitement.

Le premier texte est aussi le plus factuel (assez peu d'analyse) et d'un certain sens le plus abouti (selon moi, il est «terminé», si du moins cela est possible…). Il se penche sur l'invention d'un événement ou: comment raconter un fait dont on n'a aucune connaissance autre que, «quelque chose est arrivé». J'illustre la chose avec le crash d'un avion italien sur une tour milanaise dont tous les médias ont «fait l'analyse» sans avoir aucun élément factuel pour appuyer leur discours.

Le deuxième texte porte sur un aspect intéressant du traitement de l'information, le rapport entre les éléments censés former une information: image fixe ou animée, son (musique, sons «d'ambiance», voire bruitage – oui: ça arrive…), parole recueillie ou émise par «l'informateur», commentaires, analyses, etc. Et il apparaît que ces élément n'ont souvent d'autre rapport entre eux et avec la chose racontée que celui construit par leur assemblage; dit autrement: en général la seule «réalité» que pointe un objet médiatique est cet objet lui-même. Le «fait» étudié est “la grippe aviaire”; par commodité je me suis centré sur les textes et les images, et pour l'essentiel sur ce qui a paru dans Le Monde ou sur son site. Bien que le plus long à l'heure actuelle (le 19/07/2006), il me paraît le moins abouti.

Le troisième texte tente de démonter comment se constitue un «événement» qui n'a d'autre effectivité que celle du discours, mais d'une autre manière que précédemment: comment on construit un «événement» qui ne s'est jamais produit en assumant qu'il s'est réellement produit (car malgré tout, la grippe aviaire est une réalité). Mon objet ici est «la canicule 2006» et je pars d'un moment clé de cette construction, «les premiers morts de la canicule». Au moment où j'écris ceci le texte commence à peine et le processus est en cours, mais ça importe peu: quand une «information» est fausse, pas besoin d'attendre que le processus s'achève pour savoir qu'elle est fausse.

Le dernier texte enfin traite des «affaires», et le titre indique quel est mon point de départ. Il s'agit ici de comprendre deux choses: comment une «affaire» naît, se développe et se maintient dans la durée, et comment, quand une de ces «affaires» se révèle être une non-affaire, les médias arrivent à reporter toutes les erreurs sur «les autres» (y compris les autres médias) et, même si assez souvent ils font leur mea culpa, ils arrivent à conclure que, finalement, ils ont eu raison d'agir comme ils ont agit. On devinera que les pierres de touche de l'argumentaire sont les sacro-saints pricipes de la liberté d'informer, de la transparence et, finalement, de la nécessité d'informer «le public».