L e texte «Qu'est-ce que la société ?»
commence ainsi: «Si je le savais, je cesserais d'écrire sur le sujet, et j'irais par
les rues porter la Bonne Parole. Ou quelque chose du genre. Mais j'ai des indices. Dont
celui-ci, notable: les femmes ne sont pas les hommes, et vice versa». Plus de
deux ans après l'avoir écrit, je ne vois pas quoi y changer. Si vous désirez savoir sur
quels indices j'appuie mon hypothèse selon laquelle, en tous cas du point de vue de la
société, «les femmes ne sont pas les hommes», il vous faut aller voir le texte.
La société, donc. L'éthologie, l'écologie et désormais même les sciences «dures» de
la vie (biochimie, neuro-physiologie…) montrent chaque année plus que l'écart
entre les humains et le reste des êtres vivants animés, particulièrement les mammifères
et parmi eux particulièrement les primates, n'est pas aussi significative qu'une certaine
morale mais aussi une certaine forme de science positiviste le postulaient. Donc, si je
ne sais trop ce qu'est la société j'ai du moins idée que les modélisations que l'on peut
plus facilement faire des «rapports sociaux» entre animés non-humains peut être d'un
certain enseignement. Cela ne fait pas de moi un socio-biologiste, je dis bien que ces
études sont une modélisation, et on ne doit jamais croire qu'un modèle est la même chose
que ce qu'il permet d'étudier — que la carte est le territoire. Par contre, ces modèles
ont beaucoup aidé, les trois à quatre dernières décennies du siècle dernier, à la fois à
mieux comprendre les questions d'ordre systémique concernant des ensembles parfois très
vastes d'individus, et celles concernant chaque individu en tant qu'élément à la fois
autonome et «partie d'un système», les deux choses ne se séparant pas vraiment. Et bien,
je vais tâcher de discuter librement de tout ça et d'autres choses…
Voilà. Bonnes lectures.
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